Catégories
France Metal Progressif post-Rock

Ash Twin Project : temporal illusion [Interview]

En associant Metal Progressif et post-Rock, ASH TWIN PROJECT s’ouvre un vaste champ d’expérimentation et c’est ce qu’il fait sur « Tales Of A Dying Sun », sorti il y a peu chez Klonosphere. Originaire du sud-ouest, les membres du quintet ne sont pas franchement des inconnus de la scène française, et leur technique comme les structures des morceaux ne laissent pas planer le doute. Guidé par le chant aérien et puissant de sa frontwoman, le quintet montre de belles choses et nous laisse même un peu sur notre faim. Thibault Claude, batteur et producteur de ce premier album, revient sur son aspect conceptuel et les multiples inspirations à l’œuvre au sein du groupe.

– Vous avez tous une expérience conséquente dans divers groupes de Metal comme Titan, Prophetic Scourge ou Silent Opera pour ne citer qu’eux. Quelles ont été vos motivations pour créer ASH TWIN PROJECT, qui évolue dans un style différent de ce que vous faisiez auparavant ?

Romain (Larregain, guitare – NDR), Robin (Claude, guitare – NDR) et moi avons effectivement surtout des expériences dans le milieu du Metal et particulièrement du Metal extrême, mais nos goûts et nos expériences ne se cloisonnent pas à ce milieu-là. La motivation à explorer de nouvelles esthétiques est donc avant tout une question de goût. J’ai proposé aux membres du groupe des compos instrumentales mêlant beaucoup de mes influences et ça a parlé à tout le monde. L’élément du groupe le plus éloigné du Metal est le chant d’Eglantine (Dugrand, chant – NDR), mais il n’y a eu aucune volonté de s’éloigner d’un style, ou de se rapprocher d’un autre. Avoir proposé à Eglantine de rejoindre le groupe a surtout été motivé par ses capacités vocales et les émotions qu’elle(s) procure(nt).

– Vous œuvrez donc dans un Metal Progressif tirant parfois sur le post-Rock. Cela vient-il de quelque chose qui vous attire depuis longtemps déjà et que vous souhaitiez explorer, ou plus simplement du fait que ces styles commencent enfin à émerger auprès du public ?

Justement, dans Prophetic Scourge, le côté Prog est pleinement assumé, c’est quelque chose qui nous parle énormément depuis toujours. On a toujours eu cet attrait pour le langage complexe de la musique : jouer avec les rythmes et les harmonies, explorer des structures progressives etc… sans perdre de vue le côté émotionnel. Là où dans les autres projets, on explore ça avec brutalité et technicité, on utilise ici un medium moins hargneux, plus axé sur le travail de l’ambiance et du relief. Le propos ne change pas, selon nous, mais il est effectivement moins cryptique ici.

– Par ailleurs, « Tales Of A Dying Sun » se montre solide au niveau du son et c’est d’ailleurs toi, Thibault, qui l’a produit. C’est quelque chose que vous teniez à gérer vous-mêmes ? Maîtriser ce premier album de A à Z ?

Oui, c’est un peu comme si la composition de cet album s’était terminée à la fin du mastering. Bon, j’exagère peut-être un peu, mais oui, la recherche du son a fait partie du processus de maquettage, puis d’enregistrement et enfin du mixage. Au-delà de ça, durant l’enregistrement, nous n’étions pas encore au courant que nous allions sortir l’album chez Klonosphere. Nous n’avions pas non plus de plan à suivre du genre ‘on va enregistrer à tel studio, puis on va faire appel à un tel pour le mixage, histoire qu’on ait un son monstrueux’. J’ai fait au mieux en fonction de mes connaissances et compétences sur le mixage (dans la continuité du travail de composition et de maquettage) et quand on a envoyé les morceaux finis à Klonosphere, ça leur a plu en l’état !

– Bien que votre musique soit très organique, vous tirez votre inspiration du jeu vidéo ‘Outer Wilds’ et donc d’un univers entièrement numérique. Comment y êtes-vous venus et est-ce un intérêt que vous partagez tous les cinq ?

Temporellement, j’ai décidé de m’inspirer de ce jeu environ dans le dernier quart de la composition de l’album. Outer Wilds m’avait profondément marqué quelques temps plus tôt et je voulais lui rendre hommage. En plus de l’aspect hommage, ce jeu est pour moi un bon exemple de ma vision de l’art et de ce que je souhaite transmettre via la musique, le lien s’est fait sur ça aussi, la dualité complexité/simplicité. Outer Wilds maîtrise selon moi l’équilibre parfait entre délire métaphysique, philosophie, soif de compréhension de l’inconnu d’une part, et émotion brute et viscérale d’autre part. En ce qui concerne les autres membres du groupe, Eglantine y a joué aussi, les autres non. Mais comme je disais plus haut, c’est le médium qui change (on n’est pas tous des joueurs fréquents), le propos tenu et les thématiques abordées nous passionnent tous les cinq.

– Quand on s’inspire d’un jeu vidéo, est-ce la recherche d’atmosphères particulières qui motive pour donner une cohérence à l’album, comme c’est le cas sur « Tales Of A Dying Sun » ?

Pas consciemment en tout cas. C’est vrai que le travail sur l’ambiance aide à ce qu’il y ait une cohérence sur tout l’album, mais pas sûr que ça ait un lien avec le fait que ça soit inspiré d’un jeu.

– Toujours à propos d’‘Outer Wilds’, le jeu tourne autour d’une boucle temporelle de 22 minutes précisément, et qui se réinitialise. C’est aussi un thème que l’on retrouve dans vos textes. Est-ce là le point de départ de l’aventure et du concept du groupe ? Et d’ailleurs, avez-vous envoyé votre album aux concepteurs du jeu ?

Non, on n’a pas envoyé l’album aux concepteurs, mais merci de le rappeler, il faut qu’on le fasse ! Alors, le point de départ est moins romanesque qu’une boucle temporelle. C’est le récital d’un examen pour que j’aie mon diplôme d’état de professeur de musique. Mais, oui, la notion de cycle est un des thèmes que l’on aborde et qu’on trouve intéressant, que ça soit pour s’intéresser à des choses abstraites (reproduction de schémas de pensée, ou de choix politiques) ou très concrètes (dynamique des astres et leur impact sur nos vies et croyances), voire les deux en même temps (liens entre la vie et la mort).

– ASH TWIN PROJECT présente des morceaux assez complexes dans leurs structures. Tout d’abord, sur quelles bases instrumentales partez-vous et est-ce que la technicité en elle-même peut aussi devenir une source d’inspiration ?

Sur cet album, la composition découlait d’une base instrumentale, car il n’y avait à l’époque simplement pas de chant. Ça pouvait venir d’une idée ou d’un exercice justement ! Par exemple, l’intro d’« Isolation » est un exercice de polyrythmie que j’avais trouvé sur internet. Arès l’avoir bossé derrière la batterie, je l’ai maquetté en jouant une basse qui suivait le rythme en 7 de la grosse caisse/caisse claire, et une guitare qui reproduisait le rythme en 5 du charley. Un exercice, ou quelque chose, qui nous attire l’oreille n’importe où peut devenir une source d’inspiration. Il s’agit ensuite de se l’approprier correctement. Dans « Isolation », cette idée a été vraiment reprise telle quelle sur la batterie, mais orchestrée différemment en faisant intervenir d’autre instruments. Et ça a inspiré la suite du morceau, où les rôles changent dans qui joue quel rythme (que ce soit les instruments ou les différents éléments de la batterie). En tout cas, la composition a été instrumentale, mais on espère pouvoir composer certains morceaux autour du chant maintenant, c’est une approche différente, mais qui permettrait à Eglantine d’apporter encore plus à l’esthétique du projet.

– Parallèlement à des aspects très Prog, post-Rock et parfois même Noise, ASH TWIN PROJECT reste très Metal au point même que vous accueillez le vocaliste Nicolas Lougnon pour quelques growls. En quoi est-ce pertinent compte tenu du talent de votre chanteuse Eglantine ? Est-ce devenu un passage obligé aujourd’hui, car les exemples se multiplient ?

Si on s’est senti obligés, ce n’est pas pour coller à une demande éventuelle des auditeurs, mais par goût personnel ! Certains riffs plus lourds, ou rapides, étaient propices à du chant saturé. Et comme on aime ça, cela aurait été dommage de s’en priver !

– Justement, il y a une direction artistique assez claire sur l’album. Le songwriting est efficace et la teneur des textes aussi. Malgré un univers dont on a déjà parlé, vos morceaux s’inscrivent dans une réalité authentique. De quelle manière faites-vous l’équilibre et le pont entre ce qui reste du domaine de l’imaginaire et un aspect plus concret ?

Finalement, le pont entre l’imaginaire et le réel se fait naturellement, parce que les deux sont liés. Il peut y avoir de l’abstrait et de la poésie dans n’importe quel objet concret, puisque cela réside dans l’œil de celui qui l’observe. On ne réfléchit pas toujours consciemment à cet équilibre, mais c’est vrai qu’il est présent. Disons que l’imaginaire est une porte d’entrée, une manière d’aborder certains thèmes tangibles avec plus de recul, et ça permet de laisser à chacun la possibilité de se les approprier à sa manière.

– Enfin, avec ses cinq titres, « Tales Of A Dying Sun » pourrait faire penser à un EP, mais sa durée se rapproche de celle d’un album. Avez-vous hésité entre les deux formats, car vous auriez aussi pu le compléter ?

À l’origine, on pensait sortir un EP autoproduit. Mais au fil du temps, une vraie thématique s’est imposée, avec une intention plus conceptuelle. Et ça, c’est typiquement ce qu’on associe à un album : un ensemble cohérent à écouter dans sa globalité. Aujourd’hui, le format album n’est plus forcément la norme, mais c’est celui qui nous semblait le plus adapté à ce qu’on voulait exprimer. Et puis, l’intérêt que nous a porté Klonosphere a aussi joué un rôle dans cette direction, bien sûr !

Le premier album d’ASH TWIN PROJECT, « Tales Of A Dying Sun », est disponible chez Klonosphere/Season Of Mist.

Photos : Roxane Claude

Catégories
Death Metal Livre

Rotting Ways To Misery : northern Death stories

Si pour la majorité des fans de Death Metal, la scène finlandaise se résume souvent à Amorphis ou Sentenced, elle est en réalité bien plus vaste. Peut-être pas aussi rayonnante que sa voisine suédoise à travers le monde, mais elle ne manque pas d’intérêt et elle a même fortement contribué à l’éclosion du style dans toutes la Scandinavie et au-delà. Les EDITIONS DES FLAMMES NOIRES proposent avec « Rotting Ways To Misery » une belle immersion et un retour sur les fastes années des groupes du grand Nord.

ROTTING WAYS TO MISERY : Histoire du Death Metal Finlandais

Markus Makkonen/Kim Strömsholm

(Editions des Flammes Noires)

Les EDITIONS DES FLAMMES NOIRES, maison de l’extrême s’il en est, se penche cette fois sur l’Histoire du Death Metal Finlandais, une partie incontournable de l’ADN du genre. La version française (et améliorée !) de « Rotting Ways To Misery » est donc la traduction du travail initial de Markus Makkonen, chanteur et bassiste ayant œuvré au sein de Sadistik Forest, Never Saw ou Hooded Menace, ainsi que Kim Strömsholm de Festerday, …And Oceans, Havoc Unit et quelques autres. Acteurs, experts et fins connaisseurs, donc !

Sur près de 500 pages, les deux spécialistes reviennent sur l’Histoire du Death Metal de leur pays et la déferlante commence avec National Napalm Syndicate en 1987 avec une première démo qui a mis le feu aux poudres et embrasé la Finlande. D’ailleurs, une liste très complète des maquettes et albums traités, ou évoqués, dans « Rotting Ways To Misery » figure à la fin du livre, histoire de ne rien manquer. En effet, le texte fourni dans l’ouvrage est très conséquent et on se laisse prendre par le récit passionnant de cette épopée métallique.

Avec les EDITIONS DES FLAMMES NOIRES, la mise en page et les illustrations sont toujours très soignées et, dans le cas de « Rotting Ways To Misery », elles nous replongent fin 80’s et dans les 90’s. En ces temps reculés, le Death Metal était essentiellement relayé par les fanzines et les photos, les flyers et les pochettes des réalisations d’alors sont donc une belle madeleine. Entre les pionniers, ceux qui ont fait carrière et ceux qui n’ont fait que passer l’espace d’un profond growl, l’ouvrage est particulièrement complet. Passionnant ! 

480 pages / 27€ (ou 33€ en édition collector) et disponible sur le site de l’éditeur :

Catégories
Southern Metal Southern Rock

Mark Morton : south side

Décidemment, il semblerait que tout le monde se tourne vers la scène du Sud et peu importe le style. Certes, dans le Blues, il paraît assez normal et évident d’aller vers des origines avérées. Quand les musiciens issus du milieu du Metal, et pas des plus tranquilles, s’y mettent, on y regarde tout de même à deux fois… et en scrutant le pédigrée de l’aventurier. MARK MORTON, six-cordiste en chef de Lamb Of God, fait mieux de s’immiscer dans un genre pourtant loin de ses (bonnes) habitudes. Grâce à un jeu brut et direct, son côté roots fait même de son album une belle surprise. « Without the Pain » est un disque bien exécuté et convaincant. 

MARK MORTON

« Without The Pain »

(Independant)

Tout d’abord, je tiens à rassurer les fans de Lamb Of God et ceux de Country Music aussi car, contrairement à ce que j’ai pu lire dans un très, très fameux magazine rocailleux français, MARK MORTON n’a pas sorti d’album de Country. Enfin, pas encore à ce jour, il me semble… Donc, histoire de rectifier un peu le tir hasardeux plein de graviers de notre belle presse nationale, le guitariste et chanteur s’est essayé (et plutôt bien !) au Rock Sudiste, c’est-à-dire au Southern Rock pour être le plus politiquement correct possible. Désolé, mais comme je sais que l’heure est aux fake news, je tenais à apporter quelques précisions. Direction donc le Sud des Etats-Unis avec ce « Without The Pain » de très bonne facture.

Alors, c’est vrai que notre tendre métalleux s’est fait plaisir en invitant quelques jolis noms plutôt associés au genre, comme le leader de Cadillac Tree, Jaren Ray Johnston, la chanteuse Country Nikki Lane, le rugueux Texan Matt James des Blacktop Mojo, le jeune Travis Denning de Georgie, ainsi que Charlie Starr et Jason Isbell de Blackberry Smoke, le très Outlaw Cody Jinkx, la jeune et talentueuse guitariste Grace Browers déjà chroniqué ici, ‘Mr Larkin Poe’ Tyler Bryant, le frontman de Clutch, Neil Fallon, le guitariste de Blues Rock Jared James Nichols et enfin le bassiste et chanteur de Mastodon Troy, Jayson Sanders… Il manque donc Dolly Parton à cette grand-messe de la Country orchestrée par MARK MORTON !

Assez éloigné donc des Miranda Lambert, Lainey Wilson et autres Carrie Underwood, on est plutôt ici dans les pas du Pride & Glory de Zakk Wylde, voire plus récemment de Cory Marks. Ne nous y trompons pas, le musicien originaire de Virginie, a mis le cap au Sud en sortant les muscles, et on n’en attendait pas moins de lui. Il prend à bras le corps le Southern Rock avec l’héritage très Metal qu’on lui connaît. Et ça sonne ! Les riffs épais et tranchants, un songwriting aux petits oignons et des solos de grande classe font de ce deuxième effort en solo de MARK MORTON un moment bien pensé et agréable. Proche des standards du genre, il lui manque cependant encore un peu d’identité franchement Southern. Propre et soutenu.

Photo : Travis Shinn

Catégories
Hard Rock

Rock-Out : let there be Rock

Enthousiaste et convaincant, je jeune combo balance son Rock fiévreux et sauvage avec une joie très communicative. Chevillé à un Hard Rock qui fait ses preuves, et son petit effet, depuis des décennies, ROCK-OUT avance fièrement avec une assurance décomplexée et un savoir-faire irréprochable. Avec « Let’s Call It Rock’n’Roll », le groupe du canton de Berne se montre intraitable sur un troisième effort classique, mais dévastateur, et qui devrait (enfin !) le propulser et les installer sur la scène européenne.

ROCK-OUT

« Let’s Call It Rock’n’Roll »

(Frontiers Music)

Avec « Let’s Call It Rock’n’Roll », c’est presqu’un cri du cœur que lancent les Suisses de ROCK-OUT et à écouter ce troisième opus, on n’en doute pas une seule seconde. Depuis « Loud, Hard And Dirty », puis « Stand Together », le quatuor continue sur sa dynamique sans dévier d’un iota de ce Hard Rock à la fois intemporel et si familier. Biberonné au son australien façon Ac/Dc, période Bon Scott, et Airbourne, il suffit d’ajouter un zeste d’Accept, période UDO, et un soupçon de Krokus pour avoir la recette complète.

Bien sûr, la formation helvète n’a jamais prétendu vouloir révolutionner le genre (et c’est tant mieux !), mais en perpétuant ce style avec talent et détermination, ROCK-OUT entretient l’esprit d’un Rock puissant et mélodique. Accrocheur et super-efficace, le quatuor continue sa chevauchée sur les traces des pionniers, et le fait qu’il ne s’encombre pas de fioritures lui confère une authentique légitimité. Enfin, la fraîcheur de ce nouvel album doit aussi beaucoup à une production solide et musclée.

Grâce à son époustouflant frontman, également guitariste, ROCK-OUT possède un atout majeur, et il est parfaitement accompagné d’une rythmique massive et d’un second six-cordiste au diapason. S’enchaînent ensuite les titres comme autant d’hymnes fédérateurs (« American Way », « Dynamite », « I Wanna Live », « Tears Are The Rain », « Don’t Call Me Honey »). Clairement taillé pour la scène, « Let’s Call It Rock’n’Roll » devient vite contagieux et reste fidèle aux idéaux et aux fondamentaux d’un Hard Rock universel et vivifiant.

Photo : Reto Berger

Catégories
Blues Rock Heavy Blues

Erja Lyytinen : un Blues épiné

Suave et percutante, ERJA LYYTINEN a le don de se renouveler à chaque réalisation, comme si elle partait à la recherche d’elle-même. Avec « Smell The Roses », c’est l’efficacité qui prime. Non qu’elle ait perdu la délicatesse de son jeu, ou toutes les nuances de son chant, bien au contraire, mais la songwriter a délibérément choisi une approche plus épurée… Et que cela lui va très bien ! Entre une lumière presqu’éblouissante et la noirceur des abysses, la frontwoman s’affirme comme jamais, faisant preuve d’une maturité artistique élégante et forte.

ERJA LYYTINEN

« Smell The Roses »

(Tuohi Records)

A peine avait-elle sorti ce treizième et très électrique nouvel album qu’ERJA LYYTINEN reprenait la route pour y délivrer son Blues Rock. Il faut dire que la Finlandaise n’est jamais aussi bien que sur scène, son terrain de jeu favori, là où sa musique prend toute son ampleur. D’autant qu’avec « Smell The Roses », la musicienne a sérieusement musclé son jeu poussant son registre jusque dans des contrées aux riffs Hard Rock. Bien sûr, l’ensemble porte toujours cette touche inimitable guidée par une féminité affirmée et un Rock moderne, nappé d’un Blues audacieux.

Depuis deux décennies, ERJA LYYTINEN est devenue une artiste incontournable de la scène Blues Rock mondiale, rivalisant sans peine avec ses consœurs les plus médiatisées. Il y a chez elle un parfum et une saveur très nordiques, qui offrent des sonorités spéciales à ce Blues Rock explosif. Cette fois, elle a souhaité faire de ce « Smell The Roses » un disque résolument Rock, à base de riffs puissants et massifs, de refrains imparables et entêtants, portés par des solos incandescents et où la reine de la slide se fait immensément plaisir. Il y beaucoup de vie et d’énergie sur les neuf titres de cet opus.   

En formation classique et dans un style peut-être plus frontal qu’à l’habitude, la guitariste et chanteuse ne s’économise pas une seul instant, même si elle laisse toujours une belle place à des chansons plus intimes et personnelles, laissant ainsi sa douceur s’exprimer (« Empty Hours »). Et si le morceau-titre est déjà incontournable, d’autres surprises se nichent au cœur de « Smell The Roses ». «  Going To Hell », « Abyss » ou « Stoney Creek » captivent par leur relief, tandis que « Dragonfly » ou « The Ring » laissent cette impression de contrôle et de détermination, si présente chez elle. Et quelle voix !  

Photo : Adam Kennedy

Retrouvez la récente interview de l’artiste et les chroniques de ses deux derniers albums :

Catégories
Rock Progressif

Bjørn Riis : fendre l’obscur

Après avoir hissé son groupe Airbag parmi les meilleures formations mondiales de Rock Progressif, BJØRN RIIS prend aussi le temps de quitter son trio pour des escapades plus intimes. Tout en gardant ce toucher et ce son si identifiables, le guitariste et chanteur plonge sur « Fimbulvinter » dans une douce mélancolie à la fois légère et sophistiquée. Et quand il ne laisse pas parler sa guitare, c’est avec des mots d’une extrême justesse qu’il captive et prend encore plus de hauteur.

BJØRN RIIS

« Fimbulvinter »

(Karisma Records)

Trois ans après « Everything To Everyone », c’est avec un cinquième album solo que le co-fondateur d’Airbag fait son retour, moins d’un an après « The Century Of Self » sorti avec son groupe. Certes, certains morceaux auraient pu figurer sur l’un des disques du trio, mais l’approche du Norvégien en solitaire est beaucoup plus introspective, plus personnelle aussi et possède une profondeur assez unique. Constitué de paysages sonores dont il a le secret, BJØRN RIIS nous emmène dans un voyage sombre en quête de lumière.

S’il s’est inspiré de ses propres expériences sur l’angoisse, le désespoir et l’anxiété, « Fimbulvinter » n’est pas pour pourtant autobiographique, selon son auteur, et il sait aussi se montrer éclatant et d’une limpide clarté. Tenant son titre de la mythologie nordique, il représente le long hiver de trois ans qui précède Ragnarök. Cependant, il n’y a vraiment que sur l’intro, « Illhug » que l’on retrouve une touche Folk scandinave. Car, sur les cinq autres plages, c’est le Rock Progressif si reconnaissable et scintillant de BJØRN RIIS qui brille.

Pour autant, rien d’étouffant sur « Fimbulvinter », qui évolue à travers des morceaux emprunts d’une belle poésie sur laquelle on se laisse flotter à l’envie. Plein d’énergie, le musicien sait se montrer aussi plus Rock et véloce (« Gone »). Autour de « Panic Attack », long titre angulaire qui articule ce nouvel opus,  BJØRN RIIS déploie son jeu de guitare fluide et lumineux et s’il a convié quelques amis venus l’accompagner, il s’est occupé du reste, tout en co-produisant l’ensemble avec son ami Vegard Kleftås Sleipnes. Magistral !

Photo : Anne-Marie Forker

Retrouvez la chronique de son précédent album solo :

Catégories
International Symphonic Metal

Epica : symphonic rebirth [Interview]

Groupe phare et emblématique de la scène Metal Symphonique mondiale, EPICA signe un neuvième album aussi nerveux qu’accrocheur, enveloppé d’arrangements grandioses et porté par la voix cristalline de Simone Simons. Audacieux et racés, les Hollandais ont cette fois modifié leur façon de composer. « Aspiral » se montre même peut-être plus accessible dans ses mélodies que ses prédécesseurs, tout en restant résolument Metal et même assez complexe. Inspiré et ascensionnel, il est ici question de cycles, de destruction et de renaissance. Lumineux et puissant, le sextet signe un retour éclatant. A la veille de sa sortie, la frontwoman revient sur la conception de ce nouvel opus, ainsi que sur son expérience en solo et les gigantesques concerts donnés en 2023 avec chœurs et orchestre. Entretien.

– Vous avez commencé à travailler sur « Aspiral » il y a plus d’un an avec un planning très établi. Et il en est ressorti beaucoup de chansons. Tout d’abord, comment le choix définitif des morceaux s’est-il effectué, et avez-vous cherché un lien entre eux, sans pour autant réaliser un album-concept ?

Oui, en fait, les chansons ont toujours besoin de temps pour évoluer et certaines nécessitent aussi plus de travail que d’autres. Mais une fois que ce processus est fait, nous les écoutons toutes ensemble et c’est à ce moment-là que nous choisissons les meilleures pour l’album. Après, on fait chacun une liste de nos titres préférés. Il faut trouver le juste équilibre pour l’album et ensuite chacun vote ! C’est un groupe très démocratique ! (Rires) C’est tout simplement comme ça qu’on définit la sélection définitive pour le CD. En ce qui concerne les paroles des chansons, elles sont finalement toutes assez connectées entre-elles, c’est vrai. Donc, l’ordre sur l’album n’a pas vraiment d’importance, en fait, en tout cas pas dans ce sens-là.  

– J’aimerais qu’on parle des morceaux « A New Age Drawns », dont on découvre ici les parties sept, huit et neuf. Où en êtes-vous de cette saga et avez-vous l’intention de la prolonger encore ?

Non, la saga s’arrête ici avec les trois dernières parties. Et puis, c’est aussi notre neuvième album, donc… Il s’agit sur « Aspiral » d’un changement dans la conscience de toute l’humanité. Nous devons nous réveiller et réagir à ce chaos dans lequel nous vivons. Nous devons nous concentrer sur la communauté et faire les choses ensemble, en arrêtant de ne penser qu’à nous-mêmes. Et tout cela vient donc acter la fin de la saga sur ce disque.

– D’ailleurs, est-ce que la composition de ces morceaux a quelque chose de particulier pour vous ? Et est-ce que, finalement, « A New Age Drawns » n’est pas un peu la colonne vertébrale d’EPICA depuis ses débuts ?

En fait, les paroles sont écrites par Marc (Jansen, guitare et voix – NDR), ainsi que la musique. Et oui, tout a commencé il y a de nombreuses années aux tous débuts d’EPICA en 2005. C’est lui qui a probablement la connexion la plus forte avec cette saga. Et si l’on revient sur le dernier album avec les trois dernières parties, ma préférée est sans doute « The Grand Saga Of Existence », je l’adore !

– Vous avez sorti « Omega » il y a quatre ans, puis « The Alchemy Project » l’année suivante pour célébrer vos 20 ans, un disque accompagné de nombreux guests. Vous aviez ressenti le besoin d’explorer d’autres styles et de vous détachez un peu d’EPICA le temps d’un EP ?

Oui, « The Alchemy Project » a été pour nous un bon moyen d’expérimenter beaucoup de choses et également de travailler avec de nombreux artistes venus d’horizons différents. En effet, je n’avais pas eu, d’une certaine manière, le sentiment d’avoir de limite au niveau du chant par rapport au style propre à EPICA. Cela a aussi été très inspirant pour nous, d’autant que le retour des fans a été très bon. On a senti qu’on pouvait aller vers de nouvelles choses, sans trop penser à notre style précisément. L’idée était juste d’écrire des chansons, d’expérimenter autant que nous le souhaitions et de nous amuser surtout. Et c’est exactement ce que nous avions fait ! (Sourires)

– Et l’an dernier, tu as sorti « Vermillion », ton premier album solo. Tu as travaillé avec Arjen Lucassen d’Ayreon sur des morceaux plus progressifs et électroniques. C’est un projet que tu nourrissais depuis longtemps ? Quel était l’objectif premier ? C’était avant tout pour te faire plaisir, même si ton emploi du temps est déjà très chargé ?

Oui, j’avais l’idée d’un album solo depuis de nombreuses années, mais je n’avais jamais le temps de m’y consacrer. Il y a un bon moment maintenant, j’avais déjà contacté Arjen en lui demandant s’il serait intéressé. Il m’avait répondu positivement, mais il n’avait pas le temps ! (Rires) Ce n’est finalement qu’au début 2023 que nous avons commencé à travailler sur « Vermillion ». Bien sûr, je désirais avoir mon album solo pour moi-même et faire également quelque chose en dehors d’EPICA. J’ai toujours travaillé avec d’autres artistes, bien sûr, j’ai fait de nombreuses collaborations, mais je n’avais jamais réalisé un album entier seule. Et puis, j’ai toujours adoré la musique d’Ayreon et je me suis dit qu’il serait le meilleur pour le réaliser avec moi.

– Parallèlement, vous aviez donné deux concerts exceptionnels à Amsterdam et Mexico, « The Symphonic Synergy », qui sortira d’ailleurs sur l’édition limitée d’« Aspiral ». C’est toujours un grand moment pour vous de vous produire avec un tel orchestre et une chorale complète ?

Oh oui, c’est un rêve qui devient réalité ! C’est la meilleure manière pour nous de créer de la magie. Cela correspond vraiment à notre musique, mais c’est impossible de faire de tels concerts à chaque fois, car cela implique énormément de gens. Je suis très fière de « The Symphonic Synergy », car nous avons travaillé dur et ce fut deux concerts magiques. Je suis aussi heureuse qu’il soit disponible en Blue-Ray pour que tout le monde puisse l’apprécier. C’est vraiment un sommet dans notre carrière. Ce sont bien sûr des concerts qu’on aimerait faire plus souvent, mais c’est une énorme organisation pour créer de tels shows. Il y a eu au total 150 personnes, hors et sur scène, à travailler sur ce projet. C’était fou ! (Rires)

– Est-ce que cela reste un objectif important pour un groupe de votre style de pouvoir jouer avec un orchestre symphonique, afin de donner toute sa dimension et son relief à votre musique ? 

Oui, c’est exactement ça. On aimerait en faire plus souvent, bien sûr. En 2027, EPICA célèbrera ses 25 ans et nous sommes déjà en train de réfléchir à ce que nous pourrions faire sur scène et offrir à nos fans. Jusqu’à présent, nous avons toujours célébré nos anniversaires avec le groupe, des chœurs et un orchestre. Cette fois, nous regardons les possibilités pour voir ce que nous pourrions produire dans le futur. J’aimerais beaucoup partir en tournée avec un orchestre mais, financièrement, cela coûte vraiment très cher de créer un tel spectacle ! C’est énorme ! (Rires)

L’album d’EPICA, « Aspiral », est disponible chez Nuclear Blast Records.

Photos : Tim Tronckoe

Retrouvez aussi la chronique de l’album « We Still Take You With Us – The Early Years » et celle de l’album solo de Simone Simons, « Vermillion » :

Catégories
Blues Folk/Americana Rock

Nina Attal : les cordes sensibles

Compositrice, chanteuse et guitariste accomplie, NINA ATTAL se présente avec une cinquième réalisation très aboutie, remarquablement bien produite et d’une belle diversité. Fluide et instinctif, son jeu paraît évident, malgré une technicité de chaque instant qui se niche au creux de chaque arrangement. Avec beaucoup de fraîcheur et d’énergie, « Tales Of A Guitar Woman » est la signature d’une artiste aguerrie et pleine de ressources. Organique et moderne.

NINA ATTAL

« Tales Of A Guitar Woman »

(LVCO)

Ce qui caractérise notamment NINA ATTAL depuis ses débuts il y a un peu plus de 15 ans, c’est son indépendance et sa liberté artistique. Et c’est sûrement ce qui a contribué à son éclosion et sa longévité… au-delà de son talent, bien sûr. Devenue incontournable sur la scène Rock et Blues française, elle s’est affranchi des frontières musicales depuis longtemps déjà pour laisser éclore un style très personnel où la Folk, le Rock, l’Americana et la Pop trouvent refuge autour d’un Blues rassembleur, qui fait le guide.

Quatre ans après un resplendissant « Pieces Of Soul », NINA ATTAL livre son cinquième album et il se montre largement à la hauteur des attentes. Très introspectif dans les textes, il est aussi une véritable déclaration d’amour à son instrument : la guitare. Et sur « Tales Of A Guitar Woman », elle passe de l’électrique à l’acoustique, de la 12 cordes au dobro avec la même dextérité, le même feeling et cette même technique qui fait d’elle l’une des plus impressionnantes et éclectiques musiciennes du paysage musical actuel.

Composé de 13 chansons, ce nouvel opus nous conte aussi 13 histoires, qui sont autant de propos intimes que de réflexions sur l’état de notre monde. NINA ATTAL joue sur les émotions avec douceur, toujours chevillée à cette explosivité qu’on lui connaît. Incendiaire ou délicate, la musicienne reste d’une spontanéité constante, et peu importe le style abordé. Enfin, « Tales Of A Guitar Woman » compte également trois titres en français et des duos, qui viennent confirmer sa polyvalence et un sens du songwriting imparable. Intense !

Retrouvez également sa récente interview et la chronique de « Pieces Of Soul » :

Catégories
Glam Rock Hard'n Heavy Melodic Rock Rock Hard

Amerikan Kaos : riffology

Il a souhaité un album varié, quelque chose qui lui ressemble tellement que les gens ne pourraient l’imaginer ainsi… et il a réussi ! Avec AMERIKAN KAOS, Jeff Waters s’offre un terrain de jeu inédit et sans limite. Courant sur trois albums, cette expérience grand format s’aventure dans toutes les contrées Rock’n’Roll avec une joie très concrète qui vient s’ajouter à un savoir-faire, où le moindre détail est peaufiné à l’extrême. Avant de vous plonger dans « All That Jive », enlevez-vous tout de suite Annihilator de la tête : le plaisir est ailleurs… cette fois-ci !    

AMERIKAN KAOS

« All That Jive »

(Metal Department)

AMERIKAN KAOS est en quelque sorte le jardin secret, ou la cour de recréation, de Jeff Waters, tête pensante d’Annihilator depuis 1984. Ayant mis son principal groupe sur pause pour quelques temps, le virtuose de la six-corde (entre autres !) travaille ardemment sur ce projet depuis 2019 et, après avoir sorti « Armageddon Boogie » en mai dernier, voici le deuxième volet de sa trilogie, « All That Jive », alors que l’on sait déjà qu’elle s’achèvera l’année prochaine avec « The Sheeple Swing ». Et si vous n’êtes pas au courant de la teneur du combo, la surprise va être de taille, d’autant qu’il sait vraiment tout faire… et avec la manière ! Ici, tout est différent de ce qu’on connait de lui.

L’objectif du Canadien, installé en Angleterre depuis quelques années, est avant tout de s’éloigner le plus possible du Thrash et du Heavy Metal qui ont fait sa réputation et dont il est l’un des grands et brillants artisans. Grand maître de la culture du riff, il est assez surprenant dans le son, mais pas dans son inimitable approche guitaristique. Et pour ce deuxième album d’AMERIKAN KAOS, il s’est amusé avec son impressionnante collection de guitares et d’amplis, et cela s’entend dans les multiples variations. Les territoires sonores sont si vastes qu’on imagine très bien la partie de plaisir qu’ont dû être la conception et l’élaboration de « All That Jive ».

Ce qui ne change pas, c’est que Jeff Waters s’est bien sûr occupé de tout : composition, écriture, arrangements, prise de son, mixage, production et mastering, le tout dans son ‘Watersound Studio’ du côté de Durham. Touche-à-tout de génie, il a embarqué le chanteur Stu Block, qui livre une prestation géniale, ainsi que le claviériste Bob Katsionis, sorte d’arme fatale des atmosphères. Pour le reste, on navigue dans un Hard Rock classique, un brin Heavy, parfois Glam et surtout hyper-Rock’n’Roll. Forcément, les parties de guitare sont étourdissantes de précision, d’inventivité et AMERIKAN KAOS peut compter sur le feeling sans limite de son créateur. Des riffs et des sourires !

Catégories
Classic Hard Rock Hard Rock

Smith/Kotzen : un harmonieux raffinement

Spontanée et ambitieuse, la nouvelle réalisation de SMITH/KOTZEN dévoile surtout un réel et palpable désir de jouer et de composer ensemble. S’ils peuvent évidemment s’appuyer sur une technique exceptionnelle et très complémentaire, les deux artistes, qui se partagent aussi le chant, sont guidés par une culture musicale commune ponctuée d’étonnants contrastes dans le jeu. Et c’est justement toute la force de « Black Light / White Noise », qui est un modèle du genre, entre élégance sonore et puissance Rock.

SMITH/KOTZEN

« Black Light / White Noise »

(BMG)

Il y a quatre ans ADRIAN SMITH et RICHIE KOTZEN avaient surpris tout le monde avec un premier album éponyme d’une grande classe. Au-delà de cette union artistique assez improbable de prime abord, les deux guitaristes s’étaient trouvés naturellement autour d’un Classic Rock moderne et forcément affûté, s’ouvrant même de belles perspectives. D’ailleurs, quelques mois plus tard sortait l’EP « Better days », puis une version augmentée l’année suivante de cinq titres live. Rien d’un one-shot donc, et c’est tant mieux !

L’impatience commençait à grandir depuis quelques temps accompagnée de nombreuses questions. Et dès la première écoute, on ne peut que se réjouir de voir nos deux virtuoses toujours aussi inspirés et créatifs. « Black Light / White Noise » apporte beaucoup de certitudes, à commencer par la plus éclatante : il existe une touche et un son SMITH/KOTZEN. Assez loin de leur chapelle respective (quoique l’Américain en ait plusieurs), le duo côtoie les sommets, s’appuie sur ses héritages et les fructifie avec talent.

Enregistré à Los Angeles, mixé par Jay Ruston et produit par les deux musiciens et chanteurs, ce deuxième opus fait briller cette alchimie anglo-américaine, qui transcende les courants sur de solides racines Hard Rock et Blues. Accompagné par l’excellente Julia Lage (femme de Kotzen) à la basse et Bruno Valverde d’Angra derrière les fûts, SMITH/KOTZEN a plus que belle allure et cette nouvelle odyssée musicale devient immédiatement familière (« Muddy Water », « White Noise », « Blindsided », « Black Light », « Life Unchained »). Eblouissant !

Retrouvez la chronique du premier album et de « Better Days… And Nights » :