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Fusion International Rock

Dan Reed Network : connexion rétablie [Interview]

Les plus jeunes n’ont peut-être pas en mémoire DAN REED NETWORK, formation issue de Portland, Oregon. Pourtant au beau milieu des années 80, le groupe a marqué toute une génération. Pionnier du Rock Fusion aux côtés de King’s X, RHCP et un peu plus tard RATM, les Américains sont enfin de retour, sous le même line-up ou presque, avec « Let’s Hear It For The King », un sixième album toujours aussi haut en couleur, Funk et terriblement Rock ! Entretien avec son chanteur et compositeur Dan Reed.

Photo : Anders Gustafsson

– Avant de parler de ce nouvel et très bon album, peux-tu nous dire de qui est aujourd’hui composé DAN REED NETWORK, plus de 30 ans après sa création ? Ce sont les mêmes musiciens ?

Ce sont tous les mêmes membres du groupe, à l’exception de notre nouveau claviériste Rob Daiker. Et Dan Pred, le batteur avec qui je joue depuis le lycée alors que nous avions 16 ans, le guitariste Brion James et le bassiste Melvin Brannon font partie du groupe depuis notre formation en 1984.

– Sans entrer dans le détail, il s’est passé beaucoup de choses depuis 1988 et pourtant « Let’s Hear It For The King » n’est que le sixième album du groupe. Sans parler de régularité, n’as-tu pas quelques regrets de ne pas avoir été plus prolifique avec le groupe ?

Non, je n’ai aucun regret de ne pas avoir fait plus de musique. J’ai aussi sorti six albums solo et instrumentaux au cours de cette période, produit un long métrage, dirigé une boîte de nuit pendant trois ans et j’ai eu la chance de parcourir le monde en étudiant différentes cultures. Le seul regret que j’ai est d’avoir quitté le groupe en 1993 sans prévenir les autres membres du groupe. Cela a été une erreur égoïste de ne pas faire de projets pour l’avenir de tout le monde après notre séparation.

– A ses débuts, DAN REED NETWORK évoluait avec des groupes comme King’s X, RHCP et RATM. As-tu aussi le sentiment que c’était une époque bénie en termes de créativité par rapport à aujourd’hui et à ce style surtout ?

Je ne sais pas si c’était une bénédiction ou non, mais je pense que c’était une période vraiment excitante pour la créativité musicale et l’épanouissement de différents styles. Je me sens honoré que DAN REED NETWORK soit considéré comme l’un des nombreux groupes révolutionnaires, qui ont essayé de mélanger les genres.

Photo : Amanda Rose

– Avec ce nouvel album, on retrouve tout ce qui fait l’identité du groupe : l’esprit Rock, Funk et Soul avec de fortes mélodies. Cela fait combien de temps que vous êtes sur l’écriture de « Let’s Hear It For The King » ? Car il est aussi très actuel…

Merci ! Toutes les chansons du nouvel album ont été écrites en 2019 et enregistrées en janvier 2020. Puis, le Covid est arrivé et a repoussé la sortie de l’album jusqu’à cette année. J’ai pu lire que les paroles semblent être une sorte d’état des lieux du monde d’aujourd’hui en 2022. Peut-être que nous avions vu l’avenir dans nos cœurs en écrivant ces morceaux ? Je sens que le conflit et la division entre les partis politiques de gauche et de droite nous poussent à nous confronter au lieu de nous rassembler. Et c’était déjà vrai en 2019, autant que maintenant.

– Je te suis depuis les débuts du groupe et je trouve ce nouvel album assez surprenant sur beaucoup d’aspects. On peut le percevoir comme une certaine renaissance. C’est aussi dans cet état d’esprit que tu le vois et que tu l’as composé ? 

Notre objectif avec cet album était de rendre hommage à nos racines, ce groupe qui remplissait les clubs à la fin des années 80… tout en essayant en même temps de créer la musique que nous aimons aujourd’hui en 2022. Notre seule ‘règle’ était d’écrire et d’enregistrer des chansons qui seraient géniales à jouer en live. J’espère que nous y sommes parvenus. Au final, ce nouvel album est une sorte d’album-concept dans le sens où il vaut mieux l’écouter du début jusqu’à la fin. Et j’espère qu’à la fin de l’album, l’auditeur se sentira un peu plus inspiré pour se battre pour son avenir.

– Etonnamment, l’album sonne aussi peut-être plus européen qu’américain. C’est une démarche que tu as souhaité ? On a un peu le sentiment que tu t’es démarqué de la scène de Portland des débuts. C’est le cas ?

DAN REED NETWORK se démarquait déjà complètement de la scène de Portland dès le début. Mais il y avait beaucoup de très bons groupes de Rock et d’incroyables groupes de funk, qui jouaient à Portland à l’époque. Nous voulions mélanger ces deux styles, un peu comme Mother’s Finest, Sly And The Family Stone… et même les premiers albums d’Aerosmith pour créer de la musique Funk avec un esprit Rock’n’Roll.

Photo : Laurence Harvey

– La musique n’est pas non plus le seul art que tu pratiques et auquel tu t’intéresses très sérieusement. Peux-tu nous dire un mot au sujet de tes activités annexes ?

Mes projets parallèles, comme la réalisation de films et la peinture d’art abstrait, sont devenus de plus en plus un objectif principal au même titre que la musique. La pandémie m’a permis de me concentrer sur ces autres formes d’art, car nous n’étions plus en mesure de tourner. Alors, j’ai passé plus de temps avec ma famille, à écrire des scénarios et à peindre. J’ai eu la chance d’avoir reçu beaucoup de soutien pour mes œuvres et cela m’a permis de pouvoir être plus souvent chez moi, et moins dans les aéroports.

– Pour conclure, j’imagine qu’avec un tel album, la scène doit vous manquer même s’il vous avez déjà commencé de tourner. Avec une telle carrière, comment vas-tu concevoir la set-list ? Tu vas donner la priorité à « Let’s Hear It For The King » ?

J’ai, en effet, très envie de faire des tournées, que ce soit avec DAN REED NETWORK, mon trio où je joue davantage de guitare électrique comme avec Danny Vaughn de Tyketto. Nous avons sorti notre premier album début 2020, « Snake Oil and Harmony », juste avant que le virus ne bloque le monde. Donc finalement, je reprendrai la route vers la fin de cette année et j’espère qu’en 2023, nous ferons davantage de tournées mondiales avec DAN REED NETWORK !

Nous aimons toujours faire honneur à notre discographie entière et jouer nos anciens morceaux préférés. Et nous avons l’intention d’inclure au moins six chansons du nouvel album sur scène. Mais nous aimons aussi changer les choses et jouer différents sets chaque soir… Donc, on ne sait jamais vraiment ce que nous allons jouer, mais une chose est sûre : ce sera une célébration de la vie en sueur, groovy et Rock !

Enfin, merci à toi, François ! J’ai beaucoup apprécié tes questions et ton regard sur le nouvel album. Et oui… nous reviendrons en France, c’est sûr ! (Sourires)

Le nouvel album de DAN REED NETWORK, « Let’s Hear It For The King », est disponible chez Drakkar Entertainment et  sur : www.danreed-network.com

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Stoner Rock

Valley Of The Sun : une robuste sincérité

C’est une Amérique sous le soleil, et souvent même sous le cagnard, que VALLEY OF THE SUN met en musique depuis un peu plus d’une décennie déjà. Avec « The Chariot », le quatuor de Cincinnati signe un petit chef-d’œuvre bluesy, très Rock et brut. Sur un Stoner frontal, les Américains vont au plus près, et au plus juste, du plaisir.  

VALLEY OF THE SUN

« The Chariot »

(Fuzzorama Records/Ripple Music)

Stellaire et surtout lumineux et solaire, ce nouvel album de VALLEY OF THE SUN coche toutes les cases d’un disque Stoner Rock fédérateur et vraiment inspiré. En 12 ans de carrière, le quatuor de Cincinnati, Ohio, continue sa route sur un rythme effréné, c’est vrai, et toujours guidé par un instinct incroyable. Sans fioriture, ni excès de zèle, le groupe se livre encore avec élégance et détermination.

« The Chariot » transpire l’Amérique dans ce qu’elle a de plus authentique, à la manière d’un Clint Eastwood ou d’un Sean Penn : avec une vérité chevillée au corps (« As We Decay »). Hypnotisant grâce à la voix de Ryan Ferrier (également à la guitare), VALLEY OF THE SUN s’affranchit des codes du Stoner Rock pour nous embarquer dans une vision très actuelle de son quotidien (« Images », « Running Out Of Love »). 

Sur un Fuzz très maîtrisé et surtout un panache Heavy Rock très américain, le combo s’appuie sur une rythmique millimétrée et pourtant sauvage, parfaitement enrobée des riffs aériens, ou appuyés, des deux guitaristes. VALLEY OF THE SUN distille un souffle Rock’n’Roll en continue entre un Stoner habile et musclé et un Rock US affûté très captivant (« Evil I’ve Become », « The Chariot », « Headlights »). Du grand art et de la belle ouvrage.

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Alternative Metal Dark Gothic MetalCore

Motionless In White : cyber-attack

Armé d’un Alternative Metal naviguant entre Gothic, Electro et MetalCore, le quintet américain s’est taillé une solide réputation en l’espace de cinq albums. Plutôt tortueux, « Scoring The End Of The World » joue les montagnes russes sur ce sixième opus très attendu, qui alterne entre violence musicale et mélodies accrocheuses.

MOTIONLESS IN WHITE

« Scoring The End Of The World »

(Roadrunner)

Après trois ans d’arrêt forcé et un « Disguise » qui lui a valu nombre d’éloges, le quintet de Pennsylvanie renoue avec son style déjanté, dont le frontman Chris Motionless se veut être la figure de proue. MOTIONLESS IN WHITE ne fait pas grand-chose comme les autres et le démontre encore sur « Scoring The End Of The World », même si celui-ci montre quelques faiblesses en termes de créativité. 

Comme toujours, la production de ce sixième opus en impose. Chaque petite parcelle d’espace sonore est occupée, ce qui laisse finalement très peu de respiration au style des Américains. D’ailleurs, MOTIONLESS IN WHITE est là pour en mettre plein la vue et démarre en trombe (« Meltdown », « Werewolf »). Pourtant, l’album montre une forte dualité, qui vient même scinder le disque en deux.

Dans une atmosphère forgée de Gothic et de MetalCore, le quintet a un peu forcé le trait sur l’Electro, basculant souvent dans une ambiance de fête foraine pesante au détriment d’une efficacité plus Metal. Au chapitre des invités, MOTIONLESS IN WHITE a convié Bryan Garris de Knocked Loose (« Slaughterhouse »), Caleb Shomo de Beartooth (« Red, White And Boom ») et Mick Gordon sur le morceau-titre. En demi-teinte.

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Hard US

Crobot : folie et fraîcheur

Si le son actuel de CROBOT peut paraître aux oreilles de certains un peu plus lisse ou accessible qu’à ses débuts, il n’en est rien de la fougue et de l’impact de plus en plus conséquents du Hard Rock du quatuor. Avec « Feel This », les Américains confortent leur place plus que méritée aux côtés des plus grands. Irrésistibles, ils le sont de plus en plus, grâce à un chant tout en maîtrise, des riffs solides et une rythmique enfin stabilisée.

CROBOT

« Feel This »

(Mascot Records)

Personnellement, chaque nouvel album de CROBOT est toujours un ravissement. D’une part parce qu’ils sont en général d’égale qualité et d’autre part, parce qu’ils vous mettent une patate d’enfer ! Et « Feel This », cinquième effort des Américains, offre exactement ce que l’on attend du quatuor de Pennsylvanie : un savoureux mélange de Hard Rock pêchu, de quelques inspirations bluesy, voire Stoner et surtout d’un esprit Rock’n’Roll omniprésent. 

Brandon Yeagley (chant), Chris Bishop guitare), Dan Ryan (batterie) et Tim Peugh (basse) n’ont pas changé de recette : un Hard US hargneux, dynamique et mélodique. Véritablement taillé pour la scène tant les refrains sont fédérateurs, « Feel This » propose quelques pépites, qui mettent en évidence la force collective de CROBOT et sa proportion à transmettre des émotions (« Electrified », Dizzy », « Holy Ghost », « Without Wings »).

D’une redoutable efficacité, les riffs tranchants et racés du quatuor restent un atout majeur du combo, qui s’affine au fil des albums (« Livin’ On The Street », « Into The Fire »). Très groove dans l’approche des morceaux, « Feel This » sonne très vrai et la production aux petits oignons signée Jay Ruston (Anthrax, Stone Sour) sert vraiment les titres. On notera également le vibrant hommage de CROBOT à Chris Cornell sur « Golden ». Un régal.

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Alternative Rock Post-HardCore post-Rock

Cave In : conjurer le sort

La vie de CAVE IN n’est pas un long fleuve tranquille, mais malgré tout le combo américain continue sa route, guidé par une créativité qui ne faiblit pas. Mieux, avec « Heavy Pendulum » son septième opus, le groupe livre très probablement son meilleur album, passant d’un post-HardCore à un Alternative Rock avec une classe immense.

CAVE IN

« Heavy Pendulum »

(Relapse Records)

Suite au décès accidentel de son bassiste Caleb Scofield en 2018, également membre d’Old Man Gloom, nombre de questions s’est posé quant à la suite que donnerait CAVE IN à ses aventures musicales. En l’espace de six albums, « Heavy Pendulum » étant le septième et le second sans son bassiste originel, le quatuor du Massachusetts est parvenu à apporter beaucoup de s        ang neuf à son style et une suite s’imposait donc.

Finalement, c’est le bassiste Nate Newton qui assure maintenant la succession et il s’en sort franchement bien. Produit par leur ami et guitariste de Converge, Kurt Ballou, « Heavy Pendulum » tient toutes ses promesses en termes de créativité et CAVE IN se plait toujours autant à explorer, avec le talent qu’on lui connait, un large spectre Rock qui va du post-HardCore au Stoner jusqu’à l’Alternative.

De là à considérer ce nouvel album comme un exutoire, ce n’est pas vraiment le cas. Ici, tout est à sa place, parfaitement interprété et surtout très inspiré. Le quatuor se montre à la fois puissant, planant et bien sûr émouvant à de multiples reprises. Sans être trop sombre ou désespéré, CAVE IN poursuit sur sa dynamique dans un post-Rock fulgurant, mélodique et accrocheur.

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Hard Rock Heavy metal

Gwar : gloire aux monstres !

Façon orgie Rock’n’Roll très saturée, GWAR a bâti sa réputation sur ses costumes bien sûr, mais si l’on se penche un temps soit peu sur sa musique, on s’aperçoit très vite que l’aspect grand guignol est surtout vestimentaire. Depuis plus de trente ans, les Américains entretiennent le mythe à grand renfort de concerts hors-normes, où bière et hémoglobine coulent à flot et font bon ménage. Et « The New Dark Ages » ne faillit pas à la règle !

GWAR

« The New Dark Ages »

(Pit Records)

Pendant trash et cauchemardesque de Kiss et certainement source d’inspiration pour les Finlandais de Lordi, GWAR se plait à effrayer son petit monde depuis 1984 déjà. Après de multiples changements de line-up et surtout la tragique disparition de son chanteur emblématique en 2014, les Américains livrent leur quinzième album, le deuxième depuis le décès d’Oderus Urungus, et « The New Dark Ages » est plutôt une bonne surprise.

C’est sur son propre label, Pit Records, que le groupe, qui compte une bonne dizaine de membres, sort ce nouvel opus assez ambitieux d’ailleurs, puisqu’il dépasse l’heure de jeu sur 15 titres, qui naviguent toujours entre Hard Rock et Heavy Metal avec une couleur musicale assez Old School. Imperturbable, GWAR continue son chemin et étend un peu plus son univers horrifique entre science-fiction et comic book, façon guérilla sanguinolente.

Même si avec le gang de Virginie, on est dans le troisième (voire beaucoup plus !) degré, il ne faut pas pour autant s’imaginer que ses membres sont là, eux, juste pour la rigolade. Non, chez GWAR, ça joue… et plutôt pas mal, même ! Très visuel, c’est évidemment sur scène que le groupe prend toute son ampleur, mais sur disque, il parvient sans mal à nous entraîner dans son monde si particulier. Sans être le chef-d’œuvre de l’année, « The New Dark Ages » s’écoute bien et on se surprend à battre la mesure et hocher de la tête. Saignant !   

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Americana Country Southern Rock

Drive-By Truckers : sur les routes du passé

Moins revendicatif et engagé qu’à l’habitude, le quintet de Georgie reste pourtant fidèle à sa démarche artistique très ancrée dans le sud américain. Pour son quatorzième album, le quintet n’a mis que trois petits jours pour mettre au point « Welcome 2 Club XIII », à travers lequel il revient sur ses premiers pas musicaux à Muscle Shoals en Alabama.

DRIVE-BY TRUCKERS

« Welcome 2 Club XIII »

(ATO Records)

Alternative Country, Southern Rock ou Americana… Finalement, peu importe sous quelle enseigne on situe DRIVE-BY TRUCKERS, puisqu’en 26 ans de carrière, leurs albums sont du même acabit et présentent la même qualité d’écriture. Avec « Welcome 2 Club XIII », le quintet de Georgie avance avec un quatorzième opus un brin nostalgique et d’une tendresse inhabituelle.  

Après avoir sorti deux disques en 2020, « The Unraveling » et « The New Ok », le groupe n’avait pas réellement l’intention d’enregistrer de nouveaux titres, mais suite à trois journées très studieuses dans le studio de leur producteur de toujours, David Barbe, DRIVE-BY TRUCKERS avait mis en boîte « Welcome 2 Club XIII ». L’été dernier fut donc plus qu’inspirant.

Autour des fondateurs Patterson Hood et Mike Cooley, accompagnés des autres membres du groupe, les Américains ont également accueilli quelques amis comme Margo Price, Mike Mills de R.E.M. et la chanteuse et excellente songwriter du Mississippi Schaefer Llana. DRIVE-BY TRUCKERS s’est fait plaisir et tout le monde en profite. Et en mettant de côté leurs habituels propos socio-politiques, l’album gagne aussi en légèreté.

Photo : Brantley Guitierrez
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MetalCore

Killswitch Engage : combat MetalCore

En un peu plus de 20 ans, KILLSWITCH ENGAGE s’est imposé comme un poids lourd du MetalCore, tout en ayant réussi à conserver un son organique, ce qui fait sa grande force. Avec ce live diffusé en streaming l’an dernier, les prolifiques américains s’imposent comme un véritable groupe de scène… même sans son public. Et ce double-album, « Live At The Palladium », est implacable à bien des niveaux.

KILLSWITCH ENGAGE

« Live At The Palladium »

(Metal Blade Records)

L’exercice est périlleux et courageux, mais ils sont pourtant quelques uns à ne pas être restés les bras croisés durant la période où les concerts ne pouvaient avoir lieu. Et KILLSWITCH ENGAGE avait diffusé en streaming le 6 août 2021 un concert donné au Palladium de Worcester dans le Massachusetts, une salle que le groupe connait bien et qui est chargée en émotion pour lui.

C’est donc à domicile et sans public que les Américains présentent ce double-album où on les retrouve malgré tout en grande forme et tout en puissance. Pour ce concert un peu hors-norme, KILLSWITCH ENGAGE a décidé de jouer dans leur intégralité son premier album éponyme sorti en 2000 et « Atonement », paru il y a trois ans. Et le mélange des deux époques est assez judicieux.

Malgré l’absence de public, le quintet parvient parfaitement à restituer l’énergie du live, et même si les deux albums joués sont séparés par près de deux décennies, l’ensemble est plutôt homogène. Le premier est plus brut et frontal que « Atonement », et aussi moins MetalCore. L’évolution de KILLSWITCH ENGAGE est donc manifeste et va dans le bon sens. Reste maintenant à travailler sur les grosses lacunes au niveau des chœurs.

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Blues Blues Rock Soul / Funk

Tedeschi Trucks Band : un songe en quatre actes

Après des parcours très remarqués en solo, Susan Tedeschi et Derek Trucks ont fondé le TEDESCHI TRUCKS BAND pour bénéficier d’une liberté totale et pouvoir donner libre-court à leur fertile inspiration. Explorant toutes les facettes du Blues avec talent, le groupe est devenu reconnaissable entre tous et une grande influence pour beaucoup. Aujourd’hui, c’est avec le premier volet d’un album-concept, qui en comptera quatre, « I Am The Moon », que les Américains viennent inscrire un nouvel et flamboyant chapitre à leur discographie.

TEDESCHI TRUCKS BAND

« I Am The Moon – I : Crescent »

(Fantasy/Universal)

C’est en 2010 à Jacksonville en Floride que Susan Tedeschi (guitare, chant) et Derek Trucks (guitare), unis à la scène comme à la ville, ont décidé de fonder le fameux TEDESCHI TRUCKS BAND. Et depuis, le collectif a trois albums live et présente aujourd’hui son cinquième et très ambitieux opus. Collectif, car ce sont 12 musiciens qui forment cette belle famille Blues et Southern, qui se fondent dans un univers également Soul et Rock et dans lequel leur virtuosité et leur feeling atteignent des sommets.

La singularité de « I Am The Moon » réside dans le fait que le groupe va livrer quatre albums répartis en 24 morceaux pour plus de deux heures de musique, et accompagnés par quatre films où l’on peut voir les Américains en studio et en tournée. Autrement dit, ce beau coffret est un ravissement et un incontournable pour tous les fans du TEDESCHI TRUCKS BAND et de ce style aussi créatif que superbement interprété. Et dès ce premier volet, « Crescent », la mise en bouche est déjà belle.

Inspiré par un mythique conte perse, l’ensemble de « I Am The Moon » se présente donc sous la forme d’un album-concept et « Crescent » se montre envoûtant à souhait. Le collectif s’est libéré de toute contrainte artistique pour livrer une partition unique, façon épopée Southern. Sans distinguer de titre en particulier, les 12 minutes de « Pasaquan », qui clôt l’album, sont d’une beauté incroyable et laissent espérer une suite magique signée par le TEDESCHI TRUCKS BAND. Magistral !

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Doom Stoner Metal

Somnus Throne : un fuzz tamisé

Brumeux mais nerveux, le Stoner Psych Doom du trio américain fait de nouveaux ravages sur « Nemesis Lately », deuxième album du combo établi à Los Angeles. Rugueux, massif et puissant, SOMNUS THRONE ne baisse pas la garde et nous enferme dans un Metal très Fuzz, peu lancinant, compact et incisif. Saisissant.

SOMNUS THRONE

« Nemesis Lately »

(Heavy Psych Sounds Records)

Basé à la Nouvelle-Orléans puis à Portland, c’est dorénavant depuis Los Angeles que SOMNUS THRONE diffuse son Stoner ultra-Fuzz à travers lequel il ne manque pas de clins d’œil pour Lemmy et Iommi. Les deux idoles ont fortement influencé le trio, qui s’en donne à cœur-joie dans un registre où le Doom et le Psych se fondent dans un même Metal épais et enveloppant sur ce deuxième album.

Evan (guitare, chant), Ansel Bretz (basse) et Matt Davis (batterie) ont une vision assez singulière du Stoner et elle est étroitement liée à un Doom Psych bien enrobé de Fuzz. Après un premier album éponyme il y a deux ans, SOMNUS THRONE a resserré les boulons en rassemblant ses forces et en tirant dans le même sens vers un Metal gras et massif. « Nemesis Lately » s’impose avec vigueur.

Le chant incantatoire, frôlant le chamanique, renforce l’esprit Doom du combo, même si SOMNUS THRONE s’écarte du poids écrasant et lent du style. La richesse des riffs apporte beaucoup de vélocité aux morceaux en renforçant leur impact (« Snake Eye », « Dice And Scarecrow », « L-Dopatriptamine »). Pourtant les Américains s’offrent des parties acoustiques surprenantes (« Calm Is The Devil »). Ebouriffant !