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Southern Blues Southern Rock

Parker Barrow : outlaw groove

Enjoué, rugueux et tendre à la fois, PARKER BARROW livre un premier opus très abouti, malgré son aspect un peu débridé. Groovy et audacieux, « Jukebox Gypsies » est un voyage dans le sud des Etats-Unis avec ses élans Rock, Blues et Soul. Au-delà d’évidentes filiations, la formation Southern affiche un visage très personnel et des chansons fougueuses pleines de feeling. Très prometteur.  

PARKER BARROW

« Jukebox Gypsies »

(Independant)

Bien sûr, PARKER BARROW tire son nom du célèbre couple de gangsters. Et il s’agit aussi ici d’une histoire de couple, composé de l’incroyable chanteuse Megan Kane et de Dylan Turner, batteur et compositeur. Uni à la scène comme à la ville, le duo présente son premier album, « Jukebox Gypsies », et le résultat est bluffant. Accompagné des guitaristes Manning Feldner et Alex Bender, ainsi que du bassiste Michael Beckhart, le groupe évolue dans un Southern Rock mâtiné de Blues et de Soul convaincant.

Malgré la relative jeunesse de la formation basée à Nashville, c’est un registre assez Old School que propose PARKER BARROW. Axé sur les quatre dernières années du couple, « Jukebox Gypsies » raconte en dix morceaux les hauts et les bas des deux artistes dans un style très roots, Rock et d’une énergie brute. Authentique et direct, le quintet alterne le chaos et des émotions pures avec toute la grâce incarnée par son explosive et sensuelle frontwoman. Très live dans l’approche, la performance est belle.

C’est assez difficile de croire qu’il s’agit d’un premier album, tant le songwriting est précis et redoutable d’efficacité. PARKER BARROW ne s’encombre pas de fioritures et va à l’essentiel, tout en gardant un souci du détail qui fait toute la différence (« Peace, Love, Rock’n’Rollin’ », « Throwin’ Stones », « Count Your Dollars », « Partner In Crime », « Good Time Gone Away », « Desire »). Influencé par la scène sudiste et avec un petit côté Janis Joplin dans la voix, les Américains séduisent d’entrée de jeu.

Photo : Caylee Robillard
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Country

Alana Springsteen : something new

La très florissante scène Country américaine ne cesse de faire émerger de jeunes chanteuses dont le talent, souvent précoce, surprend par la qualité d’interprétation et aussi la force d’écriture. ALANA SPRINGSTEEN fait partie de cette nouvelle génération, qui ne vient pas bousculer l’ordre établi, mais plutôt lui apporter un petit supplément d’âme, en sortant habillement et tout en finesse des habituels clichés. Dès son premier effort, « Twenty Something », elle montre qu’elle n’a pas froid aux yeux et son avenir semble d’ores et déjà tracé.

ALANA SPRINGSTEEN

« Twenty Something »

(Columbia Records NY/Sony Music Nashville)

Originaire de Virginie et désormais installée à Nashville, Tennessee, la jeune musicienne fait déjà preuve de beaucoup d’assurance et d’un charisme certain alors que sort tout juste son premier album. Sans complexe et affichant une belle maturité musicale, ALANA SPRINGSTEEN a même décliné « Twenty Something » en trois parties qu’elle a sorti séparément au fil des mois (« Messing It Up », « Figuring It Out » et « Getting It Right »). Avec du caractère, elle fait des débuts remarquables et remarqués outre-Atlantique dans un registre qui ne cesse de se renouveler.

Du haut de ses 22 ans, l’Américaine marche dans les pas des grandes chanteuses Country avec une confiance et un savoir-faire étonnants. Dans le sillage de Carrie Underwood et Miranda Lambert notamment, ALANA SPRINGSTEEN dégage beaucoup de fraîcheur et, portée par l’insouciance et la spontanéité de son âge, elle apporte une touche originale au style. Tout en contraste, les trois parties de « Twenty Something » se fondent dans un ensemble très homogène construit sur 18 morceaux très matures. Son aplomb et sa créativité détonnent à travers des titres forts, tendres et intenses.

Si la songwriter tient aussi la guitare, elle s’est entourée de musiciens chevronnés, dont d’ailleurs un très bon six-cordistes. Les textes d’ALANA SPRINGSTEEN se retrouvent ainsi solidement mis en lumière et elle parcourt ses émotions de jeune femme avec autant d’innocence que de chaleur et de sensibilité. Difficile de ne retenir que quelques titres sur ce long « Twenty Something », mais « Cowboy And Tequila », « Chameleon », « Tennessee Is Mine », « You Don’t Deserve A Country Song », « Amen », « Caught Up To Me » et le morceau-titre sortent du lot. A surveiller de très près !

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Blues Southern Blues

Bobby Rush : diamonds are forever

Imperturbable et passionné, BOBBY RUSH est fascinant. Au-delà de son incroyable longévité sur la scène Blues et un talent d’écriture d’une rare constance, il est l’un des seuls à s’être approprié le style de Chicago, tout en conservant une inimitable touche Southern. Cet énième album, « All My Love For You », regorge de petites merveilles d’une fraîcheur confondante et presqu’insolente… Un bonheur !

BOBBY RUSH

« All My Love For You »

(Deep Rush Records/Thirty Tigers)

Agée de 89 ans, la légende a encore frappé… et de quelle manière ! L’Américain semble inépuisable, tout comme sa source d’inspiration qui ne tarit jamais. L’incroyable bluesman de Louisiane possède toujours cette folle énergie qui le guide depuis ses lointains débuts. Et histoire de ne rien laisser au hasard, c’est BOBBY RUSH lui-même qui a entièrement composé et produit ce délicieux « All My Love For You », qui se révèle tellement captivant et séduisant.

Certes moins médiatisé que John Lee Hooker, Muddy Waters ou BB King, son parcours et surtout sa musique ont pourtant marqué de nombreuses générations. Pour rappel, le songwriter a bien sûr été intronisé au ‘Blues Hall Of Fame’ de Memphis, a reçu deux Grammy Awards et a été 16 fois lauréat des Blues Music Awards. Ca vous pose un homme et surtout un artiste, tout de même. Cependant, en dehors de ses récompenses, BOBBY RUSH porte le Blues avec classe et un sourire qui ne le quittent pas.

Et sur « All My Love For You », la malice et le feeling guident chacune des dix chansons avec tellement de naturel qu’on ne résiste pas à son humour si distinctif. L’harmonica étincelant, la guitare précise et le groove chevillé au corps, BOBBY RUSH demeure ce grand chanteur intemporel et si funky (« I’m Free », « TV Mama », « I’m The One », « One Monkey Can Stop A Show »). Emouvant, authentique et drôle, le mythe a encore beaucoup de ressources et on s’en délecte une fois encore.

Photo : Laura Carbone
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Rock US Roots Rock

Grace Potter : magical road-trip

Au volant d’un opus somptueux, GRACE POTTER passe en revue une multitude d’émotions, de rythmes et de couleurs musicales, ce qui atteste encore et toujours de sa débordante créativité. « Mother Road » est le témoignage direct d’un voyage introspectif entrepris par la songwriter sur l’une des plus célèbres routes des Etats-Unis. Limpides et chaleureuses, les chansons du disque célèbrent l’envie folle d’une connexion à la vie. Magistral !  

GRACE POTTER

« Mother Road »

(Fantasy)

Malheureusement presqu’inconnue en France (ce qui est entièrement de notre faute !), GRACE POTTER est pourtant une grande Dame du Rock américain, version roots et authentique. Originaire du Vermont, la chanteuse, guitariste et experte de l’orgue Hammond B-3 a entamé sa carrière en 2002, a multiplié les collaborations de haut vol et nous livre aujourd’hui son cinquième album, produit par Eric Valentine (QOTSA), qui est également son mari à la ville. Et leur complicité est évidente jusque dans le son.

La voix délicieusement éraillée, GRACE POTTER nous invite à un road-trip intimiste avec « Mother Road », un terme emprunté à l’écrivain John Steinbeck qui qualifiait ainsi la légendaire ‘Route 66’. L’Américaine avale le bitume en dévoilant et délivrant ses pensées, ses états d’âme et aussi ceux de personnages imaginaires, qui viennent se fondre dans un Rock mâtiné de Soul, de R&B, de Country avec un voile légèrement bluesy qui vient délicatement se poser sur ces nouveaux morceaux.

Si elle nous plonge dans une certaine ‘Amérique profonde’, GRACE POTTER ne tombe pas dans le larmoyant, bien au contraire, elle se montre lumineuse, attachante et déterminée à laisser entrer le soleil (« Ready Set Go », « Good Time », « Lady Vagabond », « Futureland », « Masterpiece » et le génial morceau-titre). Affichant une incroyable liberté et portée par un groupe d’exception, la musicienne est clairement dans le partage d’une nostalgie sous-jacente et surtout d’un optimisme sans faille.

Photo : Grace Potter
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Alternative Metal

Any Given Sin : dynamitage en règle

Si le souffle de l’Alternative Metal est loin de retomber, c’est probablement grâce à des groupes comme ANY GIVEN SIN qui assurent une belle relève. Dynamique et personnel, « War Within » repose sur une base résolument Hard Rock, qui prend de l’ampleur et du volume, bien aidée par une production très moderne. Intemporel dans le songwriting, le groupe propose une entrée en matière irrésistible.

ANY GIVEN SIN

« War Within »

(Mascot Records)

Si, contrairement à moi, vous écoutez de la musique sur un ordinateur, un téléphone ou une plateforme quelconque, vous devez connaître ANY GIVEN SIN et ses 20 millions de flux en ligne. Pour ma part, je découvre avec plaisir ce premier album du combo du Maryland et, à l’écoute de « War Within », je comprends pourquoi les Américains ont déjà tant de fans. Au-delà de livrer un style pertinent, ils le font très bien. Le ratio mélodie/puissance est optimal et ils le savent d’ailleurs très bien.

Oscillant entre Rock et Metal avec un groove lourd et accessible, ANY GIVEN SIN balance de gros riffs sur des titres aux refrains accrocheurs. Sans pour autant être outrageusement mainstream, il se veut rassembleur et le calibrage minutieux des morceaux va en ce sens. Et il faut bien avouer que « War Within » s’écoute tout seul et dispose de solides arguments. L’un des principaux est son frontman, Victor Ritchie, capable d’autant de férocité que d’émotion.

Du côté de Rich Stevenson (basse) et de Mike Showalter (batterie), ça tabasse sévère également et le mordant du jeu acéré du guitariste Mike Conner apporte ce relief si particulier à ANY GIVEN SIN (« War Within », « Cold Bones », « Insidious », « Ball And Chain », « House On Fire », « Still Sinking »). Très en place et redoutable d’efficacité, le quatuor déroule et passe haut la main l’exercice toujours délicat du premier effort. Son avenir s’annonce donc radieux et ce n’est qu’un début.

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Blues Rock Southern Blues

Eric Johanson : deep South spirit

Bâti sur un songwriting d’une finesse incroyable, « The Deep And The Dirty » révèle de manière éclatante le talent d’ERIC JOHANSON, si cela était encore nécessaire. La force impressionnante des riffs combinée à une certaine nonchalance propre à la musique de Louisiane font de ce nouvel opus l’un des meilleurs en matière de Blues Rock de cette année. Très organiques, les chansons du guitariste-chanteur traversent le temps et semblent tout droit sorties de notre inconscient. Brillant.  

ERIC JOHANSON

« The Deep And The Dirty »

(Ruf Records)

Après avoir fait ses armes aux côtés des Neville Brothers, Anders Osborne, Terrance Simien, JJ Grey ou Mike Zito, c’est très naturellement que le bluesman ERIC JOHANSON a pris son envol pour devenir depuis quelques années une valeur sûre du Blues Rock. Si ses influences viennent de Freddie King et de l’incontournable Robert Johnson, le songwriter y mêle des sonorités Soul, Heavy Rock et Americana pour s’engouffrer dans un Deep South plein d’émotions. Assez sombre, l’ensemble respire l’authenticité d’un musicien virtuose et sensible.

Produit par l’excellent Jesse Dayton, qui a sorti un album explosif avec Samantha Fish en mai dernier, « The Deep And The Dirty » a été enregistré pendant la pandémie et en condition live (une habitude pour son producteur), ce qui lui donne une saveur très roots et percutante. Le son est rugueux et le grain épais, ce qui n’empêche nullement ERIC JOHANSON de se montrer sous son meilleur jour et d’offrir à sa guitare le premier rôle. Un rôle qui la fait passer d’instants musclés à d’autres plus tendres.

Et justement, c’est sur le branchement de celle-ci sur un ampli, d’où émane le grésillement d’une puissance pour l’instant contenue, que démarre cette quatrième réalisation studio avec un « Don’t Hold Back », qui donne le ton et dévoile déjà les intentions du guitariste. Parfois très Fuzz frôlant même le Stoner, ERIC JOHANSON fait vivre son Blues avec brio (« Just Like New », « Elysian Fields », Familiar Sound »), tout en se montrant plus mordant (« Galaxy Girl », « Get Me High », « Stepping Stone »). Du grand art ! 

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Hard US Heavy Rock

Mammoth WVH : à pas de géant

En l’espace de deux réalisations qu’il a lui-même composé et interprété seul, MAMMOTH WVH vient frapper à la porte du cercle très fermé des musiciens hors-norme. Aussi à l’aise derrière les fûts, à la guitare ou au chant, le Californien grave fièrement son prénom sur ce « Mammoth II » d’une incroyable variété, plein de feeling et sur lequel il laisse éclater une faculté, peut-être innée, à produire des chansons très fédératrices.

MAMMOTH WVH

« Mammoth II »

(BMG)

Au départ, on aurait pu croire à une double-peine lorsqu’il s’est lancé dans une carrière musicale. Etre le fils de la légende Eddie Van Halen et porter le patronyme de Wolfgang, rien que ça !, aurait pu lui brûler les ailes avant même son envol. Mais fort d’un premier album réussi et très bien accueilli, MAMMOTH WVH a enchainé les concerts, épreuve de vérité s’il en est, pour s’imposer de belle manière, armé d’un Hard US efficace.

Multi-instrumentiste plus que confirmé, il a tenu cette fois encore à jouer seul l’intégralité de « Mammoth II » à savoir tous les instruments et aussi toutes les voix. Et à ce niveau-là, très peu de musiciens peuvent actuellement en faire autant, sachant qu’il ne s’est pas forcément facilité la tâche. Même si quelques gimmicks paternels se font sentir ponctuellement, tout comme l’influence majeure d’Aerosmith, MAMMOTH WVH s’éclate !

Impressionnant de dextérité et de maîtrise, c’est bien sûr dans un style Hard US et Heavy Rock, qui le berce depuis son enfance, qu’il a choisi d’évoluer. Sans en faire de trop, il régale par ses mélodies entêtantes (« Right ? », « Like A Pastime », « Waiting ») et ses solos millimétrés (« Another Celebration At The End Of The World », « I’m Alright »). Avec ce deuxième opus plus Heavy, MAMMOTH WVH brille aussi par un sens du songwriting redoutable.

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Southern Rock

Robert Jon & The Wreck : through West coast eyes

Génial et infatigable groupe de scène, ROBERT JON & THE WRECK aime également beaucoup les studios. Avec cette troisième réalisation (dont un Live) en quelques mois, le quintet viennent compléter « One Of A Kind » avec quatre nouveaux très bons titres, qui sentent bon le Southern Rock de la côte ouest américaine, dont le soleil brille tout au long de ce « Ride Into The Light », malgré tout un peu court.

ROBERT JON & THE WRECK

« Ride Into The Light »

(Journeyman Records)

L’incroyable ascension de ROBERT JON & THE WRECK ne doit rien au hasard. Il y a le talent bien sûr, mais aussi et surtout le travail. Et être aussi prolifique tout en maintenant un tel niveau d’exigence est remarquable à plus d’un titre. Depuis leur signature sur le label de Joe Bonamassa, Journeyman Records, les Californiens ont sorti l’EP « One Of A Kind » et le « Live At The Ancienne Belgique » à quelques semaines d’intervalle seulement, tout en assurant de très nombreux concerts.

Entre ses tournées aux Etats-Unis et les allers-retours en Europe, ROBERT JON & THE WRECK ne se laisse pas vraiment de répits. C’est donc avec un certain étonnement que j’ai pris la nouvelle de la sortie de « Ride Into The Light » il y a quelques semaines. Déjà ? D’autant que chez Bonamassa, on n’est pas du genre à faire les choses à moitié et la qualité prime toujours sur la quantité. D’ailleurs, les artistes qu’il a signé sont là pour l’attester. Et puis, tout s’est éclairé…

Un rapide coup d’œil sur la tracklist suffit à comprendre que le quatre-titres sorti en mars a été complété par quatre inédits. On ne va pas s’en plaindre, mais ça va mieux en le disant, surtout que « Ride Into The Light » ne dure qu’une petite demi-heure. A la décharge de ROBERT JON & THE WRECK, ces nouveaux morceaux sont admirablement bien produits (Don Was, Dave Cobb, Kevin Shirley, Bonamassa et Josh Smith). Reste maintenant à se régaler des concerts à venir et attendre patiemment le prochain album…

Photo : Blackham Images

Le groupe se produira le 29 septembre prochain à la salle Cap Caval de Penmarc’h (29) et les billets sont toujours disponibles :

www.seetickets.com/fr/d/event/robert-jon-the-wreck/salle-cap-caval/9478321

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Stoner Doom Stoner Metal

Sorcia : une partition maléfique

Belle révélation de la scène Stoner Doom de la côte ouest américaine il y a cinq ans, SORCIA vient confirmer de manière éclatante ce qu’il avait laissé entrevoir sur ces deux premiers efforts. Massif et véloce, « Lost Season » évolue sur une dynamique tout en variation et très bien maîtrisée par les trois musiciens. Et la dualité entre la voix féminine et masculine apporte beaucoup de profondeur et de mélodie à cet opus réussi et convaincant.

SORCIA

« Lost Season »

(Desert Records)

SORCIA a la dent dure et c’est une bonne chose ! Formé en 2018, le trio américain a sorti son premier album éponyme deux ans plus tard, au moment-même où le monde s’arrêtait de tourner. Plutôt que d’abdiquer, c’est dans la composition et l’écriture d’un EP, « Death By Design » (2021), qu’il s’est plongé tout d’abord, puis dans celles de « Lost Season ». Entre temps, le groupe a pris du volume et ce deuxième opus confirme tout son potentiel.

Avec une belle assurance, Jessica Brasch (chant, basse), Neal De Atley (chant, guitare) et Bryson Marcey (batterie) balancent cinq énormes pavés d’un Stoner Doom dont la longueur des morceaux témoigne d’une intensité constante. SORCIA a peaufiné « Lost Season » pour le rendre compact et puissant. Très Metal, le style du combo de Seattle s’appuie aussi sur une très bonne combinaison vocale complémentaire et subtile.

Ce qui est frappant également, c’est le travail effectué sur les sons de la basse et de la guitare. En multipliant différentes approches, SORCIA se distingue par une grande variété qui donne du relief aux titres. Obsédant dès « Miss Ann Thrope », rentre-dedans sur « An Axe Named Otis », « Faded Dune » et l’épais « Dusty », les Américains montrent beaucoup de polyvalence jusqu’au magistral « Entering The Eight House », qui clôt l’album.

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Blues Blues Rock Southern Blues

Ghost Hounds : haunted melodies

Avec dorénavant quatre albums studio et un Live, le sextet de Pennsylvanie est déjà considéré comme l’une des formations majeures de la nouvelle génération Blues Rock américaine. « Fast Last Time » est plus Southern que ses prédécesseurs et là où GHOST HOUNDS brille, c’est par le songwriting et la grande expérience de ses musiciens, qui donnent un relief et une dimension incroyable à ce nouvel opus.  

GHOST HOUNDS

« First Last Time »

(Gibson Records)

Un an après l’excellent « You Broke Me », le groupe de Pittsburg fait déjà reparler de lui et parvient même à hausser sérieusement son niveau, grâce à des compositions exceptionnelles. Toujours écrites par son maître à penser Thomas Tull, elles sont cette fois plus axées sur un Blues Rock traditionnel teinté d’une touche Southern très présente et des envolées Soul majestueuses. GHOST HOUNDS n’a rien laissé au hasard et ce quatrième album est tout simplement exceptionnel, tant il présente le Blues sous toutes ses formes.

Irrésistible au chant, Tre Nation s’affirme avec beaucoup d’émotion sur des morceaux où il alterne avec maestria puissance et douceur. Le frontman est l’un des meilleurs du genre et cette nouvelle performance atteste de son feeling et de sa grande polyvalence. Aux guitares, Thomas Tull et Johnny Baab font des merveilles, tout comme le claviériste Joe Munroe, Blaise Lanzetta (batterie) et Bennet Miller (basse). GHOST HOUNDS est redoutable de par ses talents et en fait l’éclatante démonstration.

Les Américains donnent la même importance aux riffs qu’aux textes et c’est probablement ce qui fait aussi leur force. Il n’y a plus qu’à se laisser aller au gré des mélodies savamment orchestrées (« Last train To Nowhere », « Make It Shake », « Here No More », « Hot Dog » et le morceau-titre). GHOST HOUNDS se montre aussi percutant que créatif dans un registre Blues Rock gras que sur un Southern Rock entraînant et il apporte aussi un regard neuf et actuel au titre « Country Roads » de John Denver. Immanquable !