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Rock

The Celtic Social Club : l’art de rebondir

Commencée devant 50.000 chanceux aux ‘Vieilles Charrues’ de Carhaix, la belle aventure du CELTIC SOCIAL CLUB se poursuit et prend de plus en plus volume. Groupe de scène généreux et accompli, les Franco-irlandais réalisent aussi des albums de plus en plus pertinents et aboutis, comme en témoigne le très frais « Dancing Or Dying ? », quatrième réalisation du septet.

THE CELTIC SOCIAL CLUB

« Dancing Or Dying ? »

(125 Harlem)

Alors que les scènes françaises et anglaises n’attendaient qu’eux, les sept musiciens du CELTIC SOCIAL CLUB se sont vus contraints de tout remballer et, ultime punition, de rester assigner à résidence comme nous tous. Mais c’était sans compter sur la détermination des Franco-irlandais. La créativité, ils connaissent. Alors, ils se sont inventés un nouveau système de travail pour donner vie à leur quatrième album, « Dancing Or Dying ? ». On ne lâche rien, et en aucun cas, des deux côtés de la Manche.

Depuis leur home-studio respectif, chacun s’est attelé à la tâche pour élaborer de nouveaux morceaux avec, dans un coin de la tête, une question toute simple : « Dancing Or Dying ? ». A l’instar d’un véritable leitmotiv, la réponse a été évidente. Dès « For Real », THE CELTIC SOCIAL CLUB donne la mesure. Ce nouvel album déborde d’énergie et d’enthousiasme, et le septet n’a jamais autant maîtrisé son sujet que sur ce nouvel album, auquel il donne même une nouvelle et ardente ampleur.

A l’origine du groupe, Manu Masko (batteur… notamment) réalise brillamment « Dancing Or Dying ? », où l’on voit la formation élargir son spectre musical avec des inspirations plus portées sur la Pop anglaise, côtoyant même Simple Minds, et en restant toujours Rock, Folk et celtique forcément (« The Edge Of The World », « This Spell », « El Dorado », « City Lights » et le génial « Self Important Clown ». THE CELTIC SOCIAL CLUB a élaboré une internationale celte de grande classe, qui ouvre la porte à bien des horizons. 

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Hard Rock Space Rock

The Darkness : lumineux et flamboyant

Derrière un imposant mur de guitare et des mélodies accrocheuses se cache une diversité musicale incroyable et des arrangements phénoménaux sur ce septième album du quatuor britannique. Très bien produit et remarquablement bien composé, « Motorheart » montre que THE DARKNESS a conservé sa brillance et sa percussion. Et le Hard Glam addictif des Anglais est toujours plein de surprises.

THE DARKNESS

« Motorheart »

(Cooking Vinyl)

Un album qui commence par de la cornemuse a forcément toutes les chances de nous faire passer un bon moment. Et il faut bien avouer que ce septième album des frères Hawkins est réjouissant à plus d’un titre. Très attendu, ce nouvel opus contient évidemment de quoi ravir les fans de THE DARKNESS et surtout de ramener une cohorte de nouveaux adeptes. Addictif, « Motorheart » fédère.

Sans changer leur formule d’un iota, les Britanniques restent ce groupe lumineux, plein de panache et qui lance une invitation à venir se défouler avec lui. Et dès l’intro de « Welcome Tae Glasgae », THE DARKNESS annonce la couleur : « Motorheart » distille toujours ce Hard Glam presque cosmique avec une fougue et une joie intactes. Grosses guitares et refrains entêtants, tout y est.

La magie et la fièvre sont au rendez-vous et entre riffs massifs et solos aériens, les Anglais font le show (« Nobody Can See Me Cry », « Eastbound »). Très remuant, les passages Hard Rock, un brin rocambolesques, apportent à l’album une saveur toute particulière et souvent sensuelle (« Sticky Situations »). THE DARKNESS manie la puissance et la subtilité avec une ferveur phénoménale (« Jussy’s Girl »).

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Blues Blues Rock

Dion : un respect unanime

A 82 ans, DION Francis DiMucci semble retrouver une seconde jeunesse. Inspiré et virtuose comme jamais, le chanteur et guitariste vient de signer chez son ami Joe Bonamassa et livre un nouvel album avec en guest sur chaque morceau le gratin du Blues et du Rock. Éblouissant, l’Américain a encore convié quelques amis à jouer sur ses compositions pour un résultat de grande classe.

DION

« Stomping Ground »

(KTBA Records)

Il y a moins de deux ans, DION avait déjà réuni ses amis sur « Blues With Friends », et voici qu’il récidive avec « Stomping Ground » et sa liste impressionnante de guests, qui se succèdent aux côtés de l’Américain. Co-écrit avec Mike Aquilina, ce nouvel album célèbre le Blues, le Blues Rock et le Rythm’n Blues avec une classe et une élégance constantes. La marque des grands.

Co-produit avec l’excellent Wayne Hood et publié sur le tout nouveau label de Joe Bonamassa, lui-même présent sur le morceau « Take It Back », « Stomping Ground » transpire le Blues à chaque accord. Porté par une brillante production, ce nouvel album est avant tout celui de DION. On y retrouve sa patte sur chaque titre, y compris sur le « Red House » de Jimi Hendrix avec Keb Mo’. 

« Stomping Ground » a aussi ceci de remarquable qu’aucun invité ne tire la couverture à lui, malgré la grande notoriété de beaucoup. Certes, on en reconnait énormément grâce à leur jeu très distinctif (Mark Knopfler, Peter Frampton, Billy F Gibbons, Bruce Springsteen, Eric Clapton, …). C’est dire l’énorme respect qu’ont tous les artistes présents pour le grand et unique DION.

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edito

1989 : Rock’n Force, un fanzine… [Edito]

Si certains d’entre vous le savent pour me connaître, vous ignorez majoritairement qu’avant de devenir le webzine, comme on dit aujourd’hui, qu’il est devenu, j’ai créé Rock’n Force en 1989 au cœur de mon adolescence. Toutes les histoires ont une origine, alors laissez-moi vous dire quelques mots sur celle-ci et la manière dont ma passion pour la musique et l’envie de la partager sont nées… ainsi que sur la façon de travailler et l’état d’esprit d’alors, au temps jadis. Loin de toute nostalgie, il s’agit ici d’un simple témoignage…

La musique, comme toutes les formes d’art, peut être un loisir et un passe-temps, ou devenir quelque chose de beaucoup plus fort. Pour ma part, cela m’est tombé dessus comme une chape de plomb, dont on ne se débarrasse pas. Avec un père journaliste, c’est assez naturellement que le désir de partager ce plaisir m’a semblé évident presqu’immédiatement. A cette époque, à l’aube des années 90, les fanzines vivaient leurs glorieuses années, alors créer Rock’n Force est apparu comme une évidence.  

Loin de l’ère numérique dans laquelle nous vivons, les choses se faisaient beaucoup plus simplement. Entre les groupes et les autres fanzines, l’échange de contacts était naturel. Tous passionnés, il n’était pas non plus question d’argent. Le leitmotiv de chacun se résumait en un mot : l’entraide. Cette notion a depuis disparu et le Rock, le Metal et les autres styles sont aujourd’hui réduits à des parts de marché. Triste époque ? Pas complètement, car la passion, chez beaucoup, reste intacte. Seuls la manière, le contexte et la vision des choses ont changé.    

Pour réaliser Rock’n Force, il fallait juste s’armer de beaucoup de patience (merci La Poste !) et de quelques outils. Pour commencer, une machine à écrire était l’élément indispensable et central, puis des ramettes de papier, une bonne paire de ciseaux, des tubes de colle et enfin de bonnes platines vinyle et K7. Travailler avec les labels et les maisons de disques était également très simple, puisque la confiance régnait. Ensuite, sans faire dans l’anecdote, il fallait être un peu malin, user de quelques astuces et surtout et encore… être patient !

Ces années-là, la grande majorité des groupes était accessible et plutôt heureuse de soutenir et de participer à ce monde underground, dont le support leur était essentiel et nécessaire. Les problèmes d’ego actuels n’avaient pas lieu d’être non plus (à quelques très rares exceptions). Avec l’aide matérielle (les fameuses photocopies !) d’un ami, les collaborations de quelques copains dessinateurs et un solide réseau de disquaires, Rock’n Force et les autres fanzines faisaient leur vie et passaient de main en main avec beaucoup de respect.

Voilà, j’avais juste envie de vous raconter brièvement ce temps que les moins de 30 ans (déjà !) n’ont pas connu à travers la naissance de Rock’n Force. Aujourd’hui, les magazines ont pris le relais avec, pour certains, les mêmes intentions. La société a beaucoup évolué avec l’arrivée du numérique notamment, mais surtout avec celle de la publicité. Et il faut bien admettre qu’elle a changé la donne, brouillé les pistes, abîmé les mentalités aussi et relayé la musique au rang, presqu’exclusif, de produit… comme les pâtes, quoi ! Mais pas encore partout !

Plus de trois décennies après sa création, Rock’n Force entame donc un nouveau cycle avec la même démarche, la même indépendance, la même envie et surtout la même passion. Il y aurait encore tant à dire, tellement ce monde me parait aujourd’hui si lointain… peut-être qu’un jour… D’ici là, l’aventure continue, même si les règles ont un peu changé. En effet, il est de plus en plus difficile pour beaucoup d’être libres et indépendants, alors même que cela doit rester l’objectif premier de chacun. Bref, continuez à être curieux, ouverts d’esprit et surtout faites-vous plaisir en musique ! Et bonne lecture aussi, bien sûr !   

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Thrash Metal

Exodus : combo grata !

Avec « Persona Non Grata », le combo de la Bay Area reprend définitivement son destin en main et cogne sans retenue. Avec des textes montrant une conscience sociale aiguisée et des musiques déterminées alliant puissance et précision, EXODUS s’élève à un niveau qu’il a rarement atteint. De quoi remettre bien des pendules à l’heure.  

EXODUS

« Persona No Grata »

(Nuclear Blast Records)

Mais bien sûr qu’EXODUS a toute sa place dans le fameux ‘Big Four’ conceptualisé par Lars Ulrich ! Et si Ian Scott d’Anthrax en a récemment parlé, une très grande majorité des Thrashers n’en pense pas moins. Alors que celles (et ceux aussi, bien sûr !), qui auraient encore des doutes, se penchent sur ce nouvel et onzième album des Californiens pour en être persuadé.

En 2014, le frontman Steve Souza reprenait du service sur le très bon « Blood In, Blood Out », marquant le réveil du légendaire combo de la Bay Area. Avec « Persona Non Grata », EXODUS enfonce le clou avec une virulence et une agressivité intactes. Il faut aussi préciser que l’ex-guitariste de Slayer, Gary Holt, est pour beaucoup dans l’écriture de ce nouvel opus et cela s’entend !

Outre les riffs acérés et tranchants, la prestation de Tom Hunting derrière les fûts est époustouflante, tout comme celle de Jack Gibson à la basse (« Clickbait », « The Years Of Death And Dying »). EXODUS a très habillement offert à des titres Old School une production très moderne et le résultat est phénoménal (« Elitist », « The Fires OF Destruction »). Explosif et indispensable !

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Metal

Downright Malice : ample et affûté

Plutôt que de s’engouffrer dans un seul et unique registre, le quintet français a préféré s’en approprier plusieurs, tout en restant dans un Metal sans limite et sans frontière. Avec ce nouvel album, DOWNRIGHT MALICE met un gros coup de latte dans la fourmilière métallique et « Mechanica Temporis » s’avère véloce et rugueux.

DOWNRIGHT MALICE

« Mechanica Temporis »

(Independant)

Les Alsaciens ont commencé à frapper le fer en 1987 et ne l’ont pas laissé refroidir. Depuis, DOWNRIGHT MALICE a écumé les scènes aux côtés de grands noms et se présente aujourd’hui avec un sixième album très actuel, qui marie de multiples courants issus du Metal, allant du Heavy au Thrash en passant par le Groove et le Death. Un vaste horizon que le groupe traverse avec aisance.

Fort d’un duo vocal solide et complémentaire, où se conjuguent à la fois puissance et agressivité, DOWNRIGHT MALICE dispose de solides atouts, d’autant que sa rythmique et son guitariste se montrent nerveux et massifs tout au long des dix morceaux de « Mechanica Temporis ». On notera au passage une autoproduction de haut vol et très équilibrée, qui sert très bien l’ensemble.

Débordant d’énergie tout en mettant l’accent sur des mélodies accrocheuses, DOWNRIGHT MALICE joue sur de multiples influences, essentiellement scandinaves pour le chant, et très teutonnes surtout en ce qui concerne les riffs. Entre passages épiques et galopants, breaks bien sentis et changements de tempos efficaces, les dix titres de ce nouvel album ne manquent pas de vigueur et invitent au headbanging. Bien joué !  

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France Melodic Metal Metal Indus

Dust In Mind : en totale maîtrise [Interview]

C’est demain que le quintet français DUST IN MIND sort son nouvel album, « CTRL ». Moderne, mélodique et Indus, le groupe se présente avec un quatrième effort plein de confiance et très inspiré. Ressorti renforcé de cette période obscure, le groupe se livre à travers des émotions fortes dans des atmosphères très urbaines, des refrains addictifs et soutenu par une production massive doublée d’une belle force de frappe. La frontwoman du combo, Jen, nous parle de ce nouvel opus, ainsi que du travail collectif des musiciens du combo.

– Votre quatrième album, « CTRL », vient de sortir et il présente une direction artistique aboutie et une très belle production. DUST IN MIND s’affirme avec beaucoup d’assurance. C’est aussi votre sentiment ?


Merci beaucoup ! Oui, c’est également notre ressenti. On ne va pas faire dans le cliché et dire que c’est l’album de la maturité, (Rires) mais on sent que l’on est dans la bonne direction. On se sent en phase à 2000% avec tout ce que l’on fait, et on travaille sur tous les aspects de la production que ce soit la vidéo, les photos et le son. Cela demande énormément de travail et nous constatons que le public le ressent aussi, donc nous en sommes très heureux.

– Vous avez dit que la période de confinement vous avait aidé à travailler sur vos objectifs et votre son également. En quoi cette démarche a-t-elle modifié ou renforcé le groupe ?

On peut dire que l’on a beaucoup cohabité pendant ce confinement. Plutôt qu’uniquement le subir, on a pensé que c’était le bon moment pour travailler notre son et aussi faire des soirées brainstorming à rallonge, où l’on a beaucoup discuté. On l’a fait dans nos vies personnelles, et aussi dans celle du groupe. Nous avons une très bonne cohésion et je pense que c’est ce qui fait notre force. Nous voulons aller dans la même direction et nous faisons tous les mêmes sacrifices. Entre deux confinements, nous nous sommes isolés plusieurs jours dans une salle de concert, où nous avons travaillé le côté scénique et le jeu de lumière. Et nous avons également fait appel à un coach pour la première fois. Nous avons peaufiné notre jeu de scène, mais nous avons aussi passé beaucoup de temps à faire des exercices de cohésion de groupe, de lâcher prise, etc… C’était très précieux pour nous et cela a encore plus resserré nos liens.

– DUST IN MIND évolue dans un Modern Metal avec des dominantes Indus et même un peu symphoniques. Ce sont pourtant des registres assez opposés. C’est un mix qui vous est venu facilement et naturellement ?

Je ne pense pas qu’il y ait 1% de symphonique dans DUST IN MIND ! (Rires)(Pourtant vocalement, on y est très souvent ! –NDR) Mais oui, nous évoluons dans un registre Indus depuis les débuts du groupe. Nous avons aussi un coté très groovy, très Korn comme le disent certain. Et c’est vrai que nos influences étant Korn et Pain, nous nous présentons simplement comme un groupe de Modern Metal/Indus. Cette tendance est tout à fait naturelle et colle parfaitement au groupe et à nos personnalités.

– « CTRL » est un album très lumineux et paradoxalement certains passages, ainsi que vos textes sont très sombres. Quelle est la thématique générale, car on pense parfois à un album-concept ?

Cela pourrait être apparenté à un album-concept, pourtant il n’a pas été réalisé dans cette optique. En écrivant les textes, je laisse juste parler mon cœur de manière primitive. Et au final, c’est vers la fin de l’album que j’ai réalisé qu’il y avait bien un thème général qui ressortait clairement. Cette notion de contrôle des émotions, de lâcher prise qui peut faire parfois peur ou l’addiction aux émotions intenses, etc…


– DUST IN MIND se distingue aussi par sa double dualité vocale, grâce à un chant féminin et masculin d’un côté, ainsi que clair et growl de l’autre. C’est un aspect de votre musique que vous travaillez plus particulièrement et dont vous soignez un peu plus les arrangements ?

En effet, c’est quelque chose sur laquelle nous essayons de travailler et surtout d’évoluer. Sur ce nouvel album, nous avons beaucoup travaillé sur les voix et nous avons aussi expérimenté et osé. On voulait également casser certains codes comme le fait que la chanteuse ne doit pas nécessairement chanter tous les refrains. Damien (Dausch, guitare et chant saturé – NDR) chante plus que d’habitude et présente également un panel vocal beaucoup plus riche. C’est très plaisant et cela donne plus de diversité à l’album.

– Sur le morceau « Synapses », il y a  un passage chanté en français, qui se distingue aussi du ton du titre par son style. Comment vous est venue l’idée, et est-ce que c’était important pour vous que votre langue maternelle ait aussi sa place sur l’album ?


C’est vrai, car cela fait quelques temps que nous souhaitions faire un clin d’œil à notre langue maternelle. Et lorsque « Synapses » a été composé, c’est tout naturellement que j’ai posé des paroles en français. Nous réalisons que beaucoup de nos fans à l’étranger ne savent pas que nous sommes français. Il y a quelques années, j’essayais tant bien que mal de camoufler mon accent et aujourd’hui, je le regrette presque. Nous sommes français et la French Touch a une bonne image à l’étranger, alors pourquoi s’en cacher ? Je préfère l’assumer.

– Vous déclarez avoir plus de 10 millions de streams. Concrètement, quel est l’impact réel ? Cela se sent dans les ventes d’albums ou, peut-être et surtout, sur la fréquentation des concerts ?


Oui, cela se sent dans les ventes d’albums, et heureusement. Mais honnêtement, le nombre de streams (de Spotify par exemple) est une valeur objective. Si on tombe dans des playlists éditoriales, cela aura de suite un très gros impact. Et c’est une grande chance de nos jours, c’est vrai.


– Enfin, la pochette de « CTRL » est une photo de Freaky Hoody, connu notamment pour ses tatouages. Quel est le message ? Vous vous sentez proches de sa démarche ? Et vous êtes-vous rencontrés ?

Oui, nous nous sommes rencontrés, car c’est nous qui avons réalisé le clip de « Take Me Away » dans lequel il joue. Nous l’avons découvert dans une vidéo sur les réseaux sociaux et nous avons accroché à son histoire. Nous véhiculons des messages de tolérance que ce soit en termes de couleur de peau, de religion, d’orientation sexuelle, sur les tatouages, etc…
Faire appel à lui pour notre clip était plutôt naturel. Et à la fin du tournage, nous lui avons proposé de poser pour notre pochette et nous avons improvisé un shooting. C’était extra ! 

L’album « CTRL » de DUST IN MIND sera disponible demain (le 19 novembre) chez DarkTunes Music Group

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Psych Stoner/Desert

Floored Faces : fuzzy road-trip

Très humblement, FLOORED FACES sort « Kool Hangs », son deuxième album toujours autoproduit. Le trio de Seattle ne joue pas pour autant les timorés et avance sur un Heavy Stoner Rock, hyper-fuzz et sacrément Psych. Les Américains nous convient à une fable post-apocalyptique originale et très relevée.

FLOORED FACES

« Kool Hangs »

(Independant)

En l’espace de trois ans, FLOORED FACES a déjà commis trois EP et revient avec son deuxième album, « Kool Hangs », sous le bras. Ayant imaginé un road-trip dans un monde post-apocalyptique, le trio de Seattle propose pourtant une musique loin d’être aussi sombre que son propos. Et le Heavy Stoner Rock du combo respire cette authenticité.

La chevauchée musicale délivrée par les Américains va se faire à moto avec juste quelques effets personnels et… un fusil à pompe. Quelque part entre QOTSA et Monster Magnet, FLOORED FACES a trouvé sa voie sur un gros fuzz, un Heavy Psych accrocheur et des envolées instrumentales explosives sur fond d’ambiances Garage.

Basé sur un storytelling imparable, Joe Syverson (guitare, chant), Erik Cargill (basse) et Colin English (batterie, synthés) ont concocté ce « Kool Hangs », dont l’écriture est aussi aérienne que percutante. Persuasif et super-efficace, FLOORED FACES enchaine les morceaux avec justesse et envie (« Shoot The Ground », « I’d Be Broke », « Now You See It »). Classe… !

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Doom Post-Metal

SaaR : par-delà les dieux

Et si l’épopée d’Ulysse, sorti de l’imaginaire d’Homère, se déroulait finalement dans un dédale de tours et d’immeubles aussi froids qu’impersonnels et insensibles ? C’est une hypothèse soulevée par SAAR, brillant quatuor parisien de post-Metal, sur son troisième album « Gods ». Subtil et massif.

SAAR

« Gods »

(Source Atone Records/Klonosphere)

Plus de deux millénaires après son écriture, « L’odyssée » d’Homère continue d’inspirer les artistes quelque soit leur domaine d’expression. Cette fois, c’est une vision post-Metal que nous propose le quatuor parisien SAAR, qui sort « Gods », un troisième album toujours instrumental et toujours très créatif.

S’engouffrant dans de sombres abîmes musicaux et malgré la teneur de l’œuvre mythologique, le groupe offre une version globalement très urbaine dans le son et jusque sur la pochette. Très moderne dans son approche, SAAR semble avoir voulu actualiser le propos, et il faut reconnaître qu’il a vu juste.

Sans effet de manche, mais non sans nuances, « Gods » nous propulse dans un post-Metal où le Doom et le post-HardCore font bon ménage (« Ulysse », « Bridge Of Death », « Tirésias »). SAAR interprète ses sept nouvelles compositions avec force en disposant d’une excellente production. Souvent hypnotique, l’album est imposant.

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Blues Rock

Boogie Beasts : la bête ronronne

L’union fait la force et les Belges de BOOGIE BEASTS l’ont bien compris. Le quatuor, en plus de réconcilier Wallonie et Flandre, fait le lien entre le Blues traditionnel du Mississippi et un épais Rock très contemporain. Le Blues Rock très Psych et profond de ce troisième album, « Love Me Some », prend aux tripes et libère.  

BOOGIE BEASTS

« Love Me Some »

(Donor Productions/L’Autre Distribution)

Brut et sensuel, la Musique du quatuor belge groove et électrise sur ce troisième album où le Blues du Delta se serait pris les doigts dans la prise. Mi-flamand, mi-wallon, BOOGIE BEASTS se présente également avec un line-up assez atypique, où un harmonica volcanique a pris la place de la basse. Pour le reste, la guitare, la batterie et le chant mènent le jeu.

Sur un fuzz envoûtant, une slide bien grasse et des rythmiques un brin Psych, BOOGIE BEASTS fait la jonction entre un Blues traditionnel et une énergie très moderne et directe. Bien aidé par une production vibrante, « Love Me Some » résonne et claque, grâce à un son qui sort de l’ordinaire et qui offre un relief et une profondeur unique à l’album.

Le Blues Rock langoureux des Belges tient aussi sa particularité dans une inspiration et un univers qui traversent les âges, mais également à travers des textes à l’humour contagieux (« Bring It On », « Get Away », « Run You Down »). Dans un esprit jam, BOOGIE BEASTS a trouvé sa voie depuis trois albums avec une belle constance (« Like A Snake », « A Girl Like You »). Addictif !