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Metal Progressif

Wilderun : symphonie organique

Relativement discrets sur la scène Metal Progressive international, les Américains sont pourtant l’une des formations les plus créatives et audacieuses de cette dernière décennie. Avec ce quatrième album, « Epigone », WILDERUN associe avec talent des sonorités Folk acoustiques avec un Metal dévastateur et fulgurant.

WILDERUN

« Epigone »

(Century Media Records)

C’est depuis Boston, Massachusetts, que WILDERUN élabore son Metal Progressif teinté de Folk depuis 2008. Avec « Epigone », le quatuor va encore plus loin pour livrer un quatrième album très immersif et même introspectif. En allant plus en profondeur que sur « Veil », leur précédent opus, les Américains montrent un aspect très fort et toujours aussi organique de leur style si personnel.

En proposant un voyage, car il s’agit bien de cela, aussi sophistiqué, complexe et ambitieux, WILDERUN a décidé d’aller au bout des choses et explore de très belle manière des contrées étonnamment contrastées, fouillées et bâties sur des compostions aux arrangements de haut vol. Grâce à une exceptionnelle dextérité, le groupe parcourt des champs émotionnels souvent opposés.

Après une mise en bouche Folk et acoustique (« Exhaler »), le quatuor hausse le ton avec des morceaux qui s’étendent en longueur, ainsi qu’en intensité (« Woolgatherer », Identifier »). Son Metal Progressif est en perpétuelle évolution et le combo fait preuve d’une créativité incroyable comme sur les vingt minutes de « Distraction », scindé en quatre parties époustouflantes. Réjouissant !  

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Alternative Metal Groove Metal Progressif

Rest In Furia : furieusement groove

En général, un EP est un premier effort qui permet de se lancer, de tâter le terrain et de poser de solides bases. REST IN FURIA, quant à lui, en est à son troisième format court, ce qui peut paraître étonnant vu la qualité du quatuor francilien. A la fois groove, alternatif et légèrement progressif, le Metal acéré du combo révèle et dévoile un registre affiné et de plus en plus personnel.  

REST IN FURIA

« Silent Beholders »

(M&O Music)

Pour les suivre depuis un bon moment maintenant, il faut admettre que le style des Franciliens est en constante évolution. Et il se pourrait qu’avec ce troisième EP, « Silent Beholders », le quatuor se soit véritablement trouvé. Metal, REST IN FURIA l’est assurément, ainsi que groove grâce à la forte présence de la basse, mais aussi extrême par moment et légèrement progressif.  

Pour sa nouvelle réalisation, le groupe se présente dans un registre hybride où l’on perçoit dorénavant plus de cohérence et d’unité. Ne s’interdisant aucune embardée, REST IN FURIA maintient le cap et les cinq morceaux proposés forment un bel ensemble harmonieux. Assez alternatif globalement, le chant clair domine le growl et apporte donc plus de mélodie aux nouveaux titres.

Très bien produit et mettant en avant une puissance bien distillée, « Silent Beholders » montre également que le combo s’est débarrassé de ses influences et a peaufiné son Metal (« No Project », « Waving Crowds »). REST IN FURIA multiplie les riffs entêtants et millimétrés en avançant sur un groove efficace et souvent très Rock (« Those Empty Eyes », « Out Of The Kingdom »). On attend l’album !

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Death Metal International Technical Metal

Silent Obsession : apocalyptique [Interview]

En près de cinq d’existence, le quatuor algérien SILENT OBSESSION compte deux EP à son actif. Si les formats sont très courts, l’ambition du combo est à l’image de son Death Metal : déterminé et volontaire. Dans un registre assez technique et brutal dans l’intention, le groupe évolue dans un univers sombre et chaotique pour ce qui est des textes. Entretien avec Max, leader de la formation.   

– Max, on te connait comme fondateur, leader et principal compositeur de SILENT OBSESSION. Amorcé sous la forme d’un projet solo en 2017, tu es entouré aujourd’hui d’un groupe. Peux-tu nous présenter les musiciens qui t’accompagnent et votre parcours commun ?

Le line-up du groupe date en effet de 2017, et il a débuté avec Randa Benamara au chant, Manil à la basse et Ben Der à la batterie. Nous avons commencé à composer les titres du premier EP, « Lost », ce qui nous a pris deux ans. Peu après, Randa a dû quitter le groupe pour des raisons personnelles et a été remplacé par Danny au chant pour finaliser l’enregistrement. En juillet dernier, notre deuxième EP, « Countdown », est sorti et a été enregistré au studio Fermata à Alger avec Redouane Aouameur au chant, qui a depuis rejoint le groupe.

– Justement, vous avez sorti « Countdown » en autoproduction et il contient trois pistes dont une intro. C’est très court pour se faire une véritable idée de SILENT OBSESSION sur seulement deux morceaux. L’objectif de départ était de faire court, ou sont-ce d’autres paramètres qui vous y ont contraint ?

« Countdown » est une continuité du premier EP « Lost ». C’est vrai qu’il est court, mais on s’était lancé le défi de le faire comme ça, tout en abordant les thèmes de l’apocalypse et de la dégradation humaine.

– Sur deux titres « Countdown » s’inspire du film « Mad Max ». C’est un clin d’œil à ton prénom, ou plutôt une plongée dans l’univers apocalyptique du mythique long métrage ?

Je suis un grand fan de « Mad Max » et cela se reflète sur « Countdown » et « Lost ». Je suis à la fois inspiré par le film et par l’énergie qu’il dégage, car il montre beaucoup de similitudes avec ce qui se passe en ce moment.

– Vous évoluez dans un Death Metal rugueux et assez technique et vos morceaux ont la particularité d’être compacts et racés. On a le sentiment que le but est d’aller à l’essentiel…

Je suis inspiré par les grands groupes de Death Metal américain depuis que je suis tout jeune. J’aime la brutalité des riffs sombres et chaotiques, ainsi que la technique et le son proposé. C’est à partir de ça que j’ai commencé à développer mon oreille musicale et à composer ma propre musique.

– Vous faites aussi partie de la communauté de Metal extrême en Algérie que l’on connait d’ailleurs assez peu. Peux-tu nous en parler ? Comment se porte-t-elle et parvient-elle à se développer dans un contexte politique et religieux assez tendu ?

Après une décennie noire en Algérie, le Metal a vécu un second souffle avec des formations comme Lelahell, Paranoid Fantasy, Jugulator, Dusk et des groupes de reprises. Mais depuis que le Covid s’est propagé, les choses sont devenues assez difficiles pour la scène qui est aujourd’hui inexistante. Les groupes n’arrivent plus à trouver de salles de répétition et d’enregistrement. Le Metal algérien a souvent été considéré comme une musique de  second plan, derrière le Rai ou le Chaabi. Cependant, elle n’a jamais été interdite ou bannie et elle existe depuis trente ans maintenant.

– Pour avoir écouté « Lost », votre premier EP, on note une grande progression qui se traduit dans l’aspect musical et créatif bien sûr, ainsi que dans l’intention. SILENT OBSESSION poursuit son ascension de manière constante et progressive…

Depuis le début, on essaie d’être à la hauteur pour nos fans et être toujours plus original en mélangeant les styles. Nous essayons aussi de développer notre concept et améliorer le son de nos EP. C’est l’objectif du groupe et c’est pour cela que nous poussons toujours plus loin nos idées.

– Maintenant que vous avez sorti deux EP, j’imagine que l’idée de sortir un premier album complet doit vous titiller. Où en êtes-vous de ce côté-là ? C’est toujours à l’état de projet ou est-ce que cela commence à prendre forme ?

L’album est en cours d’enregistrement et sera très différent des deux EP. Il sera très agressif et brutal avec un autre concept cette fois. Et on compte le sortir cette année.

Bandcamp : https://silentobsession.bandcamp.com/album/countdown

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Metal Progressif Rock Progressif

Oscil : des vagues de mélodies

Originaire de Paris, OSCIL signe son premier album, « First Step On My Moon », d’où se dégagent fraîcheur et élégance. Dans un registre progressif, le quatuor s’accapare les genres en combinant habillement un Rock mélodique et très groove avec des sonorités et des passages plus Metal et racés. Avec une approche très personnelle, le groupe se montre sous un beau visage.

OSCIL

« First Step On My Moon »

(Independant)

Dès leur pochette, certains albums laissent entrevoir la qualité de leur contenu. Et c’est le cas avec « First Step On My Moon », premier album d’OSCIL, qui fait suite à un EP, « Never Ending Road(s) », sorti il y a quelques années. Dans un univers progressif, les Parisiens se présentent avec un ton et un style bien à eux, oscillant entre Rock et Metal et portés par une voix féminine forte.

Toute en finesse, OSCIL développe son jeu avec une belle technicité en laissant à certains passages de leurs morceaux une légèreté douce et aérienne. Fort de la dextérité et du sens de la mélodie de ses membres, le quatuor développe un Rock Progressif, mais pas uniquement, puisqu’on y retrouve quelques ambiances Indie et des gimmicks Metal très efficaces.

Grâce à des arrangements subtils et très soignés (« Romance », « The Pact », « Enter the Haze » et le morceau-titre), OSCIL sait aussi se faire plus incisif grâce à des guitares acérées et un ensemble très fluide en jouant habillement sur la puissance de ses titres. La chanteuse du groupe accueille aussi le chanteur Ludo Desa pour un duo de haute volée (« The Heart Of A Woman »). Addictif !

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Doom Metal Sludge

Daemonelix : éclats de Metal

Malgré son format court, ce premier EP des Américains de DAEMONELIX se veut pourtant imposant et remarquablement réalisé. Le Metal teinté de Doom, de Psych et de Death du quintet présente un univers aussi néolithique qu’apocalyptique. « Devil’s Corkscrew » ravive la légende et entretient le mythe.  

DAEMONELIX

« Devil’s Corkscrew »

(Metal Assault Records)

Bouillonnant et assommant, DAEMONELIX sort son premier EP de quatre titres sur le label Metal Assault Records. Basé du côté de Los Angeles, le quintet nous plonge dans un univers douloureux dans lequel les styles les plus obscurs, violents et même psychédéliques se côtoient et s’entrechoquent avec fracas et détermination. Les Américains ont craqué l’allumette…

Façon rouleau-compresseur, DAEMONELIX combine Doom, Sludge et Death Metal pour créer un registre assez singulier et ce premier effort dévoile déjà de belles choses. Démoniaque, le combo n’en oublie pas d’être mélodique et groove pour autant. Les riffs costauds et appuyés de Derek Philipps (Albatross Overdrive) se font entêtants grâce à une solide base Heavy Metal (« Raise Crows »).

Percutante et massive, la lourde rythmique entraine sans complexe des growls puissants sur lesquels s’envole la voix envoûtante d’Ana Garcia Lopez, la touche féminine de DAEMONELIX, qui n’en demeure pas moins féroce (« Sing For The Moon »). Décidemment, les Californiens sont plein de surprises et alternent les passages agressifs avec des ambiances pesantes parfaitement dosées.  

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Black Metal Post-Metal Progressif

Mother : les fractures d’un paysage sonore intense

Ça bouillonne sévère sur la côte belge de la mer du Nord. A Ostende, MOTHER a élaboré un premier album hypnotique, très instrumental et bâti en sept chapitres. Entre post-Blackgaze et post-Metal Progressif, le trio envoûte grâce à des mélodies captivantes et de terribles blasts. Un premier album remarquable de finesse et de puissance.

MOTHER

« Interlude I »

Consouling Sounds

Sorti l’an dernier, le premier album de MOTHER sort enfin en format CD ce qui, avouons-le, est bien pratique pour en savourer toutes les nuances. L’occasion est donc belle pour partir à la découverte de ce très bon trio belge. Originaire d’Ostende, le groupe évolue dans un registre post-Blackgaze original, technique et particulièrement immersif. « Interlude I » vous saisit pour ne plus vous lâcher.

Charpenté en sept morceaux qui sont autant de chapitres, l’album se vit comme un voyage et une évolution musicale. De « I » à « VII », MOTHER ne fait qu’accentuer notre impatience à découvrir le titre suivant. Le post-Metal Progressif des Belges est singulier et le travail sur les ambiances et les atmosphères est exemplaire. Surprenant dans sa conception, on se laisse facilement happer.

Très bien produit, « Interlude » est un album dense et compact, qui laisse aussi beaucoup d’espace et de liberté à l’écoute. Il faut attendre « III » pour prendre de plein fouet les premiers coups de blast, car MOTHER a mis l’accent sur l’instrumentalisation de ses morceaux et sur des mélodies entêtantes et percutantes. Et la texture des titres les rend encore plus prenants. Un périple mouvementé, mais très beau.

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International Symphonic Metal

Catalyst Crime : symphonie internationale [Interview]

Fondé aux Etats-Unis par Zoe Marie Federoff (chant), c’est pourtant en Allemagne que le groupe au line-up international est venu enregistrer son premier album éponyme. Dans un Metal Symphonique que le sextet qualifie de Cinematic, CATALYST CRIME livre un opus varié, percutant et très narratif. Avant de partir en tournée avec Leaves’ Eye l’an prochain, sa frontwoman revient sur la création du combo et sur ce premier effort discographique.    

Photo : Julie Hunter & Stefan Heilemann

– Vous vous présentez avec un line-up international, puisqu’on y retrouve des musiciens venus des Etats-Unis, du Canada et d’Allemagne. Comment se sont faites ces rencontres ? Vous vous connaissiez depuis longtemps, et qui est à la base du projet ?

Kaelen (Sarakinis, guitariste – NDR) et moi étions à l’origine dans un groupe appelé Insatia, qui a fait la première partie de certains concerts de Xandria en 2014. C’est ainsi que j’ai rencontré Gerit (Laam, batteur – NDR) et qu’a démarré une grande amitié. Quand Insatia a splité et que Xandria a fait une pause en 2017, nous avons décidé de faire de la musique ensemble. Nous avons fait appel aux musiciens que nous voulions au fur et à mesure, c’est-à-dire le compositeur Jonah Weingarten (Pyramaze) et la guitariste Chëna Roxx. Mon propre père est intervenu pour jouer après que notre ancien bassiste, Rhodes, se soit retiré pour se concentrer sur des questions de santé personnelle.

– L’autre initiative étonnante de ce premier album éponyme vient aussi du fait qu’il ait été enregistré à Stuttgart en Allemagne avec Alexander Krull (Leaves’ Eye, Atrocity). Vous vous sentez proches du Metal européen ?

Tout à fait. L’Europe est bien sûr l’endroit où le Metal prospère à un niveau qu’il n’a tout simplement pas aux Etats-Unis. Alexander Krull était la personne parfaite pour produire cet album et nous sommes immensément heureux pour tout ce qu’il nous a apporté.

– Chaque membre de CATALYST CRIME possède une solide expérience que l’on sent sur l’album. Cela fait longtemps que vous travaillez à l’élaboration de ces morceaux ?

Ils étaient en préparation depuis des années. La plupart d’entre eux ont été écrits en 2017, lorsque le groupe a commencé. J’étais en voyage pour plusieurs mois à travers l’Europe et je venais juste de commencer à écrire. De nouvelles chansons et des idées me sont venues presque tous les jours pendant des semaines. Nous n’avons même pas pu toutes les mettre sur l’album, donc on peut déjà dire qu’un autre album est en préparation.

Zoe Marie Federoff (Photo : Heidi Mixon)

– Entre un Metal Symphonique dominant et un Heavy Metal massif, on retrouve aussi des aspects progressifs et, plus surprenant, des touches de Death Metal dans les voix. C’est une sacrée combinaison de styles…

Je n’aime pas être confinée à des règles ou à un genre. J’écoute presque tous les types de Metal régulièrement et je veux avoir la liberté de tous les explorer dans ma musique. Qui sait, vous entendrez peut-être aussi des influences Black Metal la prochaine fois ?

– Il y a aussi beaucoup d’invités sur l’album et ils viennent d’horizons très différents. Comment avez-vous réuni un tel casting, surtout sur un premier album ?

Quelques-uns d’entre nous travaillent dans divers secteurs du monde du Metal depuis un certain temps, et nous nous sommes fait de très bons amis en cours de route. La scène n’est pas seulement pleine de gens talentueux, elle est aussi pleine de bonnes personnes. Et ces gens ont apporté leurs talents à notre album. Nous sommes très touchés de les avoir tous réunis.

– CATALYST CRIME montre aussi un visage épique et puissant. Pouvez-vous nous parler du contenu des textes notamment ?

Je préfère laisser l’interprétation des paroles aux auditeurs. Appliquez-les à votre propre histoire, vos propres sentiments et faites-vous votre propre idée de l’album. Votre ressenti est beaucoup plus important que notre volonté à travers l’écriture.

– Maintenant que tout est presque revenu à la normale, envisagez-vous une tournée conséquente ?

On a une très grosse tournée, qui avait été reportée, avec Leaves’ Eyes l’année prochaine et nous avons vraiment hâte. Cela fait longtemps qu’aucun d’entre nous n’est monté sur scène, et bien sûr, jamais en tant que groupe auparavant. So let’s go !

L’album éponyme de CATALYST CRIME est disponible depuis le 22 octobre chez Massacre Records.

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Heavy metal Metal Progressif Power metal

Max Pie : la dynamique des flux

Variant les atmosphères et les ambiances sur ce quatrième album très travaillé et remarquablement réalisé, MAX PIE affiche une maîtrise et une force, qui font de « Passengers » un très bel opus. Heavy, épique et tranchant, le quatuor belge distille des mélodies accrocheuses sur des morceaux très progressifs tutoyant parfois même le Heavy Metal.

MAX PIE

« Passengers »

(Rock City Music Label)

Cette fin d’année marque le retour de MAX PIE et il devrait retentir bien au-delà des frontières belges. Avec « Passengers », le quatuor franchit un cap supplémentaire que ce soit dans la composition comme dans la production. Le groupe a lui-même enregistré et produit l’ensemble de son quatrième album pour un résultat remarquable. Ca sonne très bien et ce nouvel opus ne manque pas de relief.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que depuis ses débuts au milieu des années 2000, les Belges ont fait grandir et évoluer leur style. D’un registre Hard Rock et Heavy Metal assez classique, MAX PIE distille sur « Passengers » un style nettement plus progressif avec toujours cette base Heavy et même quelques éléments Power venant se fondre dans des morceaux très épiques.

Tony Carlino, frontman et dernier membre originel de la formation, montre la voie grâce à une prestation puissante rappelant les belles heures du Heavy Metal. MAX PIE a mis également un soin tout particulier aux arrangements de « Passengers » à travers des morceaux très élaborés (« Only The Silence Remains », « Ariadne’s Thread » et le morceau-titre). Le quatuor a vu les choses en grand pour un résultat très convaincant.  

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Blues Rock Metal Rock

Me And That Man : what’s really new ?

A priori, pour le frontman Nergal, Behemoth n’est pas une fin en soi. Encore une fois entouré d’une pléiade d’invités de talent, le Polonais récidive avec ME AND THAT MAN et le deuxième (second ?) volume de « New Man, New Songs, Same Shit ». Toujours aussi indécis et approximatif dans la démarche, il faut énormément d’abnégation pour se satisfaire d’un tel album, artistiquement désossé.  

ME AND THAT MAN

« New Man, New Songs, Same Shit, Vol. 2 »

(Napalm Records)

Pas très emballé par le premier volume de ME AND THAT MAN, side-projet du frontman de Behemoth, Nergal, j’ai naïvement pensé que ce deuxième volet de « New Man, New Songs, Same Shit » prendrait une autre tournure, cette fois originale. Car sur le papier aussi, la guest-list est alléchante : Gary Holt (ex-Slayer, Exodus), Alissa White-Gluz (Arch Enemy), Randy Blythe (Lamb Of God), Devin Townsend, Myrkur et quelques autres sont de la partie.

S’échapper de son style de prédilection peut être une belle aventure comme une douce récréation… à condition de savoir où l’on va. Et force est de constater qu’avec ME AND THAT MAN, Nergal a quelques idées, mais aucune réelle intention. Sans être désagréable, il est assez difficile d’accrocher à cet album hybride qui ne rend pas vraiment hommage à des registres comme la Folk, la Country et surtout le Blues, particulièrement malmené.  

Très inégal, ce deuxième album navigue dans une sorte de Dark Rock Pop un peu Metal très convenue qui, malgré tout, parvient à prendre un peu de relief suivant les invités. Sans trouver leur véritable direction musicale, « Black Hearse Cadillac », « All Hope Has Gone » avec Blaze Bayley, « Coldest Day In Hell » avec Ralf Gyllenhammar de Mustasch et surtout « Angel Of Light » avec Myrkur sortent du lot. Ce nouvel opus de ME AND THAT MAN reste encore confus et superficiel.  

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Post-HardCore Post-Metal

20 Seconds Falling Man : en chute libre

Hypnotique et massif, le savant mélange de post-Metal et de post-HardCore de 20 SECONDS FALLING MAN se dessine enfin sur « Void », premier album des Nantais, qui tient toutes ses promesses après deux précédents EP. Profond et puissant, le quintet présente un bel album, qui devrait l’installer durablement dans le paysage Metal hexagonal.

20 SECONDS FALLING MAN

20 Second Falling Man

(Independant)

A Nantes en 2008, 20 SECONDS FALLING MAN posait les bases de son post-Metal et post-HardCore le temps d’un EP avant de se mettre en sommeil trios ans après sa formation. Revenu dans la course en 2017, le combo a sorti « #2 », son deuxième format court avant de se concentrer sur la composition de son premier album, « Void », sorti il y  a quelques jours.

En août dernier, 20 SECONDS FALLING MAN avait aussi enregistré une session live pour ‘La Télé du Ferrailleur’ dans le cadre du ‘Hellfest From Home’. Composé de quatre morceaux anciens et plus récents, ce nouvel EP avait permis d’entrevoir les intentions nouvelles du quintet et son imposante force de frappe. Fin prêt, il débarque aujourd’hui avec « Void ».

Après nous avoir fait découvrir « I See Land » et « A Way Out », le combo dévoile les quatre derniers morceaux de ce premier album et ceux-ci nous plongent en immersion dans un post-Metal et HardCore puissant et progressif, où 20 SECONDS FALLING MAN fait preuve d’autant d’énergie que de créativité. Les titres se fondent dans une belle unité, qui lui permet de voir l’avenir sereinement.