La sortie d’un nouvel album de THE DEAD DAISIES est déjà un plaisir en soi, alors lorsqu’il s’agit en plus d’y retrouver la voix chaude et rocailleuse du frontman John Corabi, il n’en est que décuplé. Et pour leur septième réalisation studio, les désormais australo-américains se montrent redoutables, terriblement Rock’n’Roll et délicieusement addictifs. « Light’Em Up » nous fait presque remonter le temps, grâce à une magie intacte qui doit beaucoup à son époustouflant duo de guitaristes et surtout à de nouvelles compos plus intemporelles que jamais.
THE DEAD DAISIES
«Light’Em Up »
(The Dead Daisies Pty Ltd./SPV)
L’ambition de THE DEAD DAISIES, depuis un peu plus de 10 ans maintenant, a toujours été de perpétuer une belle et très honorable tradition et surtout une certaine idée d’un Classic Hard Rock vivifiant et fougueux. Et bien au-delà de faire du neuf avec du vieux, le groupe a trouvé sa patte, élaboré un son identifiable et surtout vu défiler dans ses rangs parmi les meilleurs musiciens du genre. Toujours autour de son guitariste et fondateur, l’Australien David Lowy, sorte de gardien du temple, « Light’Em Up » apporte son lot de nouveauté, qui se traduit par quelques changements de line-up et une fois encore : on est très bien servi !
Rien n’est donc figé, ce qui n’est pas pour me déplaire, puisque John Corabi fait enfin son retour au bercail, et le quintet acte aussi l’arrivée de Michael Devin (ex-Whitesnake), tous deux en lieu et place de Glenn Hugues pour qui j’ai le plus grand respect, mais bon… THE DEAD DAISIES affiche donc l’une de ses meilleures formations depuis quelques années et, après un « Best Of » pour marquer sa première décennie l’an dernier, repart sur les chapeaux de roues avec dans ses rangs l’incontournable et indispensable Doug Aldrich à la guitare et l’excellent Brian Tichy derrière les fûts. Difficile de rêver mieux !
Composé et enregistré entre Muscle Shoals et Nashville, c’est le producteur Marti Frederiksen qui a mis en lumière les dix titres, dont une très bonne reprise de The Angels, « Take A Long Line », chère à leur compatriote Lowy. Puissant et mélodique, THE DEAD DAISIES livre un Hard Rock aux teintes parfois bluesy sur lequel son chanteur se révèle vraiment être l’homme de la situation. Heavy et accrocheur, « High’Em Up » resplendit de toutes parts et s’avère être le meilleur opus du groupe depuis longtemps (« I’m Gonna Ride », « Times Are Changing », « I Wanna Be Your Bitch », « Back To Zero »). Well done !
Sur une rythmique d’enfer, deux guitares en fusion et un frontman survitaminé, THE SOUTHERN RIVER BAND fait parler la poudre dans un registre intemporel, fruit de la collision entre un Hard Rock authentique aux saveurs bluesy et forcément un peu sudiste et un Rock sans concession. Réputée pour ses prestations enflammées, la formation australienne joue sur une spontanéité débridée, qui fait de « D.I.Y » une réalisation dont l’énergie est plus que communicative.
THE SOUTHERN RIVER BAND
« D.I.Y »
(Independent)
THE SOUTHERN RIVER BAND est un véritable groupe de scène et cela s’entend. Il transpire le Rock’n’Roll à grosses gouttes ! Et ce n’est sans doute pas un hasard si son premier album, « Live At The Pleasure Dome » (2016), a été enregistré en concert. Depuis, il a fait le tour des salles et des clubs de sa grande île, avant d’entrer en studio en 2019 pour y concocter « Rumors And Innuendo ». Addicts au live, les Australiens ont sorti « Live From Rada Studios » il y a deux ans, puis se sont posés pour cet excellent « D.I.Y ».
Le titre de ce quatrième effort parle de lui-même et résume parfaitement l’état d’esprit du combo. Il est peut-être fait-maison, mais il est aussi et surtout très bien réalisé. Originaire de la ville de Thornlie en périphérie de Perth, le quatuor combine un Hard Rock assez classique, et dans la veine de sa scène nationale, avec le côté brut du fameux Pub Rock incontournable là-bas. Et THE SOUTHERN RIVER BAND séduit aussi par cette fougue un brin Sleaze, qui émane de ce « D.I.Y » explosif et entêtant à bien des égards.
C’est « Vice City » qui ouvre les festivités, un morceau que les quatre musiciens déclinent depuis « Live From Rada Studios » et dont ils nous livrent ici les deux dernières (?) parties. L’émotion féroce déployée tout au long de ce nouvel opus est franchement stratosphérique, si l’on tient compte du parcours effectué (« Second Best », « Do You Miss Me When I’m Gone », « Cigarette (Ain’t Helping Me None) », « Chimney » et le fracassant « Stan Qualen ». THE SOUTHERN RIVER BAND entre dans la cour des grands et l’avenir s’annonce radieux.
Toutes les icônes du Rock ont connu une (voire plusieurs) traversée du désert, plus ou longues d’ailleurs, au fil de leur carrière. DEEP PURPLE n’a pas échappé à la règle et vient renouer sur ce très bon « =1 » avec ce feu qui brûle depuis si longtemps chez lui. Grâce à des parties de guitares et de claviers étincelantes, un chant d’une justesse absolue et une rythmique toujours impeccable, le groupe affiche une seconde jeunesse avec une belle énergie, des mélodies soignées et une foi retrouvée. Les Anglais perpétuent leur légende et regagnent une dimension digne de leur statut.
DEEP PURPLE
« =1 »
(earMUSIC)
Comme le veut la tradition chez DEEP PURPLE, nous sommes donc dans l’ère de la ‘Mark IX’, puisque les Britanniques accueillent de façon permanente le guitariste Simon McBride. Suite au départ de Steve Morse auprès de sa femme atteinte d’un cancer et décédée en février dernier, c’est donc l’Irlandais qui reprend le poste et il le fait avec beaucoup de classe. Les successions ne sont jamais évidentes, et celle-ci est irréprochable. Aussi humble que terriblement efficace et virtuose, son jeu sur son premier opus n’a rien de timide, mieux, il apporte un souffle nouveau et un peu de fraîcheur, tout en respectant l’institution.
Donc, sans faire preuve d’une audace démesurée, le six-cordiste se montre à son avantage et on retiendra aussi cette formidable complicité avec Don Airey, dont les claviers retrouvent leur éclat et leur impact. Il faut dire qu’après le navrant « Turning To Crime », qui avait montré l’une des pires images de DEEP PURPLE depuis longtemps, on pouvait légitimement se poser des questions sur l’avenir musical et créatif du groupe. Mais c’était sans compter sur Ian Gillian, Roger Glover, Ian Paice leurs complices, toujours animés par la même passion et qui, sous la houlette de Bob Ezrin à la production, font étalage d’une inspiration retrouvée.
L’une des choses qui va réconcilier beaucoup de monde avec ce nouvel opus DEEP PURPLE, c’est l’enthousiasme et la maîtrise totale de son frontman. S’il n’a plus rien à prouver depuis longtemps, Ian Gillian semble épanoui durant les 13 morceaux de « =1 ». Avec des mélodies et un songwriting des grands jours, on retrouve les sensations passées, où Hard Rock et Rock Progressif se rejoignent si naturellement (« Show Me », « A Bit on The Side », « Now You’re Talking », « Portable Door », Pictures Of You », « Bleeding Obvious »). Rien ne semble pouvoir arrêter le quintet et on n’osait même plus imaginer un tel album de sa part.
Découvrez aussi le dernier album solo de Simon McBride :
On le croirait tout droit sortis des années 70, tant la maîtrise affichée par OCCULT WITCHES a quelque chose d’évident dans la démarche, comme dans l’écriture de ce Rock/Hard aux atmosphères parfois baroques, épiques et même légèrement Doom et Stoner. Les Canadiens proposent un univers Dark, qui tranche cependant avec la majorité des combos actuels du même mouvement. Par sa diversité et une prestation vocale en parfaite adéquation avec les parties instrumentales, « Sorrow’s Pyre » est aussi captivant que frénétique. Une prouesse !
OCCULT WITCHES
« Sorrow’s Pyre »
(Black Throne Productions)
Depuis « Morning Walk » sorti en 2021, OCCULT WITCHES avance sur une cadence effrénée à raison d’un album par an. Pourtant, cette fertile productivité, loin d’être surabondante, a la particularité de préciser et d’affiner le registre des Québécois. L’évolution est manifeste et même implacable, tant les réalisations qui se succèdent viennent peaufiner leur propos et leur style, qui se nourrit autant de Classic Rock, que d’un Blues musclé, de Stoner, de psychédélisme et d’un proto-Metal forcément vintage, mais si rafraîchissant.
Après un deuxième opus éponyme en 2022, puis « Mastermind » en 2023, le quatuor livre donc « Sorrow’s Pyre » et semble toujours aussi inspiré. Mieux, il atteint une sorte d’apogée qu’on sentait poindre depuis un petit moment déjà. L’identité musicale d’OCCULT WITCHES est éclatante et doit aussi sans doute beaucoup à sa chanteuse, Vanessa San Martin, littéralement habitée par des ambiances forcément sombres, tournées vers un occultisme, qu’elle fait vivre avec autant de puissance que de délicatesse. La maîtrise est totale.
Entourée par le flamboyant guitariste Alec Sundara Marceau, et soutenue par le duo basse/batterie composé de Danick Cournoyer et Eliot Sirois, la frontwoman est le point d’équilibre du groupe, dont chaque membre apporte sa touche dans un ensemble très organique, capable de se déployer dans des moments intenses et musclés comme à travers des passages plus légers. OCCULT WITCHES passe de l’ombre à la lumière avec un irrésistible côté hypnotique (« Malice », « Faustian Bargain », « Flesh And Bones », « The Fool »).
Pas sûr que ce deuxième album de SHOTGUN MISTRESS soit si révolutionnaire que ça, mais en tout cas, il a le mérite de libérer un Hard Rock pur jus et bien rentre-dedans. « Kings Of The Revolution » nous renvoie de belles saveurs 80’s et 90’s savamment actualisées et est surtout remarquablement interprété et très bien produit. Avec un chanteur et un guitariste de ce calibre, le quatuor peut envisager l’avenir avec sérénité et un grand sourire.
SHOTGUN MISTRESS
« Kings Of The Revolution »
(Independant)
Il y a de l’effervescence sur la scène (très) Rock australienne et le nouvel opus de SHOTGUN MISTRESS tombe à point nommé pour entretenir ce bel élan. Depuis 2020 seulement et après le très convaincant album éponyme qui a fait sensation sur leur grande île natale, les quatre rockeurs récidivent de belle manière avec l’électrisant « Kings Of The Revolution ». Avec une sincérité sans faille, ils s’inscrivent dans les pas des Rose Tattoo, Airbourne et The Poor dans l’intension comme dans l’intensité.
Aux côtés de l’excellent Matt Willcock, véritable machine à riffs et délivreur d’implacables solos, on retrouve Dave Lee à la batterie, Ben Curnow à la basse et le survolté frontman Glenn Patric, qui galvanise et magnétise littéralement ces nouveaux titres. SHOTGUN MISTRESS est en ordre de bataille et n’a pas à rougir face aux formations Hard Rock actuelles. Les références fondatrices sont immédiatement perceptibles elle aussi, mais n’enlèvent absolument rien à la pertinence du propos.
Puissant et accrocheur, « Kings Of Revolution » envoie du bois, même si certains hommages, ou clins d’œil, passent aussi pour des clichés. Ainsi, « Welcome To The Fight » rappelle furieusement « Patience » de G N’R et surtout il y a « Mary Jane » de leurs compatriotes d’Electric Mary. Même si la version est meilleure que l’originale et accueille son chanteur Rusty Brown, sa présence est loin d’être indispensable. Cela dit, SHOTGUN MISTRESS nous régale avec « Sweet Woman », « Shot Down », « Jude Judas », « Headspace » et « Down ».
Avec « In Solstice », c’est un souffle nouveau que vient porter THE MERCURY RIOTS sur le Hard’n Heavy américain incarné à leur belle époque par des formations comme Extreme, Skid Row, voire Dokken et White Lion. A la différence près qu’ici l’ensemble paraît presque revitalisé, réoxygéné, mais sans être forcément réinventé, non plus. Audacieuse et vigoureuse, cette réalisation originelle toute en puissance et accrocheuse va en surprendre plus d’un.
THE MERCURY RIOTS
« In Solstice »
(SAOL)
Enchantés par une prestation enflammée en septembre dernier dans une obscure petite salle du Finistère-Sud, en première partie de vétérans australiens totalement à bout de souffle, les connaisseurs avaient pleinement pu apprécier la fougue et le talent du combo de Los Angeles. Avec un seul single en 2021 (« Save Me A Drink », présent ici) et surtout beaucoup de concerts, THE MERCURY RIOTS présente enfin son premier album et « In Solstice » est une époustouflante réponse aux attentes légitimement placées en lui.
Aguerri par la scène, le quatuor fait des étincelles et a mis toutes les chances de son côté pour réaliser de manière éclatante son premier effort. Pour l’enregistrement, c’est dans les légendaires Armoury Studios de Bruce Fairbairn et chez Bryan Adams au Warehouse que la magie a opéré, et sous la houlette du non moins légendaire Mike Fraser (Ac/Dc, Aerosmith, Metallica) derrière la console. THE MERCURY RIOTS s’est donc donné les moyens avec en prime un mastering signé Ryan Smith (The Black Keys, Greta Van Fleet).
Frais et musclé, le style du groupe doit beaucoup au Heavy californien des 90’s, lequel aurait reçu un furieux coup de boost. Sauvages et virtuoses, Sleaze et mélodiques, les quatre rockeurs font trembler les murs à grands renforts de riffs tranchants et survitaminés. THE MERCURY RIOTS connait la recette, maîtrise tous les rouages et se montre affûté (« Make It », « L.A. Girls », « Light It Up », « Scream It Out », « 99 Degrees »). L’entrée en matière est somptueuse et la spontanéité affichée fait vraiment plaisir à entendre.
Vétérans fatigués pour certains, dieux vivants pour d’autres, une chose est sûre : les membres de BLACK COUNTRY COMMUNION ne laissent personne indifférent depuis maintenant 2010. Très attendu, cette cinquième réalisation se distingue à nouveau par sa fraîcheur et sa classe, et le combo anglo-américain en a encore sous le pied. Et l’écoute de « V » dévoile un très bon concentré de Hard Rock bluesy intemporel, comme seuls des musiciens de ce calibre savent encore le faire.
BLACK COUNTRY COMMUNION
« V »
(J&R Adventures)
Depuis 15 ans, et même s’il en aura fallu attendre sept entre leurs deux derniers efforts ensemble, Glenn Hughes (basse, chant), Joe Bonamassa (guitare), Derek Sherinian (claviers) et Jason Bonham (batterie) se font plaisir aux commandes de BLACK COUNTRY COMMUNION, supergroupe transatlantique comme on n’en fait plus depuis des lustres. Et si l’attente fut aussi longue, c’est aussi que nos quatre cadors ont un emploi du temps chargé et que, même à ce niveau-là, composer et entrer en studio nécessite déjà de se rencontrer…
Comme depuis les débuts de la formation, on retrouve le compagnon de route de longue date Kevin Shirley aux manettes de la production et, un peu aussi comme d’habitude, personne ne s’est vraiment foulé pour choisir le titre de ce cinquième album. Cependant, ce n’est pas non plus ce que l’on attend en priorité de BLACK COUNTRY COMMUNION, mais plutôt et surtout des morceaux de qualité. Et comme toujours, le quatuor est à la hauteur de son pédigrée avec Classic Hard Rock bluesy et virtuose à souhait.
Les deux premières choses qui frappent à l’écoute de « V » sont d’une part la cohésion qui libère ce groove commun et ensuite la performance vocale de Glenn Hugues qui, du haut de ses 73 printemps, tient la dragée haute à la jeune génération. Sa complicité avec Jason Bonham fait aussi des merveilles. Quant à Joe Bonamassa et Derek Sherinian, on ne leur connait pas de prestations moyennes. Parmi les incontournables du nouveau BLACK COUNTRY COMMUNION, on retiendra « Enligthen », « Stay Free », « Red Sun », « Restless » et « Love And Faith ».
Pour sa troisième réalisation en solo, le multi-instrumentiste, et surtout guitariste, a vraiment voulu se faire plaisir. Au menu, pas moins de sept chanteurs et amis invités sur des titres taillés sur mesure dans un Hard’n Heavy inspirés des années 80/90, où les références ne manquent pas. Cependant, la production très actuelle de l’ensemble offre un relief étonnant à ce « Hardtones », qui rappelle de belles sensations et de beaux souvenirs d’une époque où la créativité et l’enthousiasme n’avaient guère de limites. Le Finlandais qui nous en dit un peu plus sur sa démarche et cet album.
Photo : Kia Valovirta
– Avec « Hardtones », tu fais un sérieux lifting au Hard’n Heavy des années 80 et 90. C’est une époque que tu regrettes, même si on ne ressent d’ailleurs aucune nostalgie sur l’album ?
Merci, cela fait vraiment plaisir à entendre ! Est-ce que je regrette les années 80 et 90 ? Pas vraiment. Je suis né au milieu des années 70 et j’ai été initié au Rock dans les années 80. C’était une époque incroyable ! J’adore la musique des 80’s et des 90’s, car j’ai grandi avec et je voulais apporter ces vibrations aux années 2020, mais avec un petit lifting, comme tu l’as dit.
– Tu es l’actuel guitariste de Cyhra et tu as également joué dans Shining, Suburban Tribe, Children Of Bodom, Ensiferum, Hevisaurus et d’autres encore. Et ce sont des groupes aux styles très différents. Est-ce que sur « Hardtones », tu as enfin pu jouer la musique qui te ressemble le plus ?
J’ai été membre de Shining et de Suburban Tribe, mais les autres étaient des boulots de ‘mercenaires’. Cela dit, je les aime tous, car j’ai toujours apprécié différents styles de musique, que ce soit en tant que musicien, mais aussi comme auditeur. J’ai toujours joué la musique que j’aime. Et cette fois, j’avais tout simplement envie de faire ce genre d’album. (Sourires)
Euge aux côté de Samy Elbana (Lost Society), qui interprète deux chansons de l’album.
– Tu possèdes ton studio en Suisse où tu enregistres et produis aussi d’autres artistes. Est-ce que c’est aussi là que tu as conçu et réalisé « Hardtones » et comment cela s’est-il passé avec un nombre aussi important de musiciens ?
Oui, j’ai enregistré toutes les guitares et les basses dans mon studio. La batterie a été enregistrée aux Etats-Unis dans le studio de Devin James, qui joue sur tout l’album. Ensuite, tous les chanteurs ont enregistré leurs parties dans leurs home-studios en Finlande et en Suède. Puis, j’ai mixé et masterisé l’album chez moi. Et enfin, Jacob Hansen m’a un peu aidé aussi pour le mastering, surtout pour le vinyle, et tout ça a très bien fonctionné.
– On retrouve sur l’album des chanteurs qui évoluent dans des groupes mélodiques et d’autres plus rugueux, mais tous dans leur registre habituel. Tu n’as pas eu envie de les faire sortir un peu de leur zone de confort ? Cela aurait pu être une expérience différente aussi pour eux…
Pas vraiment, en fait. La raison pour laquelle je voulais ces gars-là, c’est parce que j’aime ce qu’ils font, ou ont fait. Et tu connais le vieil adage : ‘pas besoin de réparer ce qui n’est pas cassé’. (Sourires)
Euge aux côté d’Olli Herman (Reckless Love), interprète du single « Living, Slow Suicide ».
– Ce qui est également étonnant, c’est que « Hardtones » est très homogène avec une réelle unité à travers les onze morceaux. C’était important pour toi de garder la cohérence du style sans trop se disperser ? Et puis, qu’ils soient aussi tous scandinaves et Finlandais pour beaucoup ?
Je suis très content d’entendre ça, merci ! Pour être honnête, je n’y ai pas vraiment pensé. Je suppose que c’est parce que j’ai co-écrit les morceaux avec les chanteurs. Et puis, je joue les aussi de deux/trois instruments sur les chansons, ce qui donne probablement cette unité. En fait, je voulais tout simplement avoir ces gars-là et il se trouve que la plupart d’entre eux sont finlandais.
– Musicalement et notamment au niveau de la guitare, on sent que tu te fais vraiment plaisir. Tu n’as pas été tenté de chanter sur l’un des morceaux ?
Tu as tout à fait raison. J’ai eu tellement de plaisir à faire cet album. Je fais les chœurs sur presque tous les morceaux, mais je ne suis pas suffisamment bon pour interpréter le chant principal. Et comme je te le disais, j’ai aussi tout écrit avec un certain chanteur en tête, et c’est également avec eux que j’ai finalisé l’écriture des titres.
Photo : Kia Valovirta
– Est-ce qu’avec un si bon album entre les mains, tu envisages de le défendre sur scène, même si tu ne parviens pas à réunir tous les guests ?
Nous venons de faire deux concerts pour la sortie de l’album en Finlande et tout le monde, sauf Jake E, a pu y participer. Et c’était génial ! Ce serait super de faire plus de concerts à l’avenir, avec ou sans tous les chanteurs d’ailleurs, mais nous sommes tous tellement occupés avec nos groupes respectifs que c’est assez difficile à organiser. Mais on verra !
– Un mot enfin à propos de Cyhra avec qui tu as sorti « The Vertigo Trigger » l’an dernier. Quels sont les projets du groupe ? Des concerts ou déjà la composition d’un nouvel album ?
Nous avons quelques festivals cet été, puis une tournée scandinave avec Evergrey en septembre-octobre et probablement une autre à travers l’Europe ensuite. Sinon, nous écrivons tous et tout le temps. Je pense que, plus tard dans l’année, nous nous réunirons pour voir ce que nous avons pour le prochain album.
L’album d’EUGE VALOVIRTA, « Hardtones », est disponible chez Gramophone Records/Warner Records Finland.
Elegant et accrocheur, ce nouvel opus d’ANIMS devrait ravir les fans de la scène Hard Rock et Heavy Metal des 90’s à laquelle les Italiens sont insufflé une belle énergie et un son très actuel. Mélodique et véloce, « Good’n’Evil » ne donne pas dans la nostalgie, mais propose au contraire un élan volontaire dans un style très convaincant. Et le chant féminin offre également beaucoup de couleurs à des titres bien ciselés.
ANIMS
« Good’n’Evil »
(Sneakout Records/Burning Minds Music Group)
En formation power trio depuis ses débuts, ANIMS donne une suite à « God Is A Witness » sorti il y a deux ans maintenant. Toujours dans un registre Hard’n Heavy inspiré des années 90, le groupe affiche des compos et une production très actuelles. Il faut aussi préciser que ses membres ne sont pas les premiers venus sur la scène Rock et Metal italienne. On retrouve, en effet, Francesco Di Nicola (Danger Zone, Crying Steel, Krell) à la guitare et à la basse, Paolo Caridi (Ellefson-Soto, Geoff Tate) derrière les fûts et la chanteuse Elle Noir qui évolue aussi en solo.
Aguerris et plus que chevronnés, les trois musiciens sont dans une totale maîtrise et le travail sur le son donne un relief complet à « Good’n’Evil ». L’une des principales richesses de l’album réside aussi dans les guitares, car ANIMS a en quelque sorte dédoublé son guitariste, multipliant les rythmiques et offrant une belle liberté aux solos. Le jeu de son batteur est lui aussi irréprochable et costaud. Les Italiens peuvent donc compter sur leur talent, ainsi que sur une expérience perceptible sur l’ensemble des morceaux, où la frontwoman tient aussi un rôle majeur avec beaucoup d’assurance.
Si l’on détecte des références comme celles de Doro et de Lita Ford dans le chant très Rock d’Elle Noir, tout comme celle de Dokken à ses plus belles heures dans le jeu de Francesco Di Nicola, ANIMS parvient cependant à imposer une touche bien à lui sur « Good’n’Evil ». Que ce soit sur « Fear Of The Night », « Satellite », « Dry Bones », « Lena », « Victim Of Time » ou le morceau-titre, les Transalpins font preuve de diversité, de fluidité et réussissent sans mal à captiver grâce à des titres solides et distinctifs. Avec un album de ce calibre, le combo met toutes les chances de son côté.
C’est en s’isolant tous les quatre dans la même maison en Floride et en bénéficiant à l’envie du studio de leur producteur que SEBASTIAN BACH et ses musiciens ont élaboré ce très bon « Child Within The Man ». Une très bonne idée pour un résultat vraiment à la hauteur. Frais, dynamique et solide, ce nouvel opus du légendaire frontman est exactement ce qu’on attendait de lui depuis des années. Enthousiasmant, vif et plein d’émotion, il se surpasse et s’épanouit vraiment.
SEBASTIAN BACH
« Child Within The Man »
(Reigning Phoenix Music)
Après le récent départ du Suédois Erik Grönwall de Skid Row, on aurait pu penser que les planètes étaient enfin alignées pour que SEBASTIAN BACH retrouve ‘son’ groupe. C’est finalement la chanteuse Lzzy Hale de Halestorm qui prend pour le moment le relais. Mais à l’écoute de « Child Within The Man », c’est franchement une joie de constater que le chanteur est au meilleur de sa forme et qu’en solo, il surclasse sans peine ses anciens camarades de jeu sur ce superbe album. Aucun regret, donc, bien au contraire.
C’est vrai qu’il aura fallu attendre dix ans depuis « Give ‘Em Hell » pour qu’il nous livre de nouvelles compos. Espérons aussi qu’il tourne enfin la page, même s’il est le principal artisan du succès de son ancienne formation, devenue un cover-band. Aujourd’hui, SEBASTIAN BACH offre un opus Hard’n Heavy moderne et addictif que la production de Michael ‘Elvis’ Baskette (Alter Bridge, Mammoth WVH) rend brillant à plus d’un titre. La puissance vocale et le plaisir sont intacts sur ce très bon « Child Within The Man ».
Superbement accompagné par Devin Bronson (guitare), Todd Kerns (basse) et Jeremy Colson (batterie), SEBASTIAN BACH est aussi inspiré qu’irréprochable au chant. Le combo enchaîne les morceaux avec une fluidité incroyable. Et il accueille aussi quelques amis qui dynamisent l’ensemble : John 5 (« Freedom »), Steve Stevens (« F.U. »), Orianthi (« Future Of Youth ») et Myles Kennedy qui a co-écrit « What Do I Do To Lose ». Entre chansons musclées et power ballades, la prestation est robuste et plus que conforme aux attentes. Un retour en force !