Catégories
Heavy Stoner Rock Sludge

Rusty Bonez : inoxydable

Relativement épurés, mais compacts et avec suffisamment d’épaisseur dans les guitares, les morceaux de cette deuxième réalisation de RUSTY BONEZ révèlent une belle inspiration de la part des Grecs. D’ailleurs, « Brainworm » repose sur une rythmique libérée par un souffle Stoner terriblement Heavy, qui flirte parfois avec des sonorités Sludge enthousiasmantes. Solide et entraînant !

RUSTY BONEZ

« Brainworm »

(Vinyl Store Gr.)

RUSTY BONEZ fait partie des très bonnes formations Stoner dont la Grèce a le secret. En un peu moins de dix ans, le quatuor s’est forgé une solide petite réputation, résultat d’un travail acharné depuis son premier album « Wrath », sorti en 2017. Après la parution de celui-ci, le groupe a enchainé les concerts ce qui lui permet aujourd’hui d’afficher des compositions radieuses sur ce nouveau « Brainworm ».

Freiné dans son élan par la pandémie, RUSTY BONEZ a du se résoudre à renouveler la moitié de son line-up, et c’est donc plein de fraîcheur et d’envie qu’il réapparait sur ce deuxième opus. Avec « Brainworm », les Hellènes nous baladent dans un univers très Stoner donc, avec de multiples influences Heavy Rock et même parfois Grunge (en nettement plus musclé). En résumé, on navigue entre Clutch et Black Label Society.

Grâce à son frontman à la voix puissante et accrocheuse, RUSTY BONEZ dégage une énergie très communicative et les mélodies accentuent l’impact des riffs, le tout sur un groove enivrant (« Nowhere », « If », « Pile Of Stones », « Brainworm », « Shadow Of Faith »). La grande variété de l’album est également très bien mise en valeur par le mastering de George Nerantziz (Pain Of Salvation, Gus G). Bref, une bonne grosse claque !

Catégories
Psych Space Rock Stoner Rock

Apex Ten : l’accomplissement par la performance

Irrésistible et aventureux, « Aashray » est un album aussi séduisant qu’audacieux. Derrière un Stoner Rock solide et entêtant, le combo s’engouffre dans des profondeurs Psych et Space, qui lui laissent un champ d’investigation presque sans limite. APEX TEN joue très subtilement sur les reliefs d’un Fuzz contagieux.

APEX TEN

« Aashray »

(Independant)

Originaire de Liège, APEX TEN est un jeune groupe fondé en 2021 et qui pourtant sort déjà sa quatrième production. Il faut aussi préciser que le trio a basé son concept autour de l’improvisation et des jams. Mais si l’exercice peut paraître aisé, encore faut-il taper juste ! Et pour y parvenir, Alexis Radelet (batterie), Brad Masaya (basse) et Benoît Velez (guitare) savent comment s’y prendre pour hypnotiser l’auditeur.

Le power trio libère sa créativité dans un Stoner Rock instrumental où le côté Space Rock côtoie et se mêle à un univers psychédélique aussi vaste que cosmique. APEX TEN promet de l’évasion et il s’y tient. Les paysages sonores se suivent et se distinguent à travers ce « Aashray » à la fois profond et léger. Très aboutis, les sept morceaux bénéficient également d’une production claire et puissante.

Ce qui surprend aussi avec ce deuxième opus studio, c’est que l’on y découvre une multitude de détails d’une grande finesse au fil des écoutes. Si les Belges annoncent que les compositions proviennent essentiellement de l’improvisation, celles-ci sont très travaillées et les arrangements savamment étudiés (« Awakening », « Dazed », « Nagā », « Brahma »). Et enfin, APEX TEN ajoute à son Fuzz des sonorités hindoues parfaitement distillées.

Catégories
Classic Hard Rock Southern Rock

Suckerpunch : le feu aux poudres

Passionné et rugueux, SUCKERPUNCH ne triche pas. L’intensité et l’énergie distillées sur « Redneck Gasoline » dégagent une chaleur et une lumière Southern sous toutes les coutures. Rock et Hard, le combo passe de l’un à l’autre avec facilité et assurance. Toujours très fun et musclé, le jeu des Scandinaves fait preuve d’une sincérité qui force le respect… et met la patate !

SUCKERPUNCH

« Redneck Gasoline »

(Wormholedeath Records)

Leur premier EP sorti en 2015 s’intitulait très justement « Badass Boogie » et il définit parfaitement l’état d’esprit et la musique des Danois, le tout servi dans une atmosphère totalement Rock’n’Roll. Savoureux mélange de Hard Rock, de Classic et de Southern Rock, SUCKERPUNCH s’inspire de la grande tradition du sud des Etats-Unis avec une remarquable spontanéité et une fougue très sauvage.

On le croirait tout droit débarqué du Far-West s’il n’avait pas la plupart du temps les pieds dans la neige. Et pourtant, le quatuor se présente avec un deuxième album puissant, très accrocheur, tout en affichant une décontraction presqu’insolente. « Redneck Gasoline » s’écoute en boucle et malgré un certain classicisme, SUCKERPUNCH a l’art et la manière de figer le sourire et de déclencher l’enthousiasme.

Initialement sorti en 2019, et donc voué à un enterrement de première classe pour les raisons que l’on connait, c’est le label italien Wormholedeath qui nous fait pleinement profiter de « Redneck Gasoline » en rééditant cette suave, turbulente et addictive réalisation. SUCKERPUNCH joue simple et efficace et ne met pas longtemps à mettre tout le monde d’accord (« Go Big Or Go Home », « Filthy Rich », « Hell To Pay », « Last Call »). Explosif !

Catégories
Heavy metal Metal Progressif

Medevil : demon & evil

Sur la côté ouest canadienne, MEDEVIL donne sa version du Heavy Metal en y injectant beaucoup de modernité, tout en respectant une certaine tradition qui sonne d’ailleurs très européenne. Dans une atmosphère assez sombre, le combo renoue avec des sonorités rappelant Accept ou Metal Church avec un sérieux coup de boost et quelques éléments progressifs. « Mirror Of The Darkness » est une réalisation volontaire, percutante et rondement menée.

MEDEVIL

« Mirror In The Darkness »

(Independant)

Originaire de la région de Vancouver, MEDEVIL présente son deuxième album, qui fait suite à « Conductor Of Storms » paru en 2016. Et le groupe continue sur sa lancée avec un style racé et puissant. Les Canadiens ont su créer le pont entre un Heavy Metal originel empiétant sur un Thrash Old School et une écriture très actuelle intégrant des passages progressifs. Et la combinaison est véloce et mélodique.

Ayant perdu son batteur, Ross Collingwood, entre les deux disques, « Mirror Of The Darkness » lui est naturellement dédié et ce sont même ses parties de batterie que l’on entend sur les dix titres. Et la performance veut le déplacement. Produit et mixé par son guitariste et son bassiste, ce nouvel effort de MEDEVIL affiche une production massive, tout en relief et qui ne manque pas de profondeur. L’équilibre est parfait.

Grâce à une énergie intense et qui ne faiblit pas, le quintet offre des compos sur lesquelles le travail des guitaristes est irréprochable (« Death Before Birth », « Pray For Me », « Gateways », « No Peace In Rest »). MEDEVIL envoie du lourd et on ne peut s’empêcher de penser au grand UDO, dont le frontman semble très inspiré. « Mirror In The Darkness » est vigoureux, parfois épique et surtout de surprises (« The Signal »).

Catégories
Power metal Symphonic Metal

Avaland : un monde parallèle

Hors de notre monde, AVALAND s’est créé son propre univers et, à l’instar d’une grande saga, il nous invite à le suivre. Avec « The Legend Of The Storyteller », le groupe nous en dit un peu plus sur les protagonistes à l’œuvre. S’étalant sur une heure, les nouvelles compositions évoluent dans un Metal Symphonique parfois Progressif et Power. Un cap est franchi.

AVALAND

« The Legend Of The Storyteller »

(Rockshots Records)

Toujours aussi épique et symphonique, ce deuxième album des Grenoblois vient poursuivre l’aventure commencée il y a deux ans presque jour pour jour avec « Theater Of Sorcery ». Cependant, « The Legend Of The Storyteller » n’en est pas vraiment la suite, mais le préquel du premier album. AVALAND ne brouille pas pour autant les pistes, il offre d’avantage d’indices sur l’histoire en cours.

Plus sombre et plus Heavy, ce nouveau chapitre entamé par le quintet est aussi plus direct dans le jeu, même si les Français présentent toujours un style très étoffé et riche. Guidé par son créateur, Adrian G. Gzagg (compositeur, chanteur, claviériste et arrangeur), AVALAND a également stabilisé son line-up en intronisant Jeff Kanji comme deuxième frontman, s’offrant ainsi de nouvelles possibilités.

Et comme son prédécesseur, « The Legend Of The Storyteller » accueille plusieurs guests comme Zak Stevens (ex-Savatage, TSO) qui fait son retour, Madie (Faith In Agony, ex-Nightmare), Bruno Ramos (Sortilège), ainsi que des membres de Lionsoul, Eltharia et Edguy. AVALAND a encore vu les choses en grand en soignant les détails, tout en livrant des passages Power Metal musclés. Mélodique et volumineux !

Catégories
Blues Rock Southern Blues

Harlem Lake : sensible et virtuose

Avoir autant de talent et de créativité dès ses débuts, c’est suffisamment rare pour être souligné. Le Southern Blues Rock teinté de Soul de HARLEM LAKE est aussi fin et pertinent qu’il est techniquement irréprochable et irrésistible. Après un  premier opus de haut vol, les Néerlandais présentent « Volition Live », dont la qualité de la captation est le parfait reflet de leurs très belles compositions.

HARLEM LAKE

« Volition Live »

(Independant)

Découvert il y a deux ans lors de la sortie de leur excellent premier album, « A Fool’s Paradise Vol.1 », les Hollandais ne cessent depuis de faire parler d’eux et l’aventure de cette jeune formation prend une très belle tournure. Auréolé d’une victoire à l’European Blues Challenge l’année dernière, HARLEM LAKE n’a pas attendu un deuxième enregistrement studio pour livrer déjà un premier opus live.

Enregistré le 27 août dernier au Culemborg Blues Festival aux Pays-Bas, « Volition Live » montre le groupe en pleine possession de ses moyens et surtout incroyablement inspiré. La scène révèle HARLEM LAKE avec éclat et les compositions de « A Fool’s Paradise Vol.1 » prennent une ampleur et un volume déjà perceptibles sur l’album. Et une autre surprise attend encore l’auditeur.

En effet, c’est en version XXL que le groupe s’est produit ce soir-là avec le soutien de choristes et d’une session cuivre qui vient augmenter le groove déjà l’œuvre sur les versions originales. Porté par la voix pleine d’émotion de Janne Timmer, le feeling de Sonny Ray à la guitare, des parties d’orgue Hammond de Dave Warmerdam et par une rythmique imparable, HARLEM LAKE prend un envol majestueux d’une classe monumentale.

Photo : Rob van Dalen
Catégories
Alternative Metal Alternative Rock Grunge

DeadBlondeStars : émotions fortes

Basé dans le South Yorkshire en Angleterre, DEADBLONDESTARS n’en est pas à son premier coup d’essai et ce deuxième album du quintet submerge par les émotions qu’il procure. L’Alternative Metal/Rock savamment gorgé de Grunge dégage une énergie dense et pleine de contrastes. Mastodonte et tout en finesse, « Metamorphosis » est un modèle du genre, une réussite totale.

DEADBLONDESTARS

« Metamorphosis »

(Independant)

Rock, Grunge, Alternative Metal ou post-Rock, peu importe finalement, puisque les Anglais de DEADBLONDESTARS sont parvenus à élaborer un style très personnel. Forcément, les noms de Pearl Jam, Soundgarden, Audioslave ou Alice In Chains vous viendront à l’esprit, car le groupe est directement issu de cette mouvance et il a réussi à y insuffler beaucoup de modernité, tant dans ses compositions que dans le son.

Après deux EP et un album éponyme en 2020, DEADBLONDESTARS a décidé de reprendre sa liberté et de sortir « Metamorphosis » en indépendant. Conséquence directe ou pas, le quintet de Sheffield est animé d’une grande liberté et s’est montré particulièrement inspiré durant la pandémie, puisque sur une trentaine de titres composés, les Britanniques n’en ont conservé que douze. Et le choix est plus que judicieux.

Profond et intense, « Metamorphosis » s’accompagne aussi d’une grande mélancolie incarnée par la voix puissante et touchante de Gary Walker. Le frontman a un impact incroyable tout au long du disque et ses variations sont incroyables (« Shine Any Light », « Bow To The Bend », « This Tree », « Alaska »). Des riffs  imparables, une rythmique massive et une production  irréprochable font entrer DEADBLONDESTARS dans la cour des grands.

Catégories
Hard Rock Hard US

Electric Mob : étincelante confirmation

Moderne, bluesy et directement hérité des grands noms du Hard Rock, le registre d’ELECTRIC MOB a tout pour séduire les amateurs du genre et même au-delà. Talentueux, les quatre musiciens du groupe le sont et, sans lever le pied, ils continuent un parcours sans faute avec la folie qui les habite depuis leur première réalisation, qui avait reçu un très bel accueil. Avec « 2 Make U Cry & Dance », les Brésiliens confortent leur statut et peuvent viser très haut. 

ELECTRIC MOB

« 2 Make U Cry & Dance »

(Frontiers Music)

Découvert il y a deux ans au cours d’une interview d’ailleurs fort sympathique, j’avais immédiatement été conquis par la fougue et la spontanéité de « Discharge », le très bon premier album d’ELECTRIC MOB. Dans un Hard Rock très groove inspiré par les plus belles décennies du style, c’est-à-dire des 70’s aux 90’s, les Brésiliens n’ont pas leur pareil pour libérer une folle énergie avec une insolence très joyeuse.

Malheureusement, la planète s’étant arrêtée de tourner au même moment, ELECTRIC MOB n’a donc pas pu capitaliser sur la qualité de son premier effort et c’est bien dommage. Gageons qu’avec « 2 Make U Cry & Dance », les Sud-Américains puissent enfin prendre leur envol, car ce nouvel opus contient tous les ingrédients pour une belle mise en lumière. Ici, les morceaux sont efficaces et diablement bien composés.

Aussi Rock’n’Roll dans l’attitude comme dans son jeu, ELECTRIC MOB a conservé ce feeling instinctif si présent sur « Discharge », tout en faisant preuve de beaucoup plus de maturité. Le gang de Curitiba au Brésil se montre déchainé (« Will Shine », « Soul Stealer », « Thy Kingdom Come », « Locked N Loaded ») et tout en retenue avec un chanteur exceptionnel (« Sun Is Falling Down », « Love Cage », « Saddest Funk Ever »). Furieusement bon !

Catégories
Stoner Rock

Tidal Wave : une vague fuzz

Malgré son assurance et un panache de vieux briscards, TIDAL WAVE n’en est pourtant qu’à son deuxième album. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’avec une telle créativité et une envie que l’on perçoit au fur et à mesure que le fuzz prend corps, les Nordiques ne devraient pas tarder à s’imposer sur la scène Stoner Rock. Avec son irrésistible touche Heavy, « The Lords Knows » se savoure en boucle.

TIDAL WAVE

« The Lord Knows »

(Ripple Music)

Sorti en 2019, le premier album des Suédois, « Blueberry Muffin », semble avoir fait suffisamment de bruit pour parvenir aux oreilles du label californien Ripple Music, qui s’est empressé de signer les Scandinaves. Et avec « The Lord Knows », ils enfoncent le clou grâce à un Stoner Rock puissant et mélodique. TIDAL WAVE mise sur une efficacité sans faille et l’opération est une franche réussite.

Le souffle de l’énergie déployée par le quatuor se fait immédiatement sentir avec « Lizard King », qui donne le ton d’un opus qui s’annonce d’ores et déjà très costaud. Epais et massifs, les riffs s’enchaînent sur des refrains accrocheurs et une dynamique qui ne faiblit pas. TIDAL WAVE se montre robuste et met le feu. Et la très bonne production vient vite confirmer sa grande qualité d’écriture.

Si Jesper Sjödin fait des prouesses à la guitare et qu’Adam Nordin (basse) et Rasmus Sunberg (batterie) ne sont pas en reste, que dire de la performance vocale d’Alexander Sundqvist ? Il est tout simplement bluffant de vérité et de folie sur l’ensemble de « The Lord Knows ». Et même si les influences de TIDAL WAVE sont évidentes, le combo tire admirablement son épingle du jeu (« End Of The Line », « Robbero Bobbero », « Purple Bird »). Grand !

Catégories
Hard Rock

Leaflet : inter-générationnel

Accrocheur et vivifiant, ce deuxième album de LEAFLET brille pourtant par la qualité de ses refrains et de ses mélodies. Les Finlandais offrent un nouvel opus rayonnant et assez original dans son contenu. En effet, « Something Beyond » traverse des décennies de Hard Rock sans jamais s’essouffler et grâce aussi à un frontman de haut vol.

LEAFLET

« Something Beyond »

(Rockshots Records)

A mi-chemin entre un Hard Rock moderne penchant vers l’Alternative Metal et l’héritage assume des années 80 et 90, LEAFLET mène sa barque depuis dix ans maintenant et il faut bien avouer que le style du quatuor s’affine de plus en plus. Dans une formule deux guitares/basse/batterie/chant qui a fait ses preuves, cette deuxième réalisation des Finlandais respire le Rock par tous ses pores.

Six ans après « Outta Door » où le groupe affichait déjà de belles choses, « Something Beyond » se montre bien sûr plus mature, plus direct aussi et surtout maîtrisé de bout en bout. Mené par Jaakko Leaflet au chant et à la guitare, LEAFLET se montre d’une étonnante variété qui tient en équilibre entre des influences américaines allant d’Extreme à White Lion jusqu’à Alter Bridge et une production très nordique.

Préférant porter son effort sur les mélodies plutôt que d’enchaîner les riffs, les Scandinaves font preuve d’une songwriting efficace et harmonieux. Musclé et dynamique, LEAFLET lâche les chevaux sur des chansons rapidement addictives (« Earth », « Alone-Alive », « Someone Somewhere », « Resonate » et le morceau-titre). Très actuel et rappelant pourtant au bon souvenir d’une belle époque, le combo séduit par sa fraîcheur.