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Heavy metal

Satan : les feux de l’enfer

Par les temps qui courent, il fallait s’attendre à ce que SATAN pointe le bout de son nez. En grande forme, le légendaire combo britannique est de retour avec ce très bon « Earth Infernal », aussi fracassant et qu’inspiré. Intemporel comme toujours, le quintet balance des riffs efficaces, distille des solos endiablés et incisifs et suit son fabuleux chanteur comme un seul homme. Déjà indispensable.

SATAN

« Earth Infernal »

(Metal Blade Records)

Vétéran vénéré de la scène Heavy Metal britannique, SATAN reprend donc du service dans une époque qui semble lui aller comme un gant. Groupe incontournable de la NWOBHM depuis le début des années 80, le quintet aura subi de très nombreux changements de line-up, qu’il a stabilisé depuis sa reformation en 2011. Et malgré une influence évidente sur ses contemporains, « Earth Infernal » n’est que le sixième album du groupe.

Faisant toujours partie de Skyclad, Blind Fury, Pariah, Tysondog, Blitzkrieg et Raven, les membres de SATAN n’ont eu aucun mal à rallumer le feu des enfers. Steve Ramsey (guitare), Russ Tippins (guitare), Graeme English (basse), Sean Taylor (batterie) et Brian Ross (chant) livrent une prestation remarquable et exemplaire, tant dans les compositions qu’à travers l’excellent travail effectué sur la production, qui se veut authentique et moderne.

Quant au contenu, les Anglais abordent sans concession le thème de la crise climatique (« Earth We Bequearth », « Twelve Infernal Lords »), du caractère néfaste et cynique des tout-puissants (« Ascendancy », « Burning Portrait ») et du monde et de sa folie (« From Second Sight »). Pour le reste, l’ardeur et le tranchant des riffs et des solos, les rythmiques galopantes typiques de son jeu et ce chant habité continuent de faire de SATAN une référence.

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Metal Progressif

Persefone : une approche visionnaire

Sombre et pourtant éclatant, ce sixième et très attendu album du sextet basé à Andorre, « Metanoia », est un voyage étonnant et très percutant à travers un Metal Progressif appuyé, violent parfois, technique souvent et très mélodique. Un mélange détonnant proposé par un PERSEFONE grandiose et plein de surprises.

PERSEFONE

« Metanoia »

(Napalm Records)

PERSEFONE a la particularité d’être constitué des six personnes les plus connues de la Principauté d’Andorre, ce qui n’est pas rien. Blague à part, en l’espace de deux décennies, le groupe est devenu une valeur sûre, bien que discrète, du Metal Progressif à tendance extrême. Toujours très mélodique et doté d’une puissance phénoménale, « Metanoia » surgit cinq ans après « Aathma » et surprend encore par sa richesse.

Comme d’habitude, PERSEFONE se présente avec une production aux petits oignons, toute en finesse et pleine de relief. Et on doit cette belle mise en lumière à David Castillo (Leprous, Soen, Opeth) pour le mix et à Tony Lindgren (Enslaved, Sepultura) pour le mastering. Dire que « Metanoia » sonne parfaitement est un doux euphémisme, mais l’essentiel reste la musique et le groupe frappe encore très fort. 

Dans une multitude de paysages sonores et musicaux, les Andorrans brillent par la force de leurs nouvelles compositions où le Metal Progressif se fond dans des ambiances Death et brutales et d’autres plus légères et presque rêveuses (« Katabasis », « Merkabah »). PERSEFONE éblouit carrément sur « Consciousness Pt.3 » et conclue magnifiquement ce nouvel opus avec les trois actes d’« Anabasis ». Exemplaire et indispensable.

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Metal

Downright Malice : ample et affûté

Plutôt que de s’engouffrer dans un seul et unique registre, le quintet français a préféré s’en approprier plusieurs, tout en restant dans un Metal sans limite et sans frontière. Avec ce nouvel album, DOWNRIGHT MALICE met un gros coup de latte dans la fourmilière métallique et « Mechanica Temporis » s’avère véloce et rugueux.

DOWNRIGHT MALICE

« Mechanica Temporis »

(Independant)

Les Alsaciens ont commencé à frapper le fer en 1987 et ne l’ont pas laissé refroidir. Depuis, DOWNRIGHT MALICE a écumé les scènes aux côtés de grands noms et se présente aujourd’hui avec un sixième album très actuel, qui marie de multiples courants issus du Metal, allant du Heavy au Thrash en passant par le Groove et le Death. Un vaste horizon que le groupe traverse avec aisance.

Fort d’un duo vocal solide et complémentaire, où se conjuguent à la fois puissance et agressivité, DOWNRIGHT MALICE dispose de solides atouts, d’autant que sa rythmique et son guitariste se montrent nerveux et massifs tout au long des dix morceaux de « Mechanica Temporis ». On notera au passage une autoproduction de haut vol et très équilibrée, qui sert très bien l’ensemble.

Débordant d’énergie tout en mettant l’accent sur des mélodies accrocheuses, DOWNRIGHT MALICE joue sur de multiples influences, essentiellement scandinaves pour le chant, et très teutonnes surtout en ce qui concerne les riffs. Entre passages épiques et galopants, breaks bien sentis et changements de tempos efficaces, les dix titres de ce nouvel album ne manquent pas de vigueur et invitent au headbanging. Bien joué !  

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Alternative Rock Rock US

Daughtry : back to Rock

Ce sixième album de DAUGHTRY vient sonner la fin de la récréation très mielleuse infligée par le chanteur américain depuis quelques temps. Avec « Dearly Beloved », le frontman à la voix incroyable renoue avec de puissantes rythmiques et d’énormes guitares, le tout sur une production exceptionnelle de bout en bout : l’un des albums de Rock US Alternatif le plus brillant depuis très longtemps.

DAUGHTRY

« Dearly Beloved »

(Dogtree Records)

Oui, je sais que sur ses deux derniers albums, Chris DAUGHTRY s’était perdu dans une sorte de soupe très Pop, acidulée, gavée de synthés et de mièvreries. Mais le garçon s’est repris et, sans tomber dans un Metal extrême non plus, renoue avec un Rock US Alternatif de bonne facture et percutant à souhait. Certes, l’Américain livre toujours des ballades très radio-friendly, mais beaucoup moins.

Nettement plus sombre et profond que sur les précédents albums, DAUGHTRY envoie un son lourd sublimé par une production cristalline et puissante : un vrai modèle du genre comme on n’en voit plus beaucoup. Apparu sur le « Live From Red Rocks » de Nickelback récemment avec le titre « Savin’ Me », le chanteur se rapproche cette fois encore de ceux qui ont été un exemple pour lui, et il excelle dans le domaine.

Accrocheurs et fédérateurs, les morceaux de « Dearly Beloved » mettent en valeur l’incroyable voix de DAUGHTRY, qui est plus convaincant que jamais (« Desperation », « World On Fire », « Heavy Is The Crown »). Imparable lui aussi, le mur de guitares est massif et écrasant… enfin ! Les titres s’enchainent et se font plus menaçants et efficaces (« Asylum », « Evil », « The Victim »). Ce nouvel album fait beaucoup de bien et c’est tout ce qu’on lui demande.

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Metal Power metal

Wings Of Destiny : un destin tout tracé

Toujours aussi fougueux et déterminé, WINGS OF DESTINY continue son bonhomme de chemin avec un Power Metal massif et accrocheur. « Memento Mori », sixième album du groupe, montre que le quintet venu du Costa Rica s’est forgé un registre dorénavant très identifiable et diablement pêchu. A même de tenir la dragée haute aux combos de référence, le quintet marie puissance et mélodie avec maestria.

WINGS OF DESTINY

« Memento Mori »

(Wormholedeath Records)

Pour les suivre depuis leurs débuts en 2013, je ne peux que saluer la très belle évolution de WINGS OF DESTINY, quintet originaire du Costa Rica, et de son Power Metal qui se fait de plus en plus personnel. Si les influences de Rhapsody Of Fire, Angra ou Symphony X étaient manifestes sur leurs premiers albums, le groupe s’en est très vite détaché pour créer un style solide, très mélodique et véloce qui a su fédérer les fans à travers le monde. 

Toujours composé d’Anton Darusso (chant, claviers), Andres Castro (guitare), Cristian Jimenez (guitare), Emil Minott (basse) et Horacio Paris (batterie), WINGS OF WINGS en est déjà à son sixième album, et c’est assurément l’une des meilleures productions du groupe. S’appuyant sur des claviers discrets et efficaces pour mieux mettre en avant les riffs tranchants de ses deux guitaristes, le combo livre un « Memento Mori » très fédérateur.

Epique sans être pompeux, WINGS OF DESTINY donne la charge dès « Playing With Fire », où les chœurs mêlés au puissant chant de son frontman emportent tout sur leur passage, avant de confirmer cette belle impression sur « Death Wish ». Grâce à des refrains entêtants et des guitares acérées, le quintet d’Amérique Centrale déroule et se renouvelle au fil des titres (« Reborn Immortal », « City On Fire » et le très bon « Theater Of Tragedy »). Powerful !

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Alternative Rock Metal

Pop Evil : possédé et insaisissable

POP EVIL est typiquement le genre de groupes qu’on aime ou qu’on déteste. Trop Pop pour certains, trop rentre-dedans pour d’autres, le quintet américain navigue en eaux troubles sans se cacher. Très urbain, massif et disposant d’arrangements de haut vol, ce sixième album porte bien son nom. Dépaysement garanti.

POP EVIL

« Versatile »

(eOne)

Fondé il y a 20 ans tout pile par le chanteur Leigh Kakaty et le guitariste Jason Reed, POP EVIL est l’un de ces groupes bipolaires qui squattent les charts américains depuis quelques années maintenant. Et c’est sur les bords du lac Michigan que prennent vie les morceaux tendus, violents et à la fois très abordables par leur côté Pop du quintet. Cependant, c’est avec un réel talent que le combo a forgé sa réputation.

POP EVIL se fiche des conventions et rebat les cartes avec son Metal moderne, qui va taper dans tellement de registres qu’on s’y perd même un peu. Prenant à son compte à peu près tous les styles, les Américains parviennent pourtant à rendre une copie très homogène, sans renier un nombre incalculables d’influences. Et dans ce grand brassage, l’empreinte du batteur Hayley Cramer rend l’ensemble irrésistible. Il est juste indispensable.

Le mur de guitares, la massive rythmique et ce chant d’une incroyable diversité font de POP EVIL un groupe hors-norme. On a presque l’impression que le quintet du Michigan reprend le Metal Fusion là où il s’était arrêté à la fin des 90’s… les styles émergeants en plus. L’aspect mélodique voire très Pop en énervera plus d’un, tandis que les autres succomberont à la puissance métallique déployée. Une chose est sûre, personne n’y sera indifférent.