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Post-HardCore Post-Metal

20 Seconds Falling Man : en chute libre

Hypnotique et massif, le savant mélange de post-Metal et de post-HardCore de 20 SECONDS FALLING MAN se dessine enfin sur « Void », premier album des Nantais, qui tient toutes ses promesses après deux précédents EP. Profond et puissant, le quintet présente un bel album, qui devrait l’installer durablement dans le paysage Metal hexagonal.

20 SECONDS FALLING MAN

20 Second Falling Man

(Independant)

A Nantes en 2008, 20 SECONDS FALLING MAN posait les bases de son post-Metal et post-HardCore le temps d’un EP avant de se mettre en sommeil trios ans après sa formation. Revenu dans la course en 2017, le combo a sorti « #2 », son deuxième format court avant de se concentrer sur la composition de son premier album, « Void », sorti il y  a quelques jours.

En août dernier, 20 SECONDS FALLING MAN avait aussi enregistré une session live pour ‘La Télé du Ferrailleur’ dans le cadre du ‘Hellfest From Home’. Composé de quatre morceaux anciens et plus récents, ce nouvel EP avait permis d’entrevoir les intentions nouvelles du quintet et son imposante force de frappe. Fin prêt, il débarque aujourd’hui avec « Void ».

Après nous avoir fait découvrir « I See Land » et « A Way Out », le combo dévoile les quatre derniers morceaux de ce premier album et ceux-ci nous plongent en immersion dans un post-Metal et HardCore puissant et progressif, où 20 SECONDS FALLING MAN fait preuve d’autant d’énergie que de créativité. Les titres se fondent dans une belle unité, qui lui permet de voir l’avenir sereinement.

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Blues Rock Stoner/Desert

No More Winters : vagabondage bluesy

C’est avec beaucoup de fraîcheur et de finesse dans le jeu que NO MORE WINTERS se précise sur son premier album, « Sedentary Nomads ». Entre Blues et Desert Rock, le duo évolue dans un registre roots et authentique et la sincérité des morceaux de cet opus autoproduit se révèle attachante et entraînante.

NO MORE WINTERS

« Sedentary Nomads »

(Independant)

Après un premier EP en 2018 (« Back In The Saddle »), NO MORE WINTERS poursuit sa route et a récemment livré son premier album, « Sedentary Nomads », très bien autoproduit. Le trio à deux, composé de Tim (guitare, chant)  et Klovis (batterie, claviers), évolue dans un univers Rock largement dominé par un Blues Rock aux saveurs Desert et Stoner. Une variété tout en finesse.  

Les 12 morceaux très roots et bruts composent une sorte de road-trip enjoué et basé sur des histoires de voyage, de rencontres et de questionnements. Entre le Nantais et le musicien des Deux-Sèvres, l’entente est évidente et NO MORE WINTERS propose un registre à la fois relevé et intimiste. Relativement épuré sans son ensemble, « Sedentary Nomads » va à l’essentiel avec brio.

La configuration originale du duo lui offre de multiples possibilités en passant d’un Blues Rock énergique (« Oh Luiza », « Ain’t So Bad », « Wrong Train ») à des titres plus Desert Rock et même légèrement Stoner (« Can’t Feel The Rain », « Send Me Down A Sign », « What Could’ve been »). Le dobro s’invite aussi dans le répertoire de NO MORE WINTERS (« Never Stop Trying ») avec une touche Southern. Un  régal !

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Alternative Rock

Fear Of Falling : alternative Africa

Si l’Afrique du Sud ne sort pas régulièrement de groupes de Metal et de Rock à l’échelon mondial, il se pourrait bien que FEAR OF FALLING sorte son épingle du jeu. Grâce à un premier l’album, « Turning Point », très bien produit et regorgeant de morceaux mélodiques et très fédérateurs, le quatuor d’Alternative Rock avance de beaux arguments qui pourraient faire mouche hors de ses frontières.

FEAR OF FALLING

« Turning Point »

(Independant)

Seether aurait-il du mouron à se faire ? C’est en tout cas ce qu’on peut légitimement imaginer à l’écoute de « Turning Point », premier album de ses compatriotes de FEAR OF FALLING. Moins Metal, le quatuor s’inscrit dans un Alternative Hard Rock, sorte de Rock US légèrement plus musclé, bardé de refrains accrocheurs et de riffs appuyés. Très fédérateur, le combo semble avoir trouvé la formule idoine.

Dans les pas de Nickelback et de Daughtry, les Sud-Africains signent des compos très carrées, et peut-être un peu formatées, bien aidé par leur chanteur Jack Atlantic qui tient la baraque et livre une belle prestation vocale. Les autres membres du groupe ne sont pas en reste et FEAR OF FALLING peut notamment compter sur son guitariste, Lloyd Timke et ses riffs imparables.

Placé sous un signe positif et des titres entraînants, « Turning Point » ne manque pas de mélodies efficaces et de refrains entêtants (« Sunrise », « Won’t Let Go »). Le quatuor est solide et interprète des morceaux très structurés comme autant de hits en puissance. Malgré le côté très accessible de l’album, FEAR OF FALLING sait aussi montrer les crocs grâce à des riffs acérés (« Falling », « Fake It »). Une belle entrée en matière.

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Blues Rock International Southern Rock

When Rivers Meet : un statut à assumer [Interview]

Unis à la ville, Grace (chant principal, mandoline, violon) et Aaron Bond (guitare, chant) forment aussi un redoutable duo de Blues Rock sur scène. L’an dernier, leur premier album, « We Fly Free », m’avait réellement conquis que c’est donc tout naturellement que je suis allé aux nouvelles pour savoir notamment comment WHEN RIVERS MEET avait vécu cette riche année, où le couple s’est vu remettre pas moins de quatre UK Blues Awards avant de revenir aujourd’hui avec un deuxième opus tout aussi créatif, « Saving Grace ».

Photo : Blackham

– Il y a un an, vous sortiez votre premier album, « We Fly Free », après deux premiers EP. Vous êtes déjà de retour avec « Saving Grace », qui vient confirmer votre créativité. C’est très rapide pour un deuxième album. J’imagine que beaucoup de morceaux devaient être déjà prêts, non ?

Aaron : Oui, nous avions pas mal d’idées en tête l’année dernière et nous avons commencé à écrire en hiver. C’était juste au cas où nous ne serions toujours pas en mesure de tourner. Nous avons pu écrire beaucoup plus de chansons, et ensuite nous avons eu l’opportunité d’enregistrer un autre album. Pouvoir le faire si vite était génial, alors il fallait tout simplement s’y mettre.

– « We Fly Free » a été récompensé par quatre UK Blues Awards. Cela doit être une grande fierté pour vous, notamment durant cette période où rien n’a été facile, et même si je n’ai pas été surpris… 

Grace : Nous avons été tellement époustouflés d’être nominés, sans parler de gagner ces quatre Awards. Cela signifie vraiment beaucoup pour nous, car les gens aiment la musique que nous écrivons. Donc, dire que nous sommes fiers d’avoir reçu ces prix est un doux euphémisme.

– Vous revenez donc avec « Saving Grace », un deuxième album où l’on retrouve ce son si particulier. Lors de notre dernière interview, vous me parliez d’un travail de groupe pour le suivant. Qu’en est-il ? WHEN RIVERS MEET compte-t-il de nouveaux membres permanents ?

Aaron : En attaquant ce deuxième album, nous voulions obtenir un son différent, tout en conservant notre identité. Quand nous sommes entrés en studio, nous avons fait un brief avec notre producteur Adam, puis nous nous sommes lancés. Même si nous sommes réunis tous les trois à nouveau, nous avons vu une réelle évolution d’une année à l’autre.

Photo : Blackham

– « Saving Grace » dispose aussi d’une production plus lumineuse, mais toujours aussi brute et percutante. On retrouve cette énergie live présente sur votre premier album. Votre collaboration avec Adam Bowers au Boathouse Studio semble vraiment être la bonne formule, car vous évoluez toujours ?

Grace : Oui absolument, nous aimons ce son live et brut qui nous caractérise. Et c’est un plaisir de  travailler avec Adam, car il l’obtient tout de suite et il capte parfaitement la sensation de nos chansons. Il y a aussi une véritable énergie en enregistrant de cette manière un peu classique et on a vraiment l’impression que c’est véritablement notre son. Et puis, on ne veut pas le voir changer de sitôt.

– Ce nouvel album est également plus Rock et résolument optimiste. C’est cette belle année passée qui vous a rendu si joyeux ? On vous sent beaucoup plus libérés…

Aaron : Quand nous avons enregistré « We Fly Free », nous ne savions pas ce qui allait se passer dans le monde, donc nous ne pensions pas trop tourner. Mais quand il s’est agit de « Saving Grace », nous savions que nous allions bien rigoler à écrire ces chansons. Alors nous les avons écrites en sachant que nous allions les jouer sur scène. Nous en avons même eu des visions en les écrivant, c’était tellement génial.

– On retrouve aussi ce son très roots qui vous caractérise et vous donne cette authenticité et ce côté très organique. Vous évitez les artifices pour proposer des chansons très directes. Vous partez d’abord d’un riff ou c’est le texte qui donne le ton lors de la composition ?

Grace : Nous avons certainement un côté roots que nous ne perdrons jamais. Nous voulons juste être honnêtes dans notre musique, car nous savons d’où l’on vient. Nous avons des influences de différents genres que nous aimons explorer lorsque nous écrivons. Donc, ça peut venir de partout lorsqu’on démarre un titre. Une idée peut surgir d’un riff de guitare, des paroles d’une chanson ou une mélodie et nous travaillons et construisons les morceaux à partir de là. Nous sommes assez impitoyables. Si nous ne l’aimons pas dès le début, nous abandonnons l’idée et on passe à la suivante.

Photo : Blackham

– Sur ce nouvel album, on remarque aussi la présence d’un orgue Hammond sur plusieurs titres, ce qui apporte un petit côté plus ‘classique’ aux morceaux. Ca parait même plus confortable au regard du reste de l’album. C’était l’objectif ?

Grace : Nous aimons le Classic Rock et nous savons que l’orgue Hammond en est vraiment un élément central. Nous devions donc en avoir sur l’album, c’était assez logique finalement.

– D’ailleurs, « Saving Grace » est toujours aussi diversifié, grâce à des morceaux de Blues traditionnel, des sonorités très Southern et une approche très contemporaine. Vous explorez toutes ces ambiances avec toujours le même plaisir ?

Aaron : Définitivement ! Nous aimons explorer toutes les voies à travers la musique que nous aimons comme le Blues, le Rock, la Country et l’Americana. Pouvoir ajouter ces saveurs dans notre musique est génial.

– Enfin, « We Fly Free » vous a consacré dès votre premier album. Que peut-on vous souhaiter avec « Saving Grace » ? Peut-être de pouvoir aller le jouer dans le monde entier et accueillir un plus grand nombre de fans ?

Grace : Il n’y a rien que nous voulons plus que jouer notre musique partout où nous le pourrons. Alors si cela signifie voyager à travers dans le monde pour le faire, on est carrément partant ! (rires)

L’album de WHEN RIVERS MEET, « Saving Grace », est disponible sur le site du groupe : www.whenriversmeet.co.uk

Et si vous souhaitez aller les applaudir en concert en Angleterre à partir du 21 avril, les places sont déjà disponibles en ligne : www.thegigcartel.com

Retrouvez la première interview du groupe donnée à Rock’n Force :

Ainsi que la chronique du premier album, « We Fly Free » :

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Non classé

Sweet Needles : adrénaline pure

Tourbillonnant et imprévisible, ce premier album des Parisiens de SWEET NEEDLES montre un groupe déjà pointu, pertinent et plein d’audace. Dans un Alternative Metal particulièrement Heavy, le quintet trouve sa voie en s’engouffrant dans de multiples registres avec une facilité et une homogénéité pleine d’imprévus. « Tormenta » est un aller simple pour la cour des grands et il devrait agiter les foules. 

SWEET NEEDLES

« Tormenta »

(Independant)

Pour un premier album, c’est un coup de maître. Formé en 2012, SWEET NEEDLES a surtout fait ses armes sur scène tout en prenant le temps de sortir deux EP assez différents… histoire sans doute de se forger un style et de peaufiner son identité sonore et musicale. Une chose est sûre, avec « Tormenta », le quintet sait où il va et son Metal Alternatif très Heavy vient le confirmer.

Naviguant entre Metal et Hard US, les Parisiens apportent beaucoup de fraîcheur et surtout un impact à la fois musclé et groove. Dès la furieuse intro portant le titre de l’album, SWEET NEEDLES affiche une couleur mélodique et sauvage. Sur de gros riffs aussi entrainants que tranchants et une solide rythmique, les morceaux s’enchainent avec une véloce férocité.

Si on pense bien sûr à RATM, Disturbed, RHCP et No One Is Innocent pour la voix, le combo se veut pourtant très original avec des titres percutants, tout en nuances et en contrepieds (« Not The Only One », « Egotrip », « Headache »). Avec des clins d’œil assumés au Jazz, à l’Electro et parfois au Punk dans l’énergie, SWEET NEEDLES séduit par son effervescente diversité avec des morceaux taillés pour la scène (« From Hisingen To Paris »).

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Modern Metal

Black Hellebore : mélange des genres

Fondé cette année, BLACK HELLEBORE ne perd pas de temps et fait preuve d’une solide et originale identité musicale dès son premier album. Montrant de multiples facettes à travers un Modern Metal décapant, le duo français se montre très audacieux et « Disorder » devrait conquérir les fans de pluralité métallique.

BLACK HELLEBORE

« Disorder »

(Independant)

Si vous aimez la diversité et que le télescopage des genres ne vous gêne pas, l’album du duo BLACK HELLEBORE devrait vous combler. Récemment créé par Cyrielle Duval (guitare, chant) et Anthony Oshé (guitare, composition) , le groupe se présente avec une première réalisation très aboutie où de multiples courants du Metal cohabitent dans une belle harmonie.

Complété en studio par Jelly Cardarelli (batterie, mix) et Stephan Forte pour la composition, BLACK HELLEBORE a fière allure comme en témoignent le niveau technique et la dextérité affichés sur « Disorder ». En dehors des chemins balisés par les lois du marketing, les Français évoluent dans un Modern Metal où viennent s’entremêler des influences symphoniques, Heavy, Indus et même Death dans les voix.

Entre la puissance claire du chant principal et des parties growl impressionnantes, BLACK HELLEBORE joue avec les genres avec une aisance presque déconcertante, tant le niveau est élevé et la production soignée et pleine de relief (« My Difference », « Unchain », « Mother Earth », « Diffraction »). Avec « Disorder », le groupe fait une entrée fracassante et devrait exploser sur scène.

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Heavy metal

Existance : jeunes loups aux dents longues

Efficace, direct et terriblement Heavy, « Wolf Attack » est sans nul doute l’album le plus abouti d’EXISTANCE. Très bien produit et masterisé par Jacob Hansen, ce nouvel opus du quatuor français fait preuve d’une énergie et d’une précision chirurgicales. La nouvelle génération du Heavy Metal hexagonal compte plus que jamais un atout majeur.

EXISTANCE

« Wolf Attack »

(Independant/BloodBlast)

C’est toujours en toute indépendance qu’EXISTANCE sort son troisième et très réussi nouvel album. Produit par François Merle, guitariste de Malignance, « Wolf Attack » bénéficie d’un gros son, massif et cristallin, qui met parfaitement en relief la qualité des compos, à travers un Heavy Metal toujours aussi musclé et terriblement moderne. Percutant et mélodique, la synthèse est très réussie.

Dans une tonalité très NWOBHM qui aurait été revisitée et rafraîchie de fond en comble, EXISTANCE remet brillamment à jour le logiciel impérissable d’un Heavy Metal teinté de Hard Rock, qui fait ses preuves depuis des décennies. Julian Izard, chanteur, guitariste et fondateur du combo, offre une incroyable prestation et il n’est pas le seul. Le quatuor dans son entier livre une copie magistrale.

En effet, il livre des morceaux solides et pour certains véritablement taillés pour la scène (« Highgate Vampire », « Rock’n Roll », « You Gotta Rock It »). Véloce et virevoltant, EXISTANCE a trouvé son allure de croisière et si la mer est agitée, les Français gardent le cap avec maestria. Le talent et la dextérité de la formation dont mouche sur onze morceaux très convaincants.

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Metal

Downright Malice : ample et affûté

Plutôt que de s’engouffrer dans un seul et unique registre, le quintet français a préféré s’en approprier plusieurs, tout en restant dans un Metal sans limite et sans frontière. Avec ce nouvel album, DOWNRIGHT MALICE met un gros coup de latte dans la fourmilière métallique et « Mechanica Temporis » s’avère véloce et rugueux.

DOWNRIGHT MALICE

« Mechanica Temporis »

(Independant)

Les Alsaciens ont commencé à frapper le fer en 1987 et ne l’ont pas laissé refroidir. Depuis, DOWNRIGHT MALICE a écumé les scènes aux côtés de grands noms et se présente aujourd’hui avec un sixième album très actuel, qui marie de multiples courants issus du Metal, allant du Heavy au Thrash en passant par le Groove et le Death. Un vaste horizon que le groupe traverse avec aisance.

Fort d’un duo vocal solide et complémentaire, où se conjuguent à la fois puissance et agressivité, DOWNRIGHT MALICE dispose de solides atouts, d’autant que sa rythmique et son guitariste se montrent nerveux et massifs tout au long des dix morceaux de « Mechanica Temporis ». On notera au passage une autoproduction de haut vol et très équilibrée, qui sert très bien l’ensemble.

Débordant d’énergie tout en mettant l’accent sur des mélodies accrocheuses, DOWNRIGHT MALICE joue sur de multiples influences, essentiellement scandinaves pour le chant, et très teutonnes surtout en ce qui concerne les riffs. Entre passages épiques et galopants, breaks bien sentis et changements de tempos efficaces, les dix titres de ce nouvel album ne manquent pas de vigueur et invitent au headbanging. Bien joué !  

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Psych Stoner/Desert

Floored Faces : fuzzy road-trip

Très humblement, FLOORED FACES sort « Kool Hangs », son deuxième album toujours autoproduit. Le trio de Seattle ne joue pas pour autant les timorés et avance sur un Heavy Stoner Rock, hyper-fuzz et sacrément Psych. Les Américains nous convient à une fable post-apocalyptique originale et très relevée.

FLOORED FACES

« Kool Hangs »

(Independant)

En l’espace de trois ans, FLOORED FACES a déjà commis trois EP et revient avec son deuxième album, « Kool Hangs », sous le bras. Ayant imaginé un road-trip dans un monde post-apocalyptique, le trio de Seattle propose pourtant une musique loin d’être aussi sombre que son propos. Et le Heavy Stoner Rock du combo respire cette authenticité.

La chevauchée musicale délivrée par les Américains va se faire à moto avec juste quelques effets personnels et… un fusil à pompe. Quelque part entre QOTSA et Monster Magnet, FLOORED FACES a trouvé sa voie sur un gros fuzz, un Heavy Psych accrocheur et des envolées instrumentales explosives sur fond d’ambiances Garage.

Basé sur un storytelling imparable, Joe Syverson (guitare, chant), Erik Cargill (basse) et Colin English (batterie, synthés) ont concocté ce « Kool Hangs », dont l’écriture est aussi aérienne que percutante. Persuasif et super-efficace, FLOORED FACES enchaine les morceaux avec justesse et envie (« Shoot The Ground », « I’d Be Broke », « Now You See It »). Classe… !

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Blues Folk/Americana Soul / Funk

[Going Faster] : Abby Bryant & The Echoes / Pilgrim

Parce qu’il y a beaucoup, beaucoup de disques qui sortent et qu’il serait dommage de passer à côté de certains d’entre eux : [Going Faster] se propose d’en mettre plusieurs en lumière… d’un seul coup ! C’est bref et rapide, juste le temps qu’il faut pour se pencher sur ces albums, s’en faire une idée, tout en restant toujours curieux. C’est parti !

ABBY BRYANT & THE ECHOES – « Not Your Little Girl » – Independent

Originaire de Caroline du Nord, ABBY BRYANT livre son premier album autoproduit, « Not Your Little Girl », dans lequel avec son groupe The ECHOES, elle fait preuve d’une maturité musicale étonnante. Dans un registre Soul et Southern mâtiné d’Americana et de Rock légèrement vintage, la chanteuse est accompagnée de son partenaire de jeu, le guitariste Bailey Faulkner. Quant au groupe, il est même composé de musiciens chevronnés ayant, ou jouant, aux côtés du Allman Betts Band, Susan Tedeschi ou Nick Ellman : autant dire le gratin de leur ville d’Asheville. Sur des morceaux plein de feeling, ABBY BRYANT se montre aussi sensible que féroce à travers des compositions très variées et addictives (« Not Your Little Girl », « Tried », « Where Do I Go », « I’m Telling You », « There’s No Way »). Premier essai brillamment transformé !

PILGRIM – « No Offense, Nevermind, Sorry » – Horton Records

Originaire Tulsa, Oklahoma, PILGRIM assure et assume la continuité de ce son si particulier rendu célèbre par le grand JJ Cale. Entre Blues, Rockabilly et Country, le frontman et guitariste Beau Robertson s’est attelé à l’écriture d’un album, au titre ironique, aussi varié qu’inspiré et surtout terriblement roots. Enregistré au Paradise Studio, ancien repère de Leon Russell, « No Offense, Nevermind, Sorry » est loin de faire dans la nostalgie ou la redite. Entouré d’un groupe exceptionnel, l’Américain ne bouscule pas la tradition, mais lui insuffle plutôt un petit coup de jeune, un brin impertinent. Mené par une voix pleine d’émotion, on navigue entre douceur (« Kate »), profondeur (« Darkness Of The Bar », « Out Of Touch ») et un optimisme joyeux et enlevé (« Down », « High On The Banks »). PILGRIM est une plongée dans l’Amérique profonde, via Tulsa et sa magie sonore.