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Sludge Stoner Metal

Going Faster] : Modder / Restless Spirit

Parce qu’il y a beaucoup, beaucoup de disques qui sortent et qu’il serait dommage de passer à côté de certains d’entre eux : [Going Faster] se propose d’en mettre plusieurs en lumière… d’un seul coup ! C’est bref et rapide, juste le temps qu’il faut pour se pencher sur ces albums, s’en faire une idée, tout en restant toujours curieux. C’est parti !

MODDER – « Modder » – Lay Bare Recordings & Consouling Sounds

Pour son premier opus, MODDER n’y est pas allé de main morte. Sur quatre morceaux s’étalant sur une grosse demi-heure, le quintet belge avance de solides arguments à travers un Stoner Doom instrumental aux reflets à la fois Sludge et Progressif. Sur près de dix minutes, « Mount Frequency » déploie une machine à riffs qui semblent infinie tant ceux-ci se succèdent avec frénésie et efficacité. L’énorme travail effectué sur les atmosphères rend ce premier enregistrement éponyme saisissant et captivant. Dans un registre Doom, MODDER sait aussi se montrer dynamique et percutant (« Wax Ritals », « Spasm »), tout en maintenant ce son écrasant et cette épaisse rythmique. Avec une réalisation très aboutie, les Belges ne vont pas tarder à s’installer durablement dans l’univers Doom Sludge mondial.

RESTLESS SPIRIT – « Blood of the Old Gods » – Lifeblood Records

Depuis quatre EP et un album, c’est depuis Long Island, son quartier de New-York, que le trio élabore son Heavy Stoner Doom avec minutie et puissance. Avec une technique sans  faille, le combo se présente avec « Blood of The Old Gods », un opus terriblement massif et dévastateur. Faisant les beaux jours de la scène underground de la Grande Pomme depuis 2015, RESTLESS SPIRIT évolue à grands coups de riffs dans un univers épique basé sur un Heavy tranchants. Mélodique, le Doom percutant du combo s’inscrit dans la lignée de Crowbar et Type O Negative avec virtuosité et talent. Et avec des éléments progressifs, les Américains côtoient même le Sludge dans un élan fracassant. Une tornade métallique dont il est difficile de se défaire.

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Blues Southern Rock

Harlem Lake : Southern beauty

Rarement un groupe fait un tel effet et montre autant de maîtrise et de qualité dès son premier album. C’est pourtant le cas avec HARLEM LAKE qui livre, en indépendant, « A Fool’s Paradise Vol.1 », une superbe réalisation aux saveurs Southern. A travers le Rock, le Blues et la Soul, les Hollandais font preuve d’une profondeur incroyable et d’un feeling d’une fluidité parfaite, le tout guidé par la voix intense et puissante de leur chanteuse. Monumental.

HARLEM LAKE

« A Fool’s Paradise Vol.1 »

(Independant)

Tirant son nom du polder de Haarlemmermeer près d’Amsterdam, HARLEM LAKE est un nouveau venu sur la scène Southern hollandaise et européenne et, comme bien souvent, le talent n’a pas attendu le nombre des années. Dans un registre très américain, « A Fool’s Paradise Vol.1 » traverse le Southern Rock, le Blues et la Soul avec grâce et élégance. A l’instar des formations d’outre-Atlantique, les musiciens sont parfaitement imprégnés de cette culture pleine de feeling et de magie.

Fondé par l’excellent pianiste Dave Warmerdam (remarqué lors de l’International Blues Challenge à Memphis), le pointilleux Sonny Ray à la guitare et l’incroyable Janne Timmer au chant qui illumine littéralement ce premier opus, HARLEM LAKE a osé s’aventurer avec une assurance et un savoir-faire inouï sur les plates-bandes des meilleurs groupes du style. Les Hollandais apportent une belle fraîcheur et une approche originale au Southern Rock dans toutes ses composantes.

Par ailleurs, le trio de départ est rapidement devenu un quintet avec les renforts de Benjamin Torbijn à la batterie et Kjelt Ostendorf à la basse. Mais c’est en version augmentée qu’HARLEM LAKE prend toute son ampleur. Et à douze musiciens (chœurs et cuivres en soutien), la magie est totale et les frissons garantis. Ce premier album est un trésor constitué de magnifiques joyaux (« Deaf Blind », « A Fool’s Paradise », « The River », « Guide Me Home », « My Turn To Learn », « I Wish I Could Go Running », , …) Epoustouflant de beauté !

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Post-HardCore Post-Metal

20 Seconds Falling Man : en chute libre

Hypnotique et massif, le savant mélange de post-Metal et de post-HardCore de 20 SECONDS FALLING MAN se dessine enfin sur « Void », premier album des Nantais, qui tient toutes ses promesses après deux précédents EP. Profond et puissant, le quintet présente un bel album, qui devrait l’installer durablement dans le paysage Metal hexagonal.

20 SECONDS FALLING MAN

20 Second Falling Man

(Independant)

A Nantes en 2008, 20 SECONDS FALLING MAN posait les bases de son post-Metal et post-HardCore le temps d’un EP avant de se mettre en sommeil trios ans après sa formation. Revenu dans la course en 2017, le combo a sorti « #2 », son deuxième format court avant de se concentrer sur la composition de son premier album, « Void », sorti il y  a quelques jours.

En août dernier, 20 SECONDS FALLING MAN avait aussi enregistré une session live pour ‘La Télé du Ferrailleur’ dans le cadre du ‘Hellfest From Home’. Composé de quatre morceaux anciens et plus récents, ce nouvel EP avait permis d’entrevoir les intentions nouvelles du quintet et son imposante force de frappe. Fin prêt, il débarque aujourd’hui avec « Void ».

Après nous avoir fait découvrir « I See Land » et « A Way Out », le combo dévoile les quatre derniers morceaux de ce premier album et ceux-ci nous plongent en immersion dans un post-Metal et HardCore puissant et progressif, où 20 SECONDS FALLING MAN fait preuve d’autant d’énergie que de créativité. Les titres se fondent dans une belle unité, qui lui permet de voir l’avenir sereinement.

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Rock Progressif

Kosmodome : la magie vintage

Intelligent et pointu, ce premier album de KOSMODOME nous propulse quelques décennies en arrière grâce à une production très organique et chaleureuse. Ce premier album éponyme montre la belle créativité de la fratrie Sandvik et de son Rock Progressif légèrement et délicieusement vintage. Le duo multiplie et rapproche de nombreuses influences avec brio.

KOSMODOME

« Kosmodome »

(Karisma Records)

La grande famille norvégienne du Rock Progressif accueille un nouveau venu qui vient renforcer sa florissante scène actuelle. Avec un Rock traversant des contrées psychédéliques et même Stoner dans les guitares, KOSMODOME présente un style original où les parties instrumentales sont le liant et le socle d’un registre qui sonne d’ailleurs très vintage sans pour autant s’y perdre.

En se calant dans une certaine tradition établie depuis des décennies, les Norvégiens ne se contentent pourtant pas de marcher dans les pas de leurs aînés. Composé et imaginé par les frères Sandvik (Sturle à la guitare et au chant et Severin à la batterie), KOSMODOME affiche un univers assez singulier avec des atmosphères très originales et envoûtantes (« Enter The Dome »).

Ce premier album éponyme du duo originaire de Bergen rassemble des mélodies accrocheuses et feutrées, tout en déployant une énergie très contemporaine (« Hypersonic », « Waver I & II »). Assez rétrospectif dans sa démarche, KOSMODOME réalise un opus varié, émouvant et très libre dans son contenu, qui devrait ravir les amateurs des débuts du Rock Progressif (« Orbit »).

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Hard Rock Heavy metal

Estriver : en eaux troubles

Repartant sur de nouvelles bases après une expérience sous un autre nom, ESTRIVER sort son premier album, « Outcry », loin d’être l’œuvre d’amateurs. Bien au contraire, les Italiens montrent une très belle technique et un songwriting affûté. Le quintet présente un style entre Hard Rock et Heavy Metal très accrocheur et robuste.  

ESTRIVER

« Outcry »

(Wormholedeath)

Puissant et véloce, ESTRIVER a retenu des années 90 ce sens de la mélodie imparable et ce riffing tranchant, vif et un peu shred, façon Dokken. Cependant, le quintet italien évolue dans un registre résolument moderne, ce qui donne à « Outcry » un attrait singulier. Efficace et costaud, ce premier album sous ce nom est une réelle bonne surprise. Rentre-dedans dès le premier morceau, le groupe se montre féroce.

Evoluant auparavant sous le patronyme de Bluerose qui compte deux albums à son actif, les Transalpins sont déterminés à en découdre et l’énergie déployée tout au long des 12 morceaux devrait saisir et convaincre sans peine les amateurs de Hard Rock et de Heavy Metal. Très percutant, ESTRIVER se déploie avec force et volonté (« Nails », « Slavery », « Hiraeth »).

Grâce à son frontman Piero Patty qui offre une prestation hors-norme, à ses deux guitaristes inspirés et sa rythmique musclée, le combo italien apporte une vision pertinente de son style de prédilection. Sur des riffs tranchants et acérés, ESTRIVER s’aventure avec habileté dans des sphères entre Hard et Heavy avec une belle dextérité (« Human Destiny », « March Of The Black Flag »).

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AOR France Melodic Rock

Heart Line : catalyseur d’émotions [Interview]

Il fut un temps où on appelait encore ce style de musique du Hard FM ou du Rock californien, au choix. Pour des raisons certainement liées à un quelconque brainstorming d’experts en marketing qui a mal tourné, ce Hard Rock où les mélodies (et aussi un peu les claviers) ont la part belle se nomme dorénavant AOR car, dit-on, les chansons y sont plus formatées pour les radios entre autre. Très ancré dans son époque, le registre est loin d’avoir disparu et HEART LINE vient le démontrer de très belle manière avec « Back In The Game », un premier album bluffant de fraîcheur, d’enthousiasme et d’énergie. Yvan Guillevic, guitariste, compositeur et instigateur du projet, nous en dit un peu plus sur le groupe et sa démarche.

Photo : Cédric Andreolli

– Tout d’abord, j’aimerais que tu nous parles de la création de HEART LINE et de l’idée de ce premier album. Le groupe est arrivé un peu de nulle part. A moins que le secret ait été volontairement bien gardé…

En fait, c’est vraiment un projet qui est né très spontanément, presque par hasard. Nous étions en période de pré-confinement, le second, et j’avais de toute façon décidé de ne pas me faire avoir une deuxième fois et de bosser sur un projet. J’ai commencé à composer un titre (« In The City ») et ça sonnait dans cet esprit 80’s, entre Foreigner et Journey.

J‘ai tout de suite senti qu’il y avait un truc à faire avec, mais pour ce type de morceau il te faut un super chanteur, sinon ça ne marche pas. J’ai proposé à Emmanuel de poser une ligne de chant dessus et ça a matché. On a tout de suite décidé de partir sur un projet commun qui garderait cette ligne directrice musicale. On a composé l’album en trois semaines (Manu s’occupant de toutes ses lignes de chant et moi du reste). Il a ensuite fallu trouver l’équipe complète, ça a été fait très vite là encore, et voilà HEART LINE était né. Donc non, pas de secret, juste un groupe qui s’est monté incroyablement vite.

– Est-ce que tu pourrais nous faire une petite présentation des musiciens qui t’accompagnent et que l’on sent d’ailleurs très à l’aise dans ce registre ?

On retrouve donc Emmanuel Creis au chant. On s’est rencontré au Vauban à Brest en 2012. Il y avait une soirée PYG (mon groupe)/Shadyon (le sien). On a tout de suite sympathisé. On s’en ensuite retrouvé quelques temps plus tard au Hellfest, et encore plus tard à un concert de Toto sur Nantes en 2016. Et à ce concert, je lui ai dit que je l’appellerai un jour pour faire un truc. J’ai tenu parole ! C’est un chanteur incroyable, tout est facile pour lui.

Jorris Guilbaud aux claviers, même rencontre au Vauban puisqu’il est le claviériste de Shadyon. On a aussi sympathisé tout de suite, je l’ai d’ailleurs rappelé pas longtemps après pour faire un guest sur le deuxième album de PYG. En 2014, on a même monté un groupe ensemble, orienté Soul/Blues (arrêté depuis). Bref, je tenais absolument à l’avoir avec nous, car c’est un musicien particulièrement talentueux.

Dominique Braud, le bassiste, était un choix évident pour moi. On joue ensemble dans YGAS  et c’est juste un tueur ! Il a dit oui avant même d’entendre une note de HEART LINE. Ça met en confiance pour la suite.

Walter Français à la batterie, super batteur, je ne le connaissais pas. C’est Manu qui me l’a proposé, et il est le nouveau batteur de Shadyon. Il m’a envoyé un extrait vidéo de leur live au Motocultor. Walter y est impérial. Pour moi, c’était bon et pour lui aussi. Et c’est un gros fan d’AOR en plus.

– Vous venez juste de sortir « Back In The Game », un très bon album dans un style AOR et Melodic Rock assez peu représenté en France d’ailleurs. Comment avez-vous procédé pour l’enregistrement et la production, car on sort d’une période compliquée et il sonne franchement bien ?

Entre les confinement et les couvre-feux, il a fallu faire comme on pouvait. Par chance, j’ai un studio chez moi et chaque membre du groupe avait la possibilité de s’enregistrer correctement et était capable de proposer des arrangements pour améliorer ses parties. Ils sont hyper talentueux, ça aide. J’ai donc tout centralisé chez moi. Pour le chant, on a réussi à aller en studio Manu et moi, pas très loin de chez lui. Ensuite ça a été le mixage, et voilà l’album était prêt au printemps.

Photo : Cédric Andreolli

– Comme je le disais, on compte peu de groupes de ce style en France, alors qu’ailleurs on note un beau revival. Qu’est-ce qui t’a motivé à composer cet album, car on ne sent pas une once de nostalgie sur « Back In The Game » ?

C’est tout simplement la musique que j’écoutais et que je jouais quand j’étais ado. J’ai vraiment commencé à me passionner pour la musique en 1980, avec AC/DC, Trust, Iron Maiden, etc… Pendant toute la décennie et même après j’ai écouté ça et appris la guitare sur tous ces groupes. De Dokken, Winger, Whitesnake, Malmsteen en passant par Bad English, Giant, Ratt, Dio… Et j’avais envie de retrouver cette énergie presque primaire. C’est ma musique de cœur en fait, celle qui a fait que je suis devenu musicien. Après j’ai vagabondé dans plein de styles différents, mais je suis content de revenir à mes premiers émois.

– Dès le premier album, vous signez chez Pride & Joy Music, un label très reconnu dans le domaine. Comment s’est réalisée cette signature, car elle vient confirmer un départ idéal ?

Très simplement. J’ai envoyé l’album à une douzaine de labels à travers le monde, je savais qu’il fallait tenter l’étranger et ne pas attendre grand chose de la France, car ce style est peu répandu par ici. J’ai reçu trois réponses intéressées, dont celle de Pride & Joy Music qui avait craqué sur l’album et nous proposait directement un contrat. Tout ça au bout de six jours, c’était dingue en fait. On n’a pas hésité longtemps, car on avait ce label dans le viseur dès le début. Et je crois qu’on a bien fait quand on voit le travail effectué à travers le monde. L’accueil de la presse est génial, que ce soit en Allemagne, en Italie, en Espagne, en Angleterre, en Suède et dans tellement de pays et maintenant en France, c’est fou l’impact qu’a ce label.

– Sans parler des influences qui sont toujours un peu les mêmes dans un registre aussi particulier, quelle a été ta démarche ? Perpétuer une certaine tradition musicale et sonore, ou au contraire apporter de la fraîcheur et un peu de nouveauté à ce style très ancré dans les années 80 et 90 ?

Je me suis dit : « Imagine que tu composes la BO d’un film des 80’s », et après je n’ai pas vraiment beaucoup réfléchi à tout ça. J’ai fait la musique que j’aimais, en toute sincérité. Si tu commences à te poser trop de questions, tu vas vraisemblablement te vautrer. Il fallait juste que le projet soit correctement orienté, ne pas non plus tomber dans un excès d’influences, rester focus sur ce type de musique sans chercher non plus à révolutionner le genre, mais évidemment aussi à ne pas tomber dans le plagiat. Au final, les titres sortaient facilement. Ça nous plaisait, c’était suffisant pour nous. Après que les gens accrochent où pas, ce n’est plus de notre ressort.

– Ce qui est frappant sur « Back In The Game », c’est la précision et la qualité de jeu de chacun d’entre vous. Et malgré la grande technicité du groupe, personne ne tombe dans la démonstration. Au contraire, on sent une belle unité au sein de HEART LINE. Au départ, c’est ton projet et pourtant il y a une réelle osmose…

Merci ! Mon projet, c’est de faire des chansons, le reste m’importe assez peu. Pas besoin d’étaler sa technique toutes les 10 secondes, ce n’est pas important, il faut juste s’en servir pour faire de bons titres. C’est un style demandeur d’une certaine technique de jeu, il faut des solos, des voix qui envoient, des descentes de claviers rapides, mais pas non plus des tartines indigestes d’égo. Donc, on reste focus sur les mélodies et les arrangements. L’osmose s’est créée naturellement, ça c’est du bol en fait, et en même temps sans cette complicité, ça ne pourrait pas fonctionner.

Photo : Cédric Andreolli

– L’une des composantes de HEART LINE est aussi ce groove constant. C’est quelque chose que vous avez particulièrement travaillé ?

Merci Dominique et Walter ! Ils sont essentiels dans ce groove, et oui c’est très travaillé, il faut que ça matche totalement. On joue un peu devant sur certains titres, un peu derrière sur d’autres, très droit sur quelques uns. On fait ce que demande le titre.

– Au niveau des guitares aussi, les riffs sont racés et les solos millimétrés. L’accent est vraiment mis sur les mélodies. C’est la base de HEART LINE ?

Oui, les mélodies sont essentielles, c’est du Hard Rock mélodique. C’est le moteur de ce groupe, il faut de la richesse sur les arrangements et des mélodies fortes, et Manu est un super mélodiste. Si tu ne fredonnes pas le titre, on a loupé un truc ! Pareil pour mes solos : pas trop, juste ce qu’il faut pour rajouter une couche, mais pas de démo, ce qui n’empêche pas quelques cascades quand même.

– Le groupe s’inspire aussi du rêve américain que l’on retrouve dès le visuel de l’album. « Back In The Game » est une sorte d’hommage à une époque où la société et la musique aussi étaient plus inspirantes ?

Complètement, c’était tellement plus simple. On écoutait, on aimait, on achetait et on se bouffait les albums pendant des semaines. On n’aimait pas, on passait à autre chose. On n’allait pas mettre des dislikes ou des commentaires… Et les concerts, c’était le Graal, on était tellement heureux d’y aller. Aucune lassitude, que du plaisir. Pas de vidéos prisent par un téléphone, pas de photos floues, on profitait de l’instant présent. Je suis effectivement un peu nostalgique de cette époque. Et puis, on était jeune, c’est normal de ressentir ça, les premiers émois musicaux (avec d’autres..), c’est important. Après il y a plein de choses géniales de nos jours. Sans Internet, on ne faisait pas l’album et on n’aurait pas été signé, par exemple. Mais ce frisson dans le dos qui te paralyse, cette chair de poule en entendant le riff de « Touch Too Much », le solo de « The Sun Goes down », cette énergie qui t’envahie en entendant l’intro de « Youth Gone Wild » et tant d’autres ! Je crois bien que plus jamais, je ne ressentirai d’émotions musicales aussi fortes !

Sinon, un grand merci à Stan W Decker pour ce fantastique artwork. On était trop content quand on a reçu ses premières esquisses. En plein dans le mille ! Il fallait que notre musique soit identifiable en un clin d’œil. Rappelle-toi des pochettes d’Iron Maiden, de Motörhead, de Scorpions, de Ratt, etc… On n’écoutait même pas avant d’acheter et 99% du temps, ça nous plaisait, car l’essence de la musique du groupe était dans la cover.

L’album de HEART LINE, « Back In The Game », est disponible chez Pride & Joy Music.

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Alternative Rock

Fear Of Falling : alternative Africa

Si l’Afrique du Sud ne sort pas régulièrement de groupes de Metal et de Rock à l’échelon mondial, il se pourrait bien que FEAR OF FALLING sorte son épingle du jeu. Grâce à un premier l’album, « Turning Point », très bien produit et regorgeant de morceaux mélodiques et très fédérateurs, le quatuor d’Alternative Rock avance de beaux arguments qui pourraient faire mouche hors de ses frontières.

FEAR OF FALLING

« Turning Point »

(Independant)

Seether aurait-il du mouron à se faire ? C’est en tout cas ce qu’on peut légitimement imaginer à l’écoute de « Turning Point », premier album de ses compatriotes de FEAR OF FALLING. Moins Metal, le quatuor s’inscrit dans un Alternative Hard Rock, sorte de Rock US légèrement plus musclé, bardé de refrains accrocheurs et de riffs appuyés. Très fédérateur, le combo semble avoir trouvé la formule idoine.

Dans les pas de Nickelback et de Daughtry, les Sud-Africains signent des compos très carrées, et peut-être un peu formatées, bien aidé par leur chanteur Jack Atlantic qui tient la baraque et livre une belle prestation vocale. Les autres membres du groupe ne sont pas en reste et FEAR OF FALLING peut notamment compter sur son guitariste, Lloyd Timke et ses riffs imparables.

Placé sous un signe positif et des titres entraînants, « Turning Point » ne manque pas de mélodies efficaces et de refrains entêtants (« Sunrise », « Won’t Let Go »). Le quatuor est solide et interprète des morceaux très structurés comme autant de hits en puissance. Malgré le côté très accessible de l’album, FEAR OF FALLING sait aussi montrer les crocs grâce à des riffs acérés (« Falling », « Fake It »). Une belle entrée en matière.

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Non classé

Sweet Needles : adrénaline pure

Tourbillonnant et imprévisible, ce premier album des Parisiens de SWEET NEEDLES montre un groupe déjà pointu, pertinent et plein d’audace. Dans un Alternative Metal particulièrement Heavy, le quintet trouve sa voie en s’engouffrant dans de multiples registres avec une facilité et une homogénéité pleine d’imprévus. « Tormenta » est un aller simple pour la cour des grands et il devrait agiter les foules. 

SWEET NEEDLES

« Tormenta »

(Independant)

Pour un premier album, c’est un coup de maître. Formé en 2012, SWEET NEEDLES a surtout fait ses armes sur scène tout en prenant le temps de sortir deux EP assez différents… histoire sans doute de se forger un style et de peaufiner son identité sonore et musicale. Une chose est sûre, avec « Tormenta », le quintet sait où il va et son Metal Alternatif très Heavy vient le confirmer.

Naviguant entre Metal et Hard US, les Parisiens apportent beaucoup de fraîcheur et surtout un impact à la fois musclé et groove. Dès la furieuse intro portant le titre de l’album, SWEET NEEDLES affiche une couleur mélodique et sauvage. Sur de gros riffs aussi entrainants que tranchants et une solide rythmique, les morceaux s’enchainent avec une véloce férocité.

Si on pense bien sûr à RATM, Disturbed, RHCP et No One Is Innocent pour la voix, le combo se veut pourtant très original avec des titres percutants, tout en nuances et en contrepieds (« Not The Only One », « Egotrip », « Headache »). Avec des clins d’œil assumés au Jazz, à l’Electro et parfois au Punk dans l’énergie, SWEET NEEDLES séduit par son effervescente diversité avec des morceaux taillés pour la scène (« From Hisingen To Paris »).

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France Psych Rock

Komodor : une énergie communicative [Interview]

A l’occasion d’une interview pour le numéro de décembre de l’excellent magazine Metallian, j’en ai profité pour poser quelques questions supplémentaires à la révélation Rock Hard 70’s finistérienne : KOMODOR. Après un EP éponyme en 2019, le quatuor sort son premier album, « Nasty Habits », aux très aériennes et solaires ambiances psychédéliques et Garage. Grâce à un énorme travail sur les voix et les guitares, on est littéralement happé par le tourbillon musical distillé par le combo. Cinq décennies plus tard, KOMODOR dépoussière les années 70 avec brio et fraîcheur sur une production magistrale. Entretien collégial avec Goudzou (basse, chant) et Slyde (guitare, chant).   

– Si « Nasty Habits » évolue dans un esprit vintage, marqué par le Rock des années 70, je le trouve carrément moderne et très actuel. Au-delà de votre jeu et de vos compositions bien sûr, est-ce que vous jouez et enregistrez aussi sur du matériel d’époque ?

Oui pour les amplis et guitares, mais pas pour tout ! (Rires) On a aussi utilisé beaucoup de vieux micros. Ensuite, une partie de l’album a été enregistré en numérique et le mixage a été réalisé en analogique.

– La première chose qui émane de l’album à sa première écoute, c’est son côté solaire et hyper-joyeux. « Nasty Habits » est positif à tel point qu’on vous entend souvent vous marrer en début ou en fin de titre. Ca rigole beaucoup chez KOMODOR, on dirait…

Ah ouais, ouais, ouais, ça déconne ! On est des rigolos ! On a plus de rides de sourires que de rides de colère ! (Rires) Et puis, c’est volontaire d’avoir gardé ça, car dans certains albums d’époque, il y a souvent cet esprit live, très vivant où tu entends souvent les gens se marrer et cela apporte de la vie à l’album. Aujourd’hui, tout est calibré en fonction des radios notamment, et tout est calculé comme il faut. On voulait un album très abouti tout en gardant cet aspect fun, qui donne aussi un peu de relief à l’album. Et puis, c’est un disque de copains aussi. On a commencé l’enregistrement à Saint-Divy chez les parents de l’un de d’entre nous. Ensuite avec le confinement, il y a eu la limite de kilomètres et on s’est demandé comment on allait pouvoir faire pour réunir tout le monde. Alors, on a déplacé tout le studio à Douarnenez chez Yuna Le Braz, où on a enregistré la fin de l’album, notamment les voix et les guitares.

– En fait, vous faites les choses sérieusement sans vous prendre au sérieux !

C’est ça !!! (en chœur !)

– Pour en revenir au son et à la production de l’album, il y a une énorme énergie qui est constante et qui donne vraiment l’impression que vous l’avez enregistré en prise directe et en jouant tous ensemble. C’est le cas ?

Pour beaucoup de morceaux, ça s’est passé comme ça. On a enregistré la basse/batterie en même temps, tout simplement parce qu’on n’avait pas assez de pistes pour les guitares. Et au niveau acoustique, ça ne sonnait pas, car on joue toujours avec les amplis à fond en studio. Et ce n’était pas gérable. Sinon, en effet, l’objectif était de faire le tout en prise live. L’idée est d’avoir un maximum d’énergie, parce que notre musique est faite pour ça. Et c’est aussi le cas sur beaucoup d’albums qu’on écoute. C’est vraiment l’essence-même du groupe, c’est ce qui nous caractérise. En concert, le but est aussi de se donner à fond, quelques soient les conditions. Et puis, on compose aussi tous ensemble, pas chacun dans son coin. Ce son live commence dès le travail de composition finalement.  

– Parlons aussi un peu de votre look si particulier. Vous le voyez comme un prolongement de votre musique ? Un peu comme la signature visuelle de KOMODOR ? A moins que vous alliez chercher votre pain le matin habillés de la sorte ?

On est tout le temps habiller comme ça, ce n’est pas un déguisement ! Les 70’s sont aussi une passion jusque dans la déco de l’appartement de certains d’entre nous. C’est une époque que l’on n’a pas connu, et pourtant… Et c’est pareil pour tout, que ce soient les bagnoles, les motos…

– Vous serez aux Trans le 3 décembre prochain à Rennes. En général, c’est une date importante pour les groupes. Vous la préparez d’une façon particulière, ou est-ce que c’est un concert comme un autre pour vous ?

C’est un concert comme un autre, même s’il y a des enjeux. Tous les concerts, il faut les assurer de toute façon. Après, c’est sûr qu’on va faire du social ! (Rires) On ne se met pas la pression non plus, car on veut rester naturel. Il faut que les gens apprécient le concert  comme il se doit. Cela dit, c’est vrai aussi qu’il y aura des programmateurs et c’est chouette si, ensuite, on peut faire des dates à droite, à gauche ou même des festivals. On verra bien si des opportunités se dessinent.

– Et puis, le lendemain, vous allez également vous produire avec vos amis du duo paimpolais Moundrag pour un projet commun qui se nomme Komodrag And The Mounodor. Est-ce que vous pouvez nous en dire un peu plus, car j’ai l’impression qu’il vous tient également beaucoup à cœur ?

Oui, c’est vrai. Cette rencontre a vraiment été un coup de foudre ! En fait, après s’être envoyé quelques messages, on a eu l’impression de se connaître depuis toujours. Ensuite, on a fait une date ensemble à Douarnenez et on s’est bien marré ! Après, on a commencé à faire des reprises et comme ça marchait super bien humainement, on s’est dit que ce serait cool de monter un set. Ils ont réussi à nous trouver une date aux Trans, donc il a fallu préparer tout ça très rapidement, en six mois. On a fait une résidence à Saint-Brieuc, à ‘Bonjour Minuit’, et ça a été vraiment super de bosser ensemble.

KOMODOR sera aux Trans à Rennes le 3 décembre à L’Étage à 19h30 (gratuit), puis le lendemain avec KOMODRAG AND THE MOUNODOR dans le Hall 3 du Parc Expo en clôture de la soirée (de 12 à 31€).

L’album « Nasty Habits » sera disponible le 17 décembre chez Soulseller Records.

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Non classé

Sion : coup pour coup

Le guitariste star de YouTube Jared Dines s’est associé au tonitruant chanteur Howard Jones, ex-Killwitch Engage, pour mettre au point un projet imaginé il y a quelques années déjà. Sous le patronyme de SION, le duo sort un album éponyme entre Alternative Metal et MetalCore. Et avec une belle force de frappe, ce premier effort tient franchement la route.

SION

« Sion »

(Independant)

Sorti un peu en catimini sur les plateformes, SION est le projet du guitariste et YouTuber Jared Dines et de l’ancien chanteur de Killwitch Engage, Howard Jones, actuellement frontman de Light The Torch et anciennement de Devil You Know avec qui il sorti deux réalisations. Autant dire qu’il est question ici d’Alternative Metal fortement empreint de MetalCore, mais pas trop non plus…

L’idée de cette collaboration est née lors d’une tournée de Trivium durant laquelle les deux musiciens se sont lancés le défi de composer ensemble un album. Jared Dines et Howard Jones ont mis près de deux ans à écrire les douze titres de cet opus éponyme et le résultat est plutôt convaincant. Compact et vif, SION ne manque pas d’ambition, même si aucune signature sur un label n’apparait en marge.

Produit par Hiram Hernandez et masterisé par Ted Jensen, « Sion » bénéficie par conséquent d’un gros son, qui met en relief toute la puissance et l’agressivité du duo (« The Blade », « The Worst Day »). Forcément mis en perspective, les riffs de Dines sont aussi tranchants que racés et, vocalement, Jones sait aussi proposer de bonnes et accrocheuses mélodies (« Dying Of The Light », « Great Deceiver »).