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Rock Soft Rock

Mike Tramp : native songs

MIKE TRAMP est un personnage à part. Devenu star dans les années 80 avec le groupe White Lion, il a continué l’aventure avec Freak Of Nature avant de se lancer en solo en 1997 dans un registre plus Rock et souvent acoustique, dans lequel il excelle. Contre toutes attentes, il revient aujourd’hui avec un album, « For Første Gang », constitué de chansons douces et lumineuses, chantées en danois. Une première très réussie pour le frontman du nord…

MIKE TRAMP

« For Første Gang »

(Target Group)

Malgré une imposante discographie, « For Første Gang » (‘Pour La Première Fois’ en danois) est le tout premier album de l’ancien chanteur de White Lion et de Freak Of Nature dans sa langue maternelle. Un peu poussé par des amis qui lui ont écrit des textes et qui le connaissent parfaitement, MIKE TRAMP s’est laissé prendre au jeu en écrivant les musiques de ces morceaux dont les paroles, souvent intimes, sont l’exact reflet de sa personnalité.

Le songwriter l’assure lui-même : si on est loin de l’univers Rock et Hard Rock qu’il parcourt depuis plus des décennies, c’est bel et bien un disque très personnel dévoilant une autre facette musicale de l’artiste dont il est question. Au-delà des genres, MIKE TRAMP est avant tout reconnaissable par sa voix unique, son timbre aussi sauvage que rassurant et un art de la mélodie incontestable. Et le Danois a mis tout cela en œuvre sur cet étonnant « For Første Gang ».

Entièrement composées au piano, les chansons présentent en premier lieu un aspect surprenant, mais passé l’écueil de la langue, le talent et la présence vocale de MIKE TRAMP nous transportent dans un monde envoûtant aux harmonies sublimes (« Vejkort », « Porte Jeg Rapide », « Drømme », « Flamme Og Benzine »). Sensible et délicat, « For Første Gang » laisse apparaître un chanteur à fleur de peau et cela lui va à merveille.

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Blues Metal Progressif Rock

United Guitars : à cordes déployées

Trois ans et trois albums déjà pour UNITED GUITARS, un projet guitaristique qui prend du volume au fur et à mesure que ceux-ci s’empilent dans les discothèques des amoureux de la guitare. Et voici le troisième ! Loin d’être un album de spécialistes pour les spécialistes, le concept se veut plutôt une découverte de l’instrument sous toutes ses facettes et à travers des registres aussi vastes que la très belle pléiade de musiciens présents sur ce « Volume 3 », qui s’étend sur un beau double-album.

UNITED GUITARS

« Volume 3 »

(Mistiroux Productions)

Et de trois ! C’est déjà le troisième volet de l’aventure UNITED GUITARS débutée fin 2019 à l’initiative de la productrice Olivia Rivasseau (productrice) et Ludovic Egraz (guitariste et réalisateur) et qui a vu défiler le gratin des guitaristes français, mais pas seulement, et uniquement en instrumental et dans des styles très différents, voire opposés, qui vont du Rock au Metal en passant par le Progressif, le Jazz et le Blues notamment. Un large panel entièrement dédié à la six-cordes sous toutes ses sonorités.  

Pour ce « Volume 3 », c’est toujours au cœur du Studio 180 dans le nord-est parisien que les musiciens se sont succédés pour donner corps et vie à ce nouveau double-album, entièrement dédié à la guitare dans toute sa diversité. Et comme d’habitude, la production est remarquable, car elle respecte avant tout les musiciens, leur jeu, leur toucher et leur son propre. Et c’est là l’une des forces d’UNITED GUITARS : regrouper au sein d’une même entité des artistes aussi distinctifs que talentueux.

On retrouve aussi quelques habitués présents sur les deux premiers volets comme Judge Fredd, NeoGeofanatic ou Yvan Guillevic, qui croise ici le fer avec le grand George Lynch sur « Surrounded By Darkness », tout comme Saturax qui accueille sur sa composition, « How Strong Is Your Shield ? », Popa Chubby pour un Blues endiablé. Mais que l’on ne s’y trompe pas, UNITED GUITARS n’a pas vraiment besoin de ‘stars’ pour briller. Les 34 guitaristes ne sont pas là par hasard, et au-delà d’une technique de haut vol, c’est le feeling qui l’emporte.

Toujours basé sur un modèle participatif, ce « Volume 3 » a remporté une nouvelle fois son pari et c’est donc avec plaisir que toute l’équipe, menée par un Ludovic Egraz très présent aussi musicalement, repartira pour un nouveau challenge à l’abordage d’un « Volume 4 », qui devrait encore réussir à surprendre et séduire. Et bien sûr, UNITED GUITARS et sa flopée de guitaristes ne serait pas grand-chose sans ses rythmiques basse/batterie toutes aussi virtuoses et qui mettent elles aussi en avant un groove incroyable.

Résolument tourné vers l’hexagone, le concept se dote une fois encore de quelques participations internationales et d’une belle touche féminine avec les présences de Chloé Rebeiro et de Tora Dahle Aagård. Sur le rythme d’une réalisation par an, UNITED GUITARS a déjà ouvert son Kiss Kiss Bank Bank pour le « Volume 4 » avec en jeu une immense tombola dotée de 46.000 euros de matos à gagner offert par les 50 marques partenaires (lien ci-dessous). Eclectique et créatif, ce « Volume 3 » prête donc à nouveau à l’évasion avec brio.

Yvan Guillevic, guitariste de HEART LINE et présent pour troisième fois sur UNITED GUITARS, sera encore de la partie sur le prochain et quatrième volet. Son interview accordée à Rock’n Force est à retrouver ci-dessous.

Et pour participer à l’aventure, un seul lien pour cette nouvelle campagne :

https://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/united-guitars-vol-4?fbclid=IwAR2XdCQLr95PMzQ2jjBIhDc25YPMr9tR8FW3LREb91IISY0X8q4m21G2c5I

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Metal Progressif Rock Progressif

Feather Mountain : clair-obscur

Les Danois de FEATHER MOUNTAIN soufflent le chaud et le froid sur leur deuxième album, « To Exit A Maelstrom », qui sort étonnamment en indépendant. Technique et véloce, le Metal Progressif du quatuor, teinté de Rock du même registre, se faufile brillamment à travers des atmosphères très variées d’où s’échappe une dualité artistique opposant complexité et légèreté.

FEATHER MOUNTAIN

« To Exit A Maelstrom »

(Independant)

En explorant des thèmes comme la maladie ou la perte d’un être cher, FEATHER MOUNTAIN n’a pas choisi le chemin le plus facile. Et pourtant, c’est la paix de l’esprit et un horizon d’espoir et de réconfort que vise le groupe. Et c’est réussi. A l’écoute de ce deuxième album, « To Exit A Maelstrom », qui succède à « Nidus » sorti il y a trois ans, le quatuor touche vraiment au but, grâce à des morceaux très travaillés et fournis.

Sur une production limpide et lumineuse signée Johan Emanuel Jørgensen, les Danois trouvent un bel équilibre entre un Metal Progressif lourd et massif et des envolées plus Rock propres à l’évasion. FEATHER MOUNTAIN développe des sujets existentiels à base de métaphores et de symboliques, ce qui donne une touche très particulière et tout en contraste à sa musique.

Très technique, les Scandinaves s’engouffrent dans des méandres très progressifs en alternant des titres très nerveux et féroces avec des ambiances plus légères, mais également saisissantes et envoûtantes (« August Mantra », « Pariah », « Cloud-Headed », « Bliss »,  et le génial « Maelstrom »). FEATHER MOUNTAIN séduit grâce à une approche très créative et une maîtrise qui lui ouvre tous les champs du possible.

Photo : Kim Song Sternkopf Heart Matter Artwork
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Fusion Metal Fusion Rock

King’s X : back to the throne

Pionnier d’un genre et précurseur d’un style qu’il a lui-même élaboré et dont beaucoup se sont inspirés ces dernières décennies, KING’S X se sera fait désirer ! Peu importe, sa vision unique et son groove si particulier sont intactes. Toujours aussi modeste dans son approche, le trio évolue encore, peaufine son art et nous revient avec « Three Sides Of One », une ode à l’amitié et au Rock, servie par un feeling inégalable.

KING’S X

« Three Sides of One »

(InsideOut Music)

Que l’attente fut longue ! 14 ans après l’excellent « XV », qui succédait lui-même à d’autres excellents albums, le trio est enfin de retour et avec lui un souffle de nostalgie porté par le souvenir de « Faith, Hope, Love », « King’s X », « Ear Candy » ou « Manic Moonlight ». Toujours unis comme en ce jour de 1979 où Dug Pinnick (basse, chant), Jerry Gaskill (batterie, chant) et Ty Tabor (guitare, chant) ont livré les toutes premières vibrations communes, KING’S X entretient son image hors-norme avec classe et élégance.

Aussi soudés qu’à leurs débuts, les Américains jaillissent dès les premiers accords de « Let It Rain » avec la même fraîcheur, ce même toucher et une créativité intacte. Fort d’une qualité d’écriture quasi-naturelle et d’un sens aigu de la performance, les trois amis confortent cette alchimie et cette osmose dont KING’S X fait a fait sa marque de fabrique en quatre décennies d’un Rock/Metal fusionnel. Et justement, cette incroyable fusion reprend là où elle s’était arrêtée avec une spontanéité indemne.

Avec un titre aussi évocateur et qui n’a jamais aussi bien porté son nom, ce treizième opus studio renferme tout ce que l’on pouvait attendre de la part de ces légendes. Instinctif, percutant et présentant un sens de la mélodie intemporel, KING’S X nous embarque encore et toujours avec une insolente facilité (« She Called me Home », « Nothing But The Truth », « Give It Up », « Festival », « Swipe Up »). Organique et enivrante, la musique des Texans est toujours aussi attachante, accrocheuse et universelle. Pour tout ça, merci !

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Americana Blues folk Southern Rock

Early James : Alabama dream

Dans une ambiance mêlant Psych Rock et Blues nerveux, EARLY JAMES se présente avec un deuxième album encore plus envoûtant et élaboré que le précédent. D’une grande finesse d’écriture, « Strange Time To Be Alive » est une sorte de parenthèse poétique suave, Folk et roots livrée par un songwriter plein de grâce.

EARLY JAMES

« Strange Time To Be Alive »

(Easy Eye sound)

Décidemment, Dan Auerbach (The Black Keys) est de tous les bons coups et son label, Easy Eye Sound, commence à présenter un catalogue fourni et surtout de grande qualité. Le chanteur, guitariste et songwriter EARLY JAMES ne s’y est pas trompé en signant à Nashville et « Strange Time To Be Alive » est son deuxième album après le convaincant « Singing For My Supper » très différent de celui-ci.

L’univers atypique du musicien originaire d’Alabama jaillit avec une incroyable luminosité, malgré un son très brut sur ce nouvel opus, à travers laquelle on découvre un artiste ancré dans une musique roots américaine aux multiples facettes. Blues, Country, Bluegrass, Folk ou Southern Rock, EARLY JAMES ne passe pas d’un registre à l’autre : il les incarne et avec énormément de personnalité.

Intemporel et intense, le style du compositeur se nourrit autant des poètes du sud que des crooners et des bluesmen. Enregistré en seulement trois petits jours au studio d’Easy Eye Sound, « Strange Time To Be Alive » est d’une authenticité rare pour un si jeune artiste, qui joue autant sur l’humour que sur une élégante tristesse. EARLY JAMES étourdit et séduit très naturellement.

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Post-Metal post-Rock

Russian Circles : intense noirceur

A l’image de sa pochette, il fait très sombre sur le huitième album de RUSSIAN CIRCLES. Dans la pénombre de « Gnosis », le trio évolue avec une radicalité qui tranche un peu avec le reste de discographie. Toujours instrumentale, le post-Metal des Américains saisit et hypnotise de la plus belle des manières.

RUSSIAN CIRCLES

« Gnosis »

(Sargent House)

Grâce à un style unique, RUSSIAN CIRCLES s’est imposé en l’espace de huit albums et des prestations live hors du commun sur la scène post-Metal et post-Rock mondiale. Musicalement assez proche de God Is An Astronaut, les Américains œuvrent dans un registre plus froid fait de tumultes souvent agressifs et minimalistes. Et « Gnosis » en est le parfait exemple.

Comme beaucoup d’autres, Mike Sullivan (guitare), Dave Turncrantz (batterie) et Brian Cook (basse) ont composé ce nouvel opus à distance. Une situation qu’ils ont donc subi et dont il est ressorti une férocité parfois étourdissante (« Tupilak », « Conduit », « Vlastimil »). Et pour mieux matérialiser sa rage et sa colère, RUSSIAN CIRCLES a eu la riche idée d’enregistrer « Gnosis » en conditions live.

Evoluer de manière instrumentale permet aussi au trio de concevoir plusieurs dimensions et ainsi s’évader sur chaque textures créées (« Gnosis », « Betrayal »). Et dans le domaine, RUSSIAN CIRCLES n’est pas à court d’idées, loin de là. Dans toute cette noirceur, le combo clôt pourtant cette nouvelle réalisation avec « Bloom », qui laisse entrevoir un peu de lumière. Exceptionnel !

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Classic Rock Proto-Metal

Siena Root : une énergie vibratoire

Avec une approche originale, SIENA ROOT se fait hypnotique sur son nouvel album, « Revelation », qui revêt une multitude de facettes étonnantes. Porté par la fascinante voix de sa chanteuse, le quatuor de Stockhölm donne dans un Rock vintage, très revival et mariant habillement un Rock musclé avec des ambiances planantes. Magistral et authentique.

SIENA ROOT

« Revelation »

(Atomic Fire Records)

Les années 60 et 70 ont été particulièrement fertiles en termes de Rock notamment. C’est de cette période très créative que s’inspire SIENA ROOT depuis deux décennies. En élaborant un Rock revival que le groupe qualifie lui-même de ‘Classic Roots Rock ‘ fortement teinté de proto-Metal, les Suédois sont parvenus à créer un style bien à eux à travers un mix décapant et captivant.

Expérimentés et affûtés, Zubaida Solid (chant), Sam Riffer (basse), Love Forsberg (batterie) et Johan Bergström (guitare) nous emportent dans un tourbillon vintage vivifiant et parfaitement maîtrisé. SIENA ROOT manie les mélodies et les harmonies musicales pour sonner avec une justesse irrésistible et une fluidité totale, balayant une large gamme de registres.

« Revelation », qui est le huitième album du quatuor auquel s’ajoutent deux Live, démarre fort sur un proto-Metal aux saveurs Hard Rock et aux riffs puissants (« Professional Procrastinator », « No Peace »), puis bascule avec « Dusty Roads » dans un style plus psychédélique où viennent s’inviter des sonorités orientales (« Leaving The City », « Madukhauns »). SIENA ROOT envoûte avec brio.

Photo : Petter Hilber
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Blues Rock Psych Rock

Datura4 : raw & roots

En un peu de dix ans de carrière et avec ce cinquième album de haute volée, les Australiens de DATURA4 sont en train de marquer de leur empreinte le Rock de leur grande île. Entre Boogie Rock, Psych Blues et Garage Rock, le quatuor est direct, sans effet de manche et particulièrement inspiré et créatif sur ce « Neanderthal Jam » somptueux.

DATURA4

« Neanderthal Jam »

(Alive Natural Sound)

Affublé au départ de simple groupe de Pub Rock par les mauvaises langues, DATURA4 n’a pourtant pas tardé à mettre tout le monde d’accord. Autour de quatre musiciens très talentueux dont leur frontman Dom Mariani, les Australiens se sont fait connaître bien au-delà de leur côte-ouest natale, et ce cinquième album vient asseoir encore un peu plus leur belle réputation.

Nourri de Boogie Rock, de Psych Blues et de Garage Rock, DATURA4 a élaboré son nouvel opus dans la grange qui lui sert de studio, et ce qu’il en ressort est un voyage psychédélique, aride et rentre-dedans comme il n’en avait pas encore réalisé. « Neanderthal Jam » porte parfaitement son nom, tant l’ensemble est brut et instinctif, dans l’esprit d’une jam hors du temps.

Très roots et planant, DATURA4 sait aussi montrer les crocs grâce, notamment, à son infaillible leader. La chaleur de l’harmonica, les vibrations diaboliques de l’orgue, les riffs acides et la rythmique appuyée font du quatuor une machine à triper imparable (« Going Back To Hoonsville », « Open The Line », « Bad Times », « Hold My Life », « Fish Fry »). Un must du genre.

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Southern Rock

Whiskey Myers : un cran au-dessus

Très attendu par tous les fans de Southern Rock, le sixième opus de WHISKEY MYERS sort enfin alors même que le groupe est en pleine tournée aux Etats-Unis. Créatifs et ambitieux, les Américains sortent le grand jeu sur ce « Tornillo », qui est probablement l’un des meilleurs albums du genre depuis longtemps. Le sextet marie le Rock, la Country et le Blues de leur Texas et renouent avec la magie musicale du sud et des grands espaces.

WHISKEY MYERS

« Tornillo »

(Wiggy Thump Records/Thirty Tigers Records)

Il souffle un vent de liberté sur ce nouvel album de WHISKEY MYERS. Après s’être isolé pendant trois semaines dans les studios Sonic Ranch à Tornillo, petite bourgade frontalière du Mexique au cœur de son Texas natal, le sextet réapparaît avec de nouveaux morceaux à travers lesquels les Américains prennent le risque d’arranger leur Southern Rock de sonorités Motown, Country et Muscle Shoals. Et c’est une riche idée !

Une fois encore autoproduit et diffusé via leur propre label, « Tornillo » montre un nouveau visage de WHISKEY MYERS, celui d’une évidente maturité et surtout d’une notoriété nouvelle assumée. Avec plus d’1,2 millions d’albums vendus, des passages dans des séries comme « Yellowstone » avec et produite par Kevin Costner et des tournées sold-out, les Texans ont pris du galon pour s’imposer durablement comme la relève du Southern Rock.

Avec ce sixième album, Cody Cannon et sa bande repoussent encore un peu plus les limites de leur style en l’enrichissant et en se posant là où on ne les attendait pas , et surtout où d’autres comme Blackberry Smoke n’ont pas osé s’aventurer. D’une grande fraîcheur, « Tornillo » nous emporte dans un trip ensoleillé où les riffs se répondent et les mélodies se figent (« John Wayne », « The Wolf », « Whole World Gone Crazy », « Antioch », « Mission To Mars »). WHISKEY MYERS rayonne… tout simplement !

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Southern Blues Southern Rock

Tedeschi Trucks Band : songe d’une épopée southern

Susan Tedeschi et son compagnon Derek Trucks continuent de nous dévoiler leur album-concept, « I Am The Moon », constitué de 24 morceaux sur quatre EP de trente minutes environ chacun. Et il faut reconnaître qu’avec « The Fall », on commence à avoir une belle vue d’ensemble. TEDESCHI TRUCKS BAND, fort de ses douze musiciens, dépasse les frontières d’un Southern Rock très Blues avec une inspiration et une fluidité rares.

TEDESCHI TRUCKS BAND

« I Am The Moon III : The Fall »

(Fantasy/Universal)

Troisième et avant-dernier volet de l’épopée musicale du collectif américain baptisée « I Am The Moon », dans laquelle il relate à sa façon un mythique conte persan qu’il a réactualisé en s’inspirant des sentiments d’isolation et déconnexion sociale subis durant la pandémie. Et le TEDESCHI TRUCKS BAND a laissé cette fois chacun de ses membres composer et laisser libre-court à ses émotions, dépassant ainsi son habituel champ d’investigation.

Pourtant, ce qu’il a de plus étonnant sur « The Fall » et ce malgré l’implication des douze membres de la formation, c’est que c’est probablement celui qui sonne le plus dans la veine de ce qu’ils ont l’habitude de nous livrer. Très roots dans les compositions, « The Fall » est un superbe panel de toutes les influences Southern du TEDESCHI TRUCKS BAND, passant du Blues à la Soul dans cet esprit Rock, qui a forgé son identité.

Et c’est Jacksonville, chez lui en Floride, que le groupe a enregistré ces quatre EP accompagnés de films retraçant des sessions studio, divers visuels et des prestations scéniques. D’ailleurs, les musiciens sont actuellement en tournée aux Etats-Unis où leur  public a la chance de découvrir en live « Somehow », « Yes We Will », « Gravity » ou « Take Me As I Am ». Et c’est en novembre prochain que les fans français du TEDESCHI TRUCKS BAND pourront à trois reprises se régaler avec ce « I Am The Moon » prodigieux.