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Classic Hard Rock Heavy Rock

Plush : génération spontanée

Déjà rompu à la scène, et d’ailleurs actuellement en tournée avec Disturbed, PLUSH ne compte pourtant qu’un seul album à son actif, auquel vient s’ajouter « Find The Beautiful », un nouvel EP plein de surprises. Entièrement féminine, la formation évite avec talent les écueils de ses jeunes années. Bien au contraire, elle distille un registre déjà très expérimenté et créatif. Fortes d’un solide Heavy Rock, les musiciennes semblent prêtes à écumer le monde entier avec une facilité qui impressionne déjà.

PLUSH

« Find The Beautiful »

(Pavement Entertainment)

Affichant une petite vingtaine d’années de moyenne d’âge, PLUSH n’a pourtant pas mis très longtemps à se faire une place sur la scène Rock américaine. Avec un premier album éponyme sorti en 2021, dont les singles « Hate » et « Better Off Alone » ont squatté les charts US, le quatuor refait son apparition avec un nouvel EP. Ne chroniquant que très rarement les formats courts, « Find The Beautiful » est d’une telle fraîcheur qu’il est assez normal de s’y pencher. Ces six nouveaux titres en valent vraiment la peine.

Composé de la chanteuse, guitariste et compositrice Moriah Formica, de Bella Perron à la lead guiatre, de la bassiste Ashley Suppa et de la batteuse Faith Powell, PLUSH surprend véritablement par sa maturité musicale, autant dans l’écriture que dans l’interprétation. Avec un Heavy Rock proche d’une Classic Hard Rock, les Américaines se montrent piquantes et n’ont vraiment pas froid aux yeux. Il suffit d’écouter le chant, les parties de guitare et la rythmique pour s’en convaincre. Cette jeunesse-là est fougueuse.

Enregistré dans deux studios de Nashville, « Find The Beautiful » présente une belle maîtrise portée par une production qui dévoile toute la puissance, comme la délicatesse, que PLUSH déploie sur les six titres. C’est d’ailleurs un peu étonnant que le morceau-titre de l’EP soit une ballade, ce qui montre l’assurance des jeunes femmes. Musclées et très mélodiques sur « Run », « Kill The Noise » et le massif « Left Behind », elles sont également impériales sur la reprise de Heart, « Barracuda ». L’avenir leur tend les bras !

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Hard Rock Heavy Rock

Gotus : farouchement délicieux

Classique et classieux à la fois, GOTUS se présente avec une première réalisation, d’où le plaisir transpire à très grosses gouttes. Ces cinq-là s’éclatent et cela s’entend tout au long du disque. Suffisamment rare pour être souligné, la formation suisse, pour l’essentiel, est le fruit d’une émanation d’artistes qui se connaissent très bien et qui donnent surtout le sentiment de faire enfin ce qu’ils ont toujours voulu faire avec Krokus ou Gotthard, notamment. Ce premier opus a quelque chose de flamboyant, tant il dégage une impression de liberté ultime et de joie de faire un Hard Rock fédérateur et tellement feel-good.

GOTUS

« Gotus »

(Frontiers Music)

Parmi les très nombreux projets du chanteur Ronnie Romero, tous ne sont pas forcément heureux, c’est vrai. Bâtir un groupe autour d’un seul homme, certes irréprochable et talentueux, ne suffit pas toujours. Avec GOTUS, le Chilien apparaît plutôt, non comme une pièce rapportée, mais un membre dont l’unique présence ne suffit pas à guider l’ensemble. Car on parle ici surtout d’un groupe pensé et imaginé par Mandy Meyer, éminent guitariste passé chez Gotthard, Krokus, Asia et Cobra notamment et de son ami et batteur Pat Aeby, lui aussi membre de Krokus, Storace et de Sideburn. La donne est donc différente et la suite aussi comme le démontre ce très bon « Gotus ».

L’idée de départ était juste le live, mais l’idée du studio s’est rapidement concrétisée pour devenir un groupe à part entière. Se sont joints à la petite fête le bassiste Tony Castell (Krokus, Crystal Ball) et l’expérimenté claviériste helvète Alain Guy. Et avec Romero derrière le micro, les ex ou toujours membres de Gotthard et Krokus ont légitimement imaginé GOTUS, un quintet tournée vers un Hard Rock estampillé 80’s/90’s, c’est-à-dire dans la lignée de ce qu’ils ont toujours fait, et très bien fait. Respectueux du style et actuel dans la production, ce premier album des Suisses est une très belle surprise pour peu qu’on aime la bande à Coverdale… car son ombre plane.  

En effet, sans manquer de respect aux musiciens très expérimentés de GOTUS, on se prend parfois à imaginer un album fantôme de Whitesnake. Ronnie Romero ne pourrait renier la filiation et on lui pardonne aisément et avec plaisir, tant les chansons sont magnifiquement composées et interprétées. Le quintet dépoussière littéralement le registre et y apporte une touche très rafraîchissante (« Beware Of The Fire », « Take Me To The Mountain », « When The Rain Comes », « The Dawn Of Tomorow »). Les riffs et les solos rayonnent de toutes parts, notre Chilien est au top et la rythmique tellement complice. Espérons que ce premier opus ne soit pas un one-shot, car le plaisir est au rendez-vous.   

Photo : Laurianne Aeby
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Hard FM Hard Rock Rock/Hard

Last In Time : des nuances fédératrices

Sur le modèle d’un ‘All-Star Band’, mais avec beaucoup plus d’humilité, LAST IN TIME se présente avec « Too Late », une première réalisation aussi variée que convaincante. Entièrement composée par Massimo Marchetti, elle révèle le talent de ses neuf participants et surtout une capacité à se fondre dans de multiples registres, en affichant beaucoup de cohérence et de maîtrise. Le groupe montre beaucoup d’intensité et de passion.

LAST IN TIME

« Too Late »

(Rockshots Records)

C’est une belle entreprise dans laquelle s’est lancé l’Italien Massimo Marchetti avec LAST IN TIME, il y a un peu moins de trois ans. Compositeur, guitariste, producteur et arrangeur, son objectif était de former un groupe hors-norme de musiciens chevronnés pour réaliser, avec « Too Late », un album où il pourrait combiner les mélodies de l’AOR, la puissance du Hard Rock et du Metal avec même quelques touches progressives et l’ensemble dans un esprit 90’s. Et le pari est réussi !

Entouré d’une rythmique composée de Luca Nicolasi (basse) et Giacomo Calabria (batterie) sur tous les morceaux, ainsi que d’autres invités aux claviers notamment, le leader transalpin fait confiance à plusieurs vocalistes principaux, à savoir Igor Piattesi sur l’essentiel de « Too Late », la très bonne chanteuse Caterina Minguzzi et Mirko Marchetti sur « Winter In May », qui clôt ce bel opus. LAST IN TIME fait plus que tenir la route et malgré sa grande diversité montre aussi une belle unité.

En ouvrant avec le brûlant « The Way To Rock », le ton est donné et il laisse envisager que la production va réserver quelques surprises. Le mélodique « How Long » et son superbe solo de guitare précède « Believer In Love », seul duo du disque, qui annonce « Moonlight Dreamers » que la frontwoman interprète seule avec brio. Puis, LAST IN TIME déroule avec des titres de choix (« The Animal », « Too Late », « Mr Fantastic »). Le projet de Massimo Marchetti tient donc toutes ses promesses et est enthousiasmant de bout en bout.

Massimo Marchetti et Igor Piattesi
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Classic Hard Rock Classic Rock Rock Progressif

Magnum : ultime chapitre

C’est avec un espoir un peu vain que je fais cette chronique de la nouvelle production, et peut-être la dernière, de MAGNUM. Avec le décès de son co-fondateur, songwriter et guitariste Tony Clarkin, c’est forcément une page qui se tourne. Lorsque l’on sait qu’il est le principal artisan du son et de l’identité musicale des Anglais, lui succéder paraît presqu’impossible. De fait, « Here Comes The Rain » dégage, un peu malgré lui, beaucoup d’émotion, mais on retiendra surtout et essentiellement une grande qualité artistique, toujours au rendez-vous.

MAGNUM

« Here Comes The Rain »

(Steamhammer/SPV)

C’est toujours un vrai plaisir de chroniquer un nouveau disque de MAGNUM, l’un des rares groupes qui, après 50 ans de carrière et 23 albums studio à son actif, parvient encore à séduire et convaincre sans mal. Sauf cette fois. Comme vous le savez déjà, Tony Clarkin, guitariste et principal compositeur du quintet nous a quitté le 7 janvier dernier des suites d’une maladie rare de la colonne vertébrale, dont il souffrait depuis des années. Avec lui, c’est un mythe du Rock et du Hard Rock qui s’en est allé et sa grande classe va manquer, tant il s’est montré rassembleur des décennies durant.

Alors, même si j’ai eu la chance d’avoir l’album bien avant sa sortie, « Here Comes The Rain » a quelque peu perdu de sa saveur depuis. Cela dit, posthume ou testamentaire, ce nouvel opus des Britanniques est toujours brillant et leur ‘Pomp Rock’, comme certains aiment l’appeler, rayonne avec autant de force. MAGNUM est une formation unique en son genre, qui possède un caractère aussi rassurant qu’imprévisible. Et son univers très personnel et l’élégance de l’interprétation, tout comme la finesse de la production, sont assez exceptionnels cette fois encore.

Entre Progressif et Classic Rock, les Anglais conservent cette touche 70’s, qui défie le temps, les courants et les modes pour parfaitement se fixer dans son époque, grâce à des orchestrations majestueuses (« Run Into The Shadows », « Here Comes The Rain »). Intacte et d’une justesse impressionnante, la voix de Bob Catley est toujours aussi précise, soutenue et enthousiaste, comme si le temps n’avait aucune emprise (« Blue Tango », « The Seventh Darkness », « Broken City »). MAGNUM resplendit encore avec ferveur et émotion. En attendant de voir de quoi le futur sera fait : merci !

Photo : Rob Barrow
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Heavy Stoner Psych Space Rock

The Polvos! : en orbite

Originaire de Concepción au chili, THE POLVOS! commence à se faire un nom bien au-delà de ses lointaines contrées, grâce à un croisement entre un Heavy Stoner Psych puissant et un Space Rock souvent transcendantal. Sous de faux airs de jam, le combo présente au contraire des compositions captivantes, très bien structurées et sur une longueur propice à l’installation d’ambiances aux saveurs multiples et empruntant de nombreuses et sidérales directions.

THE POLVOS!

« Floating »

(Smolder Brains Records/Surpop Records/Clostridium Records)

Il y a presque quatre ans quand il a surgit avec « Darkness Emotion », un premier album étonnamment très abouti, THE POLVOS! m’avait fait forte impression. Dans un Space Rock aux frontières du Stoner et gorgé de Fuzz, le quintet s’était ouvert la voie avec beaucoup d’audace et d’assurance. Aguerri par plusieurs tournées, dont une mexicaine où il a trouvé son label, le groupe réapparaît avec « Floating », un deuxième opus très solide, créatif et qui affirme une personnalité plus cohérente que jamais.

Bien produit, l’opus nous embarque dans un trip cosmique où les références comme celles d’Hawkwind et King Buffalo demeurent présentes. Cependant, THE POLVOS! s’est créé un univers bien à lui dans un Heavy Psych à la fois magnétique et hypnotique. Les cinq morceaux de « Floating » montrent beaucoup de caractère et s’ils puisent chez les pionniers du genre, ils s’inscrivent dans leur temps et livrent même quelques fulgurances futuristes plutôt bien senties, en jouant habillement sur les tessitures.

Grâce à des claviers savamment dosés qui ouvrent sur des sphères oniriques, ces nouveaux titres révèlent des atmosphères particulières, où le travail des guitares contribue à développer des sensations de transe. Lourd et spatial, « Floating » fait la part belle à de somptueuses parties instrumentales (« Fire Dance », « Going Down », « Acid Waterfall »). THE POLVOS! signe ici un disque de haute volée, qui s’inscrit déjà parmi les meilleurs du genre et se pose en fer de lance de la scène sud-américaine.  

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Blues Hard Rock International Metal Rock Stoner/Desert

Top 20 2023 : reste du monde 

Hier, vous avez été quelques milliers à découvrir mon modeste classement aléatoire des 20 albums qui m’ont marqué cette année dans notre petit, mais joli, hexagone. Et je vous en remercie, d’autant que j’ai réussi à échapper au(x) scandale(s) ! Il faut aussi reconnaître que la scène française a pris une incroyable dimension et n’a plus à rougir, ni rien à prouver aux pays précurseurs. Voyons donc ce qu’a proposé le reste du monde en 2023…

Bien sûr, et rien qu’aux Etats-Unis, il existe des milliers de Gojira. L’exercice est donc un peu plus délicat, surtout quand de grosses ‘locomotives’ font leur retour. Cela dit, comme je me concentre sur ce qui a été publié sur le site, il y a aussi et heureusement de belles découvertes et plus d’artistes ‘en devenir’, comme on dit. Je vous laisse les (re)découvrir… Et la plus grande surprise vient peut-être aussi de styles qu’on ne trouve que très peu chez nous…

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France Hard Rock Metal Rock Stoner/Desert

 Top 20 2023 : France

Alors, j’ai décidé de choisir 20 albums, peut-être indispensables selon les goûts, mais en tout cas tous dignes d’intérêt. Selon la maxime du site, c’est donc ‘sans œillères, ni notes’ et surtout sans classement et de manière aléatoire, que je présente aujourd’hui la vingtaine de disques français que je pense incontournable cette année… Mais il en reste bien d’autres ! Voici les chroniques et/ou les interviews :

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Rock Progressif

Porcupine Tree : gardien du temple

En plus de 30 ans de carrière et malgré une pause d’une grosse décennie, PORCUPINE TREE a marqué le Rock Progressif, tant il a su l’enrichir en le faisant évoluer, justement, comme aucune autre formation. Aussi impressionnant sur disque que sur scène, le trio emmené par le génial Steve Wilson a cette fois envoûté le Ziggo Dome d’Amsterdam lors d’une soirée magique que l’on retrouve en intégralité sur « Closure/Continuation.Live ».

PORCUPINE TREE

« Closure/Continuation.Live »

(Music For Nations/Megaforce Records)

Alors qu’il a sorti il y a quelques semaines seulement le très bon « The Harmony Codex », Steven Wilson réapparait déjà, mais cette fois avec son groupe PORCUPINE TREE et sur scène. Une habitude pour les Anglais qui ont sorti onze albums studio et aujourd’hui avec « Closure/Continuation.Live » autant de live. Et lorsque l’on connait la grande qualité de leurs prestations, on en peut que se réjouir de retrouver leur incroyable sphère musicale avec un son irréprochable. Et ces deux heures et demi de concert sont également disponibles en DVD… Le plaisir est donc total.

C’est lors de leur grand retour en 2022 que « Closure/Continuation.Live » a été capté en Hollande, le 7 novembre précisément, devant 17.000 fans qui en ont pris plein les yeux et les oreilles, tant la qualité du show est impressionnante. PORCUPINE TREE n’a pas fait les choses à moitié et Steven Wilson (chant, guitare, claviers), Richard Barbieri (claviers, synthés) et Gavin Harrison (batterie), accompagnés de Randy McStine (guitare) et Nate Navarro (basse), ont offert une prestation phénoménale et parfaitement rôdée.

Fidèles à eux-mêmes, les Britanniques nous embarquent dans leur univers progressif, où les paysages sonores s’enchainent au fil des 22 morceaux. Rock, Pop, Ambient ou Metal, PORCUPINE TREE semble d’une créativité sans fond et parcourent ses albums comme si le temps n’avait aucune emprise sur leurs compositions. Bien sûr, le dernier opus est joué presque entièrement et l’on retrouve aussi les classiques, dont on ne se lasse pas et que le public accueille avec enthousiasme. Et grâce à une réalisation exceptionnelle, le DVD rend l’ensemble très immersif. Fabuleux !

Photo : Alex Lake
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Grunge Power Rock Rock

BikiniMood : Rockalissimo

Parce qu’ils sont italiens et que leur langue est intimement liée à l’art, les membres de BIKINIMOOD ont naturellement opté pour leur mode d’expression maternel et l’entreprise est plus que réussie, puisqu’on est embraqué dans ce Rock savoureux où les couleurs sont nombreuses et s’entrechoquent avec une spontané attractive. Ce cocktail à l’œuvre sur « Ti Fidi Di Me? » se déguste sans modération au gré des accélérations, des instants plus doux et d’un feeling permanent. Une très belle entrée en matière.

BIKINIMOOD

« Ti Fidi Di Me? »

(Independant)

Ils sont quatre amis, tous originaires de Turin, et c’est en février 2022 qu’ils décident de se lancer dans l’aventure BIKINIMOOD. Ayant pris un peu de bouteille, l’idée est de créer un Rock rassemblant leurs goûts musicaux, regroupés et puisés pour l’essentiel dans les années 90, une décennie tellement vaste artistiquement et d’une richesse qu’on peine à retrouver aujourd’hui. Direct et efficace, le style du groupe est un bon condensé de tous ces styles, où l’on retrouve des saveurs Grunge, Alternative à la Deftones avec même quelques touches Stoner plus appuyées.  

Sans prétention, mais avec beaucoup sérieux, le quatuor a fait naître en studio un premier album entièrement autoproduit en mai dernier. Et le résultat est plus que convaincant. Solide et mélodique, « Ti Fidi Di Me? » ne manque pas de consistance, bien au contraire, et c’est sur un chant en italien que BIKINIMOOD livre des compositions très équilibrées avec une liberté directement liée à la poésie et à l’aspect romantique de la langue de Dante. En tout cas, le pari est réussi et les textes se fondent avec beaucoup d’élégance dans un Rock souvent rugueux, mais toujours agréable.   

Davide Bruno (chant), Stefano Sungia (basse), Roberto Spiga (batterie) et Dry (guitare) savent très bien où ils vont et ce qu’ils présentent montre d’abord une passion commune, mais aussi et surtout une belle énergie. Bien enregistrés, les morceaux libèrent beaucoup de fluidité, ce qui offre à BIKINIMOOD une grande latitude dans les tempos et les ambiances abordées. Très varié, « Ti Fidi Di Me? » montre l’envie des Transalpins de vraiment se faire plaisir et d’embarquer avec eux les fans de Rock authentique et costaud interprété dans cette langue si musicale et séduisante.   

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Heavy Rock International

Cassidy Paris : next generation [Interview]

Avec « New Sensation », la jeune Australienne se présente comme faisant partie de la nouvelle génération du Rock au féminin. Fraîchement signée sur le label italien Frontiers Music, CASSIDY PARIS a parfaitement su s’entourer pour passer le cap toujours délicat du premier effort. Avec un Heavy Rock personnel et solide, la chanteuse et guitariste laisse déjà une belle impression, grâce à une performance toute en maîtrise et des compos accrocheuses et dynamiques, et loin d’être mielleuses. Actuellement en Europe pour une tournée au Royaume-Uni, elle s’est livrée sur son album, les musiciens qui l’entourent et sa vision de la musique.

– Avant de parler de ton premier album, tu étais dernièrement en tournée au Royaume-Uni. Comment « New Sensation » a-t-il été accueilli, car tu as aussi de nombreux fans là-bas ?

J’ai vraiment été bouleversée et touchée par la réaction suscitée pour l’accueil de « New Sensation ». J’avais six cartons remplis de CD qui se sont tous vendus lors de la tournée. C’était une expérience tellement surréaliste. C’est vraiment un rêve devenu réalité d’avoir cette connexion avec les gens. Ce disque représente beaucoup de travail, toute ma sueur et mes larmes de ces six dernières années.

– Pour cette venue en Europe, tu étais entourée de ton groupe habituel, ou par les musiciens qui jouent sur ton album, comme Alessandro Del Vecchio que l’on connait bien chez Frontiers Music, ton label ?

De tous nouveaux membres ont rejoint le groupe. Deux frères, Alex et Tom Rogowski, qui sont des musiciens très talentueux et ils ont été incroyables en apprenant mes chansons. Ils sont maintenant permanents et ils sont impatients de continuer la tournée et de participer à l’écriture et à l’enregistrement de nouveaux morceaux avec moi. Nous avons une vision commune et je suis incroyablement reconnaissante d’avoir autour de moi des gens qui croient en moi comme mon père aussi, Steve Janevski, qui a toujours joué à mes côtés, et Dave Graham à la guitare. La chose la plus importante lorsque je travaille avec des musiciens, c’est qu’ils soient de bonnes personnes qu’ils me soutiennent dans mon parcours, même s’ils jouent aussi dans d’autres groupes. Et j’adorerais bien sûr jouer un jour avec un musicien aussi expérimenté et génial qu’Alessandro.

– D’ailleurs, comment as-tu choisi les musiciens qui t’accompagnent sur « New Sensation », car ce ne sont pas ceux avec lesquels tu joues habituellement. Pourquoi ces changements ? L’album n’a pas enregistré chez toi, en Australie ?

Comme je n’avais pas de membres permanents dans le groupe à l’époque, mon label a fait en sorte que des musiciens enregistrent la basse et la batterie. Alessandro, par exemple, fait partie de ces personnes. Il a produit et joué sur l’album et je suis vraiment contente du résultat final. J’ai été tellement honorée qu’il soit si impliqué. Mirko DeMaio joue également de la batterie sur l’album et il a fait un travail brillant. Pour être honnête, je n’aurais pas pu rêver d’un meilleur groupe avec qui travailler en studio et en live.

Alessandro Del Vecchio a été remarquable dans les différents rôles qu’il a assumé, c’est-à-dire comme producteur, bassiste, pour les chœurs et sur quelques parties de guitare. Ce fut un plaisir absolu de travailler avec lui. Je ne le remercierai jamais assez. Nous avons eu la même vision pour l’album. En fait, l’enregistrer a été un processus très simple, même si j’étais à l’autre bout du monde. J’ai suggéré à mon père et à Dave Graham d’enregistrer les guitares. Il était absolument ouvert à cela. Alessandro leur a fait confiance pour les jouer et je pense que le produit final témoigne véritablement de la musicalité exemplaire de l’album.

– A tout juste 21 ans et avec déjà deux EP à ton actif (« Broken Hearted » et « Flirt »), tu sors ton premier album, qui est d’ailleurs très réussi. Tu avais un peu plus de pression, ou c’était dans l’ordre naturel des choses ?

De la pression ? Pas vraiment, non. J’aime la musique et c’est dans mon ADN. Je joue du Rock’n’Roll, car c’est amusant et que c’est ma passion. Je me sens à l’aise dans ce que je fais et cela me permet de m’exprimer. J’ai évolué à mon rythme et je continue d’apprendre et de me développer dans toutes les facettes de la musique, que ce soit le chant, l’écriture, l’enregistrement et les tournées. J’ai un solide réseau de soutien autour de moi. Cela a été la clef pour devenir l’artiste que je suis aujourd’hui. C’est vrai que, parfois, cela peut être écrasant, surtout quand vous êtes en tournée. J’adore jouer en live, mais en tant que chanteuse, cela peut devenir très exigeant quand on est malade, par exemple. Du coup, la pression que l’on ressent en montant sur scène, si sa voix n’est pas à 100%, peut être forte. Mais c’est la même chose pour tous les artistes. Je suis une artiste Rock et j’adore ça ! Certains disent que je suis trop Pop, mais regardez des groupes comme Def Leppard, Bon Jovi, Poison, Warrant et Vixen. Tous avaient un côté Pop à l’époque. Alors, je fais ce que j’aime et si les gens aiment ça, tant mieux !

– Sur « New Sensation », on retrouve aussi ton mentor Paul Laine (ex-Danger Danger, The Defiants) qui est présent sur les chœurs et aussi comme compositeur. C’était important pour toi qu’il soit présent sur ton premier album ?

Oui et je lui suis très reconnaissante. Il a été une grande source d’inspiration pour moi en tant qu’artiste et aussi en tant que personne. J’ai toujours été fan de Danger Danger et maintenant de The Defiants. Paul fait partie de ces personnes qui sont phénoménales et si naturelles. Je me sens vraiment chanceuse de pouvoir l’avoir comme mentor et ami. Quand nous nous sommes rencontrés, j’avais 11 ou 12 ans. J’en ai maintenant 21 ans et il m’a vu grandir. Il m’a beaucoup appris au niveau du chant et de la composition, et il m’a aussi donné quelques leçons de vie. Paul a eu un impact énorme, non seulement sur ma croissance en tant qu’artiste, mais aussi sur ma vie en général.

– Tu t’es toujours présentée sous ton nom et en tant qu’artiste solo. Tu n’as jamais été tentée de faire partie d’un groupe et d’appartenir à un collectif sous une autre appellation ?

En fait, j’ai toujours eu l’impression que CASSIDY PARIS était un groupe. J’ai trouvé les bonnes personnes avec les frères Rogowski. Ils partagent ma vision et ma passion pour ce type de musique. Dans le même sens et à un moindre niveau, Ils font autant partie de mon groupe que Ritchie Sambora et Tico Torres faisaient partie de Bon Jovi. C’était le nom de Jon, mais ils faisaient tous partie intégrante du groupe. C’est ce que je cherchais aussi de mon côté. Je suis reconnaissante envers tous les musiciens qui ont fait partie de mon voyage. Parfois, il faut juste plus de temps pour les trouver.

– Par ailleurs, tu as déjà beaucoup voyagé et tu as constitué une solide fan-base aux quatre coins de la planète. Toi qui es née avec les réseaux sociaux, est-ce que tu penses que cette nouvelle donne aide beaucoup les artistes émergeants comme toi ?

Les réseaux sociaux ont leurs avantages et leurs inconvénients. Je pense que cela permet aux artistes de promouvoir très largement leur musique. Cela m’a permis d’atteindre un public beaucoup plus large que chez moi en Australie. Cependant, cela présente également des désagréments, comme par exemple les ‘haters’ qui prennent plaisir à s’asseoir derrière leur clavier et être négatifs. J’ai été élevée pour être toujours positive. Si vous n’avez rien de gentil à dire, ne dites rien. C’est juste une question de décence. Pourquoi essayer de démoraliser les gens qui ont des rêves et des aspirations ? Donc, personnellement, je trouve assez alarmant que les gens pensent qu’ils ont le droit de tout critiquer en permanence.

– « New Sensation » est très Rock avec des sonorités tirant aussi sur le Hard Rock avec toujours un côté très mélodique. Y compris dans certaines attitudes, on te sent très proche du monde du Metal. C’est le cas ?

J’ai grandi avec la musique Rock et avec l’aide de mon label, je suis plus qu’heureuse de hisser le drapeau du Rock’n’Roll de la prochaine génération. Je suis une artiste Rock et j’adore ça. J’ai été élevée dans le Classic Rock et le Heavy Metal. On m’a toujours appris à reconnaître une bonne chanson quel que soit le genre. Heureusement, il n’y a que quelques personnes bornées qui ne comprennent pas que ma musique est liée au Hard Rock. Dans le monde du Rock, il existe de nombreux sous-genres. Par exemple, regardez la liste des groupes présents dans un festival majeur comme le ‘Hellfest’. Cela va de Metallica à Foo Fighters, The Offspring et Simple Plan. Tous sont très différents, mais partagent la même scène lors d’un festival. Il y a de la place pour tous styles de groupes.

– Tu es aussi guitariste, et même ambassadrice de la marque Fender, et pourtant sur « New Sensation », Steve Janevski et Dave Graham jouent les guitares. Tu souhaitais te concentrer sur le chant, où est-ce que tu as aussi participé aux rythmiques et aux solos, car trois guitaristes sur un album, ça commence à compter…

Oui, chanter est mon premier amour. Je joue de la guitare en live et j’adore ça. Je suis surtout guitariste rythmique. Mais j’aime les gens brillants et impliqués et je voulais leur donner l’opportunité de montrer leur sens musical sur l’album.

– Pour conclure, nous n’avons pas parlé de composition. Est-ce que tu écris les paroles et la musique de tous tes morceaux, ou est-ce que tu apprécies aussi de collaborer avec d’autres musiciens ?

C’est un mix des deux. J’ai l’impression d’être encore en apprentissage en tant qu’auteure-compositrice. J’ai beaucoup appris, mais j’ai encore tellement à apprendre. Ensuite, certaines chansons sont des collaborations, d’autres sont celles que j’ai écrites moi-même et il y en a quelques-unes écrites par d’autres. Des gens m’envoient aussi parfois des chansons, donc si je peux me connecter à eux, et que je pense que c’est une bonne chanson, je vais l’essayer.

L’album de CASSIDY PARIS, « New Sensation », est disponible chez Frontiers Music.