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Thrash Metal

Exodus : combo grata !

Avec « Persona Non Grata », le combo de la Bay Area reprend définitivement son destin en main et cogne sans retenue. Avec des textes montrant une conscience sociale aiguisée et des musiques déterminées alliant puissance et précision, EXODUS s’élève à un niveau qu’il a rarement atteint. De quoi remettre bien des pendules à l’heure.  

EXODUS

« Persona No Grata »

(Nuclear Blast Records)

Mais bien sûr qu’EXODUS a toute sa place dans le fameux ‘Big Four’ conceptualisé par Lars Ulrich ! Et si Ian Scott d’Anthrax en a récemment parlé, une très grande majorité des Thrashers n’en pense pas moins. Alors que celles (et ceux aussi, bien sûr !), qui auraient encore des doutes, se penchent sur ce nouvel et onzième album des Californiens pour en être persuadé.

En 2014, le frontman Steve Souza reprenait du service sur le très bon « Blood In, Blood Out », marquant le réveil du légendaire combo de la Bay Area. Avec « Persona Non Grata », EXODUS enfonce le clou avec une virulence et une agressivité intactes. Il faut aussi préciser que l’ex-guitariste de Slayer, Gary Holt, est pour beaucoup dans l’écriture de ce nouvel opus et cela s’entend !

Outre les riffs acérés et tranchants, la prestation de Tom Hunting derrière les fûts est époustouflante, tout comme celle de Jack Gibson à la basse (« Clickbait », « The Years Of Death And Dying »). EXODUS a très habillement offert à des titres Old School une production très moderne et le résultat est phénoménal (« Elitist », « The Fires OF Destruction »). Explosif et indispensable !

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Metal

Downright Malice : ample et affûté

Plutôt que de s’engouffrer dans un seul et unique registre, le quintet français a préféré s’en approprier plusieurs, tout en restant dans un Metal sans limite et sans frontière. Avec ce nouvel album, DOWNRIGHT MALICE met un gros coup de latte dans la fourmilière métallique et « Mechanica Temporis » s’avère véloce et rugueux.

DOWNRIGHT MALICE

« Mechanica Temporis »

(Independant)

Les Alsaciens ont commencé à frapper le fer en 1987 et ne l’ont pas laissé refroidir. Depuis, DOWNRIGHT MALICE a écumé les scènes aux côtés de grands noms et se présente aujourd’hui avec un sixième album très actuel, qui marie de multiples courants issus du Metal, allant du Heavy au Thrash en passant par le Groove et le Death. Un vaste horizon que le groupe traverse avec aisance.

Fort d’un duo vocal solide et complémentaire, où se conjuguent à la fois puissance et agressivité, DOWNRIGHT MALICE dispose de solides atouts, d’autant que sa rythmique et son guitariste se montrent nerveux et massifs tout au long des dix morceaux de « Mechanica Temporis ». On notera au passage une autoproduction de haut vol et très équilibrée, qui sert très bien l’ensemble.

Débordant d’énergie tout en mettant l’accent sur des mélodies accrocheuses, DOWNRIGHT MALICE joue sur de multiples influences, essentiellement scandinaves pour le chant, et très teutonnes surtout en ce qui concerne les riffs. Entre passages épiques et galopants, breaks bien sentis et changements de tempos efficaces, les dix titres de ce nouvel album ne manquent pas de vigueur et invitent au headbanging. Bien joué !  

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France Melodic Metal Metal Indus

Dust In Mind : en totale maîtrise [Interview]

C’est demain que le quintet français DUST IN MIND sort son nouvel album, « CTRL ». Moderne, mélodique et Indus, le groupe se présente avec un quatrième effort plein de confiance et très inspiré. Ressorti renforcé de cette période obscure, le groupe se livre à travers des émotions fortes dans des atmosphères très urbaines, des refrains addictifs et soutenu par une production massive doublée d’une belle force de frappe. La frontwoman du combo, Jen, nous parle de ce nouvel opus, ainsi que du travail collectif des musiciens du combo.

– Votre quatrième album, « CTRL », vient de sortir et il présente une direction artistique aboutie et une très belle production. DUST IN MIND s’affirme avec beaucoup d’assurance. C’est aussi votre sentiment ?


Merci beaucoup ! Oui, c’est également notre ressenti. On ne va pas faire dans le cliché et dire que c’est l’album de la maturité, (Rires) mais on sent que l’on est dans la bonne direction. On se sent en phase à 2000% avec tout ce que l’on fait, et on travaille sur tous les aspects de la production que ce soit la vidéo, les photos et le son. Cela demande énormément de travail et nous constatons que le public le ressent aussi, donc nous en sommes très heureux.

– Vous avez dit que la période de confinement vous avait aidé à travailler sur vos objectifs et votre son également. En quoi cette démarche a-t-elle modifié ou renforcé le groupe ?

On peut dire que l’on a beaucoup cohabité pendant ce confinement. Plutôt qu’uniquement le subir, on a pensé que c’était le bon moment pour travailler notre son et aussi faire des soirées brainstorming à rallonge, où l’on a beaucoup discuté. On l’a fait dans nos vies personnelles, et aussi dans celle du groupe. Nous avons une très bonne cohésion et je pense que c’est ce qui fait notre force. Nous voulons aller dans la même direction et nous faisons tous les mêmes sacrifices. Entre deux confinements, nous nous sommes isolés plusieurs jours dans une salle de concert, où nous avons travaillé le côté scénique et le jeu de lumière. Et nous avons également fait appel à un coach pour la première fois. Nous avons peaufiné notre jeu de scène, mais nous avons aussi passé beaucoup de temps à faire des exercices de cohésion de groupe, de lâcher prise, etc… C’était très précieux pour nous et cela a encore plus resserré nos liens.

– DUST IN MIND évolue dans un Modern Metal avec des dominantes Indus et même un peu symphoniques. Ce sont pourtant des registres assez opposés. C’est un mix qui vous est venu facilement et naturellement ?

Je ne pense pas qu’il y ait 1% de symphonique dans DUST IN MIND ! (Rires)(Pourtant vocalement, on y est très souvent ! –NDR) Mais oui, nous évoluons dans un registre Indus depuis les débuts du groupe. Nous avons aussi un coté très groovy, très Korn comme le disent certain. Et c’est vrai que nos influences étant Korn et Pain, nous nous présentons simplement comme un groupe de Modern Metal/Indus. Cette tendance est tout à fait naturelle et colle parfaitement au groupe et à nos personnalités.

– « CTRL » est un album très lumineux et paradoxalement certains passages, ainsi que vos textes sont très sombres. Quelle est la thématique générale, car on pense parfois à un album-concept ?

Cela pourrait être apparenté à un album-concept, pourtant il n’a pas été réalisé dans cette optique. En écrivant les textes, je laisse juste parler mon cœur de manière primitive. Et au final, c’est vers la fin de l’album que j’ai réalisé qu’il y avait bien un thème général qui ressortait clairement. Cette notion de contrôle des émotions, de lâcher prise qui peut faire parfois peur ou l’addiction aux émotions intenses, etc…


– DUST IN MIND se distingue aussi par sa double dualité vocale, grâce à un chant féminin et masculin d’un côté, ainsi que clair et growl de l’autre. C’est un aspect de votre musique que vous travaillez plus particulièrement et dont vous soignez un peu plus les arrangements ?

En effet, c’est quelque chose sur laquelle nous essayons de travailler et surtout d’évoluer. Sur ce nouvel album, nous avons beaucoup travaillé sur les voix et nous avons aussi expérimenté et osé. On voulait également casser certains codes comme le fait que la chanteuse ne doit pas nécessairement chanter tous les refrains. Damien (Dausch, guitare et chant saturé – NDR) chante plus que d’habitude et présente également un panel vocal beaucoup plus riche. C’est très plaisant et cela donne plus de diversité à l’album.

– Sur le morceau « Synapses », il y a  un passage chanté en français, qui se distingue aussi du ton du titre par son style. Comment vous est venue l’idée, et est-ce que c’était important pour vous que votre langue maternelle ait aussi sa place sur l’album ?


C’est vrai, car cela fait quelques temps que nous souhaitions faire un clin d’œil à notre langue maternelle. Et lorsque « Synapses » a été composé, c’est tout naturellement que j’ai posé des paroles en français. Nous réalisons que beaucoup de nos fans à l’étranger ne savent pas que nous sommes français. Il y a quelques années, j’essayais tant bien que mal de camoufler mon accent et aujourd’hui, je le regrette presque. Nous sommes français et la French Touch a une bonne image à l’étranger, alors pourquoi s’en cacher ? Je préfère l’assumer.

– Vous déclarez avoir plus de 10 millions de streams. Concrètement, quel est l’impact réel ? Cela se sent dans les ventes d’albums ou, peut-être et surtout, sur la fréquentation des concerts ?


Oui, cela se sent dans les ventes d’albums, et heureusement. Mais honnêtement, le nombre de streams (de Spotify par exemple) est une valeur objective. Si on tombe dans des playlists éditoriales, cela aura de suite un très gros impact. Et c’est une grande chance de nos jours, c’est vrai.


– Enfin, la pochette de « CTRL » est une photo de Freaky Hoody, connu notamment pour ses tatouages. Quel est le message ? Vous vous sentez proches de sa démarche ? Et vous êtes-vous rencontrés ?

Oui, nous nous sommes rencontrés, car c’est nous qui avons réalisé le clip de « Take Me Away » dans lequel il joue. Nous l’avons découvert dans une vidéo sur les réseaux sociaux et nous avons accroché à son histoire. Nous véhiculons des messages de tolérance que ce soit en termes de couleur de peau, de religion, d’orientation sexuelle, sur les tatouages, etc…
Faire appel à lui pour notre clip était plutôt naturel. Et à la fin du tournage, nous lui avons proposé de poser pour notre pochette et nous avons improvisé un shooting. C’était extra ! 

L’album « CTRL » de DUST IN MIND sera disponible demain (le 19 novembre) chez DarkTunes Music Group

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Psych Stoner/Desert

Floored Faces : fuzzy road-trip

Très humblement, FLOORED FACES sort « Kool Hangs », son deuxième album toujours autoproduit. Le trio de Seattle ne joue pas pour autant les timorés et avance sur un Heavy Stoner Rock, hyper-fuzz et sacrément Psych. Les Américains nous convient à une fable post-apocalyptique originale et très relevée.

FLOORED FACES

« Kool Hangs »

(Independant)

En l’espace de trois ans, FLOORED FACES a déjà commis trois EP et revient avec son deuxième album, « Kool Hangs », sous le bras. Ayant imaginé un road-trip dans un monde post-apocalyptique, le trio de Seattle propose pourtant une musique loin d’être aussi sombre que son propos. Et le Heavy Stoner Rock du combo respire cette authenticité.

La chevauchée musicale délivrée par les Américains va se faire à moto avec juste quelques effets personnels et… un fusil à pompe. Quelque part entre QOTSA et Monster Magnet, FLOORED FACES a trouvé sa voie sur un gros fuzz, un Heavy Psych accrocheur et des envolées instrumentales explosives sur fond d’ambiances Garage.

Basé sur un storytelling imparable, Joe Syverson (guitare, chant), Erik Cargill (basse) et Colin English (batterie, synthés) ont concocté ce « Kool Hangs », dont l’écriture est aussi aérienne que percutante. Persuasif et super-efficace, FLOORED FACES enchaine les morceaux avec justesse et envie (« Shoot The Ground », « I’d Be Broke », « Now You See It »). Classe… !

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Doom Post-Metal

SaaR : par-delà les dieux

Et si l’épopée d’Ulysse, sorti de l’imaginaire d’Homère, se déroulait finalement dans un dédale de tours et d’immeubles aussi froids qu’impersonnels et insensibles ? C’est une hypothèse soulevée par SAAR, brillant quatuor parisien de post-Metal, sur son troisième album « Gods ». Subtil et massif.

SAAR

« Gods »

(Source Atone Records/Klonosphere)

Plus de deux millénaires après son écriture, « L’odyssée » d’Homère continue d’inspirer les artistes quelque soit leur domaine d’expression. Cette fois, c’est une vision post-Metal que nous propose le quatuor parisien SAAR, qui sort « Gods », un troisième album toujours instrumental et toujours très créatif.

S’engouffrant dans de sombres abîmes musicaux et malgré la teneur de l’œuvre mythologique, le groupe offre une version globalement très urbaine dans le son et jusque sur la pochette. Très moderne dans son approche, SAAR semble avoir voulu actualiser le propos, et il faut reconnaître qu’il a vu juste.

Sans effet de manche, mais non sans nuances, « Gods » nous propulse dans un post-Metal où le Doom et le post-HardCore font bon ménage (« Ulysse », « Bridge Of Death », « Tirésias »). SAAR interprète ses sept nouvelles compositions avec force en disposant d’une excellente production. Souvent hypnotique, l’album est imposant.

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Blues Rock

Boogie Beasts : la bête ronronne

L’union fait la force et les Belges de BOOGIE BEASTS l’ont bien compris. Le quatuor, en plus de réconcilier Wallonie et Flandre, fait le lien entre le Blues traditionnel du Mississippi et un épais Rock très contemporain. Le Blues Rock très Psych et profond de ce troisième album, « Love Me Some », prend aux tripes et libère.  

BOOGIE BEASTS

« Love Me Some »

(Donor Productions/L’Autre Distribution)

Brut et sensuel, la Musique du quatuor belge groove et électrise sur ce troisième album où le Blues du Delta se serait pris les doigts dans la prise. Mi-flamand, mi-wallon, BOOGIE BEASTS se présente également avec un line-up assez atypique, où un harmonica volcanique a pris la place de la basse. Pour le reste, la guitare, la batterie et le chant mènent le jeu.

Sur un fuzz envoûtant, une slide bien grasse et des rythmiques un brin Psych, BOOGIE BEASTS fait la jonction entre un Blues traditionnel et une énergie très moderne et directe. Bien aidé par une production vibrante, « Love Me Some » résonne et claque, grâce à un son qui sort de l’ordinaire et qui offre un relief et une profondeur unique à l’album.

Le Blues Rock langoureux des Belges tient aussi sa particularité dans une inspiration et un univers qui traversent les âges, mais également à travers des textes à l’humour contagieux (« Bring It On », « Get Away », « Run You Down »). Dans un esprit jam, BOOGIE BEASTS a trouvé sa voie depuis trois albums avec une belle constance (« Like A Snake », « A Girl Like You »). Addictif !

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Thrash Metal

Bonded : radical

Fondé par des musiciens ayant fait leurs preuves sur la scène européenne et reconnus bien au-delà, BONDED sort son deuxième album, « Into Blackness », et affiche un Thrash Metal marqué au fer rouge. Le quintet joue sur l’aspect classique façon rouleau-compresseur du style avec un côté très actuel entraînant et dévastateur.

BONDED

« Into Blackness »

(Century Media Records)

BONDED est depuis quelques années une attraction et une bouffée d’air frais dans le petit monde du Thrash Metal. Composé de Bernd Kost (guitare) et Markus Freiwald (batterie), tous deux anciens de Sodom, de Chris Tsitsis (guitare), ex-Suicidal Angels, de l’excellent Marc Hanschild à la basse et du furieux frontman d’Assassin, Ingo Bajonczak, le quintet dispose d’arguments de poids.

A peine deux ans après le très bon « Rest In Violence », les Allemands (et le Grec !) remettent le couvert avec une hargne et une brutalité qui forcent le respect. Le combo a entretenu de belle manière sa colère et « Into Blackness » propose un Thrash Metal agressif et sans retenue. BONDED tabasse et se montre implacable sur un deuxième album mêlant tradition et modernité.

Fulgurants et tranchants, les riffs des deux six-cordistes mettent une énergie et une vélocité incroyables à des morceaux racés (« Watch (While The World Burns) », « Division Of The Damned », « Way Of The Knife », « Final Stand ») qu’on se prend en pleine face. BONDED est aussi rageur que sur son premier album et « Into Blackness » devrait satisfaire les thrashers les plus exigeants.

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Hard Rock Heavy metal

Show-Ya : le Metal du levant

Si la scène Heavy Metal japonaise fait assez peu parler d’elle à l’international, il reste un groupe qui la porte à bout de bras depuis 1981. Hard Rock, Glam ou Heavy Metal, le quintet féminin SHOW-YA ne s’interdit rien et surtout ne baisse pas les bras. « Showdown » navigue entre mélodies accrocheuses et puissance avec une belle dextérité.

SHOW-YA

« Showdown »

(Metalville Records)

Depuis quatre décennies, 15 albums et deux Live, le quintet règne sans partage sur la scène Metal féminine japonaise. Après quelques soubresauts et plusieurs changements de line-up, SHOW-YA poursuit sa belle et longue carrière, toujours armé d’une fougue inébranlable et d’une sacrée envie d’en découdre, comme ce « Showdown » vient le confirmer.

Toujours guidé par sa frontwoman Keiko Terada, le groupe ne souffre pas du nombre des années et affiche toujours une belle énergie. 35 ans après son premier album (« Masquerade Show »), SHOW-YA rugit toujours et n’a pas hésité à hausser son niveau de jeu. Les filles se montrent tranchantes et incisives (« Eye To Eye », « Kiss In The Riot », « Rocks »).

Entre Hard Rock et Heavy Metal, les Nipponnes font preuve d’une redoutable efficacité et ont même le plaisir d’accueillir la chanteur allemande Doro pour un hymne à la féminité, « Heavy Metal Feminity », très relevé et fédérateur. Masterisé par Jacob Hansen, « Showdown » est un très bon album et vient confirmer la férocité des métalleuses de SHOW-YA. 

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Groove Metal Power metal Thrash Metal

Nova Spei : d’étoiles et d’acier

Grâce à un frontman percutant, des riffs acérés et un duo basse/batterie survitaminé, le quintet NOVA SPEI se montre solide et affiche une belle puissance de feu. Sur des textes en français, les Québécois se présentent avec « Sequentis », un deuxième album Groove Metal efficace et convaincant.

NOVA SPEI

« Sequentis »

(Bam & Co-Heavy)

En dehors de quelques cas isolés dans notre beau pays, c’est plutôt du côté du Québec et de Montréal qu’il faut aller chercher pour dénicher un groupe de Metal francophone. Et pourtant, la langue de Molière peut amener à de bonnes surprises, comme c’est le cas avec NOVA SPEI, dont le Metal très groove, Thrash et Heavy est aussi pertinent que n’importe quel combo anglophone.

« Sequentis », deuxième album du quintet, traverse de nombreux courants musicaux, passant donc du Thrash au Power avec quelques touches de Death au niveau du chant. Car NOVA SPEI a la bonne idée de combiner un chant presque clair et très puissant avec un growl profond, qui apporte un relief intéressant à ses compos (« Animal », « La Proie », « Digitalisé », « Damné »).

Vigoureux et débordants d’énergie, les Québécois se montrent très soudés et l’impact de leur Metal se déploie avec beaucoup de force sur les douze titres. Entre noirceur et optimisme, les textes de NOVA SPEI se fondent dans leur époque en invitant l’auditeur à la réflexion (« Génération Perdue », « Nouvel Espoir », « Qui Sème Le Vent », « Démocratie Bafouée »). Costaud et massif !

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Blues Blues Rock Southern Rock

Gov’t Mule : stupéfiant de vérité

Exceptionnel groupe de scène, c’est pourtant en studio que s’est enfermé GOV’T MULE pour ce somptueux « Heavy Load Blues », sorte d’hommage à ceux qui ont influencé les Américains au fil de toutes ces années. Souvent très roots, on croirait cette nouvelle production enregistrée il y a des décennies tant elle sonne avec une vérité absolue et une spontanéité incroyable. Le groupe arrive là où on ne l’attend pas, et le résultat est encore une fois époustouflant.  

GOV’T MULE

« Heavy Load Blues »

(Fantasy Records)

Depuis 1994, et alors qu’ils quitteront le Allman Brothers Band trois ans plus tard, Warren Haynes (guitare, chant) et Allen Woody (basse, chant et décédé en 2000) avec Matt Abts (batterie) ont décidé de créer GOV’T MULE qui est rapidement devenu un groupe emblématique de jam endiablé, dont le terrain de jeu reste bien sûr le Blues Rock et le Rock Sudiste, dont il est aujourd’hui la référence incontestable du genre. Et sur 13 morceaux et près d’une heure vingt, le quatuor régale.  

Même si les Américains ont cette particularité d’avoir sorti une grande quantité d’albums live, c’est pourtant en studio qu’a été concocté « Heavy Load Blues », constitué uniquement de reprises, parfois même étonnantes. Toujours guidé par la voix et la guitare de Warren Hayes, GOV’T MULE n’a bien sûr pas pu s’empêcher s’y poser sa patte et de quelle manière ! D’Elmore James à Tom Waits, Junior Wells, Sonny Boy Williamson, Muddy Waters ou Otis Rush et même Whitesnake, le tour d’horizon impressionne.

A travers « Blues Before Sunrise », « Wake Up Dead », « Ain’t No Heart Of The City » ou encore le fabuleux « Fell Like Breaking Up Somebody’s Home », ce qui surprend surtout sur « Heavy Load Blues », c’est ce son d’une authenticité rare. En effet, l’album a été enregistré au Power Station en Nouvelle-Angleterre en prise directe et sur bandes analogiques, rendant ses lettres de noblesse à ce qui procure au Blues cette sincérité vintage et intemporelle. Décidemment, GOV’T MULE n’en finira jamais de surprendre.