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Rock Stoner/Desert

Elefant Talk : power Rock ravageur

Composé de deux musiciens aguerris et rompus à la scène hexagonale, ELEFANT TALK livre son premier album éponyme. Dans un registre Power Rock aux frontières du Stoner, le duo avance avec une ardeur très efficace en alternant subtilement les aspects mordants et sensibles de leurs morceaux. Sans assommer complètement, le combo enflamme.

ELEFANT TALK

« Elefant Talk »

(M&O Music)

Il est de moins en moins rare de voir des rythmiques basse/batterie voler de leurs propres ailes et ELEFANT TALK est de ces duos qui, musicalement, ont ce gros potentiel et cette créativité nécessaire pour proposer un registre suffisamment riche et fourni. Composé de Gaby Vegh à la basse et au chant et de Sébastien Necca à la batterie, le combo propose un Rock musclé, mélodique et inventif. 

Réduits à la puissance et aux multiples facettes de leur instrument respectif, les deux musiciens ne manquent pas pour autant d’imagination. La complicité et la complémentarité des français sont évidentes et vont puiser dans des registres allant du Stoner au Psych, tout en gardant ce côté Power Rock direct et accrocheur. ELEFANT TALK parvient sans artifice à distiller un son massif, très dense et un brin vintage.

Sur de gros riffs bourrés d’énergie et un groove imparable à la batterie,  le duo multiplie les atmosphères en s’approchant du Stoner (« Pachydermik », « Carnivor »), d’un Rock plus fédérateur (« Save Yourself », « Time To Go ») et Psych (« Chitter Chatter »). A noter l’intervention expresse et efficace de Mr Ron ‘Bumblefoot’ Thal sur « The Hunting ». Ce premier album d’ELEFANT TALK est plein de promesses !

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Hard Rock

Hound : une tradition bien secouée

Depuis 2014, les Allemands de HOUND développent un style et surtout une approche très personnelle du Hard Rock originel. Sur des bases solides et mélodiques, le quatuor apporte des touches psychédéliques et bluesy très pertinentes. « I Know My Enemies » est créatif, atypique et réellement addictif. Ce deuxième album ne souffre d’aucune faille. 

HOUND

« I Know My Enemies »

(Metalville Records)

Il y a un côté diabolique et fascinant dans l’approche de la musique de HOUND. Défenseur d’un Hard Rock 70’s très vintage, le groupe s’est encore surpassé sur ce deuxième album où il apporte un souffle nouveau à l’âme d’un style tellement ancré dans ses traditions artistiques. Sauvage et plein de maîtrise, le quatuor allemand ne manque pas d’appétit et cela se ressent sur chaque titre de « I Know My Enemies ».

C’est avec une grande dévotion que HOUND insuffle une énergie très actuelle à ce registre qui semble tellement les avoir marqué. Du haut de sa fougueuse jeunesse, le combo distille des morceaux très matures avec un gros son et une production lourde et massive. L’album regorge de perles vintage, qui virevoltent de toute part grâce à des riffs appuyés, une basse hyper-groovy et une batterie déchaînée.

De « Sleep Is Thunder » à « The Downfall » en passant par « All Of Us », « Fortune », « Without A Sound » et le génial « Loyalty », HOUND nous projette dans une dimension dans laquelle le guitariste Nando Grujic déploie son talent sur des solos aériens , perchés et d’un feeling incroyable. Au chant, Wanja Neite dans un registre très androgyne fait preuve de finesse et de sensibilité, tout en restant très Rock. Une merveille !

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Blues Folk/Americana

Say Darling : les racines américaines

Malgré la pandémie et la distance, le projet mené par le duo Celia Woodsmith et Chris Hersch, SAY DARLING, a vu le jour grâce à une ténacité de chaque instant. Le quintet américain sort son premier album, « Before & After », qui se déguste comme une gourmandise Rock un brin vintage, Blues et Americana.

SAY DARLING

« Before & After »

(Independant)

C’est une belle bouffée d’oxygène et un album apaisant et entraînant que propose SAY DARLING. Et ce savoureux mélange de Blues, d’Americana et de Rock vintage est le fruit de la rencontre entre Celia Woodsmith (Della Mae) et Chris Hersch (ex-Girls Guns & Glory). Né après un concert intimiste en 2016, le duo s’est depuis étoffé et s’est constitué un beau répertoire avec « Before & After ».  

Entouré de Scott Coulter (orgue), Paul Chase (basse) et Jared Seabrook (batterie), les guitaristes guident le groupe sur des textes de l’excellente songwriter qu’est Celia Woodsmith. Avec quelques réminiscences Bluegrass et Country, SAY DARLING a su s’inventer un registre alternatif, sorte d’intermédiaire lumineux à la croisée des chemins.

« Before & After » est aussi la conséquence artistique des effets de la pandémie. Avec une première partie positive et légère enregistrée avant la crise (« Turn It On », « Cat Call »), c’est Celia Woodsmith qui a composé les quatre derniers morceaux en raison de la distance séparant les musiciens. Et le résultat est très concluant (« Harvey Blaine », « These Songs », « Isolation »). SAY DARLING a affronté les événements et il en ressort de vrais petits bijoux. 

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Heavy metal Progressif

Witherfall : chauffé à blanc

Lorsque quatre virtuoses décident de se défouler et de n’en faire qu’à leur tête, ça peut vite tourner au cauchemar… ou au mal de crâne. Avec WITHERFALL, c’est plutôt une explosion de mélodies mêlées à une technique et un groove hors-norme qui prend le dessus. Animés par une rage très virulente, les Californiens sont venus pour en découdre et « Curse Of Autumn » fait ressortir toute la classe de cet incroyable quatuor.   

WITHERFALL

« Curse Of Autumn »

(Century Media)

En seulement deux EP et ce troisième album, WITHERFALL s’est fait une place de choix dans le paysage Metal. Terriblement Heavy, un brin vintage, hyper-technique et très mélodique, le quatuor américain s’est créé un univers autour d’un style unique et original. Il faut dire qu’avec un line-up et une équipe pareille, le quatuor est à même d’en laisser plus d’un sur le carreau. Et pourtant, les Californiens sont en colère et « Curse Of Autumn » a été conçu dans l’optique de régler certains comptes et d’exorciser leur exaspération.

Avec pour ambition d’enterrer littéralement tous ceux qui ont entravé leur parcours, la formation menée par le chanteur et claviériste Joseph Michael et l’incroyable guitariste Jake Dreyer se fait franchement plaisir. Accompagné par Marco Minnemann (Demons & Wizards) derrière les fûts et Anthony Crawford et son groove légendaire à la basse fretless, le duo prend le taureau par les cornes et s’abat comme la vérole sur le bas-clergé… WITHERFALL n’en fait qu’à sa tête en brouillant sans cesse les pistes.

Faisant sans trembler le grand écart entre un Heavy Metal musclé, un Metal Progressif très structuré et un Technical Thrash totalement débridé, les Californiens en rajoutent et ne se perdent jamais. Breaks et ponts à perte de vue, solos à faire pâlir un Malmsteen (« The Last Scar ») et longs titres épiques (« And They All Blew Away », « Tempest »), WITHERFALL met tout le monde à terre entre demonstrations hallucinantes et mélodies radieuses (« As I Lie Awake », « Curse Of Autumn », « The Other Side of Fear »). Juste éblouissant !

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Rock

DeWolff : le groove bienfaiteur et old school

Décidemment, DeWOLFF n’aime ni les vacances, ni les pauses. Après une année 2020 bien remplie avec deux sorties discographiques, le trio néerlandais livre un nouvel album toujours aussi vintage, attachant et aux vibrations chaleureuses. Et « Wolffpack » regorge de belles surprises.

DeWOLFF

« Wolffpack »

(Mascot Label Group)

Un an tout juste après l’album « Tascam Tapes » et un Live enregistré au Royal Theatre Carré d’Amsterdam, le trio néerlandais refait déjà surface avec « Wolffpack ». La tracklist de ce neuvième opus a été constituée par les fans, qui ont pu choisir parmi 17 morceaux pour n’en garder que dix. Et cette fois encore, l’éclectisme et la douceur old school de DeWOLFF sont au rendez-vous.

Les frères Van de Poel et Robin Piso ont même invité des musiciens de la scène Rock émergeante, qui apportent une belle fraîcheur à « Wolffpack ». Vibrant, authentique et très groove, le groupe opère une remise au goût du jour de sonorités très 70’s (« Yes You Do », « Treasure City Moonchild » et le langoureux « Do Me »). DeWOLFF a trouvé la bonne formule et fait des étincelles.

Electrisants et nonchalants, les Néerlandais multiplient les ambiances et les atmosphères avec une facilité déconcertante passant d’un registre à l’autre avec la même générosité (« Roll Up The Rise », « Bonafide », « R U My Savior »). DeWOLFF étonne et épate. Avec la même énergie et la même liberté que sur ses précédents albums, le trio bouscule les normes et ne montre aucune limite.

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Stoner/Desert

Pink Cigs : une épaisseur très vintage

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les Anglais de PINK CIGS ont parfaitement digéré l’héritage laissé par Black Sabbath, Deep Purple voire Led Zep. Ce premier album éponyme est un superbe mix vintage de ces pionniers du Hard et du Metal, auquel le quatuor a ajouté une épaisseur Stoner et Fuzz très fraîche. 

PINK CIGS

« Pink Cigs »

(Heavy Psych Sounds Records)

Le label italien a tellement aimé ce premier album de PINK CIGS qu’il lui offert une seconde vie en le rééditant en ce début d’année. Il faut aussi rappeler que sa sortie avait eu lieu au début du confinement, lui refusant toute visibilité acceptable. Et c’est vrai qu’à son écoute, c’eût été dommage de passer à côté de cette petite bombe aux saveurs vintage. Addictif dès les premières notes, « Pink Cigs » ne vous lâche plus !

Après un premier EP (« Vol.1 ») fin 2018, le quatuor de Sheffield a donc livré son premier album éponyme, un opus explosif et Rock’n’Roll à l’image des membres de ce combo brut de décoffrage. Très Stoner dans son ensemble et notamment dans le traitement du son des guitares et de la voix, PINK CIGS nous renvoie avec plaisir au Hard Rock et au Heavy Metal des 70’s.

De « Noose » à « Black Widow » en passant par les tonitruants « Leecher » ou « Whiskey Woman », le combo enchaine les riffs, se reposant sur un Heavy Blues très Fuzz, où le groove de la batterie et de la basse joue un rôle essentiel. Enregistré en 16 heures seulement à Bradford, ce premier album de PINK CIGS laisse des traces et colle de grosses baffes à chaque titre (« Devil’s Grip »). On respire !

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Stoner/Desert

Black Magic Tree : Fougue vintage

Chaloupé, sensuel et accrocheur, le Stoner Rock de BLACK MAGIC TREE va puiser sa source dans le Hard Rock des 70’s auquel le quintet berlinois a insufflé un côté psychédélique très moderne et inattendu. Avec « Through The Grapevine », le groupe dévoile une force qui traverse le temps.

BLACK MAGIC TREE

« Through The Grapevine »

(Karma Conspiracy Records)

Désirant porter haut l’étendard du Hard Rock des 70’s jusqu’à nos jours, BLACK MAGIC TREE reprend les codes du genre en y posant une touche singulière et personnelle. Les Berlinois ont parfaitement assimilé l’héritage de CCR, Dio et même de Lynyrd Skynyrd pour parvenir à un Stoner Hard Psych livré sur ce très bon « Through The Grapevine ».

Les sept titres de ce premier album (qui fait suite au EP « Of Animals and Men ») est une sorte d’hommage à peine déguisé au Hard Rock de la grande époque, traduit dans un Stoner Rock aussi vintage et Psych que percutant et épicé (« Mandala Lady », « Spider’s Web », « Domo »). Guidé par la voix de son chanteur Alessandro Monte dont la voix ne tremble pas, BLACK MAGIC TREE régale.

Le quintet allemand est aussi agile que massif et ses deux guitaristes s’en donnent à cœur-joie sur des morceaux accrocheurs et imprévisibles (« Beethoven », « Long Night », « Flower »). Sur de solides rythmiques, le groupe s’affirme dans une belle luminosité qui rend le jeu de BLACK MAGIC TREE irrésistible. Très bien produit, « Through The Grapevine » est sobre et créatif. 

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Hard Rock

Ambiance électrique et bluesy

Fidèles représentants d’un Hard Rock aussi Heavy que bluesy, les Allemands de VOODOO CIRCLE livrent leur sixième album. Le guitariste Alex Beyrodt a composé un « Locked & Loaded », tout en nuances et plein de feeling, porté par la voix très chaude de David Readman.

VOODOO CIRCLE

« Locked & Loaded »

(AFM Records)

Très attendu sixième album pour VOODOO CIRCLE, qui continue de faire le pont (sans véritablement l’avouer) entre un Led Zeppelin de la grande époque et le meilleur de Whitesnake. Il faut reconnaitre que David Readman (Pink Cream 69) présente des similitudes troublantes techniquement et dans la tessiture avec David Coverdale (« Flesh & Bone », « Eyes Full of Tears »).

Mais VOODOO CIRCLE, c’est avant tout le projet du songwriter et guitariste Alex Beyrodt, qui fait toujours autant preuve de virtuosité que de feeling. Non content d’écrire entièrement l’album, l’Allemand a même choisi la guitare la plus appropriée à chaque morceau. L’art du détail… C’est ainsi que l’on découvre la belle Gibson double-manche de la pochette sur « Magic Woman Chile ».

Accompagné par la belle rythmique formée de Mat Sinner à la basse (Primal Fear, Sinner) et du batteur Markus Kullman (Glenn Hugues), VOODOO CIRCLE présente un très bon Hard Rock, un brin Heavy, et surtout mené par quatre musiciens qui font vraiment corps et qui brillent notamment sur les passages bluesy de « Locked & Loaded » (« Wasting Time », « Devil with an Angel Smile »).