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Hard Blues Hard Rock

Hellz : born to fight

Lisa Perry est une guerrière et cela s’entend ! Derrière un nom de scène très évocateur, HELLZ déploie une folle énergie qu’elle distille dans un Hard Rock intemporel et accrocheur. Avec ce premier essai en solo, « Warrior », la combative frontwoman se dévoile sous bien des aspects et surtout affiche une grande liberté.

HELLZ

« Warrior »

(Revenge Of Eve Records)

Cela fait maintenant deux décennies que la chanteuse Lisa Perry, alias HELLZ, sillonne les scènes Hard et Rock de sa grande île, l’Australie. Frontwoman de Hellz Abyss, qui s’est fait connaître avec l’album « N1FG » suivi de l’EP « Potty Mouth », elle livre enfin son premier opus solo où elle donne libre-court à l’expression débridée de ses influences musicales.

C’est du côté de Sydney que l’artiste a concocté ce savoureux « Warrior », qui est aussi sauvage et déjanté que sensuel et touchant. Compositrice et productrice de cette réalisation, HELLZ ne s’est pas contenté d’enregistrer un énième album de Hard Rock. Bien au contraire, on y retrouve de nombreuses sonorités Blues, quelques touches électroniques, mais surtout de grosses guitares.

Avec une séduisante saveur Old School, HELLZ se montre irrévérencieuse, provocante et sa capacité à évoluer dans un très large panel vocal fait d’elle une redoutable leader. « Warrior » propose presque toutes les nuances de Hard Rock et pourtant l’ensemble est d’une belle homogénéité. Rebelle et positive, l’Australienne incarne ses textes avec beaucoup de vigueur (« Bitch Ran Away », « Hell And Back », « Little Man », « Fire To The Sky », « Warrior »). Déterminée !

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Heavy metal Modern Metal

Liv Sin : brutale méditation

Quatre ans après son dernier opus, la Suédoise LIV SIN ressurgit avec son groupe pour un troisième effort, « Kali Yuga », qui n’a rien de méditatif, mais qui sillonne plutôt des sentiers explosifs et chaotiques. Intenses et compacts, ses nouveaux morceaux ne laissent aucun répit et libèrent une éclatante férocité.

LIV SIN

« Kali Yuga »

(Mighty Music/Target Group)

Après 13 ans et cinq albums avec Sister Sin, Liv Jagrell, alias LIV SIN, mène une carrière en solo dans laquelle elle semble épanouie. Depuis « Follow Me » (2017) et « Burning Sermons » (2019), la frontwoman monte en puissance et gagne aussi en assurance. Sur « Kali Yuga », il règne un air de folie où le Heavy Metal de la Scandinaves se fait d’une modernité très musclée.

Evoluant en quintet, la Suédoise a mis au point un style costaud basé sur des riffs massifs, une rythmique très percutante et un chant agressif et polymorphe. La chanteuse multiplie les expériences vocales en étant très pertinente et en évoluant dans des sphères qui empruntent autant à l’Alternative Metal qu’au Heavy le plus classique, façon King Diamond. LIVE SIN s’éclate !

Magistralement produit par Simon Johansson (Wolf) et Mike Wead (Mercyful Fate) sur un mix et un master signés Tue Madsen (At The Gate), « Kali Yuga » regorge de pépites comme « The Process », « King Of Fools », « I Am The Storm » ou « D.E.R. », sur laquelle apparaissent en guests Zak Tell (Clawfinger), Madeleine Liljestam (Eleine) et Wenderson D’Paula (Army Of Souls). LIV SIN sort l’artillerie lourde !

Photo : Post-Mortem Photography
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Dark Metal Metal Progressif Symphonic Metal

Sleeping Romance : dark feelings

Et si ce récent changement de chanteuse allait enfin permettre à SLEEPING ROMANCE de prendre son envol et d’acquérir cette stature plus imposante qui lui tend les bras et qui serait amplement méritée ? C’est en tout cas la question que l’on peut se poser à l’écoute de ce très bon « We All Are Shadows », qui navigue entre Metal Progressif et Symphonique avec un côté dark et moderne plus prononcé qu’à ses débuts.

SLEEPING ROMANCE

« We All Are Shadows »

(NoCut Entertainment)

Depuis un peu plus de dix ans, les Italiens nous ont habitués à un Metal Symphonique dans la veine d’Evanescence et de leurs compatriotes de Lacuna Coil, mais pour « We All Are Shadows », SLEEPING ROMANCE a apporté quelques ajustements à son registre. Plus sombre et plus lourd, ce troisième album voit tout d’abord l’arrivée de Lina Victoria au chant dans un  style très féminin et envoûtant, mais volontaire et solide.

Toujours mené de main de maître par Federico Truzzi (guitare, claviers, piano, production) qui a imposé une forte empreinte classique sur ces nouveaux titres, SLEEPING ROMANCE conserve son côté très mélodique, parfois parsemé de growls, où la douceur et la délicatesse de la nouvelle frontwoman font des merveilles. D’une grande fraîcheur et très coloré, les Transalpins se renouvellent avec brio.

Puissant et accrocheur, « We All Are Shadows » est probablement la réalisation la plus aboutie de SLEEPING ROMANCE. Un brin théâtral dans son approche, l’ensemble reste très groovy, Metal et entraînant. Les repères sont toujours présents et le quintet développe un jeu plus progressif, profond et peut-être aussi moins extravagant (« Smoke And Mirrors », « Stuck In Your Hand », « Ressemblance Of Light », « Haven »). Une parfaite transition.

Photo : Bianca Serena Truzzi
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Metal Progressif Rock Progressif

Wedingoth : un regard vers l’espace

Fluide et plein d’émotion, « Five Stars Above » navigue dans un univers progressif entre Metal et Rock sur un ton très narratif et où les ambiances se croisent et s’entrechoquent pour ne faire qu’une. WEDINGOTH est au sommet de son art et les Français, servis par une voix féminine stupéfiante, offrent une prestation irréprochable et tout en finesse.

WEDINGOTH

« Five Stars Above »

(Independant)

Il aura fallu attendre six ans pour découvrir la suite des aventures progressive de WEDINGOTH. Après « Alone In The Crowd », le quatuor lyonnais refait surface avec « Five Stars Above », un album traversé par les voyages et les rêves et dans un registre qui se distingue du reste de la scène hexagonale. Fort d’une grande technicité, le groupe se met pourtant au service des mélodies avec beaucoup de talent.

Bien qu’autoproduit, cette quatrième réalisation n’a pas à rougir face à celles du même style, bien au contraire. Développé sur près d’une heure, « Five Stars Above » est parfaitement équilibré offrant un vaste espace à chaque instrument et ne s’encombrant d’aucune fioriture. WEDINGOTH maîtrise son sujet et parvient à faire de chaque morceau un moment suspendu, presqu’intemporel, où il rayonne pleinement.

Au chant, Céline Staquet hypnotise autant qu’elle libère une incroyable puissance sur les neuf titres du disque. Soutenue par une rythmique souple et solide, la frontwoman peut aussi se reposer sur les riffs accrocheurs de son guitariste. WEDINGOTH affiche donc une unité indéfectible dans une harmonie envoûtante (« Masterpiece Of Life », « I Don’t Care », « Time », « My Own Sacrifice »). Epoustouflant !

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Symphonic Metal

Beyond The Black : des certitudes confirmées

En moins de dix ans d’existence et cinq albums à son actif, BEYOND THE BLACK a su parfaitement se hisser au rang des meilleures formations de Metal Symphonique, tout en se distinguant de ses confrères grâce à des claviers très discrets et une frontwoman capable de prestations exceptionnelles. Avec ce nouvel opus éponyme, l’avenir de ce courant du Metal s’éclaircit encore un peu plus.  

BEYOND THE BLACK

« Beyond The Black »

(Nuclear Blast Records)

L’une des principales particularités de BEYOND THE BLACK est de savoir se distinguer des autres groupes du même style. Car même affilié au Metal Symphonique, le quatuor s’en démarque avec brio en prenant un grand soin de ne pas tomber dans un registre pompeux noyé dans des orchestrations surproduites et redondantes. Au contraire, les Allemands ont pour habitude d’aller à l’essentiel avec une touche Heavy Metal et Folk dominante.

Lorsque le cinquième album d’un combo est éponyme, c’est très souvent pour affirmer son identité et conforter sa démarche artistique. Et c’est très précisément le cas avec « Beyond The Black », qui est plus court que ses prédécesseurs, mais aussi plus compact même si les mélodies accrocheuses ne manquent pas. C’est d’ailleurs ce qui offre à BEYOND THE BLACK ce côté symphonique, qui vient trancher avec la lourdeur de certains titres.

La voix claire et puissante de Jennifer Haben, encore une fois impériale, porte l’ensemble avec une maîtrise complète qui lui permet d’enchaîner d’incroyables variations (« Is There Anybody Out There », « Into The Night »). L’omniprésence des guitares et l’indéfectible rythmique donnent également une grande force aux morceaux, dont émanent de nombreuses ambiances Folk (« Reincarnation », « Dancing In The Dark », « Not In Your Name »).

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Dark Gothic Heavy metal Horror Metal

Deathless Legacy : le diable au corps

Occulte et horrifique, DEATHLESS LEGACY n’a pourtant pas peur de faire un Metal accessible, très mélodique aux teintes progressives dans un écrin où la production massive joue un rôle essentiel et fédérateur. Capable de se fondre dans un Dark Rock comme dans un Power Metal costaud, les Italiens ouvrent la voie à une carrière qui n’attend dorénavant que son décollage. Et « Mater Larvarum » devrait sans problème les y aider.

DEATHLESS LEGACY

« Mater Larvarum »

(Scarlet Records)

Même si le groupe a été fondé en 2006, on compte sur les doigts d’une main les fois où les Italiens ont quitté leur Italie natale pour se produire. Pourtant, à l’écoute de ce « Mater Larvarum », la puissance et les mélodies qui en émanent sont d’une grande intensité et d’une maîtrise totale. Mené par sa fougueuse frontwoman, DEATHLESS LEGACY s’impose avec talent sur ce sixième album, qui devrait enfin les installer sur la scène européenne.

Héritier direct du mythique combo transalpin Death SS, le quintet (accompagné d’une ‘performeuse’ sur scène) affiche un style à la fois musclé et tendu mais évolue également dans des sphères plus progressives et même symphonique et gothique dans leur approche. En réalisant un album-concept renouant avec un Heavy Horror cher à King Diamond, DEATHLESS LEGACY nous projette dans un monde de férocité féminine pourtant sexy. 

En démarrant ce très bon opus avec « Ora Pro Nobis », la formation annonce la couleur. Dark et effrayante, les atmosphères se révèlent accrocheuses et regorgent de refrains entêtants (« Moonless Night », « Nightfall »). Au chant, Steva livre une performance solide en jouant sur une grande puissance vocale et un timbre qui lui permet bien des audaces (« Hollow », « Altar Of Bones », « Run » et le morceau-titre). DEATHLESS LEGACY s’impose de belle manière !

Photo : Andrea Falaschi (Frater Orion)
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Dark Gothic Metal Progressif

Rioghan : un lustre boréal

Sur des structures musicales très élaborées, une production aux petits oignons et grâce à des musiciens en complète maîtrise, les Finlandais de RIOGHAN surprennent avec « Different Kinds Of Losses », qui est pourtant seulement leur première longue réalisation. Mené par une chanteuse dont la voix possède une puissance telle qu’elle peut emprunter une multitude de chemins, le trio rayonne grâce à une technique hors-pair et un souffle artistique impressionnant, savamment distillé dans un Metal Progressif assez dark.

RIOGHAN

« Different Kinds Of Losses »

(Inverse Records)

Après avoir suscité l’intérêt et la curiosité avec un premier EP « Blackened Sky » sorti en mars 2021, RIOGHAN se livre cette fois, et enfin, sur un premier album complet, qui ne manque pas de piquant. Très original, le groupe est le projet initial de la chanteuse et poétesse Rioghan Darcy, aka Jenni Perämäki, dont la voix se fait porte-parole d’une identité musicale très forte et mouvante. Car à travers son Metal Progressif, le trio verse également  dans des atmosphères gothiques avec quelques aspects extrêmes déchaînés.

Composé du trio Teemu Liekkala (guitares, basse, claviers et production), Valtteri Revonkorpi (batterie) et de sa frontwoman, RIOGHAN a su parfaitement s’entourer, car on retrouve les collaborations de Jonas Renkse (Katatonia), Einar Solberg (Leprous) et Teemu Koskela (ex-Celesty) sur ce « Different Kinds Of Losses » aussi bien produit que sa conception est riche. Avec une vocaliste à même de se faire aussi délicate que rageuse, le trio avance avec une assurance de musiciens plus que confirmés.

Sur des morceaux qui ne traînent pourtant pas en longueur vu le registre, RIOGHAN parvient à multiplier les ambiances au sein-même des titres pour délivrer une saveur toute particulière à son Metal très protéiforme (« Promises », « Breath », « Home »). S’engouffrant aussi dans des sonorités électroniques (« Bruises », « Innocence »), les Scandinaves montrent une audace d’une grande fraîcheur et imposent déjà une touche très identifiable grâce à un jeu très inspiré (« Lights », « Summer »). Des débuts plus qu’enthousiasmants !

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Melodic Metal Post-Black Metal Symphonic Metal

Euphrosyne : Au-delà des ténèbres

En alternant colère et douceur, les Grecs d’EUPHROSYNE ont trouvé un beau compromis et font avant tout parler leur créativité à travers un style où la technicité du quatuor est au service de compositions complexes parfois, mais très bien ciselées. « Keres » est un court voyage dans un post-Black Metal musclé avec des couleurs progressives et symphoniques, parfaitement mises en valeur par sa frontwoman à la palette vocale étonnante.

EUPHROSYNE

« Keres »

(Independant)

Après des débuts prometteurs avec deux singles très bien accueillis (« Thorns Above the Skies » et « Rattus »), Efi Eva (chant) et Alex Despotidis (guitare) se sont renforcés avec l’arrivée de George Gazis (basse) et de Kostas Mamalis (batterie) pour faire d’EUPHROSYNE une machine redoutable et très organique où s’entremêlent un post-Black rugueux et un Metal mélodique épuré plein de nuances et de clarté.

Très atmosphérique, « Keres » présente beaucoup d’originalité, grâce notamment à sa chanteuse, aussi à son aise dans un growl surpuissant que dans des parties chantées claires et limpides ou des chuchotements très pertinents. EUPHROSYNE ne se reste pas figer dans un registre, mais construit sa force sur un amalgame intelligent de sonorités mises en lumière sur des morceaux très bien structurés et accessibles.

Très captivants, les sept titres de « Keres » montrent une évolution progressive au fur et à mesure que l’on avance dans l’album. Les claviers jouent un rôle essentiel dans la mise en lumière des compositions avec même quelques incursions symphoniques (« Pale Days », « When My Fears Conquered All »). Entre violents coups de blast et envolées progressives, EUPHROSYNE livre une très belle partition (« Within The Age »).

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Hard 70's

The Riven : une joyeuse nostalgie

Depuis quelques années maintenant, on assiste à l’émergence d’une vague Rock et Hard Rock très 70’s interprétée par de jeunes groupes qui, pourtant, n’ont pas connu cette époque de grande liberté artistique qui propageait une sorte d’insouciance bienfaitrice. Et c’est donc le cas avec THE RIVEN, quintet suédois, qui revient avec « Peace And Conflict », un nouvel opus léger dans le ton et musclé dans la forme.

THE RIVEN

« Peace and Conflict »

(The Sign Records)

Six ans d’existence et deuxième album pour les Suédois de THE RIVEN qui se perdent de belle manière dans les années 70 et 80 et un Hard Rock légèrement Heavy et un brin psychédélique. Si de jeunes groupes se retrouvent dans ce revival, ce n’est pas vraiment un hasard, mais plutôt l’envie de délivrer une certaine vérité artistique à la fois roots et authentique.

Sous l’impulsion de sa frontwoman, Totta Ekebergh, THE RIVEN fait preuve d’une douce folie musicale, à l’instar d’ailleurs des Canadiens de The Damn Truth dont le registre est assez proche. Mais les Scandinaves ont d’autres atouts en main, notamment deux bons guitaristes, Arnan Diaz et Joakim Sandgård, formés façon NWOBHM à faire briller les twin-guitars et les solos partagés.

Organique et robuste, ce nouvel opus libère des vibrations tout en nuances avec de belles mélodies, sans négliger la puissance de riffs bien appuyés (« On Time », « The Taker », « On Top Of Evil »). THE RIVEN s’autorise aussi une petite escapade hispanique avec « La Puerta Del Tiempo », une ambiance planante sur l’excellent « Sorceress Of The Sky » et finit en beauté avec le très bluesy « Death ». Complet et solide.

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Doom Occult Rock

Ciminero : tout en symbolique

Tirant son nom des mots italiens ‘cimitero’ (cimetière) et ‘nero’ (noir), le quatuor finlandais séduit autant par le mystère dont il s’entoure que par sa musique, qui est elle aussi envoûtante à plus d’un titre. CIMINERO peut compter sur la voix de sa chanteuse pour hypnotiser les amateurs de Doom Metal et d’Occult Rock avec ce très bon « Shadows Digging The Grave ».

CIMINERO

« Shadows Digging The Grave »

(Argonauta Records)

En 2019, il ne leur a fallu que cinq petits mois après leur rencontre pour composer et enregistrer leur premier album « Subterranean Awakening ». Cette fois, un changement de batteur et l’arrivée d’un bassiste a permis à CIMINERO de peaufiner ses nouveaux titres. Et le résultat est plus que convaincant, puisque les Finlandais parviennent sans mal à nous captiver d’un bout à l’autre.

Le groupe multiplie les savants mélanges à commencer par celui d’un Occult Rock raffiné et d’un Doom Metal écrasant. Basé sur les tarots, la sorcellerie et les royaumes astraux, CIMINERO est parvenu à créer un univers mystique et sensible, où l’aspect psychologique domine. Au chant, Valentina Vigato est ensorceleuse, tandis que Jukka Aravirta ajuste les ambiances sur des guitares tout en variation.

Bardé de références ésotériques et d’atmosphères saisissantes, les Scandinaves manient le chaud et le froid avec une grande habileté et une créativité très vive (« Invoke Me », « Ring Of Perpetual Insanity », « Inner Child », « Nettare d’Estasi »). Avec sa touche italienne, CIMINERO livre un deuxième opus original, inventif et plein de surprises. A découvrir d’urgence !