Catégories
Alternative Metal Alternative Rock International

Lansdowne : no alternative [Interview]

Même si le style commence à faire quelques émules en Europe, l’Alternative Metal/Rock reste un registre typiquement américain et canadien évidemment. Dans la mouvance des plus grands groupes du genre, LANSDOWNE commence à faire de plus en plus parler de lui en Europe, où le groupe est actuellement en tournée. C’était justement l’occasion de poser quelques questions à Glenn Mungo, batteur du quintet de Boston dans le Massachusetts, sur le dernier album « Medicine », mais pas uniquement…

– Vous jouez de l’Alternative Metal/Rock, qui est un style véritablement propre aux Etats-Unis. Même si quelques groupes parviennent à s’imposer dans le monde entier, ils sont peu nombreux. Est-ce que tu penses aussi que c’est un style typiquement américain ?

Oui, je pense que cela vient effectivement des racines du Rock américain. Même si beaucoup de groupes vont dans des directions différentes, il y a toujours ce côté très roots qui reste assez confortable finalement, en tout cas pour nous. Mais on peut voir aussi beaucoup de très bons groupes du même style en Europe aujourd’hui. Techniquement, c’est sans doute plus simple pour nous et c’est vrai qu’on est en train d’essayer d’importer tout ça chez vous ! (Rires

– Justement, est-ce que votre signature l’an dernier chez AFM Records, un label allemand, a aussi pour objectif de sortir de votre pays plus facilement et peut-être aussi de démocratiser le genre ?

Absolument, notre signature avec AFM Records est une façon pour nous de faire un grand bond en avant pour nous focaliser sur l’Europe. Cela fait maintenant 16 ans que nous jouons notre musique et à chaque fois que nous rentrons chez nous, on s’aperçoit qu’il y a un fort potentiel en Europe, au même titre qu’aux Etats-Unis. On a de plus en plus de fans chez vous et AFM Records peut nous aider à propager notre musique plus largement ici. Oui, je pense qu’on peut aider à démocratiser ce style un peu partout.

– En plus de 15 ans de carrière, vous avez  sorti deux EP, deux albums et plusieurs singles. Il s’est écoulé 12 ans entre « Blue Collar Revolver », votre premier album, et « Medicine » sorti il y a quelques mois. C’est très long, comment l’expliques-tu ?

(Rires) Oui, c’est très long ! C’est vrai qu’on a sorti quelques singles ici et là et on a aussi pris le temps de tourner. Et puis, nous nous sommes mariés, nous avons eu des enfants et nous avons eu moins de temps pour nous poser sur la longueur. Mais on n’a pas arrêté de grandir pour autant, mais nous nous sommes réunis moins qu’auparavant, c’est vrai. Alors quand AFM Records nous a fait cette proposition, cela a été le moment parfait pour vous pour nous y remettre vraiment et surtout de prendre le temps de le faire. C’était le bon timing pour un album, et aussi pour repartir en tournée !

Photo : Jared Sher Photography

– Parlons de « Medicine » justement, qui bénéficie d’une grosse et explosive production avec des arrangements très soignés. Avec la pandémie, beaucoup de choses ont été stoppées, bien sûr. Alors est-ce que, finalement, c’est un album sur lequel vous avez pu travailler plus longtemps ?

Oui, certaines chansons ont été écrites il y a des années. Ensuite, la pandémie nous a offert l’opportunité de plus travailler sur nos morceaux, car nous avons eu beaucoup plus de temps pour nous y consacrer. On a vraiment pu le faire tous ensemble cette fois et tout le monde est resté très uni pour parvenir à obtenir le résultat que nous souhaitions. 

– Vous franchissez souvent la frontière entre le Rock et le Metal. J’imagine que sur scène, cela doit être encore plus massif. Où est-ce que tu situes le groupe musicalement ? Un mélange des deux, un équilibre ?

Je ne sais pas si c’est vraiment un équilibre entre le Metal et le Rock. Je pense que nous déployons beaucoup d’énergie sur scène et c’est vrai que nos concerts sont définitivement beaucoup plus Metal dans notre façon de jouer. C’est plus Heavy, plus dynamique aussi. On a beau être un groupe de Rock, on est beaucoup plus Metal en live ! (Rires)

– Le groupe bénéficie d’une grande exposition sur le Net avec des millions de vues et de streams. C’est quelque chose à laquelle vous êtes très attentifs, ou votre objectif reste finalement la scène ?

Internet offre de nombreuses opportunités, c’est clair. On peut s’adresser à nos fans dans le monde entier. C’est quelque chose qu’on ne pouvait pas faire avant, on ne pouvait pas avoir de réelles discussions avec eux. Et puis, on peut nous suivre dans nos vidéos aussi. Il y a quelques années, on avait MTV, mais aujourd’hui Internet nous permet de réagir presqu’instantanément et directement. Les réseaux sociaux ont vraiment changé la donne, car on peut aussi partager des extraits de nos concerts. Par exemple, on peut nous suivre en tournée partout et les gens découvrent également un peu plus nos personnalités.

Photo : Jared Sher Photography

– Vous êtes actuellement au milieu d’une grande tournée en Europe avec plusieurs passages en France d’ailleurs. Comment cela se passe-t-il et quel accueil vous fait le public, notamment français, jusqu’à présent ?

C’est une très bonne question, car on a pu remarquer plusieurs choses. La première est que l’accueil est formidable, car c’est quelque chose d’assez inédit dans notre carrière de pouvoir jouer autant ici. Et puis, ce qui est fantastique, c’est que notre concert à Paris a été tellement bien reçu que nous avons pu ajouter une date à Bordeaux ! Nous sommes vraiment très heureux, car cela montre aussi que le public est au rendez-vous et qu’on a envie de nous voir sur scène ! (Rires)

– Vous êtes en soutien d’Ice Nine Kills sur cette tournée. LANSDOWNE a toujours fait ses preuves sur scène depuis le début. J’imagine que ces moments sur la route doivent vous combler ?

Honnêtement, être sur la route, rencontrer les gens, donner le meilleur de nous-mêmes en concerts sont les plus belles choses qui puissent nous arriver. Et puis, nous avons une personne qui est avec nous et qui organise tout, Marguerite, qui est vraiment fantastique. Elle fait vraiment partie de la famille maintenant ! L’accueil des gens et de nos fans, ici en France, est absolument incroyable ! 

– Enfin, une fois cette longue tournée terminée, est-ce que vous allez directement commencer à travailler sur le prochain album, ou allez-vous profiter d’un repos bien mérité ? A moins que vous enchainiez sur d’autres concerts ?

Nous avons quelques chansons, qui vont bientôt arriver. Elles seront être très vite terminées après cette tournée. Nous allons peut-être sortir un nouveau single en juin, on espère en finir deux autres durant l’été pour présenter un EP dans la foulée. Et nous prospectons toujours pour tourner également ert pour essayer de revenir en Europe à la fin de l’année.

L’album « Medicine » de LANSDOWNE est disponible depuis février chez AFM Records.

Catégories
Ethnic Folk Metal Metal Progressif Rock Progressif

Lumsk : l’énigmatique et poétique retour

Il y a toujours eu une part de mystère chez LUMSK et cette nouvelle réalisation vient l’alimenter, notamment après une très, très longue absence. On ne pensait plus réentendre et surtout réécouter les Norvégiens et pourtant ils reviennent de la plus belle des manières avec un disque où il est question, bien sûr, de Folk, de Metal et de Rock Progressif. « Fremmede Toner » est une immersion complète dans un univers de beauté.

LUMSK

« Fremmede Toner »

(Dark Essence Records)

Disparue des radars depuis 16 ans, on croyait la formation norvégienne évanouie à jamais, ce qui aurait été une énorme perte pour le monde musical nordique, et pas seulement. LUMSK, c’est l’histoire d’un groupe inclassable, étrange même, dont le premier album (« Åsmund Frægdegjevar ») sort en 2003 et sera suivi de deux autres jusqu’en 2007. Ensuite, c’est le silence. Le silence total, malgré une reconnaissance mondiale.

Pourtant, LUMSK travaille depuis des années sur « Fremmede Toner » à en croire ses membres, qui ont également changé pour deux d’entre-eux. On découvre donc ici la nouvelle et ensorceleuse chanteuse Mari Klingen, ainsi que le talentueux guitariste Roar Grindheim. Et cette fois encore, les Scandinaves surprennent et innovent avec un opus entièrement dédié au poète André Bjerke et à ses traductions.

Auteur et également traducteur de Nietzsche, Goethe ou encore Racine et Swinburne, l’écrivain norvégien a laissé de très nombreux écrits, et c’est ce que LUMSK a décidé de mettre en musique, et dans sa langue maternelle, sur cet étonnant quatrième album. On y retrouve les fondamentaux du septet, à savoir ce savoureux mélange d’une douce Folk du Nord où vient se poser un Metal/Rock Progressif toujours très expressif. A (re)découvrir !

Photo : Torbjørn Buvarp
Catégories
Experimental Metal post-Rock Trip-Hop

Novembre : élégamment noir

Tout en faisant un peu froid dans le dos, il y a un aspect extrêmement jubilatoire et captivant dans ce premier album de NOVEMBRE. Les deux artistes, l’un tenant la plume et l’autre développant une bande originale malsaine et feutrée, ont créé un monde (presque) parallèle où les meurtres s’enchaînent avec frénésie à travers des mélodies mystérieuses, parfois menaçantes, et souvent addictives. « Inox » est un modèle du genre !

NOVEMBRE

« Inox »

(Source Atone Records)

Chez NOVEMBRE, ‘L’Amiral’ (Olivier Lacroix, chant) et ‘Le Pendu’ (Jérémie Noël, instruments) ne sont pas là pour vous faire connaître le grand frisson, mais plutôt pour vous terrifier et vous glacer le sang. Et le noble et son majordome n’ont pas leur pareil pour vous embarquer dans leurs histoires cauchemardesques, où le meurtre côtoie l’effroyable avec une violence caractérisée, confinant à l’horreur.

En 2018, deux ans après sa formation, le duo s’est lancé avec « Nacre », suivi d’un single quelques mois plus tard (« REC. »). Et depuis 2021, NOVEMBRE a repris sa marche funèbre avec « Marchands de Fables », « Motel 6 » et « Inox » que l’on retrouve sur ce premier album. Et comme son nom l’indique, la froideur est au rendez-vous et l’atmosphère souvent sinistre et angoissante, mais très prenante, nous tient en haleine.

Musicalement, l’effrayant tandem évolue dans un contexte très cinématographique aux allures de thriller et de lugubre polar. Et NOVEMBRE sait y faire, car les morceaux brillent par leur grande qualité d’écriture et leurs ambiances obsédantes. Pour ce qui est des textes, le Spoken Word est saisissant, tandis que les sonorités Trip-Hop et Electro nous baladent dans un univers Rock sombre, qui flirte avec le Metal et le Post-Rock. Intense !

Catégories
Atmospheric Doom

Messa : une performance inouïe et unique

Doté d’une qualité sonore exemplaire, ce premier témoignage live de MESSA va en scotcher plus d’un ! En l’espace de seulement quatre (longs !) morceaux, tous extraits de sa dernière réalisation « Close », la formation italienne, qui a convié d’éminents invités, présente l’exceptionnelle prestation offerte lors du festival Roadburn aux Pays-Bas l’année dernière. La dimension palpitante du concert est d’une rare beauté et d’une alchimie totale.

MESSA

« Live at Roadburn »

(Svart Records)

Malgré une discographie composée uniquement de trois albums, deux splits et trois singles, MESSA est parvenu à s’imposer sur la scène Doom grâce à un style et une approche originale et pour le moins singulière. Fondé en 2014, le quatuor repousse sans cesse les frontières du genre en jouant sur son côté massif, mais surtout sur les atmosphères en parvenant à véritablement sublimer des compositions étonnantes.

L’an dernier au festival Roadburn en Hollande, MESSA a livré un set de quatre titres éblouissant, qui a hypnotisé les spectateurs tant la prestation a été intense et envoûtante. D’ailleurs, il suffit d’écouter ce live pour saisir la discrétion habitée de respect du public présent. Et pour l’occasion, les Transalpins se sont présentés avec un line-up élargi pour interpréter au plus près quatre extraits du récent opus « Close ».

Et la magie du dernier album de MESSA est parfaitement restituée grâce à l’apport des guests, mais aussi et surtout sous l’impulsion de sa chanteuse Sara. Sa force et son aura portent littéralement les morceaux, qui se fondent dans des ambiances orientales captivantes. « Suspended », « Orphalese », « 0=2 » et « Pilgrim » nous font voyager dans d’incroyables paysages sonores. Incontournable !  

Catégories
Metal Progressif

OSM : l’art du crescendo

En jouant sur les multiples facettes du Metal Progressif, à savoir l’aspect orchestral d’un côté et une sauvagerie très canalisée de l’autre, OSM présente un style très personnel et expressif. Mariant un chant clair très accrocheur et un growl loin d’être indispensable selon moi, le combo utilise de nombreux chemins et diffuse un concentré de Metal à la fois brutal et très mélodique sur ce très bon « Plagued By Doubts ».

OSM

« Plagued By Doubts »

(Klonosphere/Season Of Mist)

Partagé entre La Rochelle et Poitiers, OSM a seulement cinq ans d’existence et pourtant on reste bluffé par la maîtrise et la créativité du quatuor. Après une première entrée en matière remarquée avec « Which Way », le groupe revient avec un second format court, « Plagued By Doubt », où il a mis de côté le Stoner Metal de ses débuts au profit d’un Metal Progressif ravageur, balayant un large spectre musical.

Avec six morceaux s’étendant sur 36 minutes, on se dit tout de même qu’on était à deux doigts de se délecter d’un album complet, même si ce deuxième EP est déjà réjouissant à plus d’un titre. Et justement, ses titres, OSM les a particulièrement soignés et le mix de Chris Edrich offre un relief incroyable et un équilibre parfait à l’ensemble. Et si certaines compos brillent par leur complexité, on ne s’y perd jamais.

Sombre et massif, « Plagued By Doubts » pousse le côté progressif du groupe dans ses retranchements en plongeant dans des atmosphères extrêmes, qui font contraste avec d’autres plus aériennes (« Stuck In A Wrong » et le génial « Drown By Myself »). La lourdeur mêlée à la mélancolie est omniprésente, ce qui laisse à OSM un vaste terrain d’expérimentation (« Abyssal… », « … Loudness »). Un EP complet !

Photo : Julien Kors
Catégories
Folk Metal Pagan Metal Power metal

Elvenking : Metal Fantasy

Narratif et massif, le Heavy/Power Metal d’ELVENKING se peaufine au fil des albums et la trilogie entamée se dévoile peu à peu, grâce à ce nouveau chapitre de « Reader Of The Runes ». Les sonorités Folk et Pagan rendent le style des Italiens très vivant et la qualité d’écriture fait de « Rapture » un disque accrocheur et envoûtant.

ELVENKING

« Reader Of The Runes – Rapture »

(AFM Records)

ELVENKING est très probablement le groupe italien le plus talentueux et créatif de sa génération. Seul Lacuna Coil rivalise peut-être. Depuis 1997, le sextet s’est bâti une solide discographie et réussit aussi à apporter beaucoup de variations à son Metal. Toujours très Folk et de plus en plus Pagan, l’univers des Transalpins s’étoffe et se muscle depuis dorénavant onze albums. 

Passant du Heavy au Power en un claquement de doigt grâce notamment à son frontman Damna, à sa brillante rythmique et à son duo de guitaristes virevoltants, ELVENKING impose son style avec brio. Toujours très véloce et puissant, le combo oscille entre des moments forts aux mélodies imparables et des solos très relevés pour mieux narrer le monde très Fantasy qu’il affectionne tant.

« Rapture » est donc le deuxième volet de l’épique saga entreprise en 2019 avec « Divination ». Et la trilogie, qui s’intitule « Reader Of The Runes », se dessine en une quête mêlant désespoir, magie noire et une violence évidente. Le Heavy Folk d’ELVENKING est captivant, effréné et particulièrement bien composé (« Rapture », « The Cursed Cavalier », « Bride Of The Night », « Covenant », « The Repentant »). Enivrant !

Catégories
Livre Metal

Furie Arménienne : le combat par le Metal [Livre]

3.000 ans d’Histoire et pourtant la scène Metal arménienne est parmi les plus discrètes au monde. La petite taille du pays explique bien des choses, mais on doit surtout cette faible exposition aux chaotiques évènements endurés par son peuple. Maxence Smaniotto et François Martin se sont penchés sur ce carrefour des cultures et cette « Furie Arménienne » n’est pas une légende, comme l’explique ce nouvel ouvrage aux Editions des Flammes Noires.

FURIE ARMENIENNE

La scène Metal d’Arménie et de sa diaspora

Maxence Smaniotto & François Martin

(Editions des Flammes Noires)

Pour beaucoup, le monde musical de l’Arménie se limite à Charles Aznavour et à d’autres artistes (plus musclés) de sa diaspora comme Serj Tankian de System Of The Down et même la chanteuse Cher pour les plus érudits. Et pourtant, ce petit pays, régulièrement mis à mal par de nombreux conflits géopolitiques, résiste tant bien que mal en s’efforçant aussi de faire vivre sa scène Metal. Enclavés entre la Turquie, l’Azerbaïzan, la Georgie et l’Iran, les musiciens font même mieux que résister.

Maxence Smaniotto et François Martin entreprennent ici, et de bien belle manière, de dresser une sorte d’état des lieux des forces en présence. Et leur récif regorge d’anecdotes bien sûr, mais revient aussi sur la situation du pays à travers son Histoire, son évolution, le tout complété par de nombreux témoignages recueillis auprès des groupes en activité dont le courage, la détermination et l’abnégation sont exemplaires et passionnés. « Furie Arménienne » honore son titre.

L’Arménie fait toujours face à des luttes contre lesquelles elles s’élèvent avec ténacité. Forcément, ce combat est aussi mené artistiquement à travers le Metal et le Rock… point de Reggae à l’horizon, donc ! Les acteurs ne manquent pas et d’autres comme Sakis Tolis de Rotting Christ, Gauthier Serre d’Igorrr ou Tommy Talamanca de Sadist livrent leurs commentaires sur un vécu marquant. D’autres, plus illustres encore, se sont aussi immergés dans le pays… et pas des moindres.

De l’époque soviétique à aujourd’hui, le Metal arménien a évidemment changé et s’est beaucoup émancipé, même s’il reste toujours très confidentiel sur la scène mondiale et même européenne. « Furie Arménienne » nous plonge dans un univers, parfois irréaliste, d’une nation qui ne manque ni de ressource et encore moins de volonté. D’ailleurs, l’interview de Ian Gillian de Deep Purple offre un regard plein d’espoir aussi pour la suite. Captivant et très bien documenté.

Retrouvez tous les livres des Editions des Flammes Noires sur son site : www.edt-flammes-noires.com

Catégories
Dark Gothic Dark Metal Glam Metal Horror Metal

The 69 Eyes : vampirizing

Toujours aussi passionné, mystérieux et arborant ce petit sourire énigmatique, inquiétant et provocateur, THE 69 EYES continue de faire vibrer le monde gothique en étant depuis trois décennies l’un des patrons du Rock/Metal Dark et Glam. Entraînants et dotés d’une séduisante fraîcheur, le temps n’a pas de prise sur les Scandinaves, dont chaque nouvel album semble être une cure de jouvence. Et « Death Of Darkness », avec ses sonorités très 80’s, est un modèle du genre.

THE 69 EYES

« Death Of Darkness »

(Atomic Fire Records)

En plus de 30 ans de carrière, THE 69 EYES n’a jamais change de line-up, ce qui force le respect. Musicalement, c’est un peu la même chose, puisque le quintet ne bouleverse pas beaucoup les bases très solides de son Dark Rock teinté de Metal. Par conséquent, ce nouvel et treizième album ne déroge pas à la règle, il s’inscrit dans la continuité et fait honneur au style gothique dont la formation est un pilier… et pas des moindres.

Morbidité, Glam, sexe et surnaturel sont toujours les ingrédients favoris de THE 69 EYES et malgré tout, « Death Of Darkness » se montre très entraînant et même vampirisant à plus d’un titre. A travers sa musique, il continue donc sa mission : rendre son Rock/Metal toujours aussi sombre et accessible et ce ne sont pas ces nouvelles compositions, qui vont entraver sa route. Le groupe va de l’avant et se fait plus actuel que jamais.

Si l’on peut penser à Billy Idol (« Dying In The Night ») ou à Sisters Of Mercy (« Drive »), THE 69 EYES reste identifiable entre tous et détenteur d’une empreinte inimitable. On notera aussi cet excellent duo avec Kat Von D, « This Murder Takes Two », où l’on imagine facilement ceux chantés à l’époque par un certain Johnny Cash. Les Finlandais ouvrent leur spectre et on se régale de tant de créativité (« California », « Sundown », « Outlaws »).  

Photo : Marek Sabogal
Catégories
Post-Metal

Maudits : oratorio instrumental post-Metal

Plutôt que de se contenter d’un classique vidéo clip, MAUDITS n’a pas fait les choses à moitié et a saisi l’opportunité de se produire en live dans le majestueux Opéra de Reims qui, le temps d’une session, a résonné au son du post-Metal des trois musiciens. Un moment à retrouver en audio et surtout en vidéo avec des images d’un esthétisme et d’une élégance remarquables.

MAUDITS

« Live Session at Opera de Reims »

(Source Atone Records)

Cela fait maintenant quatre ans que MAUDITS nous fait plaisir, alors c’est tout naturellement que le groupe a décidé de se faire lui-même plaisir. Mais plutôt que d’enregistrer et de filmer l’un de ses concerts, le trio a vu les choses en grand en investissant l’Opéra de Reims, rien que ça, pour une prestation live de toute beauté autant visuelle que musicale, et ce malgré sa courte durée.

Sur trois morceaux et une demi-heure de jeu, MAUDITS nous invite à le suivre dans son univers souvent sombre où le Doom, l’Ambient et le Progressif trouvent refuge dans un post-Metal saisissant et très prenant. Entièrement instrumental, le registre du combo invite au voyage et à une évasion que cette performance unique sublime encore un peu plus en se fondant dans le bel écrin de la capitale du champagne.

Accompagné sur deux morceaux par leur ami violoncelliste Raphael Verguin qui apporte relief et profondeur, MAUDITS interprète tout d’abord son titre éponyme extrait de son premier album. Et c’est ensuite « Perdu d’Avance » et « Résilience », parus sur « Angle Mort », qui le succèdent dans une interprétation d’une belle fluidité. Un grand moment à regarder autant qu’à écouter.

La partie audio est à retrouver ici : https://songwhip.com/maudits/live-session-at-opera-de-reims

Et la session filmée par là : https://youtu.be/Og9WQAaKeZQ

Catégories
Dark Metal Symphonic Metal

Penumbra : en pleine lumière

Trois voix, dont une lyrique, un hautbois, quelques touches tribales et celtiques et un Metal compact et racé, telle est la formule à l’œuvre sur ce nouvel album de PENUMBRA. Le combo français fait un retour costaud et fracassant avec « Eden », un cinquième opus savoureux et très créatif, et qui devrait prendre sa pleine mesure sur scène.

PENUMBRA

« Eden »

(M&O Music)

Après des débuts tonitruants avec quatre albums très remarqués jusqu’en 2009, PENUMBRA a fait un break de quatre ans pour revenir avec « Era 4.0 », où un virage avait été amorcé. Aujourd’hui, les Parisiens confortent une identité musicale très personnelle à travers laquelle le Metal Gothique et Symphonique se côtoient dans une belle symbiose. « Eden » déploie donc beaucoup de fraîcheur et de vélocité dans sa réalisation.  

Depuis sa création, PENUMBRA a toujours suscité la curiosité, que ce soit en se présentant avec un trio de chanteurs ou en introduisant le hautbois dans sa musique. Le groupe n’a rien perdu de sa pertinence, présente toujours cette dualité entre la douceur du chant de Valérie Chantraine et une brutalité assumée entre growl et scream sur de lourdes rythmiques. Des coexistences qui sont sa marque de fabrique.

Toujours aussi éclectique dans son approche, PENUMBRA réussit donc à équilibrer un Metal solide, massif et moderne avec des sonorités ethniques et celtiques et porté par un chant lyrique qui dévoile beaucoup de profondeur. Très bien produit, « Eden » parviendra à séduire les adeptes de registres extrêmes, et mélodiques, comme les amateurs de voix envoûtantes (« Inferno », « Sorrow », « Boogeyman », « Eden », « Aïon »).