Catégories
Alternative Rock

Skunk Anansie : sans faille

Sa voix, sa silhouette et son engagement auront marqué d’une empreinte indélébile le Rock exalté des 90’s. La frontwoman Skin et ses trois compagnons d’armes sont enfin de retour avec « The Painful Truth ». Cumulant plus de cinq millions d’albums vendus, SKUNK ANANSIE a pourtant connu des passages à vide, malgré une notoriété conséquente. Peut-être parce qu’il ne triche pas, le combo a pris son temps pour élaborer ce nouvel opus et on y retrouve la même pertinence dans le propos, des mélodies entêtantes et une électricité palpable. L’ambition est intacte et le verbe haut.

SKUNK ANANSIE

« The Painful Truth »

(FLG Records)

On aurait pu croire SKUNK ANANSIE mort et enterré, mais c’était sans compter sur l’énergie qui guide le groupe anglais depuis sa création en 1994. Après des débuts fracassants avec les monumentaux « Paranoid & Sunburnt » (1995), « Stoosh » (1996) voire « Post Organic Chill » (1999), on ne voyait pas bien qui, ou quoi, pouvait les arrêter. Pourtant, une longue pause de 2001 à 2008 l’a fait un peu passer au second plan, et malgré trois albums, le quatuor n’a jamais véritablement retrouvé son aura originelle. La faute probablement à une époque en pleine mutation à laquelle l’adaptation a mis du temps à se faire.

Neuf ans après « Anarchytecture », SKUNK ANANSIE livre son septième opus et celui-ci pourrait bien être celui de la renaissance et d’une impulsion créatrice retrouvée. Toujours menée par sa charismatique (le mot est faible pour qui l’a vu sur scène) chanteuse Skin, la formation londonienne se met à refaire ce qu’elle fait de mieux : un Alternative Rock mélodique, accrocheur, engagé, car il ne saurait en être autrement, et surtout percutant et provocateur à souhait. Sur « The Painful Truth » au titre si évocateur, le groupe paraît même ouvrir un nouveau cycle avec l’assurance des grands.

Après une sérieuse remise en question, les Britanniques ont retrouvé cette fraîcheur et ce dynamisme qui les a toujours caractérisés. Riche en textures et très bien produit, SKUNK ANANSIE se montre ambitieux, tenace et livre autant de paroles et de refrains qui restent ancrés instantanément. Sans remettre en question son style et son jeu, l’évolution est pourtant manifeste. Et cette hargne militante avec ses positions politiques et sociales affirmées resplendit (« An Artist Is An Artist », « Shame », « Cheers », le dubesque « Shoulda Been You » à la Nina Hagen, « Animal » et le tendre « Meltdown »). Quel retour !

Photo : Rob O’Connor

Catégories
Contemporary Blues

Robin Trower : étincelant

Du haut de ses 80 ans, ROBIN TROWER peut fièrement afficher une carrière hors-norme bâtie sur un répertoire qui frôle l’excellence. Depuis ses débuts avec Procol Harum, puis avec son groupe, le guitariste reste d’une fluidité et d’une précision implacables, servi par un feeling exceptionnel et un sens du groove ravageur. Après quelques problèmes de santé l’an dernier, l’Anglais fait son retour sur scène, ainsi que sur disque avec ce superbe « Come And Find Me ». 

ROBIN TROWER

« Come And Find Me »

(Provogue/Mascot Label Group)

Il nous avait laissé il y a deux ans avec « Joyful Sky », brillant album qu’il partageait avec la chanteuse new-yorkaise Sari Schoor, laquelle offrait un charme et surtout une couleur différente de l’habituel répertoire du bluesman. Une collaboration transatlantique qui reste à ce jour l’un des plus beaux albums de Blues de ses dernières années. C’est seul cette fois, mais avec toujours en main sa célèbre et inséparable Fender Stratocaster, que ROBIN TROWER illumine de toute sa classe « Come And Find Me », merveilleusement accompagné d’un groupe de fidèles. 

Il a enrôlé des compagnons de confiance et l’on retrouve le batteur Chris Taggart, le bassiste américain Glenn Letsch, qui fait son retour auprès du maître sur les morceaux « Tangled Love » et « I Fly Straight To You », ROBIN TROWER jouant comme souvent sur le reste des chansons. Au chant, son ami de longue date Richard Watts enveloppe chaudement et tout en délicatesse les mots toujours très personnels du compositeur… Et quelle voix ! Et puis, cerise sur le gâteau, la britannique Jess Hayes livre une performance incroyable sur le solide « Tangled Love ».

« Come And Find Me » a beau être son 28ème album solo (sauf erreur !) et pourtant ROBIN TROWER conserve cette exigence, tant dans le son que dans la composition. Avec un jeu et un toucher inimitables, il déroule ce nouvel opus avec une telle fraîcheur qu’on en oublierait son âge. Il séduit et percute avec une élégance et une modestie qui forcent le respect («  A Little Bit Of Freedom », « Time Stood Still », « One God Round », et la chanson-titre). Son Blues, à son image d’ailleurs, vit bien et semble même éternel, tant il est porté par une production inscrite dans son temps.

Retrouvez les chroniques de ses deux derniers albums :

Catégories
Roots Rock Southern Blues Rock Southern Rock

The Commoners : southern kingdom

Le live est souvent l’épreuve de vérité et un passage obligatoire pour tous les musiciens, au-delà d’un plaisir total et d’un certain aboutissement. L’échange avec son public, une fois gravé, peut être à double-tranchant. Cependant, THE COMMONERS a réalisé de belles captations qui mettent en valeur, en relief et en perspective ce dont il est capable sur scène. L’énergie déployée sur ce « Live In The UK » gomme à elle seule quelques imperfections tout à fait acceptables et carrément pardonnables.

THE COMMONERS

« Live in the UK »

(Gypsy Soul Records)

Même si leurs débuts datent de 2016 avec « No Stranger », les Canadiens ont réellement pris leur envol avec « Find A Better Way », six ans plus tard. Depuis, ils ne cessent de tourner et ont sorti le très bon « Restless » l’année dernière. C’est justement lors de cette venue en Europe, en notamment en Angleterre, qu’ils ont enregistré ce « Live In The UK », fruit de plusieurs concerts. Et c’est vrai que les prestations de THE COMMONERS sont franchement explosives. On y retrouve toute l’énergie et l’enthousiasme de ses disques, le tout en symbiose avec son public.

Alors que le groupe s’apprête justement à fouler à nouveau les planches des salles du Royaume-Uni en élargissant cette fois sa venue en Europe à d’autres pays, ce « Live In The UK » tombe à pic, même s’il ne doit évidement rien au hasard. Passé ces considérations marketing, THE COMMONERS propose neuf morceaux issus de ses deux derniers témoignages et l’on découvre un quintet qui prend toute sa dimension sur scène. Et si l’on connait la précision et le soin apporté en studio, la fougue et l’aspect brut de ses titres sont tout aussi réjouissants.

Sans rien enlever à l’émotion qui transparait du répertoire de la formation de Toronto, son approche scénique est tout autre, et demeure très intéressante. Loin du confort du studio, c’est l’instantanéité de son jeu qui prend ici le dessus avec une sincérité et un côté très instinctif, qui nous ramènent aux fondamentaux de ce Southern Rock très roots. Finalement, c’est la communion avec ses fans qui prend tout son sens, peu importe le style, et de ce côté-là, les Nord-Américains montrent une authenticité qui nous transporte au cœur de la fosse avec un état d’esprit et une attitude hyper-Rock’n’Roll.

Photo : Halukgurer

Retrouvez justement les chroniques des deux derniers albums studio :

Catégories
Blues Rock Contemporary Blues

The Davidson Trio : hot ride

La réunion de talents laisse souvent entrevoir de très belles choses et c’est précisément le cas avec ce torride et sensuel « Cougar », livré par une formation où l’expérience et la complicité sont en totale symbiose. THE DAVIDSON TRIO transpire le Rock et respire le Blues et sa configuration offre le meilleur ajustage possible dans ce style relevé et très contemporain. Emmené par un chanteur et bassiste inspiré, ce premier effort est sensationnel à plus d’un titre.

THE DAVIDSON TRIO

« Cougar »

(Independant)

Bassiste chevronné et réputé, Owen Davidson monte enfin son projet personnel après avoir accompagné tant d’artistes, Depuis Uli Jon Roth jusqu’à Rumour avec un très bon opus sorti il y a quatre ans. Et c’est toujours en indépendant qu’il a  créé THE DAVIDSON TRIO, dont le premier album, « Cougar », est largement à la hauteur des attentes. Soutenu par le guitariste Ben Bicknell et le batteur Ellis Brown, il prend aussi le chant en plus de son instrument, et le Blues Rock qui en ressort naît d’une belle inspiration commune.

Même si les britanniques font leurs premières armes ensemble, il ne faut pas longtemps pour comprendre que « Cougar » n’est pas du travail d’amateurs. Fluides et percutants, ils se montrent solides et créatifs. L’objectif avec THE DAVIDSON TRIO était pour son fondateur de renouer avec ses racines Blues, Rock et Funk et surtout dans une formule power trio, dont on connaît la redoutable efficacité. Et la touche British Blues et le registre de nos trois bluesmen naviguent aussi des rives du Mississippi jusqu’aux contrées plus au Sud des Etats-Unis.

Très Rock d’entrée sur « Medusa Touch », THE DAVIDSON TRIO place la barre très haut et le chant très Soul d’Owen se fait aussi accrocheur que les guitares, dont le solo d’ouverture donne le ton. Le combo de Birmingham évolue sur un groove sans faille, aussi chaleureux que sensible. Old School sur « The Deep », dynamique sur « Hold On » et « The Cure », ou plus roots sur « Blues River », il fait preuve d’une incroyable diversité et d’un feeling hors-pair. Les trois musiciens se trouvent les yeux fermés et chacun brille pour l’autre.

Catégories
Glam Metal Glam Rock

Gypsy Pistoleros : prayers for bandidos

GYPSY PISTOLEROS n’est pas prêt à entrer dans le rang et ce n’est pas ce bon « Church Of The Pistoleros », pourtant moins sauvage de prime abord, mais toujours très fougueux, qui viendra apporter la contradiction. Les Anglais y ont une fois encore mis toute leur âme et leur savoir-faire dans ce renversant cri de ralliement. Le combo en appelle à tous les laissés pour compte de la société dans une unité artistique à la fois courageuse et marginale. Accrocheur et revendicatif, l’attitude et l’audace affichées sont d’une fraîcheur réjouissante.

GYPSY PISTOLEROS

« Church Of The Pistoleros »

(Earache Records)

Après quatre singles convaincants (« Church Of The Pistoleros », « Shadow Walker », « Whatever Happened To The Old Town » et le punkisant « Last train To Nowhere »), GYPSY PISTOLEROS avait laissé entrevoir du changement et une orientation musicale légèrement différente. L’arrivée de l’ancien batteur de South Of Salem, Pip Sampson, a donné un bon coup de fouet au groupe, mais ce qui étonne surtout, c’est la production massive et presque trop ‘propre’ de ce nouvel effort, qui semble pourtant ouvrir une nouvelle ère à nos desperados.

Le Glam Metal/Rock du quatuor n’a rien perdu de sa verve, de sa vélocité et de son impact, c’est juste l’équilibre qui est plus évident. GYPSY PISTOLEROS mûrit et plutôt bien ! Enregistré aux renommés studios Old Cider Press de Pershore et surtout produit par Dave Draper connu pour son travail avec Nickelback, Terrovision ou Ginger Wildheart, « Church Of The Pistoleros » se présente comme un quatrième album très bien ciselé. Une manière aussi, finalement, de rendre les compositions aussi accessibles que percutantes. Car, ça claque !

Si GYPSY PISTOLEROS n’est pas constitué de membres d’un gang latino, mais de citoyens britanniques, il a aussi la particularité de proposer un son typiquement américain, sorte de triptyque Rock’n Roll effervescent et très cohérent. Toujours Glam dans l’esprit, le frontman n’est pas sans rappeler les invectives chères à Vince Neil ou Billy Idol, mais le combo s’en sort grâce à une originalité très particulière où se côtoient Metal, Rock, et Flamenco dans un bel élan fédérateur et souvent irrésistible (« Revolution », « Last Of The Comancheros »).

Catégories
Heavy Stoner Psych

Slung : céleste

Entre ambiances aériennes et riffs dévastateurs, SLUNG joue sur les nuances et apporte beaucoup de soin à l’élaboration d’un Stoner Rock aussi Heavy que Psych. S’ils peuvent compter sur leur frontwoman, dont la prestation surclasse nombre de ses actuelles consœurs, les Anglais brillent aussi par leur impact instrumental, dont les inspirations sont d’une intensité qui les rend intemporels. « In Ways » se dévoile un peu plus à chaque écoute, même si son immédiateté séduit par une créativité très instinctive. A surveiller de très près !

SLUNG

« In Ways »

(Fat Dracula)

Assez éloigné de l’idée que l’on peut avoir de la scène musicale de Bristol, SLUNG est la vraie belle surprise en matière de Stoner britannique depuis bien longtemps. Elle se sera faite même fait sacrément attendre. Cela dit, les singles parus précédemment nous avaient déjà mis la puce à l’oreille sur ce à quoi nous pouvions nous attendre avec « In Ways », un premier album très abouti, tant au niveau de la composition comme de la production et de ses remarquables arrangements. Et avec la classe affichée, la boucle est bouclée.

Il est devenu très rare aujourd’hui de voir un groupe sortir un premier fort aussi raffiné et mature. C’est pourtant le cas avec SLUNG, dont on se doute sans mal que ses membres n’en sont pas à leur coup d’essai. Le travail d’écriture montre une belle osmose entre Katie Oldman (chant), Ali Johnson (guitare), Vlad Matveikov (basse) et Ravi Martin (batterie). Car si, bien sûr, la chanteuse interpelle d’entrée de jeu avec le fulgurant « Laughter », elle promet par la suite une performance hors-norme.

Au fils des morceaux, le quatuor impressionne et surtout parvient à surprendre tout au long de « In Ways ». Basé sur un Stoner Rock classique et groovy, SLUNG s’avance aussi dans des atmosphères psychédéliques et progressives, rappelant d’ailleurs certaines formations vintage. Très expressif, le chant offre un relief étonnant, tant la palette est riche, mais ce serait vite oublier les autres ressources du combo (« Class A Cherry », « Come Apart », « Collider », « Matador », « Limassol », « Heavy Duty », « In Ways »). A découvrir d’urgence !

Photo : Ian Coulson

Catégories
Glam Rock Hard'n Heavy Melodic Rock Rock Hard

Amerikan Kaos : riffology

Il a souhaité un album varié, quelque chose qui lui ressemble tellement que les gens ne pourraient l’imaginer ainsi… et il a réussi ! Avec AMERIKAN KAOS, Jeff Waters s’offre un terrain de jeu inédit et sans limite. Courant sur trois albums, cette expérience grand format s’aventure dans toutes les contrées Rock’n’Roll avec une joie très concrète qui vient s’ajouter à un savoir-faire, où le moindre détail est peaufiné à l’extrême. Avant de vous plonger dans « All That Jive », enlevez-vous tout de suite Annihilator de la tête : le plaisir est ailleurs… cette fois-ci !    

AMERIKAN KAOS

« All That Jive »

(Metal Department)

AMERIKAN KAOS est en quelque sorte le jardin secret, ou la cour de recréation, de Jeff Waters, tête pensante d’Annihilator depuis 1984. Ayant mis son principal groupe sur pause pour quelques temps, le virtuose de la six-corde (entre autres !) travaille ardemment sur ce projet depuis 2019 et, après avoir sorti « Armageddon Boogie » en mai dernier, voici le deuxième volet de sa trilogie, « All That Jive », alors que l’on sait déjà qu’elle s’achèvera l’année prochaine avec « The Sheeple Swing ». Et si vous n’êtes pas au courant de la teneur du combo, la surprise va être de taille, d’autant qu’il sait vraiment tout faire… et avec la manière ! Ici, tout est différent de ce qu’on connait de lui.

L’objectif du Canadien, installé en Angleterre depuis quelques années, est avant tout de s’éloigner le plus possible du Thrash et du Heavy Metal qui ont fait sa réputation et dont il est l’un des grands et brillants artisans. Grand maître de la culture du riff, il est assez surprenant dans le son, mais pas dans son inimitable approche guitaristique. Et pour ce deuxième album d’AMERIKAN KAOS, il s’est amusé avec son impressionnante collection de guitares et d’amplis, et cela s’entend dans les multiples variations. Les territoires sonores sont si vastes qu’on imagine très bien la partie de plaisir qu’ont dû être la conception et l’élaboration de « All That Jive ».

Ce qui ne change pas, c’est que Jeff Waters s’est bien sûr occupé de tout : composition, écriture, arrangements, prise de son, mixage, production et mastering, le tout dans son ‘Watersound Studio’ du côté de Durham. Touche-à-tout de génie, il a embarqué le chanteur Stu Block, qui livre une prestation géniale, ainsi que le claviériste Bob Katsionis, sorte d’arme fatale des atmosphères. Pour le reste, on navigue dans un Hard Rock classique, un brin Heavy, parfois Glam et surtout hyper-Rock’n’Roll. Forcément, les parties de guitare sont étourdissantes de précision, d’inventivité et AMERIKAN KAOS peut compter sur le feeling sans limite de son créateur. Des riffs et des sourires !

Catégories
Classic Hard Rock Hard Rock

Smith/Kotzen : un harmonieux raffinement

Spontanée et ambitieuse, la nouvelle réalisation de SMITH/KOTZEN dévoile surtout un réel et palpable désir de jouer et de composer ensemble. S’ils peuvent évidemment s’appuyer sur une technique exceptionnelle et très complémentaire, les deux artistes, qui se partagent aussi le chant, sont guidés par une culture musicale commune ponctuée d’étonnants contrastes dans le jeu. Et c’est justement toute la force de « Black Light / White Noise », qui est un modèle du genre, entre élégance sonore et puissance Rock.

SMITH/KOTZEN

« Black Light / White Noise »

(BMG)

Il y a quatre ans ADRIAN SMITH et RICHIE KOTZEN avaient surpris tout le monde avec un premier album éponyme d’une grande classe. Au-delà de cette union artistique assez improbable de prime abord, les deux guitaristes s’étaient trouvés naturellement autour d’un Classic Rock moderne et forcément affûté, s’ouvrant même de belles perspectives. D’ailleurs, quelques mois plus tard sortait l’EP « Better days », puis une version augmentée l’année suivante de cinq titres live. Rien d’un one-shot donc, et c’est tant mieux !

L’impatience commençait à grandir depuis quelques temps accompagnée de nombreuses questions. Et dès la première écoute, on ne peut que se réjouir de voir nos deux virtuoses toujours aussi inspirés et créatifs. « Black Light / White Noise » apporte beaucoup de certitudes, à commencer par la plus éclatante : il existe une touche et un son SMITH/KOTZEN. Assez loin de leur chapelle respective (quoique l’Américain en ait plusieurs), le duo côtoie les sommets, s’appuie sur ses héritages et les fructifie avec talent.

Enregistré à Los Angeles, mixé par Jay Ruston et produit par les deux musiciens et chanteurs, ce deuxième opus fait briller cette alchimie anglo-américaine, qui transcende les courants sur de solides racines Hard Rock et Blues. Accompagné par l’excellente Julia Lage (femme de Kotzen) à la basse et Bruno Valverde d’Angra derrière les fûts, SMITH/KOTZEN a plus que belle allure et cette nouvelle odyssée musicale devient immédiatement familière (« Muddy Water », « White Noise », « Blindsided », « Black Light », « Life Unchained »). Eblouissant !

Retrouvez la chronique du premier album et de « Better Days… And Nights » :

Catégories
Americana Blues Rock

Katie And The Bad Sign : appeal to emotions

Une chose est sûre : du Nord de l’Angleterre, on distingue parfaitement le Sud des Etats-Unis, du moins les notes de musique qui s’en échappent. Et lorsque cette association trouve une telle harmonie, le résultat est réjouissant. Les débuts discographiques de KATIE AND THE BAD SIGN sonnent comme ceux d’une carrière qui démarre tambour battant. Avec « Revolution », la vigueur du Rock se fond dans l’authenticité du Blues et de l’Americana pour déboucher sur un registre passionné et captivant, porté par une voix incroyable.

KATIE AND THE BAD SIGN

« Revolution »

(Bleakheart LTD)

Farouche et chaleureuse, sensuelle et sauvage, KATIE AND THE BAD SIGN laisse déjà exploser tout son talent, et celui de ses musiciens, sur un premier album très réussi, de ceux qu’il nous arrivait encore d’entendre il y a des années. Car « Revolution » a tout d’un tremplin exceptionnel, qui devrait permettre à la formation de Manchester de se faire une place de choix sur une scène, où les artistes actuels s’entrechoquent. Et il est ici question d’un Rock infusé de Blues et d’Americana avec quelques touches Country. Un beau mix.

Katie O’Malley, de son nom complet, n’est pas franchement une inconnue. Son premier EP, « Never Be The Same », date de 2019 et elle a ensuite enchaîné avec quelques autres (« Dirt On My Knees », « Old Motel Rooms »), tout en distillant quelques singles à l’occasion. Mais avec « Revolution », KATIE AND THE BAD SIGN prend littéralement son envol. Sa voix est puissante, dégage une chaleur accueillante et, parfaitement accompagnée, l’ensemble libère un relief saisissant, d’autant que les mélodies de la songwriter sont imparables.

Puisque de nos jours, les références sont de mise, on retrouve quelques effluves d’Amy MacDonald, de Larkin Poe aussi et d’une certaine Janis pour l’aspect brut, éraillé et direct à travers une superbe performance vocale. L’avenir de KATIE AND THE BAD SIGN se présente sous les meilleurs auspices avec un style riche et varié, une attitude très Rock, un brin 70’s et un sentiment de liberté prédominant (« Wolf At The Door », « Voodoo », « The River », « Gaslighter », « Wild West » et le morceau-titre). D’une époustouflante vérité.

Catégories
Classic Rock Hard 70's

The Damn Truth : truth serum

Il y a des rencontres qui font des étincelles et, d’une côte à l’autre, le Canada a permis la connexion entre THE DAMN TRUTH et le producteur Bob Rock, qui s’est totalement reconnu dans la musique du combo. Grâce à de belles guitares, une rythmique groovy et une frontwoman qui a gagné en assurance, la formation de la Belle Province fait le pont entre un Hard Rock 70’s et des sensations très contemporaines avec beaucoup de saveurs et un plaisir palpable.

THE DAMN TRUTH

« The Damn Truth »

(Spectra Musique)

Il y a quatre ans, THE DAMN TRUTH faisait exploser son plafond de verre montréalais avec « Now Or Nowhere », un troisième album qui l’a révélé et l’a mené un très long moment sur les routes. Il faut reconnaître que les Québécois avait frappé fort avec une version très actuelle et pleine d’audace de Classic Rock, le tout produit par le grand Bob Rock qui n’avait pas hésité un instant à appliquer sa propre recette sur des morceaux entêtants et particulièrement enthousiastes. Et ils sont aujourd’hui tous de retour avec la même envie.

Enregistré à Vancouver dans les Warehouse Studios de Bryan Adams sur une période de deux mois, « The Damn Truth » se révèle comme la réalisation la plus aboutie du quatuor et si elle est éponyme, c’est aussi parce qu’elle le représente et le définit le mieux. Accrocheurs, mélodiques et hyper-Rock, les onze titres sont d’une énergie fulgurante. Même si la guitariste et chanteuse Lee-La Baum fait de plus en plus penser à Beth Hart dans sa façon de chanter haut, THE DAMN TRUTH impose une réelle identité.

Déjà convaincant sur les quatre singles sortis (« Love Outta Love », « I Just Gotta Let You Know », « The Willow » et « Better This Way »), le groupe dévoile de nouvelles facettes de son jeu et l’excellent travail effectué sur le son apporte puissance et relief à l’ensemble. Sensible sur la power-ballade « If I Don’t Make It Home » ou plus frontal sur « Addicted », THE DAMN TRUTH brille par la qualité du songwriting et des arrangements. Avec ses sonorités familières et fédératrices, « The Damn Truth » modernise le Hard Rock… vintage !

Photo : Natali Ortiz

Retrouvez l’interview du groupe en 2021 à la sortie de « Now Or Nowhere »…

… Et la chronique de l’album :