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Classic Hard Rock

Graham Bonnet Band : Englishman in L.A.

Rainbow, Alcatrazz, Michael Schenker Group, Impellitteri, Blackthorne et quelques autres sont autant de groupes prestigieux auxquels est associée la voix inimitable de GRAHAM BONNET. Désormais, c’est avec un quatuor chevronné, affûté et inspiré qu’il distille son Hard Rock aux saveurs Classic Rock. Loin de son Angleterre natale, c’est en Californie qu’il est allé immortaliser un pan de son histoire musicale. Devant un public aux anges, « Lost In Hollywood (Live) » nous renvoie à quelques chefs d’œuvre qui n’ont pas pris une ride.

GRAHAM BONNET BAND

« Lost In Hollywood Again (Live) »

(Frontiers Music)

S’il n’a sorti que trois albums avec le GRAHAM BONNET BAND, le frontman possède l’une des plus belles discographies du Hard Rock et du Heavy Metal étendue sur plus de cinq décennies. Et c’est une partie de ce bel héritage qu’il a interprété le 29 août 2024 au fameux ‘Whisky A Go Go’ sur le Sunset Strip à Los Angeles. En dehors de l’arrivée de Francis Cassol à la batterie, le line-up est le même que sur « Day Out In Nowhere », sorti il y a trois ans, et le courant passe toujours aussi bien sur ce « Lost In Hollywood (Live) ».

Entouré de Conrado Pesinato à la guitare, Beth-Ami Heavenstone à la basse, et Alessandro Bertoni aux claviers, le chanteur passe en revue son magnifique parcours sur ce live qui doit son titre à un morceau d’Alcatrazz du même nom. D’ailleurs, son ancienne formation est bien représentée avec « Eyes of The World », « Night Games », « Too Young To Die, Too Drink To Live » et bien sûr « Lost In Hollywood », qui clot le set. Le GRAHAM BONNET BAND nous fait traverse l’âge d’or du Hard Rock avec beaucoup d’énergie et de classe.

Autre chapitre important pour le Britannique, c’est son passage chez Rainbow dont il reprend « All Night Long », « Makin’ Love » et « Since You’ve Been Gone » comme au premier jour. Le temps d’une reprise de Deep Purple (« Lazy »), et le GRAHAM BONNET BAND fait un crochet par MSG (« Desert Song », « Assault Attack ») pour revenir tout de même sur son récent répertoire (« Imposter »). Ce nouveau live présente une tracklist assez classique, certes, mais jouée avec fougue et précision. Quant à la performance vocale, c’est du grand art !

Photo : Enzo Mazzeo

Retrouvez la chronique de « Day Out In Nowhere » :

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Classic Hard Rock Hard Blues

Will O’Dusk : warm & intense

C’est rassurant de voir qu’il existe encore des groupes capable de signer de si bons débuts. Certes, le Hard Rock des Italiens résulte d’une belle combinaison d’influences bien assimilées, mais il conjugue classicisme et modernité sur un fond de Blues savamment dosé. Musicalement costaud, WILL O’DUSK affiche beaucoup de confiance et d’envie. Entre riffs racés et une rythmique intense, les Transalpins peuvent également compter sur un frontman caméléon, qui offre à « The Long Lasting Dusk » une saveur particulière.

WILL O’DUSK

« The Long Lasting Dusk »

(Diotima Records)

Même s’il n’a que deux ans d’existence, WILL O’DUSK affiche beaucoup de maturité sur son premier album et si plusieurs courants traversent « The Long Lasting Dusk », il y règne une belle unité. Ainsi, Riccardo Barchiesi (chant), Danilo Casali (guitare), Stefano Grossi (basse) et Luca Gambazza (batterie) se sont forgés un style bien à eux et semblent y avoir injecté l’ensemble de leurs références musicales. Cela dit, loin de s’y perdre, les quatre musiciens affichent au contraire beaucoup de cohésion et de force.

En jouant sur les contrastes et la dualité dans ses textes, WILL O’DUSK s’ouvre aussi de multiples horizons sonores. Globalement Hard Rock, « The Long Lasting Dusk » se fonde aussi sur des racines Classic Rock et un brin de Southern, une sorte de croisement entre Led Zeppelin, The Black Crowes avec un soupçon de Cinderella et son côté bluesy. La recette est belle et le résultat l’est tout autant. Les Milanais maîtrisent parfaitement leur sujet et cela s’entend dans la structure des morceaux, qui sont assez complexes à l’occasion.

Grâce à un chanteur aux vastes capacités vocales, WILL O’DUSK surfe sur les émotions et cette première réalisation se distingue par sa construction en deux faces assez distinctes. L’ouverture est plus sombre avec des titres comme « Break In Case Of Emergency », « Crossroads » ou « Lucifer’s Tears ». Le quatuor se fait ensuite plus lumineux, mais sans perdre de son impact (« Let It All Explode », « Slowmo », « Last Drop »). De la pénombre à la clarté, « The Long Lasting Dusk » garde cette atmosphère à la fois véloce et apaisante.

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Classic Hard Rock Hard 70's

Bad Company : golden years

Presque aussi éphémère que Free, BAD COMPANY a pourtant sorti quelques albums majeurs jusqu’au départ de son chanteur Paul Rodgers. De cette épopée, il reste des disques qui connurent le succès sur le label de Led Zeppelin, Swan Song. Les années 80 ont eu raison de cette belle aventure, malgré une suite avec un line-up remanié peu convaincant. Mais le Hard Rock très bluesy des Londoniens résonne encore chez quelques un. Ils livrent ici un beau témoignage avec une nouvelle génération, qui semble toujours s’en inspirer.

BAD COMPANY

« Can’t Get Enough : A Tribute To Bad Company »

(Primary Wave Music)

Fondé en 1973 dans la foulée de la séparation de Free par Paul Rodgers (chant) et Simon Kirke (batterie), accompagnes d’Andy Fraser (basse) et Paul Kossoff (guitare), BAD COMPANY est probablement l’un des groupes les plus sous-estimés de la scène Rock britannique. Avec le succès sous l’ère Rodgers, il en a inspiré beaucoup. Aujourd’hui, seuls le frontman et le batteur sont toujours en vie et ils peuvent se réjouir de ce bel hommage rendu par une dizaine de groupes et d’artistes, d’ailleurs étonnamment presque tous américains.

Nul n’est prophète en son pays, donc, puisque BAD COMPANY semble avoir laissé bien plus de traces outre-Atlantique que sur son île. Sur l’album, on retrouve seulement le jeune combo The Struts, originaire du nord de l’Angleterre, pour une version explosive de « Rock’n’Roll Fantasy » et Joe Elliot et Phil Collen de Def Leppard sur « Seagull ». Et le morceau est d’autant plus réussi qu’on se régale de la présence des rescapés Paul Rodgers et Simon Kirke, qui en font un moment tout en émotion et d’une réelle authenticité.

Direction les Etats-Unis pour la suite avec huit formations parmi les plus emblématiques du Hard Rock, du Southern Rock et même de la Country avec Hardy et Charley Crockett. Après la jeune garde menée par Dirty Honey et The Pretty Reckless avec une étonnante reprise de ces derniers de « All Right Now » de Free, l’artillerie lourde fait ensuite parler la poudre avec Halestorm, Black Stone Cherry, Slash avec Myles Kennedy & The Conspirators et Blackberry Smoke accompagné de Brann Dailor de Mastodon. Beaucoup d’énergie et de sincérité.

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Classic Hard Rock Rock Hard

Star Circus : intrépide

Avec « From The Wreckage », STAR CIRCUS vient assoir une position déjà séduisante entrevue sur « Separate Sides ». Avec un titre qui vient habillement faire mentir son contenu, le duo, qui a doublé de volume entretemps, se montre à la hauteur d’un héritage musical qu’il ne cherche même pas à cacher. Classique sans être poussiéreux, les Britanniques s’inscrivent dans une lignée déjà bien tracée et s’y engouffrent avec plaisir en apportant une touche de fraîcheur à un Rock rassembleur et percutant, sans être nostalgique. Deuxième essai transformé !

STAR CIRCUS

« From The Wreckage »

(Renaissance Records)

Trois ans après un premier effort, « Separate Sides », qui avait valu aux Londoniens une belle reconnaissance nationale, STAR CIRCUS fait un retour en force avec « From The Wreckage ». Et le duo initialement composé de Tony Winkler (chant, guitare) qui avait d’ailleurs produit le premier opus et Sophie Aurelia Young (basse, chant) accueille Reuben O’Donoghue (batterie/chœurs) et les guitaristes Tom Draper (ex-Carcass, Spirit Adrift) et Ritchie Mohicano (Dobermann), venus renforcer les rangs. La nouvelle configuration a fière allure et l’entente est claire. Autour d’un Hard Rock qui évolue entre Classic Rock et un Glam Metal estampillé 80’s, l’ensemble est enthousiasmant.

Signé sur le label Renaissance Records basé en Arizona, les Anglais sous-entendent que leur projet vise l’international et « From The Wreckage » devrait leur permettre, en effet, de quitter leur île sans trop de mal. L’album est plus que cohérent, malgré quelques grands écarts stylistiques bien maîtrisés et franchement bien sentis. STAR CIRCUS est absolument ancré dans son temps et la variété des compositions vient confirmer le savoir-faire du quatuor, qui est assez bluffant en termes de mélodies avec des refrains qui restent en tête. La machine est parfaitement huilée et les membres plus qu’aguerris.

Et ce qui frappe aussitôt également sur « From The Wreckage », c’est la combinaison des deux six-cordistes, qui jouent à armes égales et se partagent très bien les riffs et les solos, se relayant avec beaucoup de finesse et sans se marcher dessus. STAR CIRCUS se montre volontiers ambitieux, alternant des élans musclés et des passages plus sombres avec une efficacité redoutable. Le frontman tient la baraque, mais quand la bassiste prend le chant sur « Masquerade », on regrette qu’elle ne le fasse pas un peu plus. Le combo se montre donc très convaincant et assène un Rock solide, enthousiasmant et personnel.

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Classic Hard Rock Hard Rock

Smith/Kotzen : un harmonieux raffinement

Spontanée et ambitieuse, la nouvelle réalisation de SMITH/KOTZEN dévoile surtout un réel et palpable désir de jouer et de composer ensemble. S’ils peuvent évidemment s’appuyer sur une technique exceptionnelle et très complémentaire, les deux artistes, qui se partagent aussi le chant, sont guidés par une culture musicale commune ponctuée d’étonnants contrastes dans le jeu. Et c’est justement toute la force de « Black Light / White Noise », qui est un modèle du genre, entre élégance sonore et puissance Rock.

SMITH/KOTZEN

« Black Light / White Noise »

(BMG)

Il y a quatre ans ADRIAN SMITH et RICHIE KOTZEN avaient surpris tout le monde avec un premier album éponyme d’une grande classe. Au-delà de cette union artistique assez improbable de prime abord, les deux guitaristes s’étaient trouvés naturellement autour d’un Classic Rock moderne et forcément affûté, s’ouvrant même de belles perspectives. D’ailleurs, quelques mois plus tard sortait l’EP « Better days », puis une version augmentée l’année suivante de cinq titres live. Rien d’un one-shot donc, et c’est tant mieux !

L’impatience commençait à grandir depuis quelques temps accompagnée de nombreuses questions. Et dès la première écoute, on ne peut que se réjouir de voir nos deux virtuoses toujours aussi inspirés et créatifs. « Black Light / White Noise » apporte beaucoup de certitudes, à commencer par la plus éclatante : il existe une touche et un son SMITH/KOTZEN. Assez loin de leur chapelle respective (quoique l’Américain en ait plusieurs), le duo côtoie les sommets, s’appuie sur ses héritages et les fructifie avec talent.

Enregistré à Los Angeles, mixé par Jay Ruston et produit par les deux musiciens et chanteurs, ce deuxième opus fait briller cette alchimie anglo-américaine, qui transcende les courants sur de solides racines Hard Rock et Blues. Accompagné par l’excellente Julia Lage (femme de Kotzen) à la basse et Bruno Valverde d’Angra derrière les fûts, SMITH/KOTZEN a plus que belle allure et cette nouvelle odyssée musicale devient immédiatement familière (« Muddy Water », « White Noise », « Blindsided », « Black Light », « Life Unchained »). Eblouissant !

Retrouvez la chronique du premier album et de « Better Days… And Nights » :

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Classic Hard Rock Rock

Simon McBride : so british

Pas totalement personnel, « Recordings : 2020-2025 » offre un beau panel des goûts et surtout du talent de SIMON McBRIDE et permettra à qui ne le connaîtrait pas vraiment de mieux comprendre pourquoi il a été le choix de Deep Purple pour remplacer Steve Morse. Entre Rock, Classic Rock et Hard Rock, le guitariste a enregistré quelques inédits, en une seule prise et au studio Chameleon à Hambourg en Allemagne, en complément de reprises réinventées, qui ne laissent pas de doute sur ses influences et encore moins sur sa virtuosité.  

SIMON McBRIDE

« Recordings : 2020-2025 »

(earMUSIC)

En 2023, la carrière du musicien originaire de Belfast a pris un sacré tournant avec son intronisation au sein de Deep Purple et une implication conséquente sur « =1 », dernier et très bon opus en date de la légendaire formation. Cela dit, le parcours de SIMON McBRIDE est aussi assez éloquent. Compositeur, musicien et producteur, il signe ici son sixième album studio après avoir évolué au sein de Sweet Savage, Snakecharmer et aux côtés de Don Airey. Une carte de visite plus que conséquente et de haut vol.

Cette fois, l’Irlandais revient avec un disque un peu spécial, qui regroupe des enregistrements datant des cinq dernières années et même finalisés juste avant son arrivée chez Deep Purple. Composé de titres originaux et de reprises, « Recordings : 2020-2025 » résume plutôt bien la vision du Rock de SIMON McBRIDE et permet aussi de constater sa facilité à s’approprier à peu près tous les genres avec beaucoup de facilité. Pour autant, pas complètement caméléon, c’est essentiellement sa touche qu’on retrouve ici.

Après « The Fighter » en 2022, c’est donc un panorama plus Rock qu’il propose sur 15 titres, qui montrent une belle homogénéité. La production est assez sobre, mais le toucher est toujours aussi singulier. Nette et avec des accroches souvent Hard Rock, la fluidité de SIMON McBRIDE est un modèle du genre que ce soit sur les riffs ou les solos. Par ailleurs, c’est assez bluffant aussi de constater qu’il s’inscrive à ce point dans des sonorités ‘so british’, dans ses compositions comme dans le choix des reprises. Un bon moment !

Photo : Jim Rakete

Retrouvez la chronique de « The Fighter », celle du dernier album de Deep Purple et du coffret de Snakecharmer :

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Classic Hard Rock Stoner Rock

WolveSpirit : une onde de choc

La pandémie a eu l’effet de mettre WOLVESPIRIT sur les nerfs. Et la formation germanique en a profité pour se défouler, lâcher son ressenti et mettre les choses au clair sur sa nouvelle production. En effet, « Bullshit » traite de désinformation, de réalités parallèles et de son désir de s’en extraire. Musclé et fracassant, ces nouveaux titres sentent la poudre et, même s’ils sont toujours mélodiques, ils font l’effet d’une belle bagarre en règle. Une vraie tornade Hard, Metal et Stoner Rock pour le moins ravageur.

WOLVESPIRIT

« Bullshit »

(Spirit Stone Records)

Avec un tel titre, on pouvait difficilement faire plus explicite et c’est justement tout ce qui fait le charme du quintet allemand, qui ne manque jamais une occasion de se faire remarquer. Pour la petite histoire, WOLVESPIRIT a vu le jour en 2009 du côté de la Bavière sous l’impulsion des frères Eberlein, Richard et Oliver, rejoints par la chanteuse américaine Deborah ‘Debbie’ Craft. Basé sur un Hard Rock robuste mâtiné de Classic Rock et surtout de Stoner cette fois-ci, l’ensemble est explosif.  

Il faut aussi rappeler que le groupe a fondé son propre label après avoir claqué la porte de Sleaszy Rider Records un an tout juste après la sortie de son premier effort. Il était simplement mécontent du travail fourni. Il y a donc du caractère chez WOLVESPIRIT et également dans sa musique. Et « Bullshit » va dans ce sens et suit le chemin tracé depuis le début, c’est-à-dire axé sur des riffs costauds, une rythmique en béton et surtout une frontwoman à la voix puissante et hyper-Rock’n’Roll. 

Musicalement, le combo sort l’artillerie lourde dès « Titanium », qui ouvre les hostilités, suivi de « Robots » et du morceau-titre. L’entrée en matière est massive et la chanteuse donne de la voix de manière presque frénétique. Ce nouvel opus est probablement le plus ambitieux de WOLVESPIRIT qui part chasser sur des terres Stoner Rock, sans négliger ses racines Hard Rock et assez classiques (« Fire », « Starborn », « Screaming », « 666 »). Un brûlot sauvage et flamboyant mené de main de maître.

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Classic Hard Rock Hard Rock Progressive Heavy Metal

Magnum : final flight

L’an dernier, le monde du Hard Rock a perdu un grand musicien et avec lui l’Angleterre l’un de ses meilleurs représentants. Après cinq décennies de bons et loyaux services, MAGNUM a donc tiré sa révérence et mis un terme à ses activités suite à la disparition de Tony Clarkin, mais il laisse une magnifique discographie en héritage. Avec « Live At KK’s Steel Mill », le quintet livre un ultime témoignage de sa créativité et de la classe de ses prestations scéniques. Une très belle manière de faire ses adieux à son charismatique guitariste et ami.

MAGNUM

« Live At KK’s Steel Mill »

(Steamhammer/SPV)

Il y a un an, presque jour pour jour, MAGNUM sortait son 23ème et ultime album, « Here Comes The Rain », juste après le tout récent décès de Tony Clarkin. Une terrible semaine pour les Britanniques qui venaient de signer l’une de leurs meilleures réalisations de ces dernières années. Dans la foulée, son emblématique frontman Bob Catley annonçait la fin du groupe. Difficile en effet de continuer l’aventure sans son guitariste, compositeur et fondateur avec la même fougue et surtout la même envie.

Affichant déjà une bonne dizaine d’albums live au compteur, celui-ci est probablement le dernier (sauf bootlegs imprévus) et il est très bon ! Enregistré le 10 décembre 2022 à Wolverhampton en Angleterre au ‘KK’s Steel Mill’, MAGNUM célébrait ce soir-là auprès de ses fans les plus dévoués la fin d’une tournée couronnée de succès. L’occasion était donc idéale pour filmer et enregistrer ce concert, sachant que juste après Tony Clarkin allait s’atteler à la composition de l’excellent « Here Comes The Rain ».    

Alors, même si double-album est posthume, il dégage une énergie folle, celle d’une formation déterminée à offrir à son public une soirée mémorable. Et les 16 morceaux triés sur le volet dans leur répertoire sont le parfait reflet d’une carrière exemplaire et qui aurait d’ailleurs mérité un peu plus de lumière hors de son île, car à l’international la reconnaissance a toujours été longue à venir. Quoiqu’il en soit, MAGNUM nous fait plaisir une dernière fois et le moins que l’on puisse dire est qu’il va cruellement manquer à la scène Hard Rock.

Retrouvez les chroniques de leurs deux derniers albums :

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Classic Hard Rock Hard 70's

Michael Schenker : OVNI guitaristique

Cela fait dorénavant une cinquantaine d’années que MICHAEL SCHENKER fait partie d’une longue lignée de musiciens qui tend à disparaître, celle des guitar-heros. S’il s’est surtout fait connaître avec MSG, en solo et avec divers projets, il a aussi marqué de son empreinte l’histoire d’UFO malgré une présence assez éphémère, mais retentissante. Afin de célébrer les 50 ans de cette période unique, le guitariste allemand a décidé d’y consacrer trois albums, dont voici le premier.

MICHAEL SCHENKER

My Years With UFO

(earMUSIC)

Même s’il n’a fait qu’un passage relativement court au sein du groupe britannique UFO de 1973 à 1978, MICHAEL SCHENKER aura marqué les esprits et sans doute écrit les plus belles pages de la formation devenue mythique par la suite. Cinq petites années donc, ponctuées de six albums qui trônent aujourd’hui au panthéon du Hard Rock mondial et qui sont autant de madeleines de Proust pour tout amateur qui se respecte. On y retrouve « Phenomenon », « Force It », « No Heavy Petting », « Lights Out », « Obsession » et le live « Strangers In The Night » devenu un incontournable. Le guitariste y montre une étonnante précocité qui le mènera très loin par la suite, notamment avec MSG.

Car c’est à 17 ans seulement qu’il est appelé au sein du groupe anglais, alors qu’il œuvre avec son grand frère Rudolf chez Scorpions. Un mal pour un bien à l’époque où UFO affiche une notoriété bien supérieure au combo familial. Comme un poisson dans l’eau, le jeune allemand signe des morceaux devenus incontournables comme les désormais classiques : « Doctor Doctor », « Rock Bottom », « Lights Out », « Let It Roll » ou l’excellent « Only You Can Rock Me » que l’on retrouve tous ici, bien sûr. Si la virtuosité de MICHAEL SCHENKER impressionne déjà, son travail d’écriture n’est pas en reste et pourtant l’aventure s’achèvera sur une fâcherie avec le chanteur Phil Mogg.

Avec son ami producteur Michael Voss, MICHAEL SCHENKER a même tenu à respecter le son de l’époque, puisque la production de « My Years With UFO » n’a rien de clinquante, bien au contraire. Ce qui est clinquant ici, c’est la liste de guests devenus lui apporter un hommage appuyé. Jugez-vous par vous- même : Axl Rose et Slash (mais pas sur le même morceau), Kai Hansen, Roger Glover, Joey Tempest, Biff Byford, Jeff Scott Soto, John Norum, Dee Snider, Joel Hoekstra, Joe Lynn Turner, Carmine Appice, Adrian Vandenberg, Michael Voss, Stephen Pearcy et Erik Grönwall. Un casting de rêve pour un musicien hors-norme, qui a marqué plusieurs générations d’artistes !

Retrouvez la chronique de son dernier en date avec MSG :

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The Dead Daisies : furiously alive

La sortie d’un nouvel album de THE DEAD DAISIES est déjà un plaisir en soi, alors lorsqu’il s’agit en plus d’y retrouver la voix chaude et rocailleuse du frontman John Corabi, il n’en est que décuplé. Et pour leur septième réalisation studio, les désormais australo-américains se montrent redoutables, terriblement Rock’n’Roll et délicieusement addictifs. « Light’Em Up » nous fait presque remonter le temps, grâce à une magie intacte qui doit beaucoup à son époustouflant duo de guitaristes et surtout à de nouvelles compos plus intemporelles que jamais.

THE DEAD DAISIES

«Light’Em Up »

(The Dead Daisies Pty Ltd./SPV)

L’ambition de THE DEAD DAISIES, depuis un peu plus de 10 ans maintenant, a toujours été de perpétuer une belle et très honorable tradition et surtout une certaine idée d’un Classic Hard Rock vivifiant et fougueux. Et bien au-delà de faire du neuf avec du vieux, le groupe a trouvé sa patte, élaboré un son identifiable et surtout vu défiler dans ses rangs parmi les meilleurs musiciens du genre. Toujours autour de son guitariste et fondateur, l’Australien David Lowy, sorte de gardien du temple, « Light’Em Up » apporte son lot de nouveauté, qui se traduit par quelques changements de line-up et une fois encore : on est très bien servi !

Rien n’est donc figé, ce qui n’est pas pour me déplaire, puisque John Corabi fait enfin son retour au bercail, et le quintet acte aussi l’arrivée de Michael Devin (ex-Whitesnake), tous deux en lieu et place de Glenn Hugues pour qui j’ai le plus grand respect, mais bon… THE DEAD DAISIES affiche donc l’une de ses meilleures formations depuis quelques années et, après un « Best Of » pour marquer sa première décennie l’an dernier, repart sur les chapeaux de roues avec dans ses rangs l’incontournable et indispensable Doug Aldrich à la guitare et l’excellent Brian Tichy derrière les fûts. Difficile de rêver mieux !

Composé et enregistré entre Muscle Shoals et Nashville, c’est le producteur Marti Frederiksen qui a mis en lumière les dix titres, dont une très bonne reprise de The Angels, « Take A Long Line », chère à leur compatriote Lowy. Puissant et mélodique, THE DEAD DAISIES livre un Hard Rock aux teintes parfois bluesy sur lequel son chanteur se révèle vraiment être l’homme de la situation. Heavy et accrocheur, « High’Em Up » resplendit de toutes parts et s’avère être le meilleur opus du groupe depuis longtemps (« I’m Gonna Ride », « Times Are Changing », « I Wanna Be Your Bitch », « Back To Zero »). Well done !

Retrouvez les chroniques précédentes du groupe :