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Alternative Metal

Shinedown : un œil sur la planète

Accrocheur et portant un propos sombre sur la planète et la condition humaine,  le septième album du quatuor américain est aussi puissant que surprenant, notamment dans sa structure. Découpé d’une manière étonnante, « Planet Zero » affiche une belle férocité et des mélodies toujours aussi efficaces. Brut et massif, ce nouvel opus s’inscrit dans une tradition d’Alternative Metal américain, qui a fait ses preuves.

SHINEDOWN

« Planet Zero »

(Warner Music)

Initialement prévue le 22 avril dernier, la sortie de ce nouvel album de SHINEDOWN a été repoussée en raison d’un retard dans la production de CD et de vinyle. Autant dire que l’impatience des fans doit être à son comble. Et ces derniers devraient être ravis, car « Planet Zero » fait plus que tenir la route. Si le quatuor donne son point de vue sur les réseaux sociaux, les maladies mentales et le totalitarisme, il ne sombre pas pour autant dans une noirceur exacerbée.

Essentiellement composé par son guitariste Zach Myers, ce septième album se veut donc très revendicatif, et parfois même alarmiste, sur notre époque et les systèmes à l’œuvre dans le monde. SHINEDOWN laisse même entrer Cyren, une voix robotique qui vient délivrer des messages d’alerte sous forme d’interludes entre les morceaux. Avec des sonorités 80’s proches de l’ère Atari, les Américains auraient peut-être du s’en passer, car « Planet Zero » se suffit largement à lui-même.

En effet, le combo de Jacksonville en Floride livre des compos soutenues en mettant l’accent sur des riffs bruts et efficaces (« Dead Don’t Die », « American Burning »). Tout en conservant son groove imparable, SHINEDOWN n’en oublie pas pour autant ce qui fait sa marque de fabrique, à savoir des refrains entêtants et hyper-fédérateurs. Véritablement taillé pour la scène, « Planet Zero » présente aussi des aspects plus légers (« Daylight », « A Symptom Of Being Human », « Hope »). Une belle combinaison.

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Alternative Metal

Three Days Grace : déflagrations contenues

Arborant la même énergie qu’à ses débuts en 1997, le quatuor d’Ontario signe un septième album après quatre ans d’existence et « Explosions » tient plutôt ses promesses. Sur une production toujours aussi massive, les Canadiens de THREE DAYS GRACE offrent des variations intéressantes à leur Alternative Metal.

THREE DAYS GRACE

« Explosions »

(Music For Nations/Sony Music)

Après des débuts tonitruants et une carrière menée avec une infaillible régularité, THREE DAYS GRACE livre son septième album, faisant suite à « Outsider » sorti en 2018. Au chant depuis 1993, le frontman Matt Watst a pris le quatuor canadien à bras le corps, et « Explosions » vient confirmer qui s’y sent plutôt bien et qu’il a pris le chant à son compte et avec une touche personnelle indéniable.

Cependant, on n’observe que peu de changements ou de surprises sur ce nouvel opus qui vient s’inscrire dans une déjà belle discographie. Toujours aussi tonique et mélodique, l’Alternative Metal de THREE DAYS GRACE est cependant plus sombre que ses prédécesseurs, ce qui est certainement dû aux temps difficiles auxquels chacun d’entre-nous est confronté depuis quelques années.

De fait, « Explosions » porte bien son nom, tant il souffle chaud et le froid entre des morceaux musclés (« So Called Life », « Scar Is Born », « No Tomorow », « I Am The Weapon ») et des titres plus doux et mid-tempos (« Heart Of A Champion », « Someone To Talk Top »). THREE DAYS GRACE avance donc toujours avec cette même assurance qui fait de lui un groupe phare de la scène Alternative Metal mondiale.

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Black Metal Grind

[Going Faster] : Feral / Pensées Nocturnes

Parce qu’il y a beaucoup, beaucoup de disques qui sortent et qu’il serait dommage de passer à côté de certains d’entre eux : [Going Faster] se propose d’en mettre plusieurs en lumière… d’un seul coup ! C’est bref et rapide, juste le temps qu’il faut pour se pencher sur ces albums, s’en faire une idée, tout en restant toujours curieux. C’est parti !

FERAL – « Spiritual Void » – Source Atone Records

Concentrés sur une bonne demi-heure, les douze morceaux de « Spiritual Void » ne font pas dans la dentelle. Entre Crust et GrindCore, le quatuor de Montpellier confirme la férocité et l’agressivité de son jeu, déjà entrevues sur « Doom Walk », son premier album sorti en 2016. Toujours composé de membres de Stuntman, Superstatic Revolution et Morgue, FERAL frappe avec une précision chirurgicale dans un maelström de blasts intenses, de growls incendiaires et sur un groove obscur (« Watchdogs », « Pools », « The Great Reset »). Façon rouleau-compresseur, le combo donne la charge sur des riffs tranchants, une rythmique aiguisée et un chant brutal. Taillés dans le béton armé, les nouveaux titres de FERAL sont cinglants et la violence dégagée par « Spiritual Void » risque d’en laisser plus d’un sur le carreau… ou en lambeaux. Le scud de la rentrée.

PENSEES NOCTURNES – « Douce Fange » – Les Acteurs de l’Ombre Productions

Derrière le chaos sonore apparent de ce nouvel album de PENSEES NOCTURNES se cache en fait une musique savamment construite et réfléchie. De prime abord, on pourrait croire à une rencontre plus qu’improbable entre Behemoth, Les Garçons Bouchers et les rescapés d’une fanfare bien imbibée. Mais il n’en est rien, bien au contraire. Ce septième album du combo guidé par son taulier, Léon Harcore, fait le pont entre des fulgurances tachycardiques Black Metal, un bal musette qui aurait dégénéré sur une piste aux étoiles sanglantes et des humeurs jazzy inspirées. Rural et averti, PENSEES NOCTURNES ne se laisse pas apprivoiser à la première écoute, mais se découvre au fur et à mesure que se dévoile son univers si singulier (« Saignant et à Poings », « Le Tango du Vieuloniste », « Fin Défunt », « La Semaine Sanglantes »). Contagieuse, la bonne humeur jaillit sur « Douce Fange » comme un rasoir sur une carotide.

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Hard Rock Space Rock

The Darkness : lumineux et flamboyant

Derrière un imposant mur de guitare et des mélodies accrocheuses se cache une diversité musicale incroyable et des arrangements phénoménaux sur ce septième album du quatuor britannique. Très bien produit et remarquablement bien composé, « Motorheart » montre que THE DARKNESS a conservé sa brillance et sa percussion. Et le Hard Glam addictif des Anglais est toujours plein de surprises.

THE DARKNESS

« Motorheart »

(Cooking Vinyl)

Un album qui commence par de la cornemuse a forcément toutes les chances de nous faire passer un bon moment. Et il faut bien avouer que ce septième album des frères Hawkins est réjouissant à plus d’un titre. Très attendu, ce nouvel opus contient évidemment de quoi ravir les fans de THE DARKNESS et surtout de ramener une cohorte de nouveaux adeptes. Addictif, « Motorheart » fédère.

Sans changer leur formule d’un iota, les Britanniques restent ce groupe lumineux, plein de panache et qui lance une invitation à venir se défouler avec lui. Et dès l’intro de « Welcome Tae Glasgae », THE DARKNESS annonce la couleur : « Motorheart » distille toujours ce Hard Glam presque cosmique avec une fougue et une joie intactes. Grosses guitares et refrains entêtants, tout y est.

La magie et la fièvre sont au rendez-vous et entre riffs massifs et solos aériens, les Anglais font le show (« Nobody Can See Me Cry », « Eastbound »). Très remuant, les passages Hard Rock, un brin rocambolesques, apportent à l’album une saveur toute particulière et souvent sensuelle (« Sticky Situations »). THE DARKNESS manie la puissance et la subtilité avec une ferveur phénoménale (« Jussy’s Girl »).